Je n'étais nullement impressionné. Ainsi je m'en retourna aux affaires du campement. Parler à mes frères ours, en particulier.
- Comment vous appelez vous, mes amis ?
- Je suis Hagnor et voici mon frère Bultafor. Et le jeune ours, blond là, c'est Tornor, mon neveu. Et toi, notre sauveur? répondit Hagnor.
- Mon nom, évoque, dans notre pays, le lourd passé d'un Ours qui n'a pas voulus faire ce qu'il a fait mais qu'il l'a fait et en a payé du verdict suprême.
- La bannissement? Tu t'es fais bannir?... demanda Tornor.
Hagnor qui était le plus vieux, fit vite le rapprochement.
- Dans notre histoire, le verdict suprême n'a été prononcé que deux fois. Sur Filmandor, il y a trois milles ans et sur... Décapitor, il y a trois siècles. Le plus probable étant le deuxième. Vous êtes Décapitor?
- Je suis. Et je reviens à Anasfère pour relever le peuple qui m'a rejeté.
- Mais.. mais vous avez tuer le Grand Roi, pesta Bultafor qui n'avait pas parlé jusqu'à là.
- Il pervertissait notre parole, haussait les impôts sur les plus pauvres, les baissait sur les plus riches, crachaient sur les handicapés... La liste vous suffit?
- Oui, c'est vrai. C'était une triste époque. Finalement vous avez bien fait même si vous avez du enfreindre la plus grande loi pour cela, réfléchit à haute voix Hagnor.
- Comment survivez vous si longtemps ?
- Ca, petit Tornor, c'est un secret que je ne dévoilerai que sur mon lit de mort. Ha ha ha! Demandes toi plutôt quel âge à ton oncle.
Le jeunot se tourna vers son oncle.
- Trois cent cinquante. Comme beaucoup d'Ours de cette époque, nous avons survécus longtemps à cause de certains sortilèges, disons... C'est une autre histoire. Revenons en au problème. Relever notre peuple, vous dites ? A vrai dire, nous sommes en esclavage depuis pas mal de temps et je ne vois pas quel danger a pus courir notre beau pays d'Anasfère.
- Une reine.. Une humaine est arrivée au pouvoir, il y a un siècle. Elle a malmené le pays entier. Détruit presque toutes les cavernes. Un vrai carnage. Puis elle s'est en allé. Beaucoup de victimes. Presque tout notre peuple.
- Ooooh Malheur. Laissez nous seul, l'ami. Nous voudrions gémir seul. Pour notre honneur reste sauf, malgré cet affront.
- Bien sur.
Je repartis vers Luminor qui comptait ses exploits sur les goules. Je m'avoua très blasé et presque endormis à la fin de ce discours. Même si j'appréciais la qualité de l'arme, je n'aimais pas la tirade. Un peu inexpressif de tuer des goules, peut être, pour un Ours comme moi. L'arme servira, certes, je n'en douta point. Belle manufacture.