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  • Auteur de la discussion SansTerre
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DeletedUser

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Il suffit de demander Plumette!
Alors pour toi chap 11 à....14. perso j'aime bien le 14. J'y explique certaines choses. Mais bon, je suis dans mon trip aussi^^ bonne lecture et merci de ton attention.
 
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Chapitre 11

soute-ULRUCH.jpg


Ils traversèrent un nuage de vapeur provenant d’étroits conduits grillagés et incrustés dans le sol métallique. Sur ce revêtement leurs solides bottes de peau leur assuraient un déplacement furtif mais la faible clarté et le fin brouillard environnant rendaient la progression hasardeuse.
En tête, Storm heurta du pied un obstacle invisible. Il s’arrêta pour vérifier ce que c’était.
A tâtons il ramassa rapidement l’objet et l’observa sans y croire.
C’était la double francisque d'Halgar!
La lanière du manche dans laquelle le guerrier engageait le poignet avait été coupée.

- Des armes! s’exclama Alkane en découvrant un peu plus loin un fatras hétéroclite entassé dans un coin.

Les monstres avaient du débarrasser les corps de tout ce qui leur semblait dangereux et les jeter là.

Storm songea à son arbalète perdue et à la pierre. Mais il eut beau chercher dans l'amoncellement, il ne les retrouva pas.

Alkane s’empara d’une longue claymore gluante de sang et la testa en quelques moulinets rapides, un sourire mauvais aux lèvres. Willyn, quant à lui, dénicha un arc en bon état, encore accroché à son carquois rempli de flèches…
Storm glissa la lourde hache dans sa ceinture, il comptait bien la rendre prochainement à son propriétaire, et ramassa un autre poignard ainsi que quelques Shuriken aux lames tranchantes comme des rasoirs.

Ainsi parés, ils reprirent leur marche rapide. Un long grincement aigu et le câble s’immobilisa.

- Attention, chuchota Storm en s’accroupissant.
Ses compagnons l’imitèrent en revenant à sa hauteur. Le large couloir où il progressait finissait là mais s’ouvrait sur une salle encore plus grande que les précédentes.
Le plafond incurvé culminait à près de dix mètres de hauteur et çà et là pendaient les globes lumineux qui intriguaient tant le jeune vampire. Les murs rougeâtres et boursouflés de rouille étaient renforcés de larges arches en métal faisant songer à la cale d’un vieux navire. Mais un navire gigantesque.
Cette fois l’endroit était vivement éclairé et on y voyait comme en plein jour.
Les trois vampires se cachèrent à l’ombre d’un épais pilier de métal et purent observer la scène qui se déroulait sous leurs yeux médusés.

Le centre de la salle était occupé par une dizaine de ces monstres comme celui que Storm avait abattu. Ils officiaient sur le corps des malheureux toujours pendus la tête en bas. Les évadés virent l’un des colosses s’approcher d’un corps ballant et lui enfoncer une énorme aiguille dans le thorax. L’aiguille était reliée à un long tuyau qui aboutissait à des bonbonnes transparentes alignées au centre de l’esplanade.

- Ces ordures aspirent le sang de nos frères ! chuchota Willyn. Il faut faire quelque chose!

Alkane désigna soudain deux autres créatures. Elles venaient de faire une irruption bruyante en dévalant une volée de marche par une cage d’escalier courant sur le mur du fond. Elles étaient différentes des monstres à quatre oeil! Les démons de l'enfer semblaient s'être donné rendez-vous dans ce lieu maudit! Elles étaient plus grandes et surtout vêtues d’une sorte de scaphandre entièrement noir.
Le crâne, découvert, était lisse et brillant et une sorte de masque recouvraient le bas de leur visage qu’on devinait large et épais. Le masque se soulevait au rythme de leur respiration lourde.
Ce qui frappa le plus les rescapés fut que ces créatures n’avaient qu’un œil!

DES CYCLOPES!

Le cœur de Storm cessa tout à coup de battre. Il venait de trouver Iliana!
La vampire se situait non loin de lui mais en pleine lumière. Elle était totalement inconsciente et immobile. Pas un souffle n’animait ses lèvres. Plus loin il vit son père. Non!!! Son torse était percé de la longue aiguille et le tube luisait de l’éclat rouge de son sang!
Le chef des Ombres bougeait lentement les bras mais ce n’était que des spasmes de souffrances. Son visage avait l’apparence de la craie.

Il fallait agir et vite!

Storm remarqua que les créatures à un œil paraissaient commander les autres d’allure plus fruste : ils parlaient d’une voix basse et gutturale, et les monstres au torse nu, après avoir écouté immobiles, s’empressaient de s’exécuter.

- C’est eux que nous devons d’abord éliminer, fit Storm en se tournant vers ses camarades. Si nous tuons les chefs ça déstabilisera les autres !

Willyn engagea silencieusement une flèche sur son arme tandis que Storm et Alkane se préparaient à bondir.

- Maintenant ! hurla Storm dès que le plus proche cyclope fut à portée.

Il lança son poignard de toutes ses forces. La lame transperça le front du nouveau venu avec un bruit mat. Le géant s’écroula d’un bloc, mort avant d’avoir touché terre.
La flèche de Willyn visait l’autre cyclope, légèrement en retrait. Mais elle fut déviée par l’un des obèses serviles qui pivota dans la seconde du tir. Il se prit le trait en pleine gorge et s’écroula dans un cri étranglé, un flot de sang jaillissant de la blessure.
Le cyclope survivant dégaina une arme étrange à bout cylindrique et la tendit vers le petit groupe de vampires. Une flamme en jaillit et un vacarme assourdissant emplit la soute!
Storm entendit encore le bruit de guêpes et se jeta au sol, tout en balançant l’un des shuriken. Le petit disque aux ailettes tranchantes traversa le groupe de monstres empesés et cette fois atteignit sa cible. Il se planta en vrombissant dans la large cuisse du monstre au scaphandre. Celui-ci poussa un cri de rage et battit en retraite vers l’escalier tout en lâchant des salves de feu.

C’était la panique parmi les monstres.

Ils avaient vu leurs maitres tués ou blessés et couraient en tous sens, affolés, ne sachant s'il fallait attaquer ou s'enfuir.
Alkane de son côté ne restait pas inactif. Sa large épée avait déjà éventré un de ses adversaires, et il venait d’un seul coup d’en décapiter un autre. Willyn lâchait trait sur trait réduisant ses adversaires à l'état de porc-épic et son carquois se vidait rapidement.
Le sang inondait le sol en une mare visqueuse.
Storm vit une des créatures déraper dans la couche vermeille, il en profita pour lui trancher les carotides. Devant ce massacre, les bêtes infernales s’égayèrent dans les couloirs et disparurent en poussant des meuglements plaintifs. Willyn en abattit encore un d’une flèche en pleine nuque puis les vampires se retrouvèrent seuls et haletants au milieu de la soute jonchée de cadavres ensanglantés.

Storm jeta un coup d’œil vers l’escalier, mais le cyclope avait disparu.

- Il risque de revenir avec des renforts, fit-il. Occupons-nous de nos frères!!!!


Fin du chapitre 11​
 

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CHAPITRE 12​



Installé dans son poste de pilotage, Grak était satisfait.
Il venait d’envoyer son rapport au vaisseau-mère et attendait la réponse avec impatience. Il avait trop hâte de quitter cette planète pourrie et de pouvoir enfin respirer une atmosphère normale. Il commençait à en avoir marre de porter un filtre à oxygène.
Les esclaves, eux, supportaient sans problème l’air ambiant. Ils pouvaient respirer n’importe quoi! Il en avait même vu se promener sans scaphandre dans une atmosphère bourrée d’ammoniaque!
Ouais, plutôt résistants ces esclaves! Ils étaient cependant un peu mous du bulbe. Ils avaient beau avoir quatre cerveaux ca les rendait pas plus intelligent. On pouvait cependant leur apprendre quelques tâches basiques, comme diriger un filet, ramasser des cadavres ou surveiller les prises, la base quoi!

A propos de surveillance Grak se dit qu’il ferait bien d’aller faire un tour dans les soutes, histoire de voir si le conditionnement du gibier se faisait normalement. Il appela par radio son second qui devait roupiller quelque part.
Valait mieux être accompagné quand on se mélangeait aux esclaves. Pas qu’ils risquaient d’être agressif, non, mais on a vu plus d’un Ulruch se faire piétiner suite à un mouvement de panique du à un ordre mal interprété. Dès que les esclaves se trouvaient réunis à plus de dix des leurs, ils avaient tendance à réagir en troupeau.

Le second ne tarda pas à arriver en traînant la jambe et se frottant l’œil qu’il avait rouge et gonflé.
Encore à se remettre de sa dernière cuite, songea Grak en lui envoyant une tape sur la tête.
Il n’était vraiment pas aidé sur cette barge de merde. Déjà qu’ils n’étaient pas nombreux: Quatre Ulruch pour une trentaine esclaves! D’ordinaire ça suffisait pour une chasse normale. Mais là entre les pochards et le boulot à surveiller, ca devenait un peu juste.

Il enjoignit son subalterne à le suivre et il sortit sur le pont qu’il traversa à grandes enjambées.
Puis il souleva une trappe qui donnait sur un escalier métallique. L’odeur du sang frais lui sauta au visage malgré l’épaisseur du masque.

- Ha! Ca sent la chair fraîche! cria t-il gaiement.

Ils dévalèrent cinq ou six volées de marches et parvinrent dans la cale principale. Celle-ci était fortement éclairée comme il convenait et il put d’un coup d’œil s’assurer que les opérations se déroulaient parfaitement. Le câble principal où étaient accrochées les prises passait au milieu de la soute. Là les esclaves leur pompaient le sang par paquet de dix. Une fois le sang prélevé et stocké dans les bonbonnes prévues à cet effet, on faisait avancer le câble à nouveau et les esclaves répétaient l’opération.
Les corps vidés du Krish étaient tout simplement balancés par-dessus bord par un sas latéral.

Grak s’avança parmi les esclaves et les somma par des mots simples de maintenir la cadence.
Son second le dépassait pour vérifier si les aiguilles de pompage étaient positionnées selon l’angle adéquat lorsque soudain tout dégénéra!
Grak entendit un choc sourd et vit son second se raidir puis s’affaler en avant, un long poignard planté au milieu du front!
Des hurlements sauvages retentirent et un esclave s’effondra à son tour en tentant de retenir le flot de tripes qui s’écoulait de son ventre ouvert.

Le chef d’équipe dégaina son Tage IV et tira au jugé! La déflagration fut énorme dans l’espace réduit. Les esclaves s’agitèrent en tous sens. Grak comprit ce qui se passait réellement en voyant devant lui trois ou quatre spécimen de l’espèce qu’il chassait taillader à tout va dans le troupeau d’esclaves!

Par les dieux de merde, jura t-il, ces choses sont sensées être accrochées au câble!

Il sentit soudain une douleur atroce dans sa cuisse gauche. Un objet à pointes métalliques venait de transpercer sa combinaison! Tirant décharge sur décharge il recula en boitant jusqu’à l’escalier, le cœur battant à tout rompre.

Une mutinerie! Il avait affaire à une saloperie de mutinerie!

Il commença à gravir les escaliers en boitant furieusement.
Il devait appeler le vaisseau-mère au plus vite!

Fin du chapitre 12​
 

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Chapitre 13​



Larz ne décolérait pas.
Solidement harnaché dans un siège-baquet de sa barge de combat, il avait encore dans les oreilles les dernières paroles du Capitaine. Et il ne savait pas du tout comment les interpréter! Etait-ce de la moquerie pure et simple? Avait-il percé à jour ses intentions? Sinon comment expliquer qu’il lui ait ordonné de partir pour une soi-disant mission de protection! C’était sans aucun doute pour l’éloigner du vaisseau-mère et ainsi l’empêcher de passer à l’action!
Mais si le Capitaine se doutait vraiment de quelque chose il l’aurait déjà fait arrêter, voir exécuter!
Ou alors il se trompait, il imaginait tout et en fait le Capitaine ne savait rien de rien! C’était le noir total et Il se serait arraché les cheveux s’il en avait eu !!!

