DeletedUser
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Salut,
Puisque la mode est de poster ses histoires un peu partout, mais je ne dirais pas n'importe où pour ne vexer personne, voici ma dernière tentative d'histoire, dont il n'y a que le début, pour voir, si c'est intéressant. Moi ça m'intéresse mais je ne suis une norme que pour moi même donc ce n'est pas très représentatif.
La sorcière des rêves
Pommier se réveille dans un palais poussiéreux aux fauteuils de velours, en compagnie de sa famille, qui ne semble nullement surprise de se retrouver là. Pourtant, il se souvient bien que telle n’est pas la réalité. C’est alors que lui apparait une sorcière, qui lui propose un marché pour sauver ses parents.
LE PALAIS DE VELOURS
Puisque la mode est de poster ses histoires un peu partout, mais je ne dirais pas n'importe où pour ne vexer personne, voici ma dernière tentative d'histoire, dont il n'y a que le début, pour voir, si c'est intéressant. Moi ça m'intéresse mais je ne suis une norme que pour moi même donc ce n'est pas très représentatif.
La sorcière des rêves
Pommier se réveille dans un palais poussiéreux aux fauteuils de velours, en compagnie de sa famille, qui ne semble nullement surprise de se retrouver là. Pourtant, il se souvient bien que telle n’est pas la réalité. C’est alors que lui apparait une sorcière, qui lui propose un marché pour sauver ses parents.
LE PALAIS DE VELOURS
Il faisait sombre et ce n’était pas seulement parce qu’il avait les yeux fermés. Pour cause qu’il venait de les ouvrir. Mais son monde demeurait résolument de cette espèce de noir plein de pointillés gris imprimés sur ses nerfs optiques et il avait beau tourner la tête à gauche, à droite, dans toutes les directions, rien ne venait éclairer sa consternation.
Il était debout. Quand il voulu bouger, ses membres se heurtèrent à des planches de bois. Il entendit un cliquetis derrière sa tête. Quelque chose de métallique lui frottait la nuque. L’espace dans lequel il se trouvait était terriblement étroit. Quatre planches de bois. Etait-ce un cercueil ? Allait-il être enterré vivant ? Pourtant nulle angoisse ne faisait battre son cœur. Il se tordit le cou pour regarder derrière lui, comme s’il savait ce qu’il y trouverait. Un mince interstice dans les planches, une fine raie de lumière que son dos dissimulait jusqu’alors. Il recula, et força.
La première chose qui lui parvint fut la musique, lente et diffuse, sourde et lointaine, qui raisonnait dans quelque grande pièce et dont il entendait les échos. Quelque chose de classique, qu’il attribuait aux temps anciens. Il crut même entendre des rires, ou peut être des cris, des voix si tenues qu’elles en devenaient fantomatiques. Il pouvait presque percevoir leurs enveloppes immatérielles qui virevoltaient dans les corridors, se pourchassant dans une valse éternelle. Etait-ce pour ces esprits que la musique jouait ? Etait-ce un hymne au vide, aux disparus ? Ou bien seulement un moyen de meubler le silence de mort ?
Face à lui, une petite commode aux longs et sveltes pieds de bois stylisés, dont le dessus s’ornait d’écailles scintillantes et sur laquelle reposait un gros livre de cuir aux reliures d’or. Dorée elle aussi, la croix en relief qui en marquait la couverture. Il fit un pas en avant et tendit lentement le bras pour la caresser avec prudence. Bible ou ouvrage ésotérique ? Il n’osait pas l’ouvrir pour en avoir le cœur net. De cet ouvrage imposant émanait quelque chose de dérangeant, comme une menace exhalée par sa seule présence. Trônant fier et massif sur cette frêle commode au milieu de la pièce, il semblait aspirer la lumière et le temps lui-même, et on se perdait très vite à le contempler, à n’en plus finir, le regard rivé sur les petits détails des dorures que l’on devinait de plus en plus, les craquelures du vieux cuir et ses tâches marrons, quels mystères, se demandait-on aussi fascinés qu’horrifiés, quel savoir terrible pouvait-il bien contenir, d’autant plus terrifiant qu’on le laissait ainsi à la portée de n’importe qui.
Clignant des yeux, Pommier s’arracha à la contemplation du grimoire. Il regarda derrière lui et vit une simple armoire. Oui, une armoire. Point de cercueil. Que faisait-il dans une armoire ? Il balaya la pièce du regard, à la recherche d’un indice, d’une réponse. Petite, la salle ne contenait que l’armoire désormais vide si ce n’était le cintre en fer qui lui chatouillait le cou, et la table et son livre. La lumière émanait d’une fenêtre, simple ouverture carrée aux carreaux grossiers. Leur propreté discutable ne laissait filtrer que des rayons appauvris qui nimbaient la pièce d’une aura de particules en mouvement. Voyant une unique porte entrouverte, Pommier s’empressa de la pousser afin de quitter cette pièce à l’atmosphère étouffante.
La puissance de la musique augmenta d’un cran. Ce n’étaient plus des rires de spectres qu’il entendait désormais, mais bien des voix humaines, même légèrement désincarnées. Faisait-on la fête là-bas ? Comment était-ce possible, dans un tel environnement ? Il ne faisait que traverser des salles envahies par la poussière, aux tissus dévorés par la moisissure, aux meubles magnifiques et branlants et aux dorures somptueuses et ternes.
