CHAPITRE 6 :
Peu de temps fut nécessaire pour que la reine et sa général soient seules dans la chambre.
Anastraëlle posa un regard grave sur son général.
Anastraëlle : “ Tinüviel… Mesurez-vous ce que représente à mes yeux ce que vous avez dit ? ”
Tinüviel : “ J’aurais aimé que les circonstances qui m’ont conduit à faire cela soient différentes. Malheureusement, tous les éléments en ma possession mènent à la même conclusion… ”
Anastraëlle : “ Mon fils ne peut pas avoir rallié la cause de nos ennemis ! ! ! ”
Tinüviel : “ Pourtant tout indique qu’il en est ainsi. ”
Anastraëlle : “ Expliquez-moi ! ! ! ”
Tinüviel : “ Vous rappelez-vous de la mission que j’avais confié à Getraz ? ”
Anastraëlle : “ Oui… Il devait découvrir l’existence d’une éventuelle autre issue pour les drows pour envahir Golarion… ”
Tinüviel : “La première fois que je vous en ai parlé, ou plutôt, devrais-je préciser, à votre cour, c’était il y a 6 mois. Suite à cette discussion, et surtout après avoir arrêté la zone de ses recherches, l’Ouest de la Varisie, avec comme point de départ Port Enigme, Getraz a dû s’extirper d’une embuscade grossière dans les rue de cette bourgade humaine.”
Anastraëlle : “ Bourgade humaine pas très fréquentable… Un nid de vipères… ”
Tinüviel : “ Vous avez raison ma reine… Sauf que les assaillants, après avoir échoué dans l’élimination de mon espion, ont rejoints un drow sur les quais pour lui faire part de leur échec. Getraz était parvenu à les filer… ”
Anastraëlle : “Un drow… ”
Tinüviel : “Il a éliminé les quatre assaillants en un clin d’œil… Et des témoins éventuels par la même… ”
Anastraëlle : “Sauf Getraz… ”
Tinüviel : “Tout à fait . Autre information capitale : seuls les gens de la cour, présents à l’instant de notre prise de décision, pouvaient avoir fourni l’information à l’ennemi. ”
Anastraëlle : “Difficile de le constester…Mais comment arriver à déterminer qu’il s’agissait de mon fils ? ”
Tinüviel : “Il n’y avait que 11 personnes présentes, 10 en vous retirant. ”
Anastraëlle : “ Ce pourrait être moi… ”
Tinüviel : “Lorsque le soleil se lèvera à l’Ouest, ou si les arbres arrêtent de perdre leurs feuilles en automne, je commencerais à l’envisager… ”
Anastraëlle : “Votre confiance m’honore… ”
Tinüviel : “Pour découvrir qui nous avait trahi, j’ai organisé un petit piège. J’ai fait en sorte que chacun de mes suspects ait une information différente, tout en m’assurant qu’aucun puisse communiquer à un autre de mes suspects cette information.
En fait, j’ai donné l’information alors que j’escortais un suspect, pour plusieurs jours, au travers de la forêt entourant Celwynvian. Je donnais une adresse précise à Magnimar, Pointe Sable ou Kaer Maga, suivant où se trouvait Getraz dans ses recherches dans l’Ouest de la Varisie… ”
Anastraëlle : “ Un avantage indéniable que vous disposiez lui et vous d’une sphère de communication.”
Tinüviel : “En effet… ”
Anastraëlle : “Mon conseiller Grendil ne s’en est toujours pas remis… ”
Tinüviel : “ Grendil a l’art et la manière d’avaler de travers sa salive dés que l’on entreprend quelque chose qui sort de l’ordinaire…”
Anastraëlle : “Et on peut dire que vous n’y êtes pas allé avec le dos de la cuillère sur ce coup là. Mettre à disposition d’un lutin des îles de la mer des vapeurs, une sphère de communication … ”
Tinüviel : “Il fallait oser, et cela a été payant… Mon stratagème m’a permis de démasquer Faërendel. Il est le seul à qui j’ai donné un lieu et une heure de rendez-vous à Kaer Maga pour Getraz, et pour lequel l’ennemi a eu une réaction… Et quelle réaction… ”
Anastraëlle : “C’est à dire ? ”
Tinüviel : “ Getraz s’était placé dans un tonneau en face de la porte d’entrée de l’auberge, correspondant au lieu du rendez-vous. Il a pu identifier trois drows à l’heure prévue. Ceci grâce à un sort d’alerte silencieux placé à la porte de l’auberge. Il était destiné à être actionné que dans le cas où un drow franchirait la porte… .”
Anastraëlle : “Trois ? ”
Tinüviel : “ Et combien d’autres sbires ayant pour mission d’éliminer mon espion…Il est difficile de pouvoir envisager que ce ne soit pas votre fils… Nous avons identifié la source de la trahison. ”
Anastraëlle : “A votre sens… Pour la mère que je suis, le choc est dur à encaisser. ”
Tinüviel : “ Je me dois de rajouter un élément en sa défaveur… ”
Anastraëlle : “Au point où nous en sommes… ”
Tinüviel : “ Getraz avait infiltré le détachement que votre fils commandait et menait vers le Monastère. Il a été le témoin du massacre de notre armée, et aussi du ralliement de votre fils au Basilics et autres sbires qui ont attaqué celle-ci. ”
Le visage de la reine était devenu livide. C’est avec difficulté qu’elle poursuivi :
Anastraëlle : “Je vous serai reconnaissant de me laisser à présent, Général. Je dois réfléchir à notre situation, et à la mienne, par la même occasion… ”
Tinüviel : “ Ma reine. ”
Le général sortie, de fines larmes coulaient sur les joues de la jeune elfe. Puis, elle enfouit son visage dans ses mains tout en pleurant abondamment sans pouvoir parvenir à se retenir.
Remis de sa surprise, Vink’lar ajouta : “ J’aime bien votre optimisme Dame Alvynia…Vraiment… Mais ma modestie me force à reconnaître ma faiblesse vis à vis de Gnaxlal et Algrion. Quant à envisager l’éventualité de me battre contre encore plus fort… Ma modestie touche des sommets… ”
Aerendir : “ Nous n’en sommes pas encore là… ”
Alvynia : “ Et nous ne serons pas seuls. L’ensemble du peuple elfe sera bientôt mobiliser contre cette menace… ”
Elannah : “ Avant de nous attaquer à ce mystérieux magicien, nous pouvons déjà conduire Glingal à Celwynvian. Pourquoi ne pas avoir créé un portail dimensionnel pour vous rendre jusqu’en Varisie, et pas un pour que Glingal parvienne à Celwynvian ? ”
Vink’lar : “ Voilà une bonne idée ! ! ! ”
Glingal : “ Parce que les cinq magiciens qui devaient rallier le Cheliax, où nous les attendions, pour créer un tel portail, sont tous morts avant d’arriver à bon port.
Elannah : “ oh ? ”
Vink’lar : “ Tant pis pour le portail… ”
Aerendir : “ Nous avons été trahis… A ce moment, c’est devenu une évidence. Nous avons dû improviser… ”
Alvynia : “ Nous avons aussi compris à cet instant que LA personne qui dirige et organise les forces des ténèbres disposait d’une puissance magique impressionnante. ”
Vink’lar : “ Aie… Je sens que je ne préférerais pas entendre ce qui va suivre… ”
Alvynia : “ Parce que chacun des cinq magiciens dépêchait pour créer ce portail étaient aussi fort que Gnaxlal. Et qu’ils étaient ensemble lorsqu’ils ont été éliminés… ”
Vink’lar : “ Je crois que j’ai besoin de vacances… Il paraît qu’il existe une petite île paradisiaque au Sud d’Absalom, où avec une bourse bien garnie, on peut s’offrir une vie de rêve… ”
Alvynia : “ Si nous venons à bout de l’ennemi qui dirige les forces de l’ombre, je vous promets de faire en sorte que vous en profitiez… ”
Vink’lar : “ Comme c’est aimable à vous. Me voilà motiver pour botter les fesses de quelques méchants avec ma hache. ”
Elannah : “ Bien… Résumons… Nous avons affaire à une mystérieuse personne, magicien de son état. Glingal ne peut pas voler sur un dragon, parce que CETTE personne la repérerait immédiatement et arriverait certainement dans l’instant pour l’éliminer.
Quant à l’Océan, c’est une solution à l’issue trop hypothétique en cette saison.
Nous n’avons donc pas d’autre choix que conduire Glingal par voie de Terre.”
Zéphyr : “ D’autant que si l’océan ne nous tue pas, ce seront les pirates… ”
Vink’lar : “ On vous a déjà dit que votre optimisme était débordant ? ”
Zéphyr : “ Non… Seulement mon pragmatisme… ”
Vink’lar : “ Et votre sourire, désarmant… ”
Zéphyr : “ Non plus… Je ne souris que lorsque la situation le justifie. ”
Vink’lar : “ C’était de l’humour…Vu que votre mine actuelle me rappelle une vraie porte de prison… ”
Zéphyr : “ Vos remarques déplacées ne font pas avancer les choses… De plus vous prenez le risque que votre compagnie me déplaise… ”
Vink’lar : “ Euh… ”
Gourkok : “ Et si, nous volions par un autre moyen qu’à dos de dragon ? ”
Remarque qui eut le mérite de capter l’attention de chacun des participants à la discussion.
Vink’lar : “ Ca y est… Gourkok s’est mis au pesh (*)… ”
(*) : Drogue vendue au Katapesh, dont la consommation provoque des hallucinations sévères, et aboutit à une dépendance très forte voire irréversible.
L’impression fut très fugace, mais celle-ci permit à Gnaxlal de sortir de ses sombres pensées. Il venait de repérer l’aura d’Aerendir. Il en était certain ! ! !