Un appel sur sa console le tira de ses réflexions perturbantes. Sur l’écran un message s’affichait :

« Copie d’un appel de détresse de la barge de chasse n°15. Portez-vous immédiatement à son secours en section 4/72/8 »

Ha! se dit Larz, finalement c’était bien une mission de protection. Le Capitaine avait donc du avoir des nouvelles avant son départ et l’envoyait, lui, un de ses meilleurs Ulruch (non, le meilleur) pour régler le problème!

Il ne lui vint pas à l’idée que tout çà n’était que pure coïncidence!
Larz donna au pilote les nouvelles coordonnées. Puis il regarda l’enregistrement de l’appel à l’aide.
L’écran était zébré de vert et le son de mauvaise qualité. Mais le message était très clair. D’autant plus que celui qui parlait avait le visage quasiment collé contre l’objectif. On voyait très bien que ca allait mal!

« Allo! Ici la barge quinze!! Je répète barge quinze!!! Lançait la voix affolée d’un Grak décomposé par la peur. On vient de se faire attaquer par les choses!!! Ils ont attaqué en traitre en grimpant par les câbles de notre filet!!! Ils sont au moins une centaine et ont massacré mes meilleurs esclaves!!!
ENVOYEZ DES RENFORTS EN VITESSE!!!! Vous m’entendez bande de crétins!!! Allo!!!.... »

Ca continuait comme çà pendant encore cinq bonnes minutes. Larz coupa l’enregistrement d’un geste sec. Finalement tout çà servait ses plans. S’il parvenait à mater cette rébellion, et il y arriverait sans problème (après tout ça n’était que des sauvages armés de flèches), quand il ramènerait le calme donc, il s’arrangerait pour que tout le vaisseau-mère le sache. Ainsi sa popularité déjà grande s’élèverait. Et encore une marche de franchit vers la gloire !

Ricanant, Larz se détendit en calant sa tête contre le dossier de son siège. Oui, ses cinquante soldats d’élite allaient faire le ménage en un rien de temps. Des soldats impériaux. Ils sont invincibles! Ceux-là même qui allaient l’aider à renverser le Capitaine et à prendre sa place! Sauf qu’ils ne le savaient pas encore.

Mais ca viendra, pensa Larz en serrant les dents-aiguilles, ca viendra!

La barge de combat entama un long virage afin de rentrer dans l’atmosphère nuageuse de la planète verte. Des flammes commencèrent à jaillir à l’avant de l’engin. Le pilote ralentit et il ne resta qu’un rougeoiement diffus. Encore quelques minutes et la patrouille arriverait sur sa cible.

Fin du Chapitre 13​
 

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Chapitre 14​


Dix survivants!
Storm et ses compagnons n’avaient découvert que dix des leurs encore en vie parmi les vampires immobiles, pendus au câble comme des poulets dans un abattoir. Les dards, issus des grenades lancées par l’ennemi, avaient distillés leur poison mortel dans l’organisme des vampires et avait eu raison de la plupart d’entre eux. Ce carnage s’expliquait aussi en partie par les zones atteintes, des parties vitales comme le cœur ou la tête ayant été touchées, sans parler des coups de grâce assénés par leurs bourreaux.

Si la plupart des survivants eurent la force de s’abreuver sur les cadavres des monstres abattus, il restait néanmoins deux corps toujours allongés sur le métal froid. Deux corps que Storm regardait désespéré, impuissant à leur venir en aide.
Il s’agissait d’Iliana et de son père.
Tous deux avaient le visage pâle comme la mort qui planait en ces lieux et ils semblaient plongés dans un profond coma dont personne n’avait pu les sortir. Ils n’avaient donc pu se revigorer en aspirant la moindre goutte du sang salvateur. Ils étaient trop faibles pour cela.

Storm avait arraché l’aiguille plantée dans le thorax d’Halgar mais trop tard. Le chef de clan avait été quasiment vidé de son sang et se mourrait. Iliana, bien que Storm l’ai protégé lors de l’attaque, avait reçu un long dard pointu dans la jambe, en plein dans l’artère fémorale. Il avait posé un garrot avant d’enlever la vicieuse tige de métal, mais en dépit de ce modeste soin, la belle vampire ne reprenait pas conscience.

- Elle va mourir! lança Storm à ses genoux et en larmes.

Autour de lui, la petite communauté de survivants s’était resserrée, silencieuse.
Une main se posa sur son épaule. C’était Alkane.

- Il faut y aller mon frère! Nous n’avons que trop perdu de temps. Nous devons fuir et rejoindre la forêt!

Storm secoua la tête. Non, il ne repartirait pas sans elle, pas question. Il trouverait le moyen de la sauver, il trouverait!

Son regard troublé de larmes s’arrêta soudain sur les bonbonnes remplis de sang. Le sang des vampires morts! Il se releva d’un bond et fouilla fébrilement parmi les dizaines de tuyaux transparents reliés aux épais flacons de verre. Il en arracha un et un flot de sang rouge et écarlate en jaillit violemment. Il plia le tuyau pour faire cesser la fuite et revint vers Iliana.

- Mais que comptes-tu faire? s’exclama Alkane en lui saisissant le bras.

- Lâche-moi! cria Storm. Si le sang est la seule façon de lui sauver la vie, je lui en donnerais et de force s’il le faut!

Les deux vampires allaient s’empoigner lorsqu’une voix retentit près d’eux. Une voix calme mais empreinte d’autorité.

- Je vais m’en charger, laissez-moi faire!

Ils cessèrent de lutter pour observer celui qui avait parlé. C’était le plus vieux vampire que Storm ait jamais vu.
Sa peau était parcheminée de rides profondes et il se tenait légèrement voûté. De long cheveux gris retombaient sur ses épaules encore puissantes et les ongles de ses mains décharnées avaient poussées en épaisses pointes recourbées. Il portait une longue toge noire percée d’une multitude de poches et décorés de dizaines d’objets étranges accrochés à de petites chaînes.

- Je suis Olm! Le sorcier-praticien du clan des Ombres… ou de ce qu’il en reste.

Il saisit lentement le tuyau des mains de Storm. Celui-ci laissa faire, subjugué par l’éclat jaune de ses yeux d’intensité légèrement hypnotique.

- Tu n’as pas encore passé le Rite de la Pierre de Sang, jeune Storm, expliqua le vieillard, cela se voit. Aussi ignores-tu forcément certaines vérités, ce que n’aurait pas manqué de te révéler ton vénérable Maître Angel, puissent-il reposer en paix dans les Champs d’Altaïr! Je n’ai pas le temps de t’expliquer ce que nous tous ici, initiés, connaissons déjà. Sache seulement que le fait de boire le sang d’un autre vampire est considéré comme un sacrilège. Seul le sang d’autres espèces peut être consommé. Oui, déjà toi qui n’a jamais goûté le sang, tu t’étonnes et te demandes l’utilité de cette pratique. Tu préfères toujours la viande cuite et les fruits sucrés n'est-ce pas? Ainsi sont les jeunes, les Noobs, jusqu'à ce qu'ils soient sevrés par le rite de la Pierre de Sang! Lors de cette cérémonie, Angel t’aurait appris que vers sa quinzième année, un vampire doit impérativement se nourrir de sang frais, et ceci chaque jour jusqu’à la fin de sa vie. Sinon ces cellules dégénèrent rapidement et il meurt! C’est ainsi, et il y a des raisons pour cela, des raisons précises en rapport avec l’apocalypse dont parle les légendes.
Le sang permet enfin une cohésion de tout notre être, être qui tombe en poussière pour les plus anciens d’entre nous dés que le cœur cesse de battre. Ainsi, cela ne se voit pas encore, mais tu es déjà en train de mourir! Ne t’en fais pas, continua le sorcier devant l’air stupéfait de Storm, tu ne risques rien… pour le moment.

Il sortit alors de l’une de ses poches profondes, une petite écuelle de terre cuite soigneusement recouvertes de motifs cabalistiques. Avec précaution, il la remplit du liquide vermeil qui s’écoulait du tuyau.

- Oui, il est interdit par nos lois de boire du sang de nos frères, continua le vieux sorcier. Outre les évidents motifs religieux, on parle ici d’anthropophagie, le mélange risque également de devenir un dangereux poison pour celui qui en absorbe. Nous ne supportons en principe que le sang des êtres dit «inférieurs». Cependant, si ce sang est administré dans des conditions adéquates et surtout avec les chants rituels appropriés, le receveur pourra alors le supporter et développer de nouvelles capacités. Il deviendra alors un nouveau maillon et un maillon supérieur dans l’évolution de notre race. Ceci est un des plus grands secrets du peuple vampire, je vous demande donc de ne jamais le divulguer à quiconque! Cependant, le prix à payer risque d’être lourd pour celui qui boit le sang de ses frères. Je vous laisse imaginer lequel. Ecartez-vous maintenant!

Le sorcier s’agenouilla près du corps inerte d'Halgar et se mit à psalmodier un chant grave dans une langue inconnue. Il se balança d’avant en arrière en fermant les yeux puis leva la coupe au ciel. Enfin, toujours chantonnant à voix basse, il souleva la tête du chef de clan inconscient et lui versa doucement le sang de ses frères entres les lèvres. Le liquide sacré lui déborda d’abord sur les joues mais le sorcier insista. La gorge d'Halgar frémit soudain et il se mit à avaler lentement. Ses paupières frémirent et son corps fut soudainement agité de soubresauts.

- Tenez-le, ordonna le sorcier, maintenez-le fermement au sol pour qu’il ne se blesse pas!

Il passa ensuite à Iliana et répéta son rituel. La jeune vampire se mit également à frémir de tout son corps. Storm se précipita et lui maintint délicatement la nuque, son autre main bloquant son buste soulevé de violentes convulsions.

- Réveilles-toi Iliana, supplia t-il. Réveilles- toi!

Et son vœu fut exaucé. La vampire cessa de bouger. Puis elle ouvrit les yeux et inonda Storm de la lueur de ses yeux verts. Elle lui sourit faiblement.

- Je suis là mon ami! N’aie pas peur! dit-elle d’une voix faible.

Emerveillé par son regard lumineux, Storm l’aida à se relever. Iliana s’effondra un instant dans ses bras, puis elle se reprit. Son équilibre s’affermit et elle fit quelques brefs mouvements des bras et de la tête.

- J’ai fait un affreux cauchemar… J’ai rêvé que…

Elle prit soudain conscience de ce qui l’entourait. La grande soute métallique, les cadavres suspendus, les survivants, son père qui se relevait vacillant comme un vampire ivre… Elle alla vers lui et s’enquit de sa santé.

- J’ai l’impression d’avoir fait la foire toute la nuit! Par le sang, cette gueule de bois!!! lança le chef des Ombres d’une voix tonitruante.

Lui aussi observait les lieux d’un regard perplexe et sombre puis il prit sa fille dans ses bras redevenus puissants.
Storm s’avança et lui tendit respectueusement sa double francisque. Halgar s’en saisit. Il tapa fraternellement l’épaule du jeune vampire puis leva son arme.

- Ma chère lame a soif! Qu’attendons- nous pour lui donner à boire?

Les vampires qui l’entouraient levèrent à leur tour les armes qu’ils avaient récupérées un peu partout et lancèrent avec lui leur cri de guerre.
Le petit groupe s’élança alors vers l’escalier métallique qui menait à la sortie.

A coup sûr il ne sera pas bon de croiser le chemin de cette horde déchaînée!


Fin du chapitre 14​

 

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chapitre 15 à 18. (ha ptite touche de romantisme dans ce monde de brute chap 18^^)
 

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Chapitre 15​

Halgar.jpg

Halgar

Grak était en train de devenir fou!

Enfermé à double tour dans son poste de pilotage, il envoyait message sur message et rien! Pas de réponse du commandement central, le vaisseau-mère restait muet!
Il savait que les appels courants étaient traités par le central des communications qui les enregistrait et donnait suite si nécessaire. Sinon ce serait un beau bordel. Il avait joint le code rouge à son message, le signal de détresse, et malgré çà personne ne lui répondait!!!
Qu’est-ce qu’il se passait là-haut?

Aucune réponse non plus des autres barges, pourtant il en voyait deux qui dérivaient lentement non loin de la sienne. Mais leur pont semblait désert, il le voyait au travers de sa longue vue! Il commençait à se demander si ces choses n’avaient pas massacrés tout le monde là-bas aussi, ca serait le bouquet! Du gibier armé de flèches décimant la race la plus évoluée de ce secteur galactique? La crise de rire!