Et des chaises, et des fauteuils de velours par dizaine, partout, dans toutes les pièces, à chaque coin de salle et au milieu des corridors. Les propriétaires risquaient-ils de tomber de fatigue tous les deux mètres pour justifier une telle abondance de repose-fesses ? Les coussins étaient affaissés comme par des décennies d’utilisation, et le velours décoloré, les fils distendus laissaient apercevoir la mousse qu’ils contenaient.
Soudain, comme par une intuition, Pommier se souvient que cet endroit, c’était chez lui. Sa maison. Son palais de velours et de poussière. Il erra encore quelques instants, hagard et désorienté. Ses sens paraissaient affectés, sa vue brouillée, sa gorge sèche, seule la musique emplissait ses tympans d’un capharnaüm endiablé et exaltant.
Il était debout. Quand il voulu bouger, ses membres se heurtèrent à des planches de bois. Il entendit un cliquetis derrière sa tête. Quelque chose de métallique lui frottait la nuque. L’espace dans lequel il se trouvait était terriblement étroit. Quatre planches de bois. Etait-ce un cercueil ? Allait-il être enterré vivant ? Pourtant nulle angoisse ne faisait battre son cœur. Il se tordit le cou pour regarder derrière lui, comme s’il savait ce qu’il y trouverait. Un mince interstice dans les planches, une fine raie de lumière que son dos dissimulait jusqu’alors. Il recula, et força.
La première chose qui lui parvint fut la musique, lente et diffuse, sourde et lointaine, qui raisonnait dans quelque grande pièce et dont il entendait les échos. Quelque chose de classique, qu’il attribuait aux temps anciens. Il crut même entendre des rires, ou peut être des cris, des voix si tenues qu’elles en devenaient fantomatiques. Il pouvait presque percevoir leurs enveloppes immatérielles qui virevoltaient dans les corridors, se pourchassant dans une valse éternelle. Etait-ce pour ces esprits que la musique jouait ? Etait-ce un hymne au vide, aux disparus ? Ou bien seulement un moyen de meubler le silence de mort ?
Face à lui, une petite commode aux longs et sveltes pieds de bois stylisés, dont le dessus s’ornait d’écailles scintillantes et sur laquelle reposait un gros livre de cuir aux reliures d’or. Dorée elle aussi, la croix en relief qui en marquait la couverture. Il fit un pas en avant et tendit lentement le bras pour la caresser avec prudence. Bible ou ouvrage ésotérique ? Il n’osait pas l’ouvrir pour en avoir le cœur net. De cet ouvrage imposant émanait quelque chose de dérangeant, comme une menace exhalée par sa seule présence. Trônant fier et massif sur cette frêle commode au milieu de la pièce, il semblait aspirer la lumière et le temps lui-même, et on se perdait très vite à le contempler, à n’en plus finir, le regard rivé sur les petits détails des dorures que l’on devinait de plus en plus, les craquelures du vieux cuir et ses tâches marrons, quels mystères, se demandait-on aussi fascinés qu’horrifiés, quel savoir terrible pouvait-il bien contenir, d’autant plus terrifiant qu’on le laissait ainsi à la portée de n’importe qui.
Clignant des yeux, Pommier s’arracha à la contemplation du grimoire. Il regarda derrière lui et vit une simple armoire. Oui, une armoire. Point de cercueil. Que faisait-il dans une armoire ? Il balaya la pièce du regard, à la recherche d’un indice, d’une réponse. Petite, la salle ne contenait que l’armoire désormais vide si ce n’était le cintre en fer qui lui chatouillait le cou, et la table et son livre. La lumière émanait d’une fenêtre, simple ouverture carrée aux carreaux grossiers. Leur propreté discutable ne laissait filtrer que des rayons appauvris qui nimbaient la pièce d’une aura de particules en mouvement. Voyant une unique porte entrouverte, Pommier s’empressa de la pousser afin de quitter cette pièce à l’atmosphère étouffante.
La puissance de la musique augmenta d’un cran. Ce n’étaient plus des rires de spectres qu’il entendait désormais, mais bien des voix humaines, même légèrement désincarnées. Faisait-on la fête là-bas ? Comment était-ce possible, dans un tel environnement ? Il ne faisait que traverser des salles envahies par la poussière, aux tissus dévorés par la moisissure, aux meubles magnifiques et branlants et aux dorures somptueuses et ternes.
Et des chaises, et des fauteuils de velours par dizaine, partout, dans toutes les pièces, à chaque coin de salle et au milieu des corridors. Les propriétaires risquaient-ils de tomber de fatigue tous les deux mètres pour justifier une telle abondance de repose-fesses ? Les coussins étaient affaissés comme par des décennies d’utilisation, et le velours décoloré, les fils distendus laissaient apercevoir la mousse qu’ils contenaient.
Soudain, comme par une intuition, Pommier se souvient que cet endroit, c’était chez lui. Sa maison. Son palais de velours et de poussière. Il erra encore quelques instants, hagard et désorienté. Ses sens paraissaient affectés, sa vue brouillée, sa gorge sèche, seule la musique emplissait ses tympans d’un capharnaüm endiablé et exaltant.
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