Gnaxlal porta son regard vers l’ouest. Se parlant à lui-même “ Il n’est qu’à une vingtaine de kilomètres…au plus ”. Pour autant, cela le surprenait. Que ce magicien ait décidé de piquer droit vers l’ouest l’interpeller. Pouvait-il s’agir d’une diversion ?
Puis Gnaxlal portât son regard vers Algrion, qui ne semblait pas avoir été sensible à l’aura du magicien.
Quant au dragon noir Yarjak, il était à l’agonie, abandonné au bord de la route, ce matin, sur le point de succomber à une blessure d’un microbe de nain… Quelle honte ! ! !
Hier au soir, Gnaxlal avait utilisé une sphère de communication pour solliciter auprès de CE mystérieux personnage, qui gérait l’organisation des troupes affrontant les elfes et les nains, l’envoi d’un dragon pour remplacer Yarjak qui succomberait bientôt à ses blessures.
A chaque contact, malgré sa qualité de maître mage drow et de général, un picotement le prenait tout au long de son échine dorsale. L’aura magique de CE mystérieux personnage se sentait à travers la sphère de communication. Mais une fois la communication interrompue, l’aura disparaissait.
Pourtant, compte tenu de la puissance qu’il avait ressenti, Gnaxlal aurait juré pouvoir repéré ce magicien sur toute la planète, avant qu’il ait eu le temps de brouiller son aura et disparaître comme la pluie s’évapore au soleil.
Il n’avait jamais rencontré CE personnage. Ne savait pas quelle était sa race ou son sexe. Il ne LE connaissait que par le biais de la sphère de communication, à travers laquelle IL ou ELLE ressemblait à une ombre, se découpant dans la lumière.
Le fait qu’il dispose d’une sphère de communication était important. En effet, à sa connaissance, seul les elfes pouvait se servir de telle sphère. Les drows ne le pouvaient pas.
CE mystérieux personnage avait jeté un sort sur la sphère de Gnaxlal afin qu’il puisse s’en servir à volonté. Sans cela, cette sphère ne serait pour lui qu’un morceaux de verre…
Mais de qui pouvait-il s’agir ? ? ?
Il se re-concentra sur le moment présent, et sur Aerendir. Maintenant, il le percevait avec netteté. Plus surprenant encore, il percevrait une autre aura, féminine, à proximité d’Aerendir. Pourrait-il s’agir de cette petite demie-elfe.
Il fut troublé d’avoir détecté l’aura de celle-ci. Jusqu’à présent, il n’y était jamais parvenu.
Algrion : “ Et bien mon ami, vous paraissez particulièrement songeur en cet après-midi. Qu’est ce qui occupe vos pensées ? ”
Gnaxlal : “ Je me concentrais sur ce qui nous attendait, très chère. Et, ce faisant, il m’a semblé parvenir à détecter l’aura d’un magicien un peu à l’ouest de notre position. ”
Algrion : “ Votre sensibilité a dû s’accroître. Personnellement, je ne perçois rien. ”
Gnaxlal : “ Si vous le voulez bien, je vais aller vérifier de quoi il retourne. De votre côté, je vous fais confiance pour tous les préparatifs du siège à venir. ”
Algrion : “ Je pourrais vous accompagner. ”
Gnaxlal : “ S’il n’y avait pas ce petit moustique de Faërendel, j’en aurais été ravi. Toutefois, afin d’éviter qu’il ne s’emballe en prenant d’assaut Janderhoff dans notre dos, je pense qu’il est préférable que vous soyez en charge des opérations à venir. De toutes manières, je ne pense pas qu’il y ait matière à trop nous retarder. Je vais former un petit groupe pour m’accompagner et prendre deux basilics pour parer à toute éventualité… Je vous rejoindrais très rapidement une fois l’affaire réglée. ”
Algrion : “ Comme il vous plaira, mon ami. Nous établirons le siège de Janderhoff, puis attendrons votre retour pour passer aux choses sérieuses. ”
Gnaxlal : “ A bientôt, Ma dame. ”
Sur ce, le magicien de l’ombre fit tourner bride à sa monture.
En son fort intérieur, il ne put s’empêcher de revenir sur ce qu’il avait bien voulu dire à Algrion.
Il lui avait sciemment dissimulé une partie de la vérité.
Sachant qu’il était certain que c’était bien l’aura d’Aerendir qu’il captait, faisait-il preuve d’un excès de confiance ?
Ou bien était-ce dû à cette petite demie Elfe ?
Il remisa cette pensée pour plus tard.
A présent, il devait constituer un petit groupe de confiance, et deux basilics suffisamment intelligents pour ne pas transformer en pierre tous les arbres et âmes qui vivent lors de la rencontre avec Aerendir, et ses éventuels escorteurs.
Pour le coup, Gourkok avait surpris tout son monde.
Chaque personne autour du petit feu l’observa. Après Vink’lar, ce fut Aerendir qui l’interpella :
“ Mon cher Gourkok, je suis curieux d’apprendre ce que vous vouliez dire par là. ”
Gourkok : “ Et bien, contrairement à ce pense mon compagnon, je ne me suis pas mis au pesh ! ! ! Par contre, lui semble avoir quelques soucis de mémoire… ”
Vink’lar : “ Ma mémoire est en très bon état. Je te garantis que je ne vois va de quoi tu veux parler quand tu parles de volais autrement qu’à dos de dragon. ”
Gourkok : “ Pourtant… Rappelez-vous de Yasterion ! ! ! ”
Elannah : “ Holà…. Non… Pas ce givré ! ! ! ”
Vink’lar : “ Quel givré ? ? ? ”
Aerendir : “ Qui est ce personnage ? ”
Gourkok : “ Si je te dis Gnoll…Ca te rafraîchi la mémoire ! ! ! ? ? ? ”
Vink’lar : “ Bordel de D… Pas lui ! ! !”
Elannah : “ Gourkok… Notre situation n’est pas si désespérée… ”
Vink’lar : “ Notre situation est même paradisiaque ! ! ! Une vraie promenade de santé ! ! ! ”
Aerendir : “ Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ? ”
Vink’lar : “ Vous voulez la version pas rassurante du tout… Ou la version effrayante ? ”
Aerendir : “ ah… Et bien, laissez moi en juger. ”
Vink’lar : “ Elannah, je te laisse lui raconter. ”
Elannah : “ Je te remercie de cette chance… ”
Gourkok : “ Je pourrais le faire ! ! ! ”
Vink’lar et Elannah, s’observant mutuellement, et répondant en chœur : “ oh que NON ! ! ! ”
Zéphyr : “ Bien. Je crois que nous t’écoutons Elannah. ”
Elannah : “Et bien les Gnolls ne sont pas réputés être des lumières d’ingéniosité, ou d’inventivité. Il se trouve qu’Astérion diffère grandement de ses semblables. Il doit d’ailleurs pas loin d’être l’un des rares Gnolls en Varesie, pour ne pas dire le seul. ”
Aerendir : “ Et, où se trouve t il ? ”
Elannah : “ A Kaer Maga… Le repaire des plus grandes canailles de la Varesie, et seul endroit où Astérion peut plus ou moins passer inaperçu compte tenu de son état de Gnoll… ”
Glingal : “ Nous avons déjà discuté de cette option, et de tous les dangers susceptibles de nous tomber sur le dos dans cette cité dépravée… ”
Alvynia : “ Peut être. Mais si une nouvelle option s’offre à nous, on se doit de l’examiner. ”
Elannah : “Il s’agit d’une option que l’on pourrait qualifier de …originale. ”
Aerendir : “ Soyez plus précise. ”
Elannah : “ Disons qu’Astérion déborde d’inventivité… Et collectionne des inventions dont certaines peuvent être qualifiées de rocambolesques ! ! ! ”
Gourkok : “ Rocambolesques… J’me marre ! ! ! C’était génial… Les Duergars n’en sont toujours pas revenus ! ! ! ”
Vink’lar : “ Et ils ne sont pas près de le faire… Ils sont tous morts ! ! ! ”
Gourkok : “ Ouais… Dommages collatéraux… ”
Elannah : “ On a failli y passer aussi, je te rappelle… ”
Gourkok : “ T’exagère… Y avait encore une marge de sécurité… ”
Vink’lar : “ D’un doigt… ”
Gourkok : “ Exact. Mais bien suffisante… ”
Aerendir : “ Je suis heureux de constater que vous n’avez pas le même avis, mais ce serait bien d’expliquer de quoi il retourne exactement ! ! ! ”
Gourkok : “ Et bien nous avons eu la chance de pouvoir naviguer avec une machine révolutionnaire sur le fleuve… C’était quoi le nom déjà. ? ”
Vink’lar : “ Là n’est pas l’important. ”
Gourkok : “ T’as raison ! ! ! C’est la machine révolutionnaire l’important… ”
Vink’lar : “ Elle est en miettes ! ! ! ”
Gourkok : “ Pas totalement… ”
Elannah : “Si tu veux parler du mat auquel on s’est raccroché, il n’a pas terminé dans un état particulièrement meilleur… ”
Gourkok : “ C’est pas faux… ”
Aerendir : “ Mais quelqu’un pourrait il expliquer clairement ce qui s’est passé ! ! ! Et du début ! ! ! ”
Elannah : “Vous avez raison. Ca doit remonter à peu près à deux ans. Nous étions en mission à Kaer Maga. Un notable de Korvosa nous l’avait confié. Nous devions récupérer un petit tableau dans une demeure d’un des gros bonnet de la pègre local de Kaer Maga.