Justement qu’est-ce qu’il foutait le gibier?

A travers les vitres blindées de son petit local de guidage, Grak regarda pour la millième fois le pont d’un air inquiet.
A part deux esclaves qu’il avait affectés à la surveillance de la trappe d’accès aux soutes, trappe fermée et verrouillée, le vaste pont était désert. Il espérait que ses esclaves aient eu raison des mutins mais il en doutait.
Il revoyait encore les choses manier leurs armes à une vitesse telle qu’il était difficile, voir impossible d’esquiver leurs coups. La douleur cuisante dans sa cuisse, bandée provisoirement d'un vieux chiffon, en était la meilleure preuve!

Ouais, ces saloperies avaient sûrement massacré tout le monde, même ses mécanos, les deux derniers membres de son équipage «normal» et qui passaient leur temps en salle des machines. Il avait aussi tenté de les joindre, sans succès pour le moment. Ils se terraient peut-être dans un coin, en attendant que ca se passe!

A croire qu’il était seul au monde, ragea t-il en frappant du poing la vitre blindée.

Et bien, il ne le resterait pas longtemps!
Il revint en boitillant vers la console et pianota sur quelques touches. Puisqu’on semblait l’ignorer, il devait reprendre la situation en main et rentrer au bercail par ses propres moyens!

Mais il était hors de question de revenir au vaisseau-mère avec la barge chargée de ces choses si imprévisibles et dangereuses! Il ne tenait pas à semer la panique! Qui sait quels dégâts elles seraient capables de faire dans le gigantesque engin avant qu’on parvienne à les maîtriser?
Non, il avait une meilleure idée! Il allait tout faire péter et fuir dans le canot de sauvetage! Et alors adieu gibier de merde!
Le butin serait perdu mais le Capitaine devrait pas en faire une maladie. C'était les risques du métier après tout! Et puis ce monde regorgeait de Krish! Il se referait!

Il engagea le système de préchauffage des moteurs du petit canot de sauvetage qui était fixé par des boulons explosifs sur un des côtés de la barge de chasse.
Le petit engin de seulement dix mètres de long ressemblait à une barge miniature avec sa coupole transparente amovible. Il n’y avait que cinq places à bord, ce qui était suffisant d’ordinaire pour un équipage classique, les esclaves étant abandonnés à leur sort en cas d’évacuation.

Voilà ! Dans moins d’une demi-unité de temps, il serait prêt à partir!

Il s’occupa ensuite de la phase la plus délicate: le système d’autodestruction!

Il lut les instructions complexes à l’écran, puis pianota quelques instants sur le clavier. Sur le panneau de contrôle, un couvercle s’ouvrit d’un coup dévoilant un gros bouton rouge encadré d’autres touches.
Bon il y avait un code, mais Grak en tant que chef d’équipe le connaissait évidemment par cœur. Il était en train de le composer quand il entendit soudain un remue-ménage sur le pont.
Il se précipita vers un hublot et ce qu’il discerna lui fit frémir l’échine.
Il vit la trappe d’accès aux soutes trembler puis se déformer sous de furieux coups donnés de l’intérieur. Les deux esclaves munis de leurs gaffes tournaient autour en poussant des mugissements apeurés.

Par les dieux pourris! Les choses étaient en train de défoncer la trappe!

Celle-ci fut soudainement projetée en l’air! Une sorte de géant, comparé à la taille de ces choses, bondit en hurlant hors de la cale et en effectuant de grands moulinets avec une sorte de hache.
De leurs longues perches à crochet les esclaves tentèrent de le repousser mais il les évita sans peine. D’un bond hallucinant la chose sauta sur le plus proche et lui enfonça son arme dans le milieu du crâne. L’autre esclave fut presque coupé en deux d’un revers de lame alors qu’il tentait de lui asséner un coup dans le dos.

Le gibier qu’il avait traqué leva alors la tête et le vit lui, Grak, et leur regard se croisèrent à travers l’épaisseur du hublot. Le chef d’équipe Ulruch n’avait jamais vu une telle lueur de haine briller dans l’œil de qui que ce fût!

La chose poussa un hurlement et se mit à traverser le pont au pas de charge. Dans sa direction!
Effrayé malgré lui, Grak eut un mouvement de recul. Il n’allait quand même pas l’attaquer! Cette chose était presque deux fois plus petite que lui!!!
Il dégaina par réflexe son fidèle Tage IV. Il faillit tirer à travers le hublot mais se souvint de justesse que le verre était blindé et qu’il risquait de se prendre la décharge par ricochet.

Ne sachant que faire il recula jusqu’à ce que son dos touche la paroi opposée. Ca y est! La chose arrivait! Elle était juste derrière le hublot!
Elle leva sa grande hache et frappa la surface transparente de toutes ses forces. Le son aigu du métal résonna dans la cabine et Grak vit avec horreur que la vitre s’était fêlée!!! IMPOSSIBLE!

Surmontant sa panique, Grak se dit qu’il était temps d’abandonner le bâtiment.
Il se tourna vers la paroi opposée et ouvrit un hublot d’un coup sec. Un violent courant d’air pénétra dans la cabine faisant voler divers papiers en tous sens. Il pencha la tête à l’extérieur et fut soulagé. Le canot de sauvetage était juste en dessous à moins de trois mètres. Une hauteur ridicule pour lui.
Heureusement il se trouvait du bon côté pour rejoindre l’engin!
Il allait passer le torse par l’ouverture quand il se rappela soudain quelque chose. Il revint en hâte vers la console et pressa d’un coup sec le bouton de la commande d’autodestruction ! Un klaxon d’alerte retentit immédiatement et une voix monocorde, issue d’un haut-parleur invisible, donna l’ordre d’évacuation d’urgence.
A coup sûr il n’allait pas traîner dans le coin!
Il retourna vers le hublot et cette fois s’y engagea franchement. Dans l’affolement, le canon du pistolet, qu’il tenait toujours, heurta l’encadrement de l’ouverture et l’arme lui échappa. Elle rebondit à l’intérieur de la cabine.

Bah, se dit-il, aucune importance!

Il regarda une dernière fois en direction de la chose mais le gibier avait disparu. Il devait sans doute chercher une autre issue pour le coincer!

Grak se laissa glisser et tomba lourdement sur le capot de la barge de sauvetage. Il faillit glisser et tomber pour s’aplatir au sol, cent mètres plus bas! Affermissant sa précaire position il rampa jusqu’à une proéminence métallique et tira dessus à trois reprises! Dans un chuintement d’air comprimé la coupole s’ouvrit en dévoilant les sièges du véhicule. Grak sauta dans celui du pilote et appuya sur la commande de fermeture. La coupole se rabattit et il se retrouva bien à l’abri au sein d’un espace à nouveau protégé. Satisfait d’être en sécurité, Grak vit aussi que tous les voyants de contrôle étaient au vert.

Impeccable ! Il allait pouvoir décoller !

Il comptait envoyer les gaz lorsque soudain il entendit une sourde explosion provenant des entrailles de la barge de chasse.
Il fut projeté sur le côté tandis que ses tripes lui remontaient le long de la gorge. Grak vit l’énorme vaisseau prendre de la gîte comme un navire qui sombre dans les eaux noires d’une mer déchaînée...
Il était en train de tomber!
Il comprit ce qu’il se passait: il avait tout simplement oublié d’engager le compte à rebours! Une première charge venait de faire sauter les moteurs! Privé d’énergie, le vaisseau tombait tout simplement vers le sol. La phase finale était engagée. Le générateur principal tournait à présent à vide. Il n’allait pas tarder à surchauffer et à exploser à son tour comme une bombe!

Mais quel crétin! gueula t-il en écrasant la manette d’accélération.

Les boulons explosifs claquèrent et le canot se libéra enfin du vaisseau principal.
Au grand soulagement de l’Ulruch, l’engin reprit une assiette normale et fila vers le ciel. Sur l’écran de vue arrière, il vit la silhouette trapue de la barge s’enfoncer verticalement dans la forêt, broyant les arbres sous son épaisse coque.
Ca fera une belle boule de feu dans quelques instants ! Adieu gibiers de malheur!
Finalement c’était lui qui avait encore le dernier mot!

- Pas à dire mon vieux Grak, t’es vraiment l'meilleur! fit-il dans un rire quelque peu forcé.

Ouais, il avait eu chaud!

Le calculateur de bord lui donna les coordonnées du vaisseau-mère. Il programma sa destination et le canot s’aligna selon un axe oblique pointant vers les nuages.

Il ne fut bientôt qu’un point brillant dans le ciel.

Fin du chapitre 15​

 

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Chapitre 16

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Lancée à toute vitesse en rase-motte au dessus de la forêt, l’appareil d’assaut de Larz et ses soldats impériaux approchait de la zone de crash de la barge n°15.

Le bel optimisme du chef du projet «renaissance» s’était envolé et il affichait à présent un air contrarié en songeant aux derniers événements.

En un rien de temps la situation avait en effet dégénérée.
Car ce n’était plus à un appel d’urgence qu’il avait affaire mais à TROIS!
Deux autres barges de chasse avaient en effet également déclenché leur signal d’alarme.

Situé sur la trajectoire de la barge 15, Larz avait donc décidé d’intervenir d’abord sur ces derniers incidents.

Dans le premier engin qu’ils avaient accosté, la barge 6, la mutinerie battait son plein! Les choses, une dizaine au total, avaient massacrées les esclaves à fond de cale et cherchaient un moyen d’en sortir lorsqu’ils avaient débarqués sur le pont.
Ses soldats avaient eu un mal de tous les diables à les abattre en les pourchassant dans les coursives sombres et mal éclairées.
Elles étaient aussi tellement rapides que des dommages co-latéraux s’étaient produits. Deux soldats s’étaient entretués alors qu’ils visaient la même cible. Celle-ci s’était faufilée entre eux et dans le feu de l’action les soldats avaient appuyés ensemble sur la détente de leurs armes. Un carnage!
Ils avaient en fin de compte réussi à acculer les choses au plus profond des soutes de la barge. Et même là, ils avaient dû utiliser des grenades à gaz pour les finir, aucun de ses soldats ne voulant plus s’exposer directement.
Bilan : trois morts et cinq blessés parmi ses soldats d’élite!

La deuxième barge avait été plus facile à secourir: l’équipage et les esclaves avaient été tous anéantis et plus aucune trace du gibier à bord!
Après une rapide enquête, il avait constaté que les choses avaient utilisé le même moyen pour fuir que pour entrer : les filets ! Ceux-ci avaient été redéployés et touchaient le sol, cinquante mètres plus bas!
Ainsi ces maudites bestioles avaient des capacités de raisonnement suffisantes pour utiliser leurs machines!
Larz avait du réviser son jugement à leur propos: ces choses pouvaient se défendre et même tuer!
De plus, elles étaient susceptibles d’avoir la capacité de réfléchir pour effectuer des actions de groupe cohérentes!
Très bien, il ferait avec!

Le pilote le tira de ses réflexions en lui signalant qu’il survolait à présent l’épave de la barge n°15.
Sur l’écran Larz voyait la silhouette du gros vaisseau enfoncée dans la masse verdoyante de la forêt.
D’en haut, l’engin ne semblait pas trop abîmé car il s’était écrasé en conservant sa stabilité, comme s’il s’était posé normalement. Seule une petite fumée s’échappant de la trappe centrale indiquait un éventuel incendie dans ses soutes.
Aucune trace de survivants à proximité. Le radar ne détectait rien non plus sous le couvert des arbres. Mais la nuit se mettait à tomber et bientôt les détecteurs seraient inefficaces: un minimum de lumière était en effet nécessaire au fonctionnement de ces appareils délicats.

Le navigateur à droite du pilote lui envoya le rapport d’évacuation transmis par l’ordinateur de bord.
Ha! Il manquait le canot de sauvetage! Ce chef d’équipe affolé dont il avait vu l’enregistrement avait donc réussi à se sauver!
Larz n’avait pas pris la peine de lui signaler qu’il arrivait à la rescousse. Il n’avait rien à dire de ses objectifs à ce genre de minable!

