Mon tas de feuilles de choux.

Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.

DeletedUser

Guest
J'aime bien ce texte, même si la fin est un peu bizarre.
 

DeletedUser162

Guest
Un peu trop poussé intellectuellement pour le faible lecteur que je suis :D. J'aime bien ;)
 

DeletedUser

Guest
Le despote et sa tour, le miteux et son pont






I





Ce sont des loques qui se penchent, qui avancent, têtes basses, renfrognées. Leurs yeux louchent, se ferment, s'ouvrent, contrariés, blasés, leurs bouches gémissent, baillent, mécontentes, torturées, leurs oreilles sifflent, claquent, rabaissées, agonisantes. Une petite sourdine, virevolte une feuille. Il n'y a encore qu'un arbre, blanc de neige, qui ose encore, menton relevé, défier le ciel. Pour cela, il a perdu sa robe de printemps, il a à peine touché le rêve d'en faire une couverture pour l'hiver qu'on lui a déjà prise. Une poignée de cognées, et voilà déjà qu'il suit le mouvement, il penche ...
Un petit concert, une symphonie de plaintes, de râles. Un avant-bras essayant, vainement, de protéger un visage des aiguilles du froid. La douleur. Ça couine, ça fuit, ça revient, ça demande son pain.

Le gisement, les guisarmes, ils ont fait le lien. Se pencher, nuques baissées, avancer, pas à pas, descendre, marche par marche. Ils arrachent à la terre milles et un cristaux, ils n'en connaissent la valeur, tant mieux. Ils crachent même sur cette richesse, qui les entaille, les coupe, les démembre, les ampute, les broie, les tue. Un par un, ils finissent par tomber, l'angle trop élevé, humiliés. La fosse commune, bras ouverts, les entoure, les englobe. Ils meurent à un endroit, n'importe lequel. Personne ne les cherche, ne les trouve, ils meurent, c'est tout.

Le pays est calme, assez glacial pour les faire souffrir, assez chaud pour permettre à la cheminée de chauffer la tour, assez grand pour sortir un maximum de minerai, assez petit pour passer inaperçu des migrations barbares, assez triste pour un troubadour, suffisant pour un châtelain de mon espèce.

Je suis Ternold, de la famille des Mains-Basses. Notre emblème a l'honneur d'accompagner les Lords chaque année, à l'Assemblée Royale, réunion de peigne-culs en tout genre, rassemblement de coupe-jarrets, d'égorgeurs, de serpents à sonnette, de gros richards faussement amicaux, de marquises aux formes aussi plates que leur originalité, de ducs revanchards, de rancuniers dans le guet ou dans la noblesse, dans la taverne ou dans la haute, rien n'est refusé, ils sont tous là pour vous gâcher le moment. Si beau moment pourtant, que de voir défiler tant de costumes, d'apparats, de rivières, de joyaux, de culottes, de soie, de satin, d'or, d'argent, de platine, d'ivoire ... Oh, le pauvre, tâché du meilleur nectar du royaume, un déguisement si cher, pauvre bouffetance à imbéciles que cette assemblée. Ils sucent leurs serfs aussi bien que moi avec les miens, sauf bien sûr, qu'eux l'exposent, leurs manières, leurs apparences, leurs biens, leurs femmes. Moi, je n'ai que ma tour. J'ai vendu l'armure de mes soldats pour réparer un pan de mur, troqué les bijoux de ma femme défunte pour les gargouilles amochées, mon lorgnon pour la porte, mon bracelet de baptême pour la herse, mon âme pour que le tout tienne debout … Eux m'accusent d'être un tyran, un despote, un égoïste, un malin, une hideuse créature, un monstre, pourquoi ? Je ne suis pas comme eux. Pire ? Oui. Pire, mais pas comme eux.

Eux, ils sourient, ils se tapent la panse, se crachent dessus, s'empoisonnent, se ferraillent, se bastonnent. Et moi, toujours calme, au sommet, je ricane. Doucement, pour ne pas éveiller d'anciennes douleurs le long de mes côtes, assez pour qu'ils m'entendent.

Je hais ce monde ...
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser

Guest
Tes écrits ont bien évolués depuis tes premiers posts sur le fofo ;)
 

DeletedUser

Guest
J'aime bien le texte. Le rythme est sympathique.
Par contre, la phrase "Pour cela, il a perdu sa robe de printemps, il a à peine touché le rêve d'en faire une couverture pour l'hiver qu'on lui a déjà prise" brise un peu ce rythme.
 