Ce que nous ne savions pas, c’est que ce parrain local avait quelques moyens… ”
Vink’lar : “ Une demeure de roi… Des gardes… Un superbe navire… Des gardes… Un casino… Des gardes… ”
Elannah : “Oui… Beaucoup de gardes… Et avec du recul, on peut être satisfait de n’avoir eu à nos trousses qu’une dizaine de ces gardes… En l’occurrence la garde personnelle de ce parrain local, des Duergars (*). ”
Aerendir : “ Ce sont de solides guerriers. Tenaces… ”
(*) Combattants nains ayant ralliés une divinité aux objectifs très obscures, et adepte des sacrifices. La rumeur veut que tous les nains ayant rallié cette croyance aurait formé une nouvelle cité. Malgré leurs recherches, les nains vénérant toujours les anciennes divinités, dont Janderhoff, ne seraient toujours pas parvenu à découvrir l’emplacement de cette cité. Si elle existe… Les rares Duergars rencontrés en Varesie sont souvent des gardes du corps de personnages pas très honnêtes.
Gourkok : “ ah ah ah… Pour le coup, ils sont plus tenaces du tout… Ils s’en ont pris plein la gueule… ”
Elannah : “Je poursuis, si vous le permettez… Bien… Nous sommes donc parvenus à récupérer le tableau sans aucune effusion de sang. Farbround a démontré un talent rare sur ce coup. Nous allions rallier le port, en supposant que le vol ne serait découvert qu’au petit matin. Soit largement le temps de mettre de la distance entre nous et Kaer Maga durant la nuit qui venait.
Hélas, il s’est avéré que ce parrain avait dû faire installer un sort d’alarme sur le tableau. Et nous nous sommes retrouvés poursuivis par une dizaine de duergars à travers les ruelles de Kaer Maga.
Nous avons atteint le port sans aucune difficulté. Malheureusement nous avons constaté que notre bateau n’était plus là. Nous avons dû nous réorienté sur une autre embarcation, celle de Astérion… ”
Gourkok : “ Et quelle balade ! ! ! ”
Elannah : “Gourkok admire tout ce qui sort de l’ordinaire… ”
Gourkok : “ Désolé de t’avoir coupé. ”
Elannah : “L’embarcation d’Astérion était réduite. On tenait à peine à 5. Autant Astérion fut surpris de notre arrivée, autant nous le fument également en voyant un tuyau d’où échapper une fumée noirâtre… ”
Vink’lar : “ Le bateau se déplacer à l’aide de ce qu’il appelait un moteur , bruyant comme une portée de Yasois (*) , ce dernier faisant tourner… une hélice dans l’eau comme il disait…Y avait quand même un mat, avec des voiles repliées. Si j’avais pu imaginer à ce moment quelle était sa fonction…”
(*) Yasois : spécimens canins très prisés, mais très agressifs, de la haute bourgeoisie Korvésienne. Il est de bon ton de posséder celui qui sera le plus bruyant de par ses grognements et jappements graves, mais également le plus agressif. De fait, ces petit animaux, de la taille d’un gros rat, terminent inévitablement dans une aile de la demeure où se déroule l’événement mondain. Là, une “ nounou ” spécialement dédiée à la surveillance de ces petites boules de chair, car dépourvu totalement de poils, tente d’éviter que le nombre de victimes parmi ces Yasois, ne soit pas trop élevé… En effet, il est inévitable, malgré la surveillance exercée, que des “contacts peu amicaux ” se produisent entre les différents individus rassemblés dans ladite aile du bâtiment. Pourquoi ne pas les isolés dans des cages, me direz-vous ? Tout simplement parce que la possession de ces petites bêtes a été accompagnée de la création d’un petit jeu devenu très en vogue dans les hautes sphères de la société korvésienne. Les propriétaires des victimes, soit perdent la mise qu’ils avaient pariée sur la survie de leur Yasois, soit terminent, tout habillés, dans la mer intérieur depuis le ponton principal du port de Korvosa, ce qui est considéré comme une profonde humiliation…
Elannah : “A la vue des Duergars à notre poursuite, il ne fut pas très difficile de convaincre Astérion d’appareiller sur le fleuve… Il faut dire que quelques sorts de ma confection nous avaient permis de ralentir quelque peu nos poursuivants… ”
Vink’lar : “ Pour autant, ils nous ont bien vu embarquer sur le navire depuis le pont qui enjambait le fleuve. Ils n’ont pas tardé à aller eux mêmes s’embarquer sur le fameux navire du parrain dont ils était les gardes… ”
Elannah : “Pour nous prendre en chasse… Leur navire était muni de rames, mais pas de rameurs, visiblement… Ils ont dû eux mêmes s’y coller. Ce qui les a ralenti, et au final nous a permis de rester à bonne distance d’eux. Parce que dans le même temps notre petite coque de noix et son… moteur, peinait à avancer sur le fleuve… ”
Vink’lar : “ Au fur et à mesure, l’écart entre les deux embarcations se réduisait. Ils gagnaient sur nous…Et, à un moment, Astérion s’est rendu compte d’un petit soucis…Puis de plusieurs…en fait .”
Gourkok : “ On en menait pas large, je vous l’avoue… ”
Elannah : “Astérion s’est rendu compte qu’il y avait une fuite. Un liquide noir s’échappait depuis son moteur, et coulait dans la rivière… Puis, on a senti que nous avions les pieds dans l’eau… en raison de quelques trous dans la coque…”
Gourkok : “ C’est sûr, les gnolls ,e sont pas des spécialistes en matière maritime… faut dire à leur décharge que leur habitat d’origine se trouve au Katapesh, en plein… désert. ”
Vink’lar : “ On s’est demandé ce que nous étions allé faire dans cette galère.
Elannah : “Evidemment, ca commençait à sentir le roussi pour nous. ”
Vink’lar : “ C’était loin d’être fini… Astérion poussait des jurons…en Gnoll, tout en tentant de réparer. On y comprenait rien… Et c’est là que tout a empiré…encore… ”
Gourkok : “ Si peu… ”
Vink’lar : “ Toi tu voulais attendre les Duergars et aborder leur navire… C’est sûr que ce n’est qu’après que tu as réalisé le danger de la situation… ”
Elannah : “Pendant que Vinkl’ar et Farbround retenait Gourkok, qui invectivait d’insanités les Duergars désormais à portée de voix, depuis l’arrière de l’embarcation. Je vis Astérion aller vers la proue. Parfois, certains jurons semblent avoir une certaine universalité que tout le monde comprend. ”
Vink’lar : “ On se dirigeait droit vers une cascade d’au moins vingt mètres de haut… Astérion, dans la panique, s’était trompé de direction sur le fleuve… Quant aux Duergars, ils étaient sur nos talons, mais certainement aussi marins que je peux l’être, c’est à dire nul… Tout aussi inconscient de l’existence de la cascade… Et c’est à ce moment que le liquide noirâtre a pris feu… ”
Elannah : “Toute la rivière dans notre sillage s’était embrasée en crépitant fortement, dégageant une fumée noire qui rendit la nuit d’un noir d’encre. On y voyait plus à deux mètres… Astérion fit changer de cap à son embarcation pour remonter le courant, et aller droit vers les Duergars, pour échapper à la cascade. Cependant, compte tenu du vacarme désormais derrière nous, il nous pressa de tous nous tenir au mat, pendant qu’il dégoupillait des sortes de boulons tout autour du mat. Il défit la voile… ”
Vink’lar : “ Nous, on était en train de suffoquer… l’embarcation zigzaguant entre les flammes sur le fleuve… ”
Gourkok : “C’est vrai que l’état du gouvernail, n’a pas aidé… ”
Vink’lar : “ Si tu ne l’avais pas arraché… ”
Gourkok : “La partie qui manipuler le gouvernail seulement… l’autre moitié était encore en place… ”
Vink’lar : “ Et elle allait à droite et à gauche… D’où nos zigzagues”
Gourkok : “Ce qui est formidable avec Astérion, c’est que même s’il pousse des jurons, il reste calme… Il t’a même fait la leçon, en te disant Babord et Tribord…et non droite et gauche lorsque tu lui a expliqué la situation en lui montrant le morceau de gouvernail que tu tenais dans la main… ”
Vink’lar : “Est ce que j’ai une tête de marin ? ? ? ”
Gourkok : “Pas plus maintenant qu’à ce moment là… ”
Elannah : “Une toute petite péripétie en comparaison de e qui nous attendait… Après que tout le monde se soit accroché au mat, on fut propulser dans les airs…aggipé au mat… Après coup, Astérion nous a expliqué n’avoir engagé qu’une partie des … Je ne sais plus comment il a appelé çà, mais en définitive, on est parti en l’air en oblique par rapport au fleuve, et on s’est retrouvé à la verticale de la chute d’eau. La voile a agi comme une sorte de … je me rappelle plus comment il a nommé çà… Un pla…
Gourkok : “Planachute… ”
Elannah : “Et on à continuer de descendre en douceur…en planant, grâce à la voile qui s’était déployée en sorte de losange au dessus du mat. ”
Gourkok : “ C’est le moment que j’aime le plus… Pendant ce temps, en nous propulsant, la petite embarcation a été littéralement projetée sur le navire du parrain. Elle en a explosé… Et les Duergars avec… Toute la proue du navire a été prise dans l’explosion qui nous aveuglé un instant… Le superbe navire du parrain était en flamme… Il a poursuivi sa route, et est tombé dans la cascade… ”
Elannah : “En passant à un doigt de nous dans sa chute…car de notre côté nous étions en train de planer délicatement dans la vasque où se déversait le fleuve en cascade… ”
Gourkok : “ J’aurais pu en allumer un cigare…Mais j’en avais pas sur moi… ”
Vink’lar : “ Quant à Astérion, pendant notre descente, il était en train de se demander s’il n’aurait pas dû mettre des boulon de 12 au lieu de 8… J’ai rien compris… Un fou furieux… ”
Aerendir : “ En effet… Plus qu’original… Gourkok… Quel est le lien avec votre vol sans dragon. ? ”
Gourkok : “ Après cette péripétie, il nous a expliqué qu’il allait travailler sur une machine volante…cette fois. En deux ans, il a dû parvenir à la concevoir… ”