Larz revint sur l’image de la barge en contrebas.
Bon, il y avait une vaste clairière à proximité. Ils pourraient se poser là pour examiner l’engin et les alentours. Il remarqua qu'une partie de la forêt avait été la proie d'un incendie visiblement stoppé par le large espace naturel. Une zone de moins à ratisser! Après ce contrôle de routine il rejoindrait le vaisseau-mère sans attendre. La plaisanterie avait assez duré et il en avait plein les bottes.
Le restant de la flotte de chasse avait déjà quitté les lieux et rejoins la sécurité du vide sidéral. Plus question de raffiner le Krish sur place comme l’avait préconisé le Capitaine Mold. Cette planète était encore bien trop dangereuse ! Chaque barge ferait son travail mais en orbite géostationnaire et sans rejoindre le vaisseau-mère. Pas tant qu’ils auraient ces saloperies à leur bord! Même mort on ignorait tout des dangers que représentait ce gibier. Les cadavres seraient donc éjectés dans l’espace! Bon débarras!

Il allait donner l’ordre d’atterrir quand une lueur éclatante l’aveugla soudain. S’ensuivit une explosion assourdissante qui lui fit sauter les tympans.
La navette bascula sur le côté et fut projeté vers le sol comme si une main géante cherchait à l’aplatir. Certains soldats qui avaient défaits leur harnais de sécurité furent catapultés contre le plafond de la barge pour retomber ensuite pesamment sur leurs camarades. Des os se brisèrent. Les lourdes armes à feu qui échappaient aux griffes de leur propriétaire traversaient la cabine comme des projectiles. Des détonations retentirent et Larz sentit une décharge lui traverser le bras! A l’avant, éclairé des multiples lueurs des spots d’alerte, le pilote luttait comme un fou avec les commandes pour reprendre le contrôle de l’appareil. Finalement un choc énorme les jeta tous à terre dans un fracas de métal torturé et l’agitation furieuse cessa nette!

Larz dont la tête avait heurtée avec violence son écran de contrôle se redressa en serrant les dents-aiguilles de douleur. Un épais filet de sang s’écoulait d’une de ses oreilles. Il n’entendait plus rien et ne parvenait plus à bouger le bras! Par le hublot éclaté, il vit une longue étendue herbeuse avec en lisière la forêt qu’ils avaient survolée. Une odeur puissante de végétaux envahit ses narines. Au moins il lui restait l’odorat. L’odorat! L’atmosphère de la planète pénétrait dans la cabine et il ne portait pas son filtre à oxygène!

- Par les tripes de Vriss! Pensa t-il avec difficulté tandis qu’un voile noir obscurcissait son œil unique, çà c’est ce qu’on appelle un putain d’atterrissage!

Et le cyclope s’évanouit!

Fin du chapitre 16​

 

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Chapitre 17

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LIBRES!

Ils étaient enfin libres! Les vampires survivants avaient réussi à s’évader de leur abominable geôle sanglante. En file indienne, ayant adopté la longue foulée des coureurs des bois qu’ils étaient tous, la petite troupe s’enfonçait à présent au plus profond de la forêt.

La nuit tombait, enveloppant les fuyards de son ombre protectrice.
Storm s’était placé juste derrière Iliana. Il pouvait ainsi veiller sur elle mais aussi, et surtout, la détailler à loisir sans qu’elle soit gênée par son regard curieux. Il admirait la sveltesse de ses pas et la merveilleuse harmonie qui émanait de son corps fuselée. Elle se déplaçait avec la grâce mortelle d’une panthère-tigre dont elle possédait la force et la souplesse. Storm était fasciné. Elle l’envoûtait. Se rendait-elle compte du charme qu’elle déployait autour d’elle et dont aucun vampire mâle, il en était sûr, ne pouvait résister? Savait-elle à quel point il avait succombé à son parfum ensorceleur et qu’elle occupait maintenant la moindre de ses pensées ?

Peut-être le savait-elle à présent….

Il repensa à leur évasion de cette maudite machine flottante.

Ils avaient suivi Halgar jusqu’en haut de cet étrange escalier métallique. Là, un panneau bloquait la sortie mais le chef de clan l’avait démoli à grands coups de francisque rageur.
Sautant à l’air libre, il n’avait fait qu’une bouchée des deux énormes bêtes qui attendaient dehors. Il les avait réduites en pièces! Rien ne pouvait arrêter cette masse de muscles en furie!
Il avait ensuite immédiatement repéré un de ceux qui semblait diriger le vaisseau.
Le cyclope s’était réfugié dans une sorte de cabane en métal située sur un des côtés de la plateforme.
Tel un prédateur ayant repéré sa proie, Halgar s’était précipité et avait immédiatement cherché un moyen d’atteindre sa victime. Il avait donné un puissant coup de hache sur une fenêtre ronde, mais la vitre était plus solide qu’elle ne paraissait. Le temps qu’il fasse le tour du bâtiment, le cyclope avait rejoint une autre cachette.

Entretemps, à l’aide de son poignard, Storm avait réussi à finir de briser la vitre que le chef des Ombres avait fêlée et s’était faufilé dans le réduit. Il avait jeté un regard par où s’était enfui leur geôlier. Il vit ce dernier à l’extérieur et plus bas, à nouveau enfermé dans une autre de leurs machines infernales.
Le cyclope semblait occupé à une tâche mystérieuse et Storm n’insista pas. Il était hors de portée.
Le jeune vampire allait sortir lorsqu’il avait remarqué l’arme qui traînait par terre. C’était cette arme qui faisait le bruit de guêpes! Il s’en saisit. Elle était lourde et trop grande pour lui, aussi l’avait-il accroché à une lanière dans son dos. Il l’étudierait plus tard et ça intéresserait sûrement le sorcier-praticien! Cette arme leur permettrait de mieux connaître leur ennemi inconnu.

Il avait réussit à ouvrir la porte principale de l’intérieur. Iliana attendait derrière et le rejoins aussitôt. «Nous devons trouver un moyen de sortir d’ici» lui avait-elle dit.
Il n’avait pas eu le temps de lui répondre. Le sol s’était dérobé soudain sous leurs pieds.
Instinctivement ils s’étaient saisis par la main et Storm l’avait entraîné à l’abri, dans la cabine.
Il avait eut un léger haut le cœur et il s’était agrippé d’une main à une poignée de métal incrusté dans le mur tandis que de l’autre il avait enserré la taille d’Iliana.
Il l’avait regardé anxieusement. Le vaisseau de métal tombait.
Avait-elle peur?
Mais au milieu du vacarme ambiant d’une sirène stridente et du vent violent qui les décoiffait, Iliana souriait. Elle souriait de se sentir légère, de se sentir libre et ses cheveux dansaient dans le vent comme animés d’une vie propre. Ils s’étaient regardés dans les yeux et ils furent seuls au monde.
Et Storm lui avait souri à son tour, malgré le danger et la mort environnante, gagnée par l’allégresse de la jeune vampire.

L’engin fut freiné dans sa chute par les ramures épaisses des arbres géants qui craquèrent sous le poids de la coque.
Serrés l’uns contre l’autre ils avaient à peine sentis le choc de l’atterrissage.
Main dans la main ils avaient ensuite sauté par-dessus le bastingage bordant le pont du gigantesque engin.
Accompagné de la poignée de vampires survivants, ils avaient utilisé les longues lianes pour rejoindre la terre ferme.
Storm n’avait pas lâché Iliana tout le temps qu’il leur fallut pour descendre de la hauteur des cimes. Il aurait voulu que la longueur de la liane soit sans fin.

Halgar avait ensuite décidé de s’éloigner au plus vite de l’épave.
Ils surent qu’il avait pris la bonne décision quand un peu plus tard une explosion avait retentie, loin derrière eux.

Depuis, ils couraient….

Halgar, en tête de la petite troupe, avait accéléré sa course et Storm allongea sa foulée pour ne pas se faire distancer. Le chef de clan semblait ne pas vouloir s’arrêter. Il avait rapidement exposé son plan de fuite avant de partir. Filer droit au nord pour semer d’éventuels poursuivants, puis effectuer un crochet à angle droit pour rejoindre la grotte d'Angel. (nul ne lui demanda pourquoi). Il fallait aussi rameuter tous les vampires disséminés dans la forêt afin de reconstituer un clan soudé capable de faire front à l’envahisseur. Aussi de temps à autre, le vampire qui fermait la marche soufflait-il dans une longue corne d’antilope des montagnes. Un son grave en sortait et résonnait dans la profondeur des bois. Ce son s’entendait sur des kilomètres. Les survivants éparpillés dans l’immensité verte sauraient immédiatement qui les appelaient et chercheraient à rejoindre leur chef.

La nuit était maintenant complète et Storm ne se guidait plus que sur le rythme régulier du pas d’Iliana. Il devinait à peine sa silhouette et ne comprenait pas comment Halgar parvenait à se repérer et encore moins à éviter les branches basses qui devaient régulièrement lui barrer le passage.
Il ne pensait pas si bien dire!
Son tibia heurta soudain le tronc d’un arbuste écroulé en travers du chemin étroit qu’ils empruntaient et il partit en roulé-boulé dans le terreau humide et froid.
Le vampire derrière lui subit la même chose et la troupe stoppa brutalement. Seuls Halgar et sa fille continuèrent à courir sur quelques mètres encore. Ils se rendirent rapidement compte de ce qui se passait et revinrent sur leur pas.

- Un problème? murmura le chef de clan.

Le vampire derrière Storm répondit d’une voix un peu gênée et à moitié essoufflée :

- Il faudrait nous arrêter Seigneur! nous n’y voyons plus rien dans ce noir!

- Vous n’y voyez rien? Mais… fit la voix surprise d’Halgar. Il s’interrompit, paraissant réfléchir profondément.

- Kayle a raison Seigneur Halgar! Arrêtons-nous un moment ici. La lune ne va guère tarder à apparaître et je dois dire qu’un peu de repos serait le bienvenu pour mes vieux os!

Olm venait d’apparaître de l’arrière de la colonne, mais tout le monde le vit parfaitement. Le sorcier avait allumé une petite lampe à huile, sorti par magie de ses multiples poches et il passa ainsi devant le chef de clan. Le vieux vampire les guida jusqu’à une zone dégagée. Là, entre les racines d’un arbre-rouge géant chacun put s’étendre et souffler un peu.


Fin du chapitre 17 à suivre​
 

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Suite du chapitre 17​


Storm s’assit contre l’une des racines noueuses de l’arbre dont le tronc montait si haut vers le ciel que la cime en était invisible même en plein jour.
L’arme qu’il avait récupérée le gêna et il la détacha pour la prendre entre ses mains. La lampe, posée sur une pierre plate au centre de leur campement improvisé, éclairait l’objet étranger de sa modeste lueur. Le métal froid, aux éclats violets sous la lumière, était gravé de motifs complexes que Storm renonça à déchiffrer pour le moment. Il était trop perturbé pour çà.
Quelle journée de folie!
En peu de temps il avait vu disparaître son Maître, son estimé grand-père, et son univers paisible avec lui. Le clan des Ombres avait été décimé, massacré, et il s’était battu contre des êtres monstrueux, responsables de ce carnage indescriptible. D'où venait donc cette race maudite qui possédait ces machines volantes et ces armes qui frappaient comme la foudre?

Le vieux sorcier connaissait peut-être les réponses. Son savoir semblait sans limite et l’occulte, les mondes cachés, étaient ses spécialités. Il était aussi le gardien de la mémoire de son clan. Ces étrangers étaient peut-être déjà venus dans le passé? Non, les légendes en parleraient…
Fatigué, Storm chercha Iliana du regard. Debout à l’autre extrémité du camp, elle parlait à voix basse avec son père. A un moment ils tournèrent dans sa direction leurs visages qui lui parurent soudain impénétrable et froid. Etait-il l’objet de leur conversation? Olm se joignit à eux. Pendant un long moment le vieillard leur parla discrètement, puis Halgar hocha enfin la tête gravement.
Le chef des Ombres rejoignit les autres vampires affalés un peu partout et ces derniers se redressèrent à son approche. Il s’assit sur un tronc d’arbre mort et s’exprima dans la minuscule clarté, le visage empreint d’une sombre détermination.