DeletedUser

Guest
Encore plus de commentaires, j'en ai besoin pour la suite :D
 

DeletedUser

Guest
Un petit début de texte fait entre les cours pour vos petits yeux et pour vous faire attendre la suite du despote [...] ;-)
Première partie : Pierre tabasse la mousse.
Chapitre un : Gogandine.

Entre le poing d’Achille frappant le sol et son genou coulait une rivière. On l’appelait le Styx, car il était si pollué par les déjections de la ville que la flore avait verdit les fonds, envahissant ainsi le lit de la rivière en une couverture verte ; et les reflets du soleil sur cette végétation avait fait penser à un bien vieil homme au tortueux fleuve des enfers. La pesante et encombrante statue géante du héros grec, du fier myrmidon, s'agenouillait en tapant la terre. Celle-ci se vengeait de lui en s'insinuant le long de son bras en une myriade de tresses et d'entrelacs. On aurait dit qu'il fixait le soleil ou bien la lune, comme s'il était en quête de quelque chose, un but éternel, figé par le ciel en quelques pierres sur un astre ou un autre.

Un vieillard au chapeau de paille vissé au crâne mâchouillait sa chique en pleurant sa jeunesse. Et ses larmes du rocher grossièrement sculpté descendaient jusqu'au cours d'eau. Il souffrait de cette pollution abjecte qui détruisait son bout de terrain, qui lui empêchait d'arroser ses radis avec les flots du Styx, ses vieux os préféraient marcher jusqu'au puits du village, à des lieux, que de s'empoisonner ici. Il vit un serf, pioche à la main, défilait tout le long du pont avec l'arrogance d'un mestre.

Les blés de ces hommes-là, les esclaves du seigneur y travaillant à s'en arracher le cœur pour n'y gagner que le noble mépris des aristocrates, étaient si haut que les dieux seuls – s'il en existât – devaient sentir les douces chatouilles et les longues caresses des épis. L'or se reflétait dans la blondeur des tiges et des céréales, c'était bien là une des seuls puretés de la classe supérieur. Avec la Dame, bien sûr. Elle avait toujours le sourire, toujours le mot pour rire, les yeux éclatant d'une apparente bonté d'âme et les formes aussi harmonieuses qu'une sculpture de Phidias. Avec un regard presque amoureux, ce vieil être solitaire soulevait cette beauté, ce charisme et cet aura à l'idolâtrie la plus trahissante, aussi s'était-il toujours tenu à distance de peur d'être le félon de sa propre passion.

Il tapota du plat de la main la roche agenouillée comme on le fait pour un camarade, puis il se leva prudemment, respectant chaque maux de son corps, chaque rhumatisme. Et voilà que les teintes orangées de l'astre se couchant gagnèrent les rebordes des feuilles d’olivier.



Un soupir bouscula les arbres et sema la zizanie dans les champs. Le sourire du maître était comme figé, insensible aux incessants harcèlements d’Éole, et même Hercule ou tout autre étau doué d'une force inouïe n'aurait pus rétrécir à ce moment l'opulente joie qui éclairait son visage. A ses cotés, dissimulé sous ses grises étoffes, un petit être bien chétif brûlait d'une souffrance intérieure mal dissimulé par ses traits. En son enfance les dieux avaient ignoré son cas, aussi les malheurs ne furent qu'une pluie d'échardes et de galets qui lui tranchèrent rapidement sa croissance. A travers ses yeux, au delà de l'horreur, on voyait la porte du Tartare s'ouvrant derrière mille flammes. Autre atrocité pour le moins étrange, gravé comme des centaines d'arc de cercle s'entrecroisant, des rides taillaient un lieu si rachitique, et il n'avait que l'âge d'un enfant encore … Malgré cela, il restait de l’innocence dans ses paroles, de la naïveté dans ses rares relations et un peu d'amour et de respect pour son sauveur.

Tout avait commencé quelques saisons plus tôt. Le solstice d'hivers résonnait encore dans chaque grasse panse du fortin. Les sillons n'étaient plus que des bacs à glace et l'on patinait sur chaque chemin du conté.


Mise à jour de la page 1.
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser16041

Guest
C'est pas mal, pas mon style car ça file mal au crâne toute cette description mais j'aime quand même. Que dire tu le sais déjà c'est du taf digne d'un déca (Libé powaa o/)
 

DeletedUser

Guest
Pour que tu arette de t'en battre la saucisse ,ceci est un commentaire.

Très beau texte ,j'aime beaucoup.
 

DeletedUser

Guest
Je rejoins Princess Louloutte dans ce qu'elle a dit : phrases longues, style assez lourd avec beaucoup de métaphores et de description. D'un côté, c'est sympa, ça fait une ambiance qui colle bien avec le texte. Il n'empêche que t'as un peu abusé des métaphores :/ aussi, les phrases sont parfois trop longues et gênent parfois la compréhension...