Aerendir : “ A vous entendre, vu son inventivité, et s’il a eu autant de succès qu’avec son embarcation, si sa machine a fonctionné, il doit être mort, à l’heure qu’il est. ”
Gourkok : “Il prévoit toujours une issue de secours… On serait pas là pour en parler, sinon… Donc il doit être vivant. Soit sa machine a pas marché, et il est sur autre chose, soit ca a marché, et c’est notre chance ! ! ! ”
Vink’lar : “ Comme sa selle anti-mal au cul ? ”
Aerendir : “ Sa selle anti…quoi ? ”
Elannah : “Astérion est très imaginatif… ”
Gourkok : “Le hasard a voulu que nous retournions à Kaer Maga… six mois plus tard… Ce qui a de bien dans cette ville, c’est que les parrains ne restent pas longtemps parrain… Par contre, ils servent souvent à nourrir les poissons de la yondabakari…le fleuve qui traverse Kaer Maga. On dit que c’est pour çà que les poissons sont si gros. Ils sont bien nourris. ”
Vink’lar : “ Et on a eu l’occasion de visiter son atelier… Du délire… ”
Elannah : “Mais avant çà… En arrivant sur la place principale de la cité, on a eu l’occasion de voir dans ses œuvres une autre invention d’Astérion… ”
Gourkok : “La selle anti-mal au cul pour les personnes non habituées à chevaucher longtemps… ”
Aerendir : “ Etes-vous conscient, Gourkok, que vous êtes en train de me dissuader de rallier Kaer Maga ? ”
Gourkok : “Faut pas ! ! ! C’était trop… ”
Vink’lar : “ Délirant… C’est le mot que tu cherches, je suis sûr… ”
Gourkok : “ Mais ca a marché ! ! ! Elle avait pas mal aux fesses la donzelle ! ! ! ”
Vink’lar : “ Je ne peux pas dire le contraire… Mais pendue à l’enseigne de la taverne principale, elle devait avoir d’autre soucis ! ! ! ”
Gourkok : “La faute au cheval ! ! ! ”
Elannah : “Et de la selle… ”
Gourkok : “Voire… de la Donzelle… ”
Vink’lar : “Et de la selle… ”
Gourkok : “Problème de réglage, comme a dit Astérion… ”
Elannah : “Le chef du gang dont la Donzelle pendait à l’enseigne, était un peu du même avis que nous… ”
Vink’lar : “La Donzelle aussi… D’ailleurs… ”
Gourkok : “De vrais réfractaires aux progrès ! ! ! ”
Aerendir : “ Euh… J’en reste coi… Mon cher Gourkok, soyons réalistes ! ! ! Je pense qu’il serait judicieux d’envisager une autre… option. ”
Gourkok : “Je ne sais pas si vous l’avais remarqué, mais Kaer Maga est le chemin le plus court pour aller à Celwynvian… pas forcément le plus sûr, je le reconnais… Mais si cette machine fonctionne… ”
Alvynia : “ Gnaxlal et tous ceux qui l’accompagnent seront bientôt aux portes de Janderhoff… Le Nord nous est fermé, puisque la forteresse de Stanz ne va pas tenir bien longtemps… L’Océan Arcadien risque d’être notre tombeau… Quant aux marais de Mush, les risques sont bien trop grands…
Aerendir : “ La plaine des Vertes espérances se poursuit jusqu’à la yondabakari. Une fois que nous l’aurons franchi, nous seront quasiment arrivé à Kaer Maga. Cette partie du voyage ne sera pas particulièrement difficile. Surtout en comparaison du Marais de Mush… En revanche, c’est après que cela va se corser, avec Kaer Maga, et surtout la forêt de Santos.”
Alvynia : “ Le danger est grand. Mais il l’est quelque soit le chemin que l’on empruntera… Même si l’option de Kaer Maga peut paraître surprenante, nous devons la tenter. Si nous ne trouvons pas Astérion, nous poursuivrons à pied jusqu’à Celwynvian. ”
Aerendir : “ En traversant la forêt de Santos ?”
Glingal : “ Je ne sais que dire... J’ai quelques connaissances dans cette forêt. Elles ne me portent pas toutes dans leurs cœurs.”
Aerendir : “ Pareil pour moi… ”
Elannah : “Il y a une seule chose de sûre. En agissant de la sorte, nous prendrons au dépourvu tous nos poursuivants… ”
Zéphyr : “ Si je puis me permettre, nous avons quand même quelques arguments à opposer à tout ce qui pourrait nous barrer la route ! ! ! Surtout vu jusqu’où nous sommes parvenus. ”
Aerendir : “ Ce n’est pas faux… ”
Glingal : “ Si il y a de cela plusieurs lunes, quelqu’un m’avait raconter les événements rencontrés durant ce voyage, j’aurais eu des difficultés à le croire. Il semblerait que cela doivent se poursuive… Une machine volante… Je suis curieuse de voir cela. ”
Vink’lar : “ Et moi, si on m’avait dit que nous ferions tout notre possible pour retrouver Astérion… Je n’aurais eu aucun doute sur l’état défaillant des capacités intellectuelles de la personne qui me l’aurait dit. ”
Alvynia : “ Nous verrons à ce moment. C’est décidé. Droit sur Kaer Maga. Aussi surprenante que puisse être cette solution. ”
Vink’lar : “Je sens qu’avec son bidule volant on va terminer dans la bouche du premier volcan venu… avec notre chance ! ! !”
C’est cet instant que choisirent Astian et Farbround pour revenir de leur reconnaissance et pénétrer dans le bosquet d’arbres.
Farbround : “ Vous en faites des têtes… ”
La tempête avait été terrible.
Le soleil d’Osirion en avait certainement connu d’aussi sévère, mais cette fois-ci, le navire affiché les traces de la rencontre avec celle-ci.
Seul point positif aux yeux d’Aradan, le capitaine Breks avait été emporté par plus lourd que lui… une vague impressionnante avait balayé le pont, et nettoyé tous les grains de poussière que représentait les marins face à la violence des éléments. Et le capitaine Breks faisait partie des grains de poussière victime de ce nettoyage.
L’équipage avait perdu 1/3 de ces effectifs sur ce coup. C’est le second qui avait été promu capitaine en plein milieu de cette tempête.
Le navire faisait désormais route vers Oppara. Certes, les avaries subies ralentirait le voyage, néanmoins, il y avait bon espoir d’atteindre la terre ferme d’ici deux jours, ou trois tout au plus…
Sur le pont, Aradan surveillait tous les marins à leurs tâches de réparation, ou de manœuvre pour faire optimiser la prise au vent du navire.
Aradan entendit des pas derrière lui, et reconnut sans peine la personne qui le rejoignait.
Tzander : “ Nous voici sorti de ce mauvais pas, mon roi. ”
Tzander était un demi-elfe, en charge du commandement d’une partie de la confrérie des chasseurs… Plus précisément, c’était lui qui avait été nommé pour diriger les investigations plus poussées sur la forêt de Santos.
Malgré le fait qu’il soit un demi-elfe, Aradan appréciait beaucoup ce jeune lieutenant. Ses ennemis beaucoup moins. Ils étaient d’ailleurs peu nombreux à l’avoir rencontré et à avoir survécu.
Aradan : “ En effet. ”
Malgen, arrivé en silence, se joignit à la conversation : “ Personne de notre petit comité n’a été victime de cette tempête. ”
Aradan et tzander étaient coutumiers des arrivées silencieuse du mage.
Aradan : “ Ce n’est que miracle si le navire a tenu le choc. ”
Malgen : “ Peut être, mais ce jeune Darian n’y est pas étranger… ”
Tzander : “ Il est brillant. A se demander pourquoi c’était Breks qui commandait. ”
Aradan : “ Vous n’êtes pas non plus étranger à notre survie, Malgen… ”
Malgen : “ Disons que Moi et Darian y avons contribué à parts égales. ”
Tzander : “ Je crains que la menace qui se lève au nord ne représente un plus grand péril que nous ne l’avions escompté jusqu’alors… ”
Aradan : “ Je partage votre avis, désormais. ”
Malgen : “ Il est clair que commander les éléments à une telle distance permet d’affirmer que la puissance de CE ou CES ennemis est loin d’être négligeable. ”
Tzander : “ Vous partez de l’hypothèse que la menace se trouve en forêt de Santos. Nous n’avons pas la certitude qu’elle s’y trouve réellement… ”
Malgen : “ Vous avez raison. Les seules certitudes que nous avons, consiste à savoir que quelque chose se trame dans la forêt de Santos, et que cette tempête a été manipulée grâce à la magie, par une ou plusieurs personnes. Je préfère envisager l’hypothèse qu’ils étaient plusieurs. Dans le cas contraire, la menace serait beaucoup plus grave que ce que l’on peut envisager. ”
Tzander : “ Nous serons bientôt à Oppara. J’ai du mal à imaginer que ces noirs magiciens puissent nous en envoyer une seconde. ”
Malgen : “ Je l’espère. Enfin, plutôt, je ne pense pas. L’énergie qu’ils ont dû mobiliser a été énorme. Je tremble à l’idée qu’ils puissent y parvenir une seconde fois. ”
Aradan : “ De mon côté, je crains que nous ne soyons attendu à Oppara. ”
Malgen : “ C’est malheureusement fort probable…L’ennemi est informé de notre voyage. ”
Aradan : “ Ce qui implique de bien désagréables hypothèses… ”
Tzander : “ Nous avions prévu cette hypothèse. Comme prévu en cas de soucis, nous pourrons débarquer dans la petite crique à moins de 5 kilomètres à l’Ouest d’Oppara. Nos contacts ont dû avoir le temps de préparer des montures et tout le nécessaire pour notre voyage jusqu’à IADARA. ”
Aradan et Malgen échangèrent un regard…
Aradan : “ Je crains que ce plan de secours ne soit devenu caduque…en même temps que la découverte par notre ennemi de notre voyage, mais aussi à cause de la puissance qu’il vient de déployer pour nous envoyer par le fonds… ”
Malgen : “ Je le crains aussi. Nous débarquerons bien dans une crique, Tzander, mais à l’Est de Oppara. Et gageons que nos dieux nous soutiendrons dans la tâche qui nous attend. ”
Une fois que Farbround fut mis au courant des projets qui avaient été arrêtés, tout le monde put constater de quelle manière pouvait se refléter l’incrédulité sur le visage d’un gnome…
Remis de sa surprise, il fut bien en peine de pouvoir apporter des arguments pour s’opposer à l’idée de rallier Kaer Maga et retrouver Astérion. Sans doute en raison des autres options possibles, et toutes comprenant un danger au moins aussi grand, sinon plus.