- Frères ! Votre courage nous a permis aujourd’hui d’échapper aux griffes de ces étrangers qui ont anéanti notre clan. Je suis fier de tous ici. Comme vous, je pleure nos frères et sœurs disparus. Mais nous honorerons leurs mannes sacrées plus tard, lorsque nous aurons chassés ces intrus de nos terres. Nos frères dispersés dans la forêt ont entendus notre appel, et ils se dirigent vers nous en ce moment même. J’espère ainsi que tous les membres survivants de notre clan soient réunis pour le combat qui nous attend. Pour le gagner, car nous sommes trop faibles pour le moment, nous allons alerter le clan des Oxydes, c’est le plus proche renfort sur lequel nous puissions compter !

- Sauf ton respect Seigneur, intervint brutalement Alkane, les Oxydes sont toujours nos ennemis! Tu te souviens bien sûr de leur intrusion sur notre territoire l’an passé. Ils ont bien failli s’emparer de notre cité! Comment pourraient-ils nous aider? Ce clan est sans foi ni loi et ne cherche qu’à vivre de pillage! Cherchons plutôt à joindre les Phoenix, eux nous épauleront sans contrainte!

- Il faut traverser le territoire des Oxydes pour rejoindre le clan Phoenix, tu sais cela aussi, fit le chef des Ombres d’une voix apaisante. C’est impossible! Les temps changent mon garçon. Les Oxydes sont aussi concernés que nous par la menace qui plane sur nos têtes. Ils le comprendront ! D’ailleurs rien ne dit qu’ils n’aient pas déjà eu affaire aux étrangers, ce que je ne leur souhaite pas. Nous allons donc faire table rase des conflits passés. D’autant que nous ne sommes plus de taille à lutter contre eux. Mais je ne pense pas qu’ils soient assez stupides pour en profiter. Fais-moi confiance Alkane! Ils nous aideront et à ce moment là, le clan Phoenix pourra nous rejoindre sans risque.

- Nous devrons donc fermer les yeux sur les exactions de Spark, ce chef indigne et assoiffé de conquête! conclut Alkane le visage tendu. Très bien Seigneur, tu as toujours été la voix de la raison. Nous ferons donc alliance.

- Et nous prierons les dieux obscurs de veiller sur cette entreprise! conclut Halgar. Je désignerais certains d’entre nous qui partiront dès que le plafond nuageux se sera dégagé. La lune est pleine et sera assez puissante pour éclairer leur route. Ils diront à Spark de nous rejoindre à la colline blanche, là où se trouve la grotte d'Angel.

Alkane acquiesça. Il tâcherait d’oublier certaines affaires qui auraient demandé réparation en d’autres temps.

- Pour cette nuit, poursuivit Halgar, nous nous reposons ici jusqu’à ce que la lune se découvre. En attendant, la corne de rassemblement doit continuer à sonner! Dès que vous… dès qu’on y verra assez clair, nous repartirons!

Willyn, qui écoutait légèrement en retrait, leva le bras pour prendre la parole. Le chef de clan lui fit un signe du menton.

- Tu as certainement un plan Seigneur, mais qu’allons nous faire chez Angel? J’y suis allé une fois. La grotte est un simple cul-de-sac sans possibilité de repli. Elle est grande certes, mais en cas d’attaque l’assaillant aurait beau de jeu de nous y coincer. Il suffirait de l’enfumer et on serait fait comme des serpents-rats.

Le chef de clan lança un regard insondable vers Olm, assit en tailleur non loin de lui. Le sorcier, qui semblait absorbé par la lueur de la lampe à huile, leva ses yeux d’or sur l’assemblée.
Il était temps de leur dire la vérité.

- En vérité la grotte qui abrite Angel et Storm n’en est pas une, révéla le vieux vampire. Il s’agit de l’entrée principale d’un repaire secret des Anciens. C’est un de leur domaine qui date d’avant l’apocalypse. Angel en était le gardien et plus tard Storm lui aurait succédé s’il l’avait voulu. Nous gardons ce domaine depuis des siècles car nul ne doit utiliser la technologie maudite des anciens. C’est écrit dans nos lois! Alors pourquoi le faire maintenant? Il est évident que nous ne pourrons vaincre l’adversaire par notre armement traditionnelle. C’est pourquoi il nous faut l’améliorer. La colline est truffée de salles immenses regorgeant d’objets technologiques qui nous permettront de vaincre. Il y a de l’équipement d’infanterie, des armures indestructibles comme vous en avez toujours rêvés, et surtout des armes dont la puissance égale au moins celle des envahisseurs. Voilà pourquoi nous devons nous rendre en ce lieu!

Un silence stupéfait s’était abattu sur les vampires. Nul ne connaissait ce secret bien gardé.

Storm secoua tristement la tête en songeant aux dernières paroles de son maître. Le gardien qu’il était n’avait pas voulu partir sans lui transmettre personnellement cette charge millénaire.

Il avait besoin d’être seul…

Il s’assura que le conseil était terminé puis lança un coup d’œil vers les hauteurs de l’arbre-rouge.

Oui, il serait tranquille dans l'accueillante ramure de son arbre fétiche.

Fin du chapitre 17​

 

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Chapitre 18

storm-et-iliana.jpg



Au sommet de l’arbre-rouge, Storm cueillit à bout de bras quelques baies fines et délicates. Ce faisant, il réveilla un groupe de singe-hurleurs dont c’était le territoire et qui décampèrent en poussant leurs habituels cris effarouchés.
Le goût mielleux qui remplit son palais lui rappela les paroles du Sorcier-praticien. «Tu préfères toujours la viande cuite et les fruits sucrés n'est-ce pas?».
Debout sur un entrelacs d’épaisses branches rugueuses formant une plate-forme végétale naturelle, il s’adossa au large tronc et laissa son regard vagabonder sur le dôme obscur des cimes.

Oui, il appréciait le nectar des fruits… Cela nuisait-il à sa constitution? Olm lui avait dit qu’il était en train de mourir. Mais là il se sentait bien, aussi bien qu’on peut l’être après avoir chèrement défendu sa peau et perdu des frères …

Alors? Boire du sang était-il donc une obligation? Il avait un jour questionné son Grand-père à ce sujet et pour la première fois il l’avait senti gêné, embarrassé, comme s’il s’agissait d’un sujet tabou. Et ca l’était en quelque sorte.
Une fois initiés, les vampires prélevaient leur part de sang sur de petits animaux et toujours à l’écart des autres. Avaient-ils honte de cette dépendance? Ou était-ce pour préserver le secret du rite d’initiation auprès des « noobs » ainsi qu’on appelait les non-initiés?
Il repensa alors à l’air satisfait d’Alkane lorsqu’il avait bu le sang du monstre, là-bas dans les profondeurs du vaisseau de métal. Et aussi à sa quasi-résurrection peu de temps après. Le sang l’avait rétablit en quelques secondes! Et nulle trace de honte sur son visage rayonnant de vie!

Quel pouvoir avait donc ce liquide miraculeux sur leur organisme?

Apparemment il ne faisait pas qu’empêcher la dégénérescence des cellules comme l’avait expliqué Olm. Le sang des autres espèces possédait aussi une capacité revitalisante formidable et pouvait également guérir instantanément les pires blessures!
Les anciens, ceux d’avant l’apocalypse, connaissaient-ils ces facultés?
Etaient-ils eux aussi obligés de boire du sang pour vivre? Ou bien était-ce une conséquence de leur folie destructrice?
Si sa vie dépendait du sang, il devait savoir la vérité!

Finalement, il avait hâte de passer le rite de la Pierre de Sang. Ce ne serait hélas plus avec son Maître…

- Je te dérange?

Storm se tourna vers la voix provenant de l’ombre. Les nuages laissèrent filtrer un rayon de lune et Iliana apparut dans la clarté luminescente.
Le jeune vampire fut surpris de ne pas l’avoir entendu venir.

- Te voir est toujours un enchantement, Iliana, fit-il le cœur battant.

La belle apparition s’approcha de lui et leva les yeux vers l’astre qui se dévoilait peu à peu.

- Le ciel sera bientôt dégagé de tout nuage, dit-elle de sa voix flûtée. Nos éclaireurs pourront se mettre en route pour alerter le clan des Oxydes et nous, nous irons jusqu'à ton... refuge.

Elle se pencha légèrement en avant pour observer le sol, invisible à cette distance, car plongé dans le noir total.

- Voilà les premiers rescapés qui nous rejoignent! Fit-elle remarquer.

Storm regarda à son tour, mais il ne voyait absolument rien. Ni le camp, ni personne! Il faisait bien trop sombre au pied des arbres!

Il se tourna vers la belle vampire et lui souffla:

- Comment peux-tu voir dans cette obscurité? C’est incroyable!

Iliana éluda la question en lui prenant la main. Storm en fut électrisé mais tâcha de ne pas le montrer. Il ne voulait rien lui dévoiler de ses réels sentiments. C'était son secret à lui.

- Alkane m’a conté que tu avais risqué ta vie pour nous tous. Sans toi nous serions tous morts! Quand je t’ai vu pour la première fois, là-bas dans notre cité, j’ai tout de suite deviné que tu étais différent, promis à un destin hors du commun. Je ne me suis trompé pas Storm. D’ailleurs je ne me trompe jamais, le savais-tu? Fit-elle en riant.

- Bien sûr que je le savais! répondit le jeune vampire sur le même ton. Et tu as raison: je suis un être exceptionnel... Personne n'en a jamais douté!

Ils rirent aux éclats et se serrèrent dans les bras l'un de l'autre. Storm l’entraîna dans un tourbillon et à nouveau plus rien n’exista que le visage épanoui d’Iliana qui le dévorait des yeux!


Quand ils descendirent, le ciel était dégagé et la lune éclairait à présent la silhouette de nouveaux venus.
Près d’une centaine du clan des Ombres, guidés par le signal de ralliement, étaient parvenus à se réunir autour de leur chef. Storm assista à des retrouvailles tristes et émus. Certains vampires paraissaient aussi seuls et désemparés. Halgar les réconforta tous.
Il donna des ordres. Il put choisir dix des meilleurs éléments de son clan reformé qui partirent aussitôt à la rencontre du Clan Oxyde situé à deux jours de course. Il divisa ensuite le reste de la troupe en cinq groupes distincts afin de ne pas former de cibles trop compactes aux envahisseurs.

Puis tous se mirent en route vers la colline blanche, vers le domaine des anciens!


Fin du chapitre 18​

 

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Ca chauffe sur ce forum dis donc! (j'me comprends^^)
Bon un peu de douceur dans ce monde de brutes (hum) avec 3 chap!.
Chap 19 et 20 on retrouve les envahisseurs qui veulent pomper les sang de Storm et ses amis (y sont pas bien ces monstres hein?).

Ensuite chap 21 où je décris un nouveau perso: Spark! ha je l'aime bien lui, un chef de clan aussi déjanté que dangereux!
ce chapitre résume aussi un peu l'histoire que je raconte, via Spark, pour le cas où vous n'auriez pu lire les autres chap....
 
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Chapitre 19

verte-2.jpg

A bord du navire Ulruch qui gravitait toujours autour de la planète verte, le Capitaine Mold venait de prendre connaissance des derniers rapports.
Et ces derniers n’étaient pas bons.
Certes les barges de chasse avaient ramené une certaine quantité de Krish. Mais le raffinage s’était passé en orbite, ce qui n’était pas prévu. De plus il en manquait cinq à l’appel, cinq barges sur quinze, ce qui n’était pas prévu non plus. Le pourcentage supportable des pertes pour ce genre d’opération étaient largement dépassé.
Il avait pourtant anticipé les risques en envoyant une troupe d’assaut en protection. Et il avait eu raison! A peine partie, il recevait un appel d’urgence en code rouge!
Et comme si ca ne suffisait pas, il venait de lire que cette fameuse escouade de protection ne répondait plus à l’appel et avait disparu des écrans radars!!! Par les tripes de Vriss, mais que se passait-il donc sur cette planète soit-disant primitive?
Il n’allait quand même pas envoyer toute son armée, soit les deux mille Ulruch présent à bord, pour surveiller une vulgaire opération de chasse?

Il y avait eu des erreurs grossières de faites et il tenait à trouver lesquelles.

Il demanda à un de ces officiers de la passerelle de commandement, où il se trouvait actuellement, de faire immédiatement venir le chef d’équipe de la barge n°15.
Il voyait sur le rapport que ce dernier avait rejoint le vaisseau-mère à bord d’un canot de sauvetage!
Grak arrivera quelques minutes plus tard, trainant les bottes et tripotant son masque à oxygène d’un air profondément ennuyé.

