Je suis d'accord, mais est-ce qu'un professeur est forcément responsable des échecs de ses élèves ?
Je ne sais pas si c'est mon expérience qui est différente des autres (j'en doute fortement) mais il n'y a pas vraiment d'échec en prépa au sens où ceux qui ne sont pas fait pour ça s'en rendent compte en début d'année et se réorientent, quitte à changer de filière (j'ai déjà vu des MPSI aller en prépa Chartes xD ). Quand à ceux qui rencontrent des difficultés par la suite, il y a tellement de khôles et tu es tellement bien suivi par tous tes profs que tu ne peux pas vraiment échouer à moins d'y mettre de la mauvaise volonté. Après, il faut bien définir ce que c'est un échec en classe prépa ... Certains considéreront qu'ils ont échoué à partir du moment où ils n'ont pas eu l'Ulm alors que d'autres seront satisfaits avec une école beaucoup moins prestigieuse. Le tout est de se fixer un objectif. Le prof a peut-être un rôle dans la construction de ton objectif mais je ne pense pas qu'il puisse être tenu responsable de l'échec d'un élève à atteindre son projet vu que dans la très grand majorité des cas, les élèves atteignent leurs objectifs (je parle d'objectifs réalistes et non pas d'avoir comme objectif d'intégrer l'X alors qu'on a 4 de moyenne en Maths toute l'année) qui doivent quand même dépendre de leurs capacités réelles et de leur travail.
Après, j'en ai jamais entendu parler, mais si une classe en entier ne connaît pas son cours à la fin de l'année, on peut à ce moment commencer à douter du prof.
En ce qui concerne la loi qui est encore au stade des discussions, je suis assez mitigé.
*Certes les professeurs sont déjà très bien payés et ils peuvent compenser la réduction de leurs salaires en prenant des heures de khôle supplémentaires mais leurs salaires restent très largement mérités. Les profs de prépa sont chacun présents pour 40-50 élèves pendant 10 mois à peu près à plein temps. Je connais des amis qui n'hésitaient pas à appeler le prof de maths à 21h pour poser une question et le prof n'a jamais râlé. Contrairement à des enseignants à la fac ou même en école d'ingé, les profs connaissent chaque élève individuellement et les bilans de résultats sont réguliers. En plus, à part les 10/12h de cours que peut donner un prof de maths (par exemple), il faut compter les heures de correction des DS qui tombent très régulièrement (1 fois toutes les 2 semaines à peu près). Et là, je ne parle même pas des profs en classes littéraires qui doivent préparer leurs cours pendant l'été vu que le programme est différent à chaque rentrée. Je pense que leur salaire est largement mérité et que même si un prof de fac fait de la recherche en parallèle, ce que fait un prof de prépa au niveau humain n'est présent dans aucune autre formation et c'est ce qui fait la réussite de ce système à mon avis par rapport à la fac où les élèves sont bien moins encadrés et suivis.
D'un autre côté, comme l'a dit kardan, la prépa est le meilleur ascenseur social que je connaisse dans ce pays! On va commencer par s'attaquer au salaire des professeurs, puis on va s'attaquer à ce système "d'élite auto-reproductrice" pour construire une université 2.0 ... Personnellement je trouve ça complètement débile: si tous les étudiants brillants devaient aller à la fac, il n'en resterait que très peu qui auront le courage de travailler pour avoir le niveau qu'ils auraient eu en fin de prépa vu qu'on aura perdu l'encadrement et la qualité du suivi qu'on a en prépa (vu que nos profs se consacreront à la recherche à la place de notre suivi).
*D'un autre côté, on est en période de crise et qui dit période de crise, dit efforts de la part de tout le monde. Ce n'est surtout pas aux plus pauvres de devoir payer plus et c'est pour ça qu'il peut être naturel de se tourner vers les plus riches dont font partie les profs de prépa. La réaction des profs est exagérée même si elle reste très bien compréhensible... qui resterait sans rien dire si du jour au lendemain il devait gagner moins en travaillant plus ?
Après, je pense qu'une partie de la réaction des profs peut être expliquée par la peur que suscitent les prochaines décisions vis-à-vis des prépas. Le ministre de l'éducation n'a jamais caché sa haine envers ce système donc il ne s'arrêtera pas là même si j'espère qu'il a commencé à reculer vu que l'accord qui devait être conclu aujourd'hui ne l'a toujours pas été.