Il se rassura plutôt à l’idée de ne pas retrouver Astérion, qui devait être mort et enterré depuis longtemps, dans le meilleur des cas, ou flottant quelque part dans les airs, sur Golarion, desséché telle une plante trop près du soleil.
Astian et et Farbround firent ensuite leur rapport sur la reconnaissance qu’il venait d’effectuer.
Celui-ci fut succinct. A part le passage d’une importante troupe naine qui avait pris la direction de la forteresse de Stanz, il y a de cela au plus deux journées.
Alvynia : “ Rien de surprenant à cela… La 1ère armée naine a dû se mettre en route dés que la nouvelle du siège de la forteresse de Stanz est parvenue à Janderhoff… ”
Aerendir : “ Alors ne tardons plus à nous restaurer. Nous nous mettrons en route dés que nous aurons fini.. Nous devons faire un bon bout de chemin avant la nuit. Nous éviterons ainsi les mauvaises surprises… ”
A l’issue d’un maigre repas, Le détachement de nains pris congé. Son capitaine avait décidé de rallier Janderhoff pour faire un rapport sur la situation. D’après les informations d’Alvynia, le capitaine aurait notamment à annoncer la défaite à venir, très probable, de la 1ère armée naine envoyée à la forteresse de Stanz.
Bien qu’amputé des éclaireurs nains, le groupe restant était composé de 17 personnes.
Il y a avait donc Glingal, Aerendir, Alvynia, Bromard et Garken, Gourkok, Vink’lar, Elannah, Farbround, Zéphyr, Astian et six archers elfes.
Le bosquet d’arbres disparu rapidement derrière eux… Elannah s’était remise des blessures infligées par les hommes serpents… Durant le restant de la journée, le petit groupe progressa à vive allure à travers la plaine.
Les grandes herbes ralentissaient quelque peu la progression, mais lorsque le ciel commença à virer au rouge, une bonne distance avait été parcourue.
Le campement fut installé au milieu d’un des innombrables bosquets parsemant la plaine.
Alvynia se tenait à l’orée du bosquet. La nuit était tombée. Pendant que chacun vaquait à ce qui lui avait été assigné par Aerendir, le regard d’Alvynia se porta vers le Nord. Elle contemplait la ligne d’horizon, scrutant ce qui était invisible au commun des mortels…
Aerendir la rejoignis …
Aerendir : “ Tu l’as senti toi aussi ? ”
Alvynia : “ Oui… La 1ère armée naine n’est plus qu’un souvenir… ”
Aerendir : “Gnaxlal et Algrion n’ont pas ménagé leurs efforts durant cette journée… ”
Alvynia : “ Maître Grohar nous a quitté… Sa flamme s’est éteinte à jamais, non sans avoir brillé d’un intense éclat l’espace d’un instant… ”
Aerendir : “Malheureusement, Gnaxlal et Algrion semblent toujours aussi vigoureux. Ils n’ont donc pas été la cible de l’ultime colère de Maître Grohar… ”
Alvynia : “ Non… Mais quoi qu’est pu être la cible de sa colère, son sacrifice devait être indispensable. J’ai des frissons rien qu’à l’idée de qui ou quoi a nécessité la mort de notre ami. ”
Aerendir : “Retournons près du feu, mon amie. Nous avons une longue route qui nous attend demain, dés l’aurore. Il est trop tard pour s’apitoyer sur les morts, concentrons nous sur les vivants, et tous ceux que nous pouvons encore sauver par nos actions… ”
La nuit fut calme, selon la définition d’un aventurier moyen… Chacun put donc se reposer.
Le seul petit fait marquant de la nuit, se limita à une visite d’un petit groupe de gobelins dépenaillés cherchant à chaparder ce qui pouvait leur tomber entre les mains.
Bromard et Garken mirent un point d’honneur à rapidement les mettre en fuite, le tout sans oublier de réveiller tout les habitants des environs grâce à leur sens de la discrétion et de la mesure pour faire face à une maigre menace...
Au petit matin, chacun put remarquer à quel point les environs se rappelleraient, pour un petit moment, du passage des deux ogres jumeaux…
Après être sortis du bosquet, Alvynia et Astian contemplaient un petit bout de plaine, dépourvu de toute végétation…
Garken et Bromard à ses côtés…
Aerendir, Gourkok, Zéphyr et Vink’lar juste derrière.
Vink’lar : “ Mon imagination me joue des tours, ou bien n’y avait- il pas un petit étang par là-bas ? ” Et le nain désignant de la main une zone à moins de 100 mètres du bosquet…dépourvue de toute végétation.
Gour’kok, pour lui même : “ Et moi qui voulait du poisson… ”
Alvynia : “ Vous ne vous trompez pas messire Nain… ”
Astian : “ Tu as encore Zozoter par inattention Garken ? Il n’y avait pourtant pas d’hommes serpent à proximité…”
Garken : “ Ce n’est quand même pas ma faute si les gobelins ont une voix suraiguë et stridente… Ils en ont encore perturbé ma concentration… ”
Alvynia : “ Les mots de pouvoirs… ”
Garken : “ Oui. Je sais ! ! ! Les mots de pouvoirs peuvent avoir des conséquences imprévues… ”
Alvynia : “ Et les gobelins ? ”
Bromard : “ Ils sont repartis culs nus… leurs vêtements doivent être là où l’eau est allée… ”
Vink’lar, curieux : “ Ah. Et où est-elle allée ? ”
Zéphyr : “ J’ai bien une petite idée… Mais je suis sûre que les jumeaux se feront un plaisir de vous le révéler eux-mêmes… ”
Cette petite réflexion eu pour conséquence immédiate d’attirer sur elle les deux regards noirs de Bromard et Garken.
Devant ces regards, Vink’lar, pour lui-même : “ Bon, et bien je crois que je préfère laisser travailler mon imagination… ”
Alvynia, se crispant un peu : “ Ca suffit. Faire disparaître un étang pour… combien de gobelins ? ”
Garken : “ Trois… Peut être six… ”
Alvynia : “Trois… ou six ? Ce n’est pas la même chose…”
Bromard : “ Ben… trois culs nus… Et peut être trois autres avec l’eau et les vêtements… ”
Alvynia : “Pourquoi Peut être… Vous ne savez pas exactement ? ? ? ”
Garken : “ En fait… Y avait tellement d’eau, qu’on ne sait pas combien y étaient… dans l’eau… ”
Alvynia : “oh. ”
Garken : “ Ils auraient pu être dix… ”
Bromard : “ ou vingt… ”
Zéphyr : “ … Ou trente… Qui sait ? En ce moment, avec vous, le nombre de créatures terrestres désireuses involontairement de changer de milieux de vie est en forte augmentation ! ! ! ”
A nouveau deux regards noirs fixèrent Zéphyr...
Alvynia : “Ca suffit ! ! ! Reprenons notre marche ! ! ! Tant pis pour l’étang ! ! ! ”
Zéphyr : “ … Et pour les poissons aussi…J’en aurais bien mangé, cela dit… ”
Garken : “ Si tu le souhaites, je peux ramener l’étang jusqu’à toi, ou un autre… Comme ça tu les auras tes poissons ! ! ! ”
Zéphyr : “ Trop aimable à vous … Mais non merci. ”
Sur ce, elle se détourna des deux ogres et pris la direction de ses affaires à l’intérieur du bosquet.
Ce qui eu pour effet de faire grommeler de rage les deux ogres.
Alvynia : “Arrêtez vous deux ! ! ! ”
Bromard : “ Tu sais que nous ne portons pas dans notre cœur les dragons… ”
Garken : “ Et elle encore moins ! ! ! Elle est horripilante et agaçante ! ! ! ”
Alvynia : “Comme ça, vous savez ce que j’éprouve lorsque vous usez de votre magie avec autant de discrétion qu’un volcan en pleine éruption ! ! ! ”
Et elle les planta tous les deux, stupéfaits de cette réaction.
Gour’kok : “ C’est dommage pour les poissons… J’en avais envie aussi ! ! ! Grillés au feu de bois, c’est succulent Vous ne trouvez pas ?”
A son tour, Gourkok s’attira les foudres des regards des deux ogres.
Gour’kok : “ Bon. Ce que j’en disais… ”
Le demi-orc se détourna à son tour, et rentra dans le bosquet.
Vink’lar ne se laissa pas prier, et rentra dans le bosquet aussi.