- Votre rapport chef, ordonna séchement Mold, je vous écoute et soyez bref!

Le gros Ulruch, que l’officier de pont avait déniché au bar des pilotes, se balançait d’un pied sur l’autre.

- Ben voilà Mon Capitaine, on a eu des ennuis. Les choses ont attaqué en traître et voilà, on a du s’enfuir sinon c’était nous qui buvions la tasse! Mais j’suis paré à y retourner Mon Capitaine, le temps de me reposer et….

- Vous dites «ON», coupa Mold. Il y aurait d’autres rescapés avec vous? Je lis sur ce rapport que vous êtes rentré seul!

- Ha oui! Ha… non je dis «on» c’est façon de parler! Ouais, non le restant de l’équipage est mort. J’ai tenté de les sauver çà c'est sûr, on est une équipe soudée dans la chasse, mais là c’est sûr qu’ils sont morts… d’autant que…

Grak s’interrompit, soudain conscient d'avoir commis une grosse bourde.

- D’autant que quoi? continua le Capitaine qui commençait à s’énerver. Alors Chef? Dois-je vous arracher les mots de la gueule?

- Non non! Je vais tout vous dire! Ben d’autant qu’on… que j’ai activé le système d’autodestruction. Boum, reste plus rien! Mais c’est pas plus mal, j’vous dis ces choses là c’est sans danger que quand c’est mort. J’avais pas le choix Mon Capitaine!

- Et vous n’avez eu aucune nouvelle de la section d’assaut? Ils ne sont pas venus vous secourir?

- Ha ben si j'avais su qu’il y avait des renforts en route, j’aurais pu tenir!!! Mais personne répondait à mes messages!!! Vous auriez pu répondre quoi! On n'est que des chasseurs nous! L’armée est censée nous protéger et quand y a besoin, hop, y a personne! Faut peut-être pas oublier qu'on fait le plus gros du boulot, sauf vot' respect Mon Capitaine!

D’un geste le Capitaine le congédia. Il ne voulait pas en entendre plus, ça lui suffisait! Que devait-il faire à présent? La barge d’assaut, Larz et ses 50 soldats semblaient avoir été détruits. La question était: devait-il envoyer une autre escouade à leur secours? Pour perdre encore un appareil? Et ne rien comprendre à nouveau des raisons pour lesquelles une peuplade armée de flèches parvenait à détruire des engins aussi sophistiqués?
Pas question de prendre des risques. Il enverrait toute l’armée ou rien! Il devait mettre le paquet pour sécuriser les barges. Sinon c’est sa tête que réclamerait l’empereur!
Bon, il allait tâcher de réorganiser tout çà!
Il se tourna vers l’officier de pont.

- Réunion des officiers dans un quart de temps. Je veux tout le monde. Ha, et mettez-moi ce Grak aux arrêts! Plus question d’avoir des incapables sous mes ordres!

Son subalterne salua et s’empressa de répercuter les ordres.

Mold observa la planète verte qui occultait la grande baie vitrée de la passerelle.
Ainsi Larz était sans doute mort. Bon débarras finalement. Il était vraiment temps de stopper les projets délirants de ce jeune prétentieux.


Fin du chapitre 19​
 

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Chapitre 20​

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Larz justement n’était pas mort. Pas encore.
Il se débattait dans une espèce de cauchemar où il était sans cesse en perdition dans sa barge de combat. Tout se passait au ralentit. Il revoyait la lueur aveuglante, la cabine qui chavirait, les papiers, les armes, les soldats qui volaient en tous sens. Il revoyait la décharge sortir du canon du fusil d’assaut et les grains explosifs jaillir vers lui, et il ne pouvait les éviter. Si seulement il pouvait se baisser un peu… La douleur dans son bras… Et puis le hublot qui éclate sur sa gauche… les morceaux de verre blindés qui se dispersent… et l’air extérieur qui rentre à flot… son filtre à oxygène… vite…

«Ici barge d’assaut K. Numéro 770R14. Appel code rouge. Je répète: code rouge. Avons besoin de secours immédiat. Avons de nombreux blessés. Répondez base T!»

Chuintement radio. Puis:

« Base T Base T! Ici Barge K! Ceci est un appel code rouge! Notre position est le secteur 4/72/8 je répète 4/72/8! Répondez! »

Encore le chuintement. Bruit d’air dans un haut-parleur. Puis, encore une voix, étouffée par l’épaisseur d’un casque.

« Bah laisse tomber! La radio est naze! Occupons-nous plutôt du chef, il saura sans doute quoi faire! Tiens regarde, je crois qu’il commence à émerger »

Larz reprit enfin conscience et le monde normal apparut. Il le regrettait presque, tellement son corps le faisait souffrir. Il avait l’impression que son crâne allait exploser et qu’on lui coupait le bras avec une scie mal affûtée.
Il se redressa car sa tête reposait contre l’encadrement du hublot déchiqueté. Il se trouvait toujours dans son siège mais quelqu’un lui avait enlevé son harnais de sécurité. On lui avait aussi bandé le bras droit. Les tâches de sang qui transpiraient au travers du tissu compressif en disaient long sur la gravité de sa blessure. Apparemment ca ne suffirait pas à la soigner correctement. Enfin, et c’était le plus important, on avait veillé à lui mettre son filtre à oxygène. Déjà çà, sinon il serait mort asphyxié depuis longtemps.

Les soldats qui tentaient d’appeler les secours par radio se penchèrent pour prendre de ses nouvelles. Ils étaient deux, et chacun portaient son armure et son casque de combat. C’était pour çà que leur voix lui parvenait étouffé. C’était un casque complet, qui englobait toute la tête. Une grille à l’emplacement de la gueule permettait néanmoins d’entendre ce qu’il disait.

- Comment-vous sentez-vous Votre Honneur ? Des difficultés à respirer?

- Ca va! répondit-il. Où sommes-nous, quel jour sommes-nous et combien de survivants? Et les secours ça en est où?

Ca faisait beaucoup de questions, mais ca lui faisait du bien de parler. Il devait à tout prix penser à autre chose qu’à la douleur qui le tétanisait.

Le soldat le plus proche fit un bref rapport :

- Hé bien on est dans de sales draps! On est une vingtaine de survivants. L’arrière de l’appareil s’est désintégré sous le choc, vous allez voir çà. Ceux qui s’y trouvaient sont tous morts. On a deux blessés graves. Donc dix-neuf valides. On a atterri si on peut dire dans une clairière non loin de la barge de chasse qui a explosée. On a vraiment eu de la chance si vous voulez mon avis. Vous êtes dans le cirage depuis hier et là on pense qu’on est à la mi-journée de rotation de cette planète. Et, désolé mais la radio ne fonctionne plus. A mon avis ils doivent penser qu’on est tous morts!

Super, se dit Larz. Ca c’est le bouquet! Se crasher sur une planète hostile dont les habitants ne doivent rêver que de vous couper en morceaux ! Sans aucun moyen de communication! Pourtant les secours devraient quand même arriver. Ce n’était pas possible qu’on les laisse dans cette situation. Cependant réflexion faite, si lui-même était à la place du commandant et sachant certaines choses, l’occasion serait belle de se débarrasser en toute quiétude de gêneurs potentiels.
Quelle chierie !

- Aidez-moi à sortir de ce cercueil, ordonna t-il. Je veux faire un tour dehors!

Soutenu par un soldat, il put s’extraire de l’épave. De l’extérieur il se rendit mieux compte des dégâts. Effectivement il n’y avait plus rien à en tirer. L’engin était coupé en deux au niveau de la queue et aplatit comme une boîte de conserve.
Un miracle qu’ils ne soient pas tous morts là-dedans! Le restant de l’escouade survivante était assis bien sagement à l’ombre de la coque, car le soleil tapait dur sans l’abri des arbres. Il vit plus loin les restes encore fumants de la barge de chasse. Autour d’eux et relativement proche, la forêt s’étalait à perte de vue.

Pas brillant.

Il s’adossa contre la coque de son appareil dévasté. Il devait réfléchir au moyen de se sortir de ce merdier. Si les secours n’étaient pas arrivés, il lui sembla évident que c’était parce que le Capitaine ne voulait pas risquer un autre appareil pour venir le sauver lui et ses soldats. D’autant qu’il devait les croire morts. Ouais, il en aurait fait autant. On ne risquait pas le matériel pour des cadavres. Ils reviendraient surement néanmoins car le potentiel en Krish était énorme.
Il devait donc tenir le coup suffisamment longtemps.

Il regarda autour de lui. Non, pas terrible le coin. En plein milieu d’une zone dégagée, y avait pas pire pour se faire encercler et dégommer tandis que les assaillants pourraient rester bien peinard à l’abri de la forêt. Il fallait se trouver une meilleure planque.

Il s’adressa au soldat le plus proche.

- Prêtez-moi une lunette de visée, je vous prie !

L’Ulruch lui tendit aussitôt un cylindre métallique. Il zooma sur un point précis qui l’intriguait, droit devant lui, positionné assez loin et juste au dessus de la canopée.
Ouais, Il y avait une colline là-bas. Une colline à la crête blanche qui se distinguait bien de cette végétation entièrement verte.

Il redonna la lunette au soldat.

- Dites-moi, votre armure est équipée d’une radio non ?

- Absolument Votre honneur, mais si vous pensez l’utilisez pour appeler le vaisseau-mère je regrette de vous informer qu’elle n’a pas la puissance nécessaire. C’est une radio terrestre uniquement.

- Ca suffira pour ce qu’on aura à faire, fit Larz. Regardez cette colline là tout au fond. La radio serait assez puissante pour communiquer d’ici si quelqu’un y allait?

- Sans aucun problème Votre Honneur!

Parfait. Sa décision était prise. Il avança d’un pas puis se tourna vers les rescapés.

- Soldats! On va faire un peu d’exercice. Vous allez me suivre avec votre barda. Amenez autant de ravitaillement que vous pourrez et un maximum de munitions.
On laisse ici les blessés et deux d’entre vous pour veillez sur eux. Dépêchez-vous, on part tout de suite!

Péniblement les soldats se levèrent et ramassèrent leur paquetage dans l’appareil.

- Et où allons-nous? demanda le navigateur qui avait survécu à l’atterrissage forcé.

Larz lui désigna la colline aux contours embrumés par la distance.

- On va tâcher de joindre cette proéminence avant que la nuit ne tombe. A moins que des "éléments" imprévus ne nous retardent. On peut parfois mettre une journée pour y parcourir la largeur de cette clairière tant la végétation est dense dans ce type de terrain. J'espère que vos couteaux sont bien affutés. Mais là-haut on sera plus à l’aise pour se défendre en attendant les secours. Oui, on sera aux œufs au sommet de cette colline blanche!


Fin du chapitre 20​

 

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Chapitre 21

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Spark

- Alors comme çà le bon Halgar a besoin d’aide hein? Z’avez entendu çà les gars? On m’prend pour un lapin-rat ou quoi?

Des rires gras retentirent à la réplique de celui qui venait de parler. Celui-là c’était Spark, le chef de clan des Oxydes. Grand, maigre, habillé d’un ensemble de cuir noir défraichi et la tête surmontée d’une créte rouge, le vampire n’incitait pas à la confiance et semblait particulièrement excité.
Le rouge était le signe distinctif du clan. Si chacun portait les traditionnelles tenues de peau soigneusement ajustés qu’affectionnaient la race vampire, ici chaque membre du clan Oxyde avait les cheveux rouges. Toute les gammes de rouge: du jaune flamboyant pour les plus jeunes au rouille sombre pour les vieillards. Une carrière ferreuse non loin de là expliquait peut-être ce phénomène génétique. Spark,à l’apogée de sa vie avait la chevelure d’un rouge violent qu’il coupait courte et hérissée.

Son sourire méchant dévoila des dents grises et entartrées de plaques de sang coagulé.

- Faut pas prendre le vieux Spark pour une andouille! continua t-il. Ca pue l’piège votre truc là!

Alkane, le porte-parole des émissaires du clan des Ombres, ne cacha pas un profond soupir de lassitude. Cela faisait une heure qu’il expliquait dans le détail les raisons de sa venue. Une heure que Spark rigolait tout seul dans sa barbe en l’écoutant divaguer. Et une heure aussi que lui et ses frères se trouvaient debout devant son espèce de trône taillé dans un énorme bloc de marbre, le chef Oxyde ne leur ayant bien sûr pas proposé de s’asseoir.