A part ça, c'est un bon texte :)
 

DeletedUser

Guest
Le despote et sa tour, le miteux et son pont






II





La route finissait ficelée en une bouclette dorée, un colimaçon ponctué d'une forte lumière pivotant sur elle-même dont la seule richesse était voué à la sauvegarde des hommes. L'âme des morts y pendaient ou s'y ancraient pour éviter d'être arrachés des flots pour gagner les flammes.

On nommait ce sommet artificiel peint de rouge et de blanc le Phare Hanté, sa seule présence dans les alentours conservaient la vie des dizaines des marins, des pêcheurs et des soldats du roi, et même des corsaires, sa seule lueur sauvegardait des rochers moult coques et proues; et pourtant, personne ne voulait s'en occuper, la superstition rongeait le courage dans les cœurs du littoral. Un seul brin d'homme en eut la folie, un nabot boursouflé de verrues et de pustules, portant une longue écharpe imitant les vagues selon les volontés du vent et un immense chapeau pointue pour paraître plus grand qu'il ne l'est, toujours une longue pipe dans entre ses grêles lèvres.

On aurait pu croire que cet homme aimait sa campagne la géante, l'éclaireuse des mers, qu'il assouvissait par ce métier de gardien de phare une passion d'enfant, un rêve lointain perdu dans les méandres des pensées, une prédestination innée, qu'importaient à toute carrière pénible pour survivre aux ennuis quotidiens. Que nenni! Cela aurait trop facile. Même si Maître Storm avait gagné revenus, toit, ripailles et fortes boissons, il avait perdu bien plus à ses yeux. Un pont, son pont, le pont de sa vie, reliant de falaises à la pente aiguës et aux angles pointues, roche sombre taillée par le sel et terre secouée par les pluies. Un monument de pierres aux maintes sculptures, gargouilles et autres hiboux de cauchemar, chaque décoration gravé au burin, chaque têtes de monstres élevés à la force des mains. Ce nain fut artiste avant d'être gardien de pont, il géra les grandes enluminures de calcaire avant de s'occuper des taxes de passage. Et quand on le muta à cet endroit du monde, à quelques lieux de son chef d'œuvre mais trop déjà pour qu'il puisse s'absenter de son immense torche, on lui brisa l'essence de son esprit qui vint s'étendre dans le foyer du phare, dernière étincelle d'un désir soufflé.

Les villageois et les gens de la mer étaient reconnaissants à Storm, on l'aimait malgré sa repoussante laideur, parfois une vieille femme veuve de son loup ou un maire atteint d'un quelconque rhume venait à lui tendre un panier, remplis de mets d'ici ou d'ailleurs, de bonnes bouffes généralement. Il lui arrivait même de les remercier d'un geste ou d'une parole encore pincée par le sommeil.

C'était peut être un brave, personne ne savait, car personne n'avait cherché à le savoir. Mais il était là, debout sur ses deux bottes en gros cuir, à s'occuper du feu ou à guetter les moutons du pré voisin, alors on lui souriait, parfois on le saluait, toujours un peu gêné de ne rien connaître de cette portion d'homme, mais on s'efforçait d'être aimable, amical.

La tristesse dans ses yeux pâles, il fixa le Nord, cherchant son pont dans les reliefs fendues et arrachés de cette contrée désolée.
 

DeletedUser

Guest
Mon Déca, que pourrais-je bien avoir à redire sur tes textes ! Sérieusement, c'est nul ! 1 fote a chak mo, zyva fé un éfeaure ! En plus, il n'y a rien à lire, c'est court, trop court !

Non, vraiment très beau. J'adore, tu as cette touche d'humour si rare, que je m'éfforce également à mettre, et qui n'est que peu présent dans la plupart des récits. Continue comme ça, tu es sur le point de devenir moins mauvais ! =p
 

DeletedUser

Guest
Première partie : Pierre tabasse la mousse.
Chapitre un : Gogandine.