Seul, Aerendir et Astian restèrent avec les deux ogres.
Astian s’adressa aux ogres: “ Vous inquiétez pas tous les deux, il faut bien la comprendre, vous êtes doués dans l’exagération… ”
Aerendir : “ Mais pas dans la discrétion… Avec l’âge, vous apprendrez… Et puis voyez le bon côté…Si le conseiller Grendil était là, il aurait déjà eu une attaque d’apoplexie…Et comme il est absent, non seulement il ne l’aura pas eu, mais en plus il ne narrera pas vos exploits dans tout Golarion... ”
Sur ces paroles, tous les quatre rentrèrent dans le bosquet.
Il fallut peu de temps à chacun pour être prêt, et reprendre la route à travers la plaine des Vertes espérances.
La journée passa sans encombre. La progression du groupe était lente. Les hautes herbes gênaient énormément la marche.
La nuit se déroula sans encombre également. Les étangs environnants apprécièrent sans doute la bienveillance des ogres à ne pas recourir à leur pouvoir.
Avant cela, le soir, tout le monde pu profiter des poissons pêchés par Gour’kok, dans lesdits étangs, y compris les deux ogres qui admirent que les poissons grillés des étangs étaient tout aussi bons que ceux de toute Océan.
Au matin, le petit groupe reprit sa route.
Alors qu’il cheminait aux côtés d’Alvynia, Aerendir lui prit : “ Je sens que quelqu’un approche… ”
Alvynia se concentra, et perçu à son tour l’aura de l’étranger qui approchait : “ A couvert tout le monde ! ! ! ”
Vink’lar : “ A couvert… A couvert… Elle est bien drôle celle là ! ! ! On est en plein milieu d’une plaine toute plate, et à perte de vue… A part un bosquet d’arbres de ci de là… ”
Alvynia passa à côté de lui : “ Justement, Messire Nain ! ! ! Courez ! ! ! ”
Bromard et Garken furent les premiers à détaler vers le premier bosquet d’arbres le plus proche. Bientôt suivis de Zéphyr et Gour’kok, puis de tout le reste de la troupe…
Vink’lar, s’adressant à la grande l’Elfe : “ Je déteste courir ! ! ! Est ce que je vous l’ai déjà dit ? ? ? ”
Gnaxlal avait choisi deux basilics et une dizaine d’orc pour l’accompagner dans cette reconnaissance.
Le magicien de l’ombre avait pris place sur le dos d’un des deux Basilics, équipé d’une selle pour cheval, ce qui n’était vraiment pas pratique...
Dans les hautes herbes de la plaine, la progression était plus lente que Gnaxlal n’avait escompté. Les basilics avaient quelques difficultés pour avancer, notamment en raison du temps passé par ces créatures à goûter les pousses d’herbes se présentant devant eux, ce qui avait le don d’exaspérer le magicien.
Ce dernier n’avait pas imaginé une seconde que ces créatures puissent être aussi friandes des herbes poussant dans cette région.
Il arrêta sa monture de fortune. Il détacha sa gourde, et pris une gorgée d’eau, et la raccrocha à sa selle. Il observait les environs, lorsqu’un point brillant attira son regard dans le ciel.
Gnaxlal : “ Mais qu’est ce que ca peut bien… ”
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase…
Une averse de bloc de glace gros comme des rochers venait de commencer à s’abattre sur lui et son escorte ! ! !
Quelques secondes suffirent pour que trois orcs périssent écrasés telles des mouches par une tapette géante…
Le second basilic fut littéralement coupé en deux par deux énormes blocs de glace…
La monture de Gnaxlal, prise totalement de panique détala dans l’instant, et désarçonna son cavalier ! ! !
Jamais Gnaxlal n’avait vu courir aussi vite un Basilic, surtout de sa position actuelle.
De même, Gnaxlal ne s’était jamais retrouvé non plus, le pied coincé dans l’étrier, à traîner par terre à la suite de sa monture. A cet instant, il se représentait telles ces boîtes de conserve en métal bringuebalant derrière un chariot, lors de certaines cérémonies religieuses humaines,
Il eut à peine le temps de ressentir le choc sur son crâne d’une pierre qui dépassait de la terre, et de se demander :
“ Mais que fait un de ces pitoyables gobelins à l’intérieur de ces blocs de glace ? ? ? ”
Au moment où une énorme masse de glace venait d’écraser les derniers orcs de son escorte, et lui de sombrer dans l’inconscience ! ! !
Depuis la plage, Aradan observait le navire qui les y avait déposé.
Tzander vérifiait les montures de toute la délégation. Celle-ci était composée d’une dizaine de personnes. En son absence, Aradan avait confié à sa reine, le soin de gouverner le royaume.
Malgré son désaccord, Aradan n’était pas parvenu à convaincre sa fille, Yavana, de ne pas participer à l’expédition.
Yavana était une gracile jeune fille. Lors des diverses cérémonies ponctuant le règne d’un souverain, sa grâce et sa prestance était vanté par tous les participants.
Cependant, la comparaison avec les autres jeunes filles de son âge s’arrêterait là. Véritable garçon manqué de la demeure royale, Yavana avait la particularité de rarement ne pas être présente à l’endroit où une aventurière à la vie trépidante devait se trouvait…
Aradan ne savait plus comment s’y prendre pour raisonner sa fille, de façon à ce qu’elle ne se précipite pas droit vers le danger, à chaque fois que celui-ci se présentait.
Malgré le fait d’avoir affecté deux gardes du corps à la protection rapprochée de sa fille, la sérénité dAradan, quant à la sécurité de sa fille, était plus que précaire.
Cette condition n’était pas étrangère au fait que plusieurs gardes du corps, jusque là une bonne vingtaine, avaient été des victimes, plus ou moins gravement atteintes, de cette tâche. Jusqu’ici, cependant, aucun n’avait péri dans le cadre de ce devoir.
Malgen gardait également la trace, notamment son nez, de l’énergie débordante de Yavanna.
Alors que celle-ci n’était encore qu’une enfant, le mage avait eu le bonheur, tout relatif, d’intercepter une lourde porte de bois avec son visage.
Cette triste affaire était survenu lorsque Yavanna était dans ses travaux d’apprentissage. Malgen était alors son maître d’étude.
Il remontait un des escaliers de la demeure royale, pour vérifier où en était Yavanna de ses exercices, lorsque celle-ci trouva de bon goût de pousser très fort la porte du laboratoire personnel du mage.
Malgen rencontra la porte… Yavanna, la colère du mage…
Aradan était presque satisfait d’avoir rencontré la tempête.
Avec un mal de mer carabiné, Yavanna était resté cloîtrait dans sa cabine toute la traversée.
Qui aurait cru qu’une casse-cou pareille puisse être aussi sensible aux mouvements provoqués par la houle océanique.
En ce moment, Malgen s’entretenait avec le jeune capitaine Darian, lui remettant sans doute, le solde du prix de la traversée.
Ils étaient arrivés à bon port. Enfin presque. Ils n’étaient pas du tout à l’endroit qu’ils avaient prévu.
A l’origine, il devait débarquer à l’Ouest d’Oppara. Puis la tempête et tout ce qu’elle impliquait, les avait amené à revoir leurs plans et débarquer à l’Est de cette cité.
Pour finir, ils étaient bien à l’Est, mais pas à 5 kms de la cité, comme escompté. En fait, la tempête avait dû avoir des effets inattendus sur l’atmosphère et donc sur les vents. Ces effets les avaient conduit à plus de 50 kms du lieu prévu.
Au moins, aucun ennemi ne déboucherait du couvert des arbres avec l’intention de les faire passer de vie à trépas.
Cela faisait à présent plus d’une demi-heure que tout le groupe s’était réfugié dans le premier bosquet d’arbres venu…
Chacun épiait l’horizon… Aux dires d’Aerendir et Alvynia, un puissant magicien s’approchait.
Malgré l’aura qui émanait de celui qui se déplaçait droit vers eux, ni Aerendir, ni Alvynia n’était en mesure de définir avec précision de qui il pouvait bien s’agir.
Tous les deux avaient cru, dans un premier temps, que Gnaxlal les avait retrouvé.
Or, le mystérieux magicien qui se rapprochait, avançait lentement, visiblement à pied.
Il paraissait invraisemblable que Gnaxlal s’abaisse à cela.
En outre, Aerendir et Alvynia l’avait détecté très tardivement. D’après leurs estimations, au moment où ils avaient discerné l’aura, il ou elle devait se trouver à moins de deux kilomètres d’eux. Avait-il fait usage de la magie pour se téléporter ?
Vink’lar était heureux d’être sous le couvert des arbres. Après avoir pesté contre la course effrénée qui l’avait conduit jusqu’ici, il avait enfin repris son souffle.
Vink’lar s’adressant à Alvynia : “ Votre magicien a décidé de faire des ronds dans la plaine ? ”
Alvynia : “ Je ne sais quoi vous répondre, Messire nain. ”
Aerendir : “ Il approche très lentement. C’est très bizarre…Il avance, puis il s’arrête. Et il fait cela depuis que nous nous sommes dissimulés ici. De sa position, nos auras respectives devraient l’alerter… ”
Alvynia : “ C’est même une certitude… ”
Garken : “ Là ! ! ! ”
L’ogre venait de désigner une silhouette qui se découpait sur l’horizon…à moins de trois cent mètres du bosquet.
Algrion fixait les remparts de Janderhoff.
Le départ de Gnaxlal l’avait troublé.
Cela dit, elle devait bien convenir que laisser aux mains de ce misérable Faërendel, l’armée qu’elle et Gnaxlal avait réussi à constituer, avec l’aide de ce mystérieux commanditaire, était impensable.