Il faut dire que l’accueil avait été plutôt froid, voir glacial à leur arrivée sur le territoire Oxyde!

Alkane, choisi pour représenter son clan, malgré qu’il ait sous-entendu avoir un reliquat avec eux, et neuf de ses frères étaient donc partis vers l’ouest, toujours à travers la forêt, pour parvenir à la rencontre de Spark.
Le voyage s’était effectué plus vite que prévu et sans encombre: aucune trace des envahisseurs, le ciel était resté vide de leurs engins.
Ce ne fut qu’au passage de la frontière, signalée par des perches de bois surmontées de crânes, que les choses s’étaient gâtées.
La troupe tomba sur trois vampires Oxyde qu’ils capturèrent sans difficulté. Ils en relâchèrent un pour qu’il alerte Spark de leurs venus. Mais celui prit très mal ce qui pour lui était une prise d’otage et il vint à la rescousse avec près de deux cent de ses vampires.
Encerclés, la troupe d’Alkane dut se rendre et c’est en prisonniers qu’il firent leur entrée dans la cité sous les huées et les crachats du clan adverse.

Ils furent guidés jusqu’à l’intérieur d’une pyramide à degré qui servait de palais à Spark. Le clan des Oxydes n’avait en effet jamais construit eux-mêmes leur cité, mais occupait depuis des siècles un ensemble de temples et pyramides plus vieux encore que les anciens de l’apocalypse.
"c’était quand même plus classe que les maisons de boue des autres clans!" avait lancé Spark en rigolant.

Et rigoler, il n’avait pas cessé de le faire lorsqu’Alkane avait entrepris de raconter les raisons de sa venue. Les machines volantes conduites par des cyclopes çà, ca l’avait bien fait marrer. Et quand le chef des émissaires lui avait également appris que la cité des Ombres avait été rayée de la carte, il avait carrément frôlé la crise d’apoplexie tellement il était plié en deux de rire. Il avait même failli dégringoler de son trône et dévaler la petite série de marches permettant d'y accéder.

- Si vous pensez nous attirer dans un de vos pièges, la liane est un peu épaisse mon ami! Parvint à dire le vampire à crête rouge entre deux quintes de rire. Je sais très bien que le gros de vos troupes nous attend quelque part, sans doute près des chutes de Corli, là où le passage obligé est bien étroit. Et zing! Vous balancerez vos foutues flèches! Faudra trouver autre chose pour nous rouler!

- Tu ne comprends donc pas que ces créatures menacent la planète et qu’elles veulent tous nous tuer? Je peux te montrer les preuves de leur existence! Insista Alkane. Une de leur machine s’est écrasée près de notre cité! Tu le verras de toi-même et ne pourra pas nier leur réalité!

- Oui mais pour çà, comme tu dis, il faudra traverser votre territoire! C’est vraiment pas d’bol çà! railla Spark.

Il fallait à tout prix qu’Alkane trouve d’autres arguments. Et vite. Il sentait arriver le moment où le chef Oxyde n’aurait plus du tout envie de rire et finirait par les mettre tout simplement à mort! Il en était parfaitement capable. D’autant plus qu’il semblait encore plus fou qu’auparavant. Fou mais pas stupide. Loin de là! Oui, il se souvenait bien de Spark, la dernière fois, sur les remparts même de sa cité. Il y avait un an de çà. Le chef de clan lançait assaut sur assaut mais il avait été repoussé. Il semblait alors plus équilibré et maître de ses nerfs. Là le vampire avait changé. Alkane le voyait à ses yeux rouges parcourues de fines rayures sanguines et à la peau de son visage, plus blanc, plus marbré de veines. Il semblait constamment sous pression, prêt à exploser. Oui, un changement s’était opéré en lui. Un changement qui avait décuplé sa haine et sa fureur envers tout ce qui ne faisait pas partie de son clan! Il devait absolument le convaincre, sinon ce serait la fin des Ombres… à commencer par lui, ici-même.

- Pour lutter contre cet envahisseur inconnu, nous avons décidé d’utiliser la technologie des anciens! lança finalement Alkane, la voix tendue.

Le changement d’attitude de Spark fut radical. Un masque froid remplaça ses rides simiesques. La technologie des anciens c’était toute sa vie! Il la voulait à tout prix pour satisfaire ses rêves d’expansion! C’est même pour çà qu’il avait attaqué le clan des Ombres: parce qu’il savait que ce clan la détenait stupidement planquée quelque part!!!

Il tâcha de n’en rien laisser paraître. Ces idiots devaient absolument ignorer ces buts guerriers. Il se pencha en avant, attentif.

- Oui, j’ai vaguement entendu parler de cette science perdue, reprit-il en tâchant de choisir ses mots. Mon sorcier-praticien m’en a même parlé il y a des années mais il m’a confirmé que nul vestige n’en demeurait. C’est du moins ce que Olm, son prestigieux confrère lui a signalé. A l’époque, ils s’entendaient encore assez bien!

Disant cela, Spark regarda nonchalamment le sorcier de son clan, enfoncé dans l’ombre d’un pilier. Ce vampire d’aspect rachitique et revêtu d’une longue cape en poils d’ours-aigle se nommait Shivor. En fait, ce dernier lui avait dit tout le contraire!

- Hé bien ce n’est pas tout à fait vrai, reprit Alkane qui entrevoyait un espoir d’arrangement. Nous savons où se trouve un dépôt d’armes que les anciens avaient soigneusement camouflé. Ils vont nous permettre de repousser l’envahisseur. Viendras-tu grossir nos rangs et nous aider à vaincre l’ennemi?

Haha, songea Spark. Exactement ce que Shivor lui avait révélé! Voilà qu’on lui offrait son rêve sur un plateau! A condition bien sûr que cette histoire débile d'envahisseurs soit vrai et qu'il n'y ait pas de traquenard! Mais il SAVAIT que ce crétin d’émissaire ne mentait pas. Le clan des Ombres avait de sérieux problèmes et ils avaient besoin de lui. D’une part, connaissant la fierté d’Halgar, il n’aurait jamais inventé une histoire aussi abracadabrante pour l’attirer dans un guet-apens, ensuite, et surtout, il «sentait » que le vampire devant lui disait la vérité.

Oui, depuis qu’il avait goûté au sang d’un des siens, en grand secret, ces sens s’étaient décuplés. Seul son sorcier était au courant. Evidemment, puisqu’il l’avait d’abord aidé à égorger discrétement sa victime, un de ses propres gardes, puis récité ensuite les mantras magiques pendant que lui se délectait du sang giclant à gros bouillons!
Ce rite interdit l’avait rendu dix fois plus fort qu'avant! IL VOYAIT MEME PARFAITEMENT DANS LE NOIR TOTAL!

- Je dois réfléchir, fit-il enfin d’un air vaguement ennuyé. Tu dois comprendre que je ne peux pas engager mon clan à la légère contre… contre quoi disais-tu?

- Contre des cyclopes, Seigneur! répondit un Alkane quelque peu soulagé de voir l’humeur du chef s’inverser.

- Des cyclopes, oui…. Nos écrits en parlent comme une légende mythologique ou je ne sais quoi…. Parfait mon jeune ami, parfait! fit Spark en se levant de son trône monumental.

Il descendit les quelques marches en albâtre et posa une main faussement fraternelle sur l’épaule de l’émissaire.

- Je réserve ma réponse à demain! En attendant vous êtes mes invités! Nous allons vous rendre vos armes. Il claqua des doigts et les gardes alentour s’empressèrent de s’exécuter. Mais sache d’ors et déjà que tu m’as convaincu!!!
Nous anéantirons ces étrangers! Ne sommes-nous pas frères de sang, hein?

Alkane lui répondit d’un hochement de tête tout aussi faussement respectueux, mais les apparences étaient sauves! Et lui avec, ainsi que ses frères... pour le moment!
Mais il se méfierait toujours de Spark. De plus il avait un sérieux compte à régler avec lui. Un compte que le chef Oxyde semblait avoir oublié, mais ce n'était guère étonnant....
Il fut néanmoins convaincu que le clan des vampires aux cheveux rouges les aiderait à remporter la victoire.
Spark les trahirait cependant tôt ou tard, il en était persuadé!

Le tout était de savoir quand!

Fin du chapitre 21​

 

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okay! chap 22 à 25.
chapitre 22 les vampires découvrent le repaire des anciens qui est en fait une base militaire.
Chap 25, baston avec embuscade incorporée, un court récit de nitratage comme j'aime!
(bon plus qu'une dizaine de chapitres et après je vous embête plus avec cette histoire^^)
 

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Chapitre 22

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Le jour se levait lorsque les survivants du Clan des Ombres parvinrent au pied de la colline blanche. Halgar ordonna une halte provisoire et les vampires se répartirent autour de la butte. Chacun fit le compte des proches perdus ou retrouvés et le chef de Clan s’employa à nouveau à faire renaître l’espoir au sein de son peuple démoralisé et déraciné. La perte de leur cité provoquait aussi un puissant abattement sur le moral de tous. Halgar leur promit qu’ils en reconstruiraient une plus belle et plus résistante. Tous devaient voir cette épreuve comme la promesse d’un renouvellement et d’une vie meilleure.
Et les survivants continuaient d’affluer. Il dénombra 250 des siens au total. Un tiers de son clan!
Halgar maudit une fois de plus ces étrangers! Il devait absolument réussir à s’en débarrasser.
Assuré que chacun s’était installé le mieux possible, il s’entretint avec Storm assis sur une large pierre de granit en compagnie du sorcier et d’Iliana.

- Il est temps pour toi de connaître ce que t’a légué ton grand-père! lança sombrement le chef de clan au jeune vampire. A son propos, j’ai beaucoup à te raconter mais nous prendrons le temps d’en parler quand tout ceci sera fini. Olm seul va d’abord t’accompagner à la grotte. J’espère que vous y trouverez bel et bien ce que nous sommes venus chercher! Nous attendrons ici! Faites vite, nos espoirs sont en vous!

Storm se leva, l’air grave, et sans un mot s’engagea sur le petit chemin menant à la grotte. Après une tape amicale sur l’épaule d’Halgar, le sorcier-praticien suivit les pas du jeune vampire.
L’un derrière l’autre, ils gravirent la colline.
Un doux rayon de soleil transperçait les ramures et des oiseaux invisibles lançaient leurs gais pépiements à travers la forêt. L’air embaumait du parfum de mille fleurs délicatement visitées par de besogneux insectes au bourdonnement incessant.
Cette tranquillité sauvage envahit le cœur de Storm lorsqu’ils arrivèrent à l’entrée de la grotte. Il s’attendit presque à voir son maître là, sur son banc de pierre.

Mais la pierre était vide.

A ses côtés, Olm attendait que son jeune compagnon fasse le premier pas vers l’intérieur obscur de la caverne. Cela faisait longtemps qu’il n’était pas venu voir son ami Angel, et il prit le temps de redétailler l’endroit.
La grotte avait une entrée large et rectangulaire. Elle semblait d’aspect naturel au vu des grappes de lierre et de lianes qui en masquaient les bords. Cependant en observant bien à travers la végétation, on remarquait quelques arêtes droites, bien qu’érodées par le temps, et qui ne devait rien au travail de la nature. On décelait aussi des blocs de rouille encastrés sur les côtés. Peut-être les anciens gonds d’une porte gigantesque.

Sans aucun doute, cette « grotte » avait été taillée par quelqu’un. Mais cela Olm le savait depuis toujours.

Il alluma sa petite lampe, car l’intérieur était plongé dans l’obscurité, et ils entrèrent.

C’était d’abord un long et large tunnel dont le plafond et les murs étaient rectilignes et plats. L’impression de grotte ne tenait que par les moisissures et l’humidité qui en recouvraient chaque pan. Le tunnel fit un premier coude et là l’état de l’endroit s’améliorait. Les murs étaient secs et la "caverne" semblait mieux ventilée. Ils parvinrent au cœur du domaine d'Angel en débouchant sur une vaste rotonde au plafond élevé. Une dizaine de couloirs étaient «creusés» sur son pourtour. Au bout de chacun de ses couloirs, une petite pièce ronde en cul de sac. Deux de ses pièces servaient de dortoir pour Storm et Angel. D’autres étaient utilisées pour la restauration ou le stockage d’outils. La plupart étaient vides.

