DeletedUser
Guest
Regarde en face la frontière,
Dans laquelle se glisse des paroles entières,
Regarde au-dessus la bêtise humaine,
Dans lequel l'homme fait ressortir toute sa haine,
Regarde à gauche le mur,
Qui sépare les hommes et leurs armures,
Regarde à droite les armes,
Qui séparent deux peuples déversant les mêmes larmes.
Dans laquelle se glisse des paroles entières,
Regarde au-dessus la bêtise humaine,
Dans lequel l'homme fait ressortir toute sa haine,
Regarde à gauche le mur,
Qui sépare les hommes et leurs armures,
Regarde à droite les armes,
Qui séparent deux peuples déversant les mêmes larmes.
Je fixais le mur en face de moi. Je le fixais sans bouger les yeux, sans bouger un poil de mon corps. Ce mur, aussi grand que puissant, puisque c'est lui qui sépare deux peuples, des hommes de deux camps dans lesquels le sang reste rouge. Nous soignons tous nos blessés de la même façon, nous marchons tous avec nos pieds, nous buvons tous pour vivre. J'ai l'impression d'être petit, d'être seulement le jouet d'une politique. De mon côté, nous sommes des milliers, des millions, mais de l'autre, combien sont-ils ? Après tout, je n'ai que dix ans, peut-être que ma naïveté me perd. Qui suis-je ? Qui suis-je dans ce monde où les Hommes se battent contre les Hommes ? Suis-je l'homme d'un camp, ou l'homme de l'autre ? Je fixe encore ce mur, qui me procure une sensation d'admiration pour sa puissance, mais également un sentiment de peur pour ce qu'elle exerce. Dans mon école, nous sommes aussi séparés. Moi et Chlodwig, mon meilleur ami, pourrait bien devenir demain mon plus grand ennemi. Peut-être que je devrais lui tirer une balle dans la tête pour sauver ma peau, alors qu'hier nous mangeâmes ensemble un sandwich prêt du port. Peut être que demain, moi et Joyce, mon voisin de classe, nous devrons nous battre pour sauver notre peau. Sans poser de questions, nous devrons obéir et nous tirer dessus.
Je n'ai que dix ans, mais chaque jour avec mon compas, j'essaie de tailler ce mur, pour qu'un jour il soit détruit. Chaque jour, j'emmène Chlodwig pour détruire avec moi ce mur. Nous sommes deux, mais tout à un début et demain nous serons peut-être deux millions à tailler ce mur pour le faire disparaître.
Voilà mes amis, la paix n'aura duré que durant ce récit, mais elle aura existé.
Emotion S.