Sans elle, ce sinistre crétin elfe aurait déjà lancé l’assaut sur la capitale naine, alors même qu’aucune arme de siège n’avait encore été présente (pour celles qui avaient servie à la forteresse de Stanz) ou construite sur place.
Même les lièvres de la plaine des vertes espérances étaient redevables à Algrion, désormais...
Hier, Faërendel avait trouvé bon de rassembler une centaine de Crost afin de prendre d’assaut ce qu’il prenait pour des grottes naines alors qu’il s’agissait en fait… de terriers d’une espèce de lièvre locale un peu plus grosse que la moyenne.
Alors que les heures s’écoulaient en présence de ce sombre crétin, Algrion s’interrogeait de plus en plus sur les raisons qui pouvait expliquer que ce Faërendel fasse partie des plans de ce mystérieux commanditaire, et encore plus qu’il puisse être encore en vie, compte tenu de sa tête à claques.
Pour l’heure, Algrion avait donné des ordres pour organiser le siège de Janderhoff. Et Faërendel était… là où il était, c’est à dire hors de vue de la magicienne de l’ombre.
Algrion se parla à elle même : “ J’espère qu’il n’est pas encore parti en quête de terrier ! ! ! ”
A cette remarque, un soldat posté à proximité, de sa voix caverneuse : “ Ma dame ? ”
Elle ne prit même pas la peine de lui répondre. Elle se dirigea vers sa tente qui devait avoir été installée.
Grendil : “ Ma reine ! ! ! C’est de la folie ! ! ! ”
Anastraëlle : “J’ai pris ma décision, Conseiller… Je croyais avoir été assez clair.”
Grendil : “ Certes, certes… Mais vous partez dans l’inconnu. Et découvrir nos positions de la sorte, alors que l’ennemi frappe à nos portes ! ! ! ”
Anastraëlle : “Nos positions sont suffisamment fortes pour tenir. Quant à attendre que l’ennemi se pointe pour nous écraser après qu’il se soit regroupé, n’est-ce pas aussi fou ? ”
Grendil : “ Je ne peux me taire sur la folie que vous voulez entreprendre ! ! ! L’ennemi sera bientôt trop fort. Ici, nos défenses pourront peut être brisées son élan… ”
Anastraëlle : “ Peut être… Mais je n’aime pas l’incertitude. Surtout si celle-ci doit nous être fatale ! ! ! Général. En route ! ! ! ”
Tinüviel : “ A vos ordres, Ma reine ! ! ! ”
Grendil : “ Ma Reine ! ! ! Je vous en conjure… Soyez raisonnable ! ! ! ”
Anastraëlle : “ C’est ce que j’ai fait jusqu’ici, et voyez le résultat… Pas très brillant, convenez-en ! ! ! ”
Au cours des derniers jours, après avoir séché ses larmes, la Reine avait beaucoup réfléchi. Sa réflexion l’avait amené à une évidence. L’ennemi semblait surgir de toute part :
- Des profondeurs de la balafre de Mormegil,
- Des Monts de l’Esprit,
- Des plateaux de Storval…
Le Général Tinüviel en avait eu la confirmation. Une troupe de géants et d’orcs était en train de faire mouvement vers le sud depuis les montagnes Kodar… Les estimations de son importance divergeaient.
A présent, cette armée avait quitté les plateaux de Storval. Elle avait ravagé la ville d’Urglin, située à un peu plus de 100 kilomètres au Sud.
La cité, forte de quelques milliers d’âmes, n’était désormais plus qu’un tas de cendres fumantes, ses habitants, pour les survivants, jetés sur les routes pour fuir cette inattendue invasion.
Getraz, l’espion de Tinüviel, avait transmis un rapport limpide sur la situation. Il estimait cette armée à plusieurs centaines de géants, et trois bons milliers d’orcs. Dans ce rapport, il indiquait également rejoindre Kaer Maga. Il n’avait pas la certitude de la route que prendrait l’armée des Géants et des orcs, cependant, selon toute vraisemblance, Kaer Maga était la ville la plus importante avant la plaine des vertes espérances, et une route obligée pour traverser la Yondabakari…
Anastraëlle avait donc décidé de mobiliser quatre régiments, soit près de deux milles hommes, pour rallier la Varisie, et plus précisément Port Enigme.
Il y a de cela quelques jours, des pigeons avaient été envoyés pour informer les humains de la situation, et de la menace qui commençait à se préciser.
Elle espérait qu’une armée humaine l’attendrait pour se joindre à ses troupes, après les quatre jours que durerait le déplacement de son armée.
L’heure n’était plus à l’attente, mais à l’action.
Son armée se mis en marche.
Grendil : “ Mais… Ma Reine… Qui va commandait en votre absence ? ”
Anastraëlle : “ Et bien… Vous ! ! ! ”
Devant la mine déconfite de son conseiller : “ Quoiqu’à la réflexion, jusqu’ici, vos suggestions ont pour le moins eu des résultats forts décevants… Vous ne pouvez donc que vous améliorer ! ! ! ”
Sur ces dernières paroles, elle planta donc le conseiller Grendil, et son air atterré… Pour rejoindre le général Tinüviel qui devait s’être postée en tête.
Alors que Glingal, Bromard, Astian, Elannah et les archers elfes surveillaient le bosquet à l’opposé. Sur le ton du murmure :
Vink’lar : “ C’est qui cet ébouriffé ? ”
Alvynia : “ Sachez Messire nain, que si je le savais moi-même, je vous en informerais ”
Gourkok, rampant jusqu’à eux, et s’intercalant entre Aerendir et Alvynia : “ C’est qui ce cul terreux qui se pointe ? On dirait qu’il a pris un bain de boue en compagnie des sangliers du coin ! ! ! ”
Alvynia : “ Comme je le disais à votre ami, Je n’en sais rien ! ! ! ”
Gourkok : “ oh ”
Vink’lar : “ C’est vrai qu’il est pas très reluisant… C’est pas l’idée que je me faisais de Gnaxlal…”
Aerendir : “ Je ne pense pas qu’il s’agisse de Gnaxlal, en l’occurrence… ”
Garken : “ Bon qu’est ce qu’on fait ? ”
Zéphyr rejoignit, en rampant, tout ce petit monde : “ Je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre ce que vous disiez… ”
Garken, sarcastique : “ Ca m’aurait étonné… ”
Zéphyr, sur un ton ironique : “ Dépenaillé, et tout boueux… Il a dû tomber dans l’étang que vous avez asséché dernièrement ! ! ! Je vous suggère de lui faire connaître vos talents en matière de lessive… ”
Alvynia : “Ca suffit, vous deux ! ! ! ”
Aerendir : “ Il a l’air d’un vrai épouvantail… Pourtant, il est habillé d’une robe de magicien… Ce n’est pas un elfe, on dirait un homme… ”
Garken : “ Bon… On lui tombe sur le râble ! ! ! ”
Zéphyr : “ sans zozoter… ”
Garken, haussant le ton : “ VOUS ME CHAUFFEZ LES OREILLES, PETITE DRAGONNE… ”
Zéphyr : “ Oh… Que voilà de bien méchantes paroles dans une bouche si frêle… ”
Le mystérieux inconnu continuait d’avancer lentement, traînant les pieds…Il passa à proximité du bosquet.
Alvynia : “CA SUFFIT, vous deux ! ! ! Je ne veux pas vous y reprendre… ”
Aerendir : “ Non d’un… Je crois qu’il a entendu… Il viens de s’arrêter, et regarde dans notre direction… ”
L’inconnu : “ Ohé… Y a quelqu’un ? ? ? ”
Vink’lar : “ En matière de discrétion… On peut faire mieux… On peut toujours lui répondre :… Y a personne… Mais J’ai un peu de mal à croire qu’il gobera le mensonge… ”
Alvynia se leva, s’éclaircit la voix : “ Peut-on savoir qui vous êtes ? ”, et sortit de sous le couvert des arbres.
L’inconnu : “ Bonjour Belle Dame. Je me nomme Loz. Je suis Shoantis (*). ”
Voyant l’Elfe l’examinait de pied en cape :
“ Veuillez pardonner ma tenue vestimentaire, mais j’ai été la victime d’un phénomène naturel aussi surprenant que déroutant.”
Alvynia : “ Bonjour à vous. Je me nomme… Acrila, Messire Loz…Je voyage avec mes compagnons, et ces terres semblent devenir de moins en moins hospitalières… ”
Loz : “ Vos compagnons ? ”
Sur ces entrefaites, Vink’lar Aerendir et Zéphyr vinrent se placer à côté de la magicienne.
Loz n’eut même pas un mouvement de surprise. Ce qui intrigua les quatre compagnons. Les avait il déjà repéré avant même qu’ils ne se fasse remarquer ?
Loz, s’inclina : “ Mes respects à vous tous. ”
Aerendir: “ Serait-il trop curieux que de vous demander quel phénomène naturel ? ”
Loz : “ Du tout… D’énormes blocs de glace tombant du ciel, et pour certain renfermant des gobelins… ”
Alvynia : “ Oh…Comme je vous le disais, de nombreux dangers parcourent nos contrées en ces temps troublés… ”
Vink’lar, pour lui même : “ Et bien maintenant, je sais où est allée l’eau, et les gobelins… ”
Loz : “ mais rarement d’aussi surprenant… ”
Alvynia : “ Peut-on s’enquérir de ce qui vous amène par ici ? ”
Loz : “ Je suis soigneur, magicien à mes heures, mais également marchand… ”
Zéphyr : “ Vous me semblez voyager léger pour un marchand ? ”
Loz : “ C’est que ma monture a cru bon de déguerpir en plein milieu de l’averse de glace, emportant tous mes effets personnels par la même occasion, tout en me jetant à terre au préalable. ”
Alvynia : “ Croyez bien que vous nous en voyez désolé. ”
Aerendir: “ Peut on savoir quelle était votre destination, avant ces regrettables évènements ? ”
Loz : “Je ne pense pas vous avoir entendu vous présenter messire, A qui ai-je l’honneur ? ”
Aerendir: “ En effet. Veuillez me pardonner pour cet oubli. Je me nomme… Gendir… Soigneur de mon état, également. Magicien lorsque cela s’avère nécessaire… ”
Alvynia : “ Et voici Vink’lar et Zéphyr… Nos autres compagnons attendent sous le couvert des arbres. ”
Loz : “Vos autres compagnons ? ”
Alvynia : “ Je devrais plutôt dire, notre escorte pour faire face aux dangers de la plaine. ”
Gourkok et Garken sortirent à leur tour. Alvynia les présenta.