Voilà, c’était tout!

A l’aide de la lampe du sorcier, Storm en alluma toute une série disséminée un peu partout. L’endroit se mit à ressembler à la chapelle de leur cité. Enfin, ce qu’il en restait.

Puis Storm se mit lentement en marche vers la pièce qu’occupait son maître. Sa cellule comme il aimait l’appeler. Un rideau d’un épais tissu brodé de motifs cabalistiques en masquait l’entrée. Storm l’écarta doucement. La lueur de la lampe révéla un endroit meublé de façon spartiate. Une natte de lin soigneusement tressé pour la couche, un écritoire en bois sculpté de feuilles entrelacées, sous lequel était glissé un tabouret, et une malle cerclée de fer dans un coin. Et l’autel! Haut panneau rectangulaire assemblé de fines lamelles du bois de l’arbre-rouge et peints de phrases rituelles. Une tablette supportait de petites statuettes en terre cuite encadrés de lampes à huile.

C’était l’univers simple et spirituel de son grand-père.

Olm posa sa lampe sur l’écritoire puis observa l’autel avec un brin d’émotion.

- Ton Maître avait le sens du devoir et le respect de nos ancêtres, commenta le sorcier. Malgré le poids du secret, il a toujours su conserver le silence sur cet héritage maudit dont nous allons maintenant nous servir. C’était un bon gardien!

Il prit alors les objets de la tablette et les plaça sur l’écritoire. Puis il saisit l’un des côtés de l’autel.

- Aide-moi jeune Storm, je n’ai plus la vigueur du sang qui coule dans tes veines.

Le vampire se plaça de l’autre côté du lourd panneau et ensemble ils le firent glisser sur quelques mètres.

Le panneau dévoila la porte en acier qu’elle masquait.

Ils s’approchèrent. Storm remarqua que le métal était soigneusement frotté de suif pour éviter la rouille er qu’une épaisse targette servait de système de fermeture. Mais aucune serrure. La porte semblait s’ouvrir facilement.

- Je vois à ton regard que tu t’étonnes de la faiblesse de la protection de ce secret si bien gardé! fit le sorcier avec un petit rire amusé. Tu n’es pas au bout de tes surprises, loin de là.

- Vous connaissez donc aussi le domaine des Anciens?

- Ho, connaître est un mot trop fort. Disons que j’y suis allé plusieurs fois en compagnie d'Angel. Nous profitons d’une petite partie de cet endroit pour y stocker précieusement les archives de notre clan et l’histoire générale du peuple vampire. C’est une sorte de Bibliothèque du Savoir si tu préfères. Et il n’y a pas mieux pour conserver éternellement des documents. La preuve en est que malgré la destruction de notre cité, nos écrits ont ici été sauvés. Mais tu vas vite comprendre pourquoi. Prends cette lampe et suis-moi!

Olm tira lentement la targette d’acier qui glissa sans bruit sur son rail. Il poussa la porte et celle-ci s’ouvrit également en silence sur des gonds bien huilés. Après un court palier, un escalier en pente douce et relativement large descendait dans les profondeurs de la colline. Le fond disparaissait dans l’obscurité. Les murs étaient nus et gris sans aucune trace d’usure ni d’humidité. Storm posa sa main sur la surface rugueuse et sèche.

- Ce revêtement s’appelle du béton, l’instruisit Olm. Les anciens adoraient cette matière. Nous l’avons découvert dans leurs livres, une autre partie de notre bibliothèque.

- Vous êtes donc parvenu à déchiffrer leurs écrits!

- Mais toi aussi tu en serais parfaitement capable. On n’a jamais changé de langage, nous sommes leurs descendants n’oublie pas! Allez viens, tête creuse !

Riant dans sa barbe, Olm descendit les premières marches. Abasourdi par l’évidence, Storm suivit le vieux sorcier.


fin chap 22 à suivre....
 
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L’escalier finissait après une centaine de marches sur un hall en forme de trapèze. Le mur qui faisait face aux marches était en métal parfaitement lisse et l’endroit était à nouveau une impasse pour Storm. Dans un coin, un étrange pilier dont le sommet arrivait à hauteur de sa ceinture attira son regard. Le sommet était plat et creusé d’un cercle évidé. Il s’en approcha. C’était la seule chose intrigante de cette nouvelle salle.

- Nous sommes devant la véritable entrée du domaine des Anciens! fit Olm. Et il en faut la clef pour pouvoir y pénétrer.

- La clef? répéta Storm un peu perdu.

- Tu l’as sur toi!

Le jeune vampire allait répondre quelque chose mais il ne dit rien. Sa main se porta sur l’amulette que lui avait légué son grand-père avant de mourir! Avec des gestes lents il l’enleva et l’observa attentivement. Puis il regarda le pilier. Oui, c’était la même forme en demi-sphère. La même taille.
Retenant son souffle, Storm la positionna à plat et dans le creux, au sommet du pilier. Elle y rentra parfaitement et sembla même s’y coller toute seule.

- Attention, murmura Olm.

Du plafond jaillit soudain une lumière tandis qu’une voix douce et féminine résonna dans le hall.

- Bienvenue Général SULDERIAN!

Ebloui et surpris par la subite clarté, Storm recula d’un pas. Il vit le panneau métallique s’ouvrir et rentrer latéralement dans le mur. Une autre pièce où aurait pu tenir 50 des siens apparut.

- Oui, bienvenue dans le domaine des Anciens, fit le sorcier en entrant sans hésiter dans la salle dévoilée. N’aie pas peur, suis-moi!

Vexé, Storm emboita sans réfléchir le pas à son aîné. Olm s’arrêta au milieu de la pièce et se retourna vers le jeune vampire.

- On attend un peu ! fit-il

Storm allait demander ce qu’il fallait attendre quand il vit la porte blindée se refermer.

- Ne sursaute pas! Dit encore le sorcier.

Dans un chuintement assourdissant d’air comprimé, des jets de vapeur froide inondèrent soudain la pièce où ils étaient enfermés. Storm fit un bond en arrière en dégainant un poignard, prêt à s’enfuir. Mais il se calma devant l’air tranquille du vieux vampire.

- C’est un système de désinfection, cria Olm pour couvrir le bruit ambiant, c’est automatique. Ca se fait tout seul. D’ailleurs la plupart des objets ici se déplace et bouge sans que personne ne les touche. C’est çà la science des anciens ! Tu devras t’y habituer. Comme nous tous!

- C’est de la sorcellerie ? demanda Storm en criant de la même manière.

- Non, la sorcellerie est bien plus puissante. Les anciens appelaient çà de la science !

Les jets de vapeurs cessèrent et la porte opposée à celle de l’entrée s’ouvrit. A nouveau Olm la franchit sans hésiter. Des lumières s’allumèrent.
Storm pénétra dans le lieu le plus incroyable qu’il ait jamais vu.
Une nouvelle salle. Mais immense et éclairée par de longues barres lumineuses accrochées aux murs et au plafond élévé . Il fit immédiatement le rapprochement de ces lumières avec celles de l’engin flottant où ils avaient été emprisonnés. Sauf que celles-là étaient plus claires, proches de la lueur du jour.
Les parois de la salle étaient vitrées. Et de longs couloirs, plus d’une dizaine, s’étiraient à partir de ce hall principal.
Près de l’entrée, un pupitre qui détonnait dans ce décor lisse et froid. Un pupitre en bois.
- C’est ici que ton grand-père et moi, quand il me permettait de venir, annotions les dernières touches du Livre des Mémoires avant de l’archiver. Je vais te montrer.

Il se dirigea vers l’une des parois vitrés qui était proche de l’entrée. Par transparence, Storm vit de long rayonnages remplient de livres. Olm appuya sur une excroissance métallique incrustée dans le verre et les parois s’ouvrirent dans un souffle d’air ouatée. Là aussi la lumière jaillit comme par magie et le sorcier eut un mouvement de la main en désignant la petite salle éclairée.

- Voilà. Ici se trouve la mémoire du peuple vampire. Tu constateras que chaque livre est numéroté. "Il désigna la reliure de celui qui était le plus le plus proche". Voici le numéro un. Il a été écrit par un des Anciens. Un des derniers à survivre à son monde. Il y explique tout. Leur civilisation, leur mode de vie, les conflits et la dernière guerre. Tout est là Storm. En le lisant tu comprendras tout. Tu sauras comment la race vampire est apparue. Dans ce simple recueil de feuilles attachées les unes aux autres. Ce livre a été découvert par le premier de notre race à entrer dans ces lieux. Il a trouvé la clef devant l’entrée, dans les mains d’un squelette. Les anciens étaient déjà tous morts. Il s’est vite rendu compte de ce que contenait ce domaine souterrain et décida d’en interdire les lieux pour que jamais quiconque n’utilise ce qu’il contenait, au risque de s’autodétruire à nouveau. Dans sa grande sagesse, ce vampire a décidé de garder ce lieu secret à tout prix. Ne pouvant par lui-même en détruire l’entrée, au pied de laquelle sa tribu s’était installée, il décida tout simplement de l'occuper et de vivre ainsi en ermite. Pour tous ce n'était qu'une grotte, un endroit pratique où dormir et nul ne se douta jamais de ce qu'elle contenait. Ainsi est né le premier gardien! Pour ne pas perdre la mémoire de son peuple, et aussi malgré tout par respect pour l’Ancien qui avait écrit ce premier livre, il continua cet œuvre et consigna par écrit la nouvelle histoire des occupants de cette planète. Et ceci fut suivi de génération en génération jusqu'à ton grand-père. Il en a été le vingtième gardien depuis l’apocalypse. Certains sont morts de maladie ou d’accident. Mais tous ont réussis a transmettre le secret de ces lieux. Par sécurité, certains chefs de clans dignes de ce nom et sorciers ont été aussi mis dans la confidence. Ceci pour arriver à ce que tu vois. Sept mille deux cent un livres regroupant l’histoire de notre race. L’histoire de nos clans Storm!

Impressionné, le jeune vampire toucha du bout des doigts la reliure écaillée du premier livre.
Incroyable! Ainsi la vérité était là. Tout ce dont il rêvait ! Connaître l’origine de son espèce!
Mais il se ressaisit! Ce n’était pas le moment de satisfaire ses propres désirs, loin de là. Et ce n’était pas avec du papier qu’il parviendrait à vaincre la horde d’envahisseurs qui massacrait son peuple!
- Montre-moi le reste Olm, mais je t’en prie fais-vite : Halgar nous attend !

Le vieux vampire acquiesça d’un regard bienveillant. Ce jeune vampire avait la tête sur les épaules et le sens des priorités. Il lui faisait penser à lui-même, en plus jeune bien sûr.

Olm lui désigna d’une main fébrile les autres endroits de la salle.

- Il y a largement de quoi accueillir les survivants de notre clan ici. Ton grand-père et moi en avons largement débattus mais nous avons trouvé la réponse dans les livres que je viens de te montrer: cet endroit était un refuge en cas de repli forcé. Tout est conçu pour ça. Les matériaux utilisés pour la construction de ces salles sont imputrescibles. Essentiellement du verre et un acier spécial traité contre la rouille. De plus, un vide d’air se fait dès qu'une zone est inoccupée: aucune dégradation bactériologique possible! Je sais, tu ne comprends sans doute pas tout. Sache simplement que ce lieu est protégé des ravages du temps. C’est pour cela que nous pourrons utiliser les armes qu’il contient comme s’ils sortaient de leur usine de fabrication! Ensuite regarde: de ce côté il y a des quartiers d’habitation. Ici des salles de repos et de relaxation. Là, le quartier général avec une salle de commandement. Et d'autres salles que nous n'avons pas explorés se trouvent encore dans des niveaux inférieurs! Nous n'avons pas pris la peine de tout visiter, mais nous l'avons lu sur des plans. Et de ce côté, regarde: une salle d'armes! C’est là que nous trouverons de quoi résister. Il y a des armes fantastiques. J’en ai testé certaines, il y a une salle de tir pour cela!

Emerveillé, Storm se dit qu’avec tout çà ils pourraient s’en sortir!

- Remontons Maître! Et dépêchons-nous! Dit-il avec fièvre. Il nous faudra du temps pour apprendre à nous servir de ce matériel. Le plus tôt sera le mieux!


Fin du chapitre 22​

 
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