Une île au loin voit sa fin, des flammes montent aux nuages et des cris gagnent de sournois abîmes. Quelques canoés et barques grossières voguent on-ne-sait-où, sans ordre ni unité, ne ramant encore que par la seule force de leur volonté. Plus loin encore, de noirs vautours chargés d’un diable fardeau s’acquittent d’un ancien serment et s’affairent à transporter pouvoir si puissant et si néfaste qu’il leur en brûle les ailes de le côtoyer. L’orbe, tantôt, fut glissée sous roches et marées bien au loin de la surface, aux entrailles de notre mère Terre. Le comploteur envolé, elle s’est déchaîné et a arraché maints maux et crevasses, fissures et tortures. Les habitants sont partis en fumée ou se sont égrainés en hurlant leurs tourments aux Dieux pour qui ils n’ont soudain plus les yeux. Les murs se sont effondrés, ou, en un son aigu, ils se sont envolés, retombant finalement telle une pluie d’échardes meurtrières tranchant gorges et jarrets. Les très chanceux survivants n’ont point attendu de se faire prier d’une nouvelle salve, et ne comprenant toujours rien à ce qu’il leur est arrivé, ils ont pris la décision d’une seule voix et mis les voiles vers des horizons plus accueillants.

Ainsi, il ricane. Son œuvre si bonnement achevée, il souligne d’un trait de sang son couronnement qui voit soudain s’agenouiller pires démons et maléfiques sorciers, plier pattes et dos pour le saluer, plus grands monstres et colosses courtiser en tremblotant et horribles adorateurs voir leurs pleurs s’écouler de leur infecte plaie rituelle tout en scandant moult mots funestes. Maintenant, bourreaux et prêtres s’engagent à arracher cœurs et âmes à tout ennemis venus sous les fanfares tonitruantes d’un orchestre macabre.

Déjà, dans leur halo sphérique et vaporeux, les Dieux craignent ces quelques forces maléfiques. Salcane couronné, il n’est pas un roi, il est juste malin. Fut-il une épée, il aurait pourfendu une montagne d’un revers incroyable et dans sa course forets et nuages se seraient effacés. Voilà les flammes léchant ses pieds qui ne demandent qu’à incendier forteresses et masures, voilà meutes affamées se frottant à lui, elles n’hurlent que pour déchirer armures et muscles, pour s’abreuver de l’essence des âmes et du courage des rois, voilà le chaos s’est assemblé sous les yeux souriants d’une seule silhouette, le maléfice et l’horreur s’échappe déjà de son aura.

« Bouh ! »
Une peur avant la peur, l’écho est encore là que les pas résonnent en bordure du monde.

Une suite.
 

DeletedUser

Guest
Une fanfare, deux ou trois ricanements, un tambour et une lumière jaillit du néant. Un réverbère et un triste homme s'enlacent et se rejettent, l'obscurité les cerne et soudain ils vacillent. Un grand désespoir claque sous ses pas, la silhouette s'acharne à tenir debout tandis que ses jambes oscillent doucement. Essoufflé, il se retient à la frêle Lampade d'une main, et de l'autre pend un noir et long canon. Ses yeux trouvent encore la force de courir de droite à gauche, fouillant dans la nuit ce qui pouvait être une ennemi, une balle, une mort.
Un furieux tintamarre approche, on le poursuit, on rugit. De quel sournoise passion l'incrimine-t-on ? Crime, charnel ou spirituel, ces sens s'effacent, l'horreur n'a pas de nom. Ce maigre corps, squelettique dépôt de luxure, encore marqué de la bénédiction d'Appolon, a tout fait au delà des bienséances, des limites et des bornes. Un véritable fou n'est à côté de lui qu'un ridicule petit bouffon.
Il est noir, comme la nuit qui l'entoure, il n'est rien, comme les hommes qui le poursuivent, et pourtant ils bouleversent tout. Le revoilà fuyant, tirant sur ses regrets et remords, ces derniers crient, piaillent, couinent, et finissent par tomber, inertes. Son calibre ne finit pas d'éclabousser les murs d'une grossière mélancolie.
Sa chaussure se coince plus tard, il tombe sur des escaliers d'un marbre lumineux, une pierre sélénite qui éclaire soudain ses pensées. Hélas, c'est fini, trois ombres se fixent, un flou pourpre l'envahit, les dards funèbres pleuvent. Une lueur se dissipe. Les meurtriers du soir, broyés par la nuit, seront demain les héros, les défenseurs de la veuve et de l'orphelin. Après demain, un deux sera pourchassé. Dans un mois, un autre. Les décennies passeront, le dernier se suicidera.
Et tout recommencera, qui sait ?

Le réverbère lui, reste, pleure son ami, des siècles passent, on le remplace. Un autre vient.
Et tout recommencera, qui sait ?

La nuit elle, irremplaçable, broie sans distinction hommes et nations quand son heure est venue, elle part, puis revient.
Tout recommence.


Une courte nouvelle, très noire, qui ne reflète pas du tout mon humeur ou ma pensée, juste pour vous faire revenir dans ma galerie littéraire et pour mon propre plaisir :p
 
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
Haut