Puis, Bromard, Astian et ses archers et enfin Glingal vinrent se présenter.
Elannah fut la dernière.
Loz : “Votre fille est charmante, Dame Acrila. ”
Alvynia, jetant un coup d’œil entendu à Elannah : “ J’en conviens Messire Loz. Elle est la fierté de notre famille. ”
Loz : “Vous le pouvez, en effet. Et pour répondre à votre question, messire Gendir, je me rendais à Kaer Maga. ”
Alvynia : “ Que c’est intéressant. Nous avions envisagé d’y passer également. ”
Loz : “Etes vous aussi commerçante ? ”
Alvynia : “ Et bien non. Je dirais plutôt experte en diplomatie en tout genre. Nos commanditaires souhaitent que nous arrondissions les angles dans une affaire… épineuse, dirons nous. A proximité de cette cité, justement.”
Loz : “Me permettez-vous de vous accompagner en ce cas ? Les routes ne sont pas sûres, et rallier votre groupe améliorera significativement ma sécurité… ”
Vink’lar, pour lui-même : “ Pas forcément la nôtre, par contre… ”
Alvynia : “ Et bien, si vous ne voyez pas d’inconvénients à ce que je consulte mes compagnons sur la question. ”
Loz : “Mais non… Je vous en prie, faites donc. ”
Elannah,, Zéphyr, Vink’lar, Alvynia et Aerendir se retirèrent pour discuter entre eux.
Vink’lar : “ J’aime pas ce type. Me fous des frissons dés que je le regarde… ”
Elannah : “ Il est charmant, bien au contraire… ”
Vink’lar : “ J’aime pas son sourire en coin… ”
Zéphyr, totalement insensible : “ On est pas venu là pour discuter de son physique, il me semble… ”
Alvynia : “ Aerendir ? ”
Aerendir : “ Ce n’est pas Gnaxlal… Mais ce n’est pas une faible créature non plus. J’ai discerné de la magie en lui… ”
Alvynia : “ J’en conviens. Son aura magique est significative. Ce qu’il y a de plus troublant, c’est qu’il semble être en mesure de la masquer plus ou moins. Seul les meilleurs magiciens en sont capables. ”
Aerendir : “ Certains magicien Shoantis ont cette faculté… ”
Alvynia : “ Et j’en suis capable également, désormais… ”
Aerendir : “ Ce que vous aviez omis de m’indiquer… ”
Vink’lar : “ Je n’aime pas son sourire entendu… ”
Alvynia : “ Messire nain, nous entendons vos griefs, mais pour le moment, aucun élément ne nous permet de le considérer comme un ennemi potentiel. Soyons seulement prudent, et sur nos gardes.”
Elannah : “ Alors c’est décidé. Il viens avec nous… ”
Et la jeune demi-elfe de se diriger vers Loz pour lui annonçait la bonne nouvelle.
Alvynia : “ Bon… Et bien je crois que… ma fille adoptive… a pris la décision. ”
Zéphyr : “ Il semblerait… Ne dit on pas qu’il faut garder ses ennemis près de soi, pour mieux les surveiller ? ”
Vink’lar : “ Personnellement, plus mes ennemis sont loin… Et mieux je me porte ! ! ! ”
(*) : Shoantis : peuple nomade natif de Varisie, composé de sept tribus. Présents bien avant que viennent les premiers colons du Cheliax, ils furent entraîné dans une guerre sanglante contre les premiers colons Chélaxiens.
Ils perdirent cette guerre et furent repoussés à l’intérieur de la Varisie, où ils vivent désormais. Bien que la guerre soit terminée, ils haïssent toujours ces colonisateurs qui ont fondé des villes comme Port énigme, Korvosa ou Magnimar. Cette rancœur est tenace, et est encore responsable de quelques escarmouches sanglantes dont les vainqueurs sont alternativement les shoantis, puis les Néo-Varisiens (**).
(**) Néo-Varisiens : Colons chélaxiens ayant conquis une partie de la Varisie du temps de la grandeur du Chéliax. Puis, la puissance du Chéliax déclinant, ces colons ont fait sécession avec leur ancien empire pour devenir indépendant et créer la Varisie.
Gnaxlal ouvrit péniblement les paupières…
Son premier réflexe fut d’observer les alentours, et de constater qu’il était affalé, allongé sur le sol, la tête reposant sur une créature…sans doute morte. Elle avait une large blessure sur le flanc droit.
Il avait mal à la tête. Il palpa son crâne et y découvrit un bosse de la taille d’un œuf de pigeon.
Il fit l’inventaire mental de toutes ses douleurs, ses éraflures et autres griffures…
Puis, il commença à s’interroger sur lui même à voix haute: “ Mais où je suis ? ”
Puis : “ Mais qu’est ce que je fais ici ? ”
Il tenta de se relever, et en y parvenant, constata avec bonheur qu’il n’avait aucune blessure grave.
Une fois debout, il regarda tout autour de lui. Il était dans un bosquet d’arbres. Nul trace de danger, à priori…ni présence d’êtres vivants…
Il s’empara de la gourde encore accroché à la selle, et y but une gorgée d’eau.
C’est là, qu’il réalisa.
Il se concentra, cherchant dans ses souvenirs.
Mais malgré toute l’intensité de sa concentration, il ne récolta qu’un mal de tête plus prononcé.
Il s’interrogea, pour lui même : “ Concentres-toi… nom d’un… ”
Malgré tous ses efforts, il ne parvint pas à découvrir ce qu’il était en train de chercher.
Il ne parvenait plus à se rappeler son nom…
La colonne avançait sur une piste étroite à travers la plaine du Taldor.
Aradan et sa délégation avait parcouru une bonne distance et laissait Oppara loin derrière eux.
Yavana faisait devenir chèvre ses gardes du corps en souhaitant être avec Tzander en éclaireur.
En définitive, Aradan avait accepté que Tzander joue le rôle de garde du corps en lieu et place des deux elfes qui étaient jusqu’ici assignés à cette tâche.
Deux personnes en reconnaissance seraient toujours plus discrets que quatre…
Restait à espérer que Yavana soit attentive aux consignes de Tzander, ce qui n’était pas gagné…
Yavana était allongée aux côtés de Tzander. Elle observait le drame qui se jouait sous son regard.
Trois chariots éventrés, étaient renversés.
Une dizaine de créatures verdâtres achevaient de piller ce qui pouvait rester dans les chariots.
Plusieurs cadavres étaient allongés dans les herbes, non loin des chariots.
Tzander murmura : “ Ce devait être des commerçants. Les orcs doivent être à notre recherche. ”
Une silhouette encapuchonnée dans une robe en bure apparut soudainement non loin du premier chariot.
Des frissons parcoururent Yavanna de la tête aux pieds… En observant Tzander, elle constata que l’éclaireur n’en menait pas large non plus.
Tous les deux se recroquevillèrent pour se dissimuler le plus possible.
La sensation disparut…
Tzander observa de nouveau le lieu où s’étaient tenus l’étrange individu et les orcs… Pour constater qu’il ne restait plus personne, à part les victimes de l’attaque allongées sur le sol.
Yavanna se releva, aidée par Tzander.
Tzander : “ Je ne sais pas qui était ce mystérieux personnage, mais je n’ai pas envie de me retrouver face à lui. Et si ce doit être le cas, que ce soit le plus tard possible… ”
Yavanna : “ As-tu ressenti la même chose ? ”
Tzander : “ Si tu entends par là être en présence du mal personnifié, imprégnant de son aura tout ce qui se trouve aux alentours, alors oui... ”
Yavanna : “ Comment peut on arriver à affronter un être aussi malfaisant ? ”
Tzander : “ Nous verrons bien. Chaque chose en son temps. Rejoignons ton père et Malgen. ”
Cela faisait maintenant deux jours que Loz s’était joint au groupe.
Bromard et Garken avaient été prié de devenir très discrets…en mettant en sourdine tous leurs pouvoirs magiques.
Elannah ne lâchait plus ce jeune shoantis.
Le soir venu, le campement fut érigé. Les tours de garde affecté.
Farbround et Astian étaient partis en reconnaissance, pendant que les archers elfes étaient en charge de la surveillance autour du bosquet d’arbres où le groupe avait installé le campement.
Gourkok et Zéphyr, comme à l’accoutumé depuis plusieurs soirs, dînaient en premiers, puis se retiraient pour s’entraîner à la lutte à mains nues. Gourkok terminait inévitablement à plat ventre… Malgré cela, d’une humeur massacrante, il se relevait pour défier à nouveau Zéphyr, qui s’amusait énormément, à la différence du demi-orc.
Cela permettait à Garken et Bromard de ne pas être en présence de Zéphyr. Chacun y trouvait donc compte.
Aerendir, Glingal et Alvynia accompagnaient les jumeaux autour du feu de camp. Ainsi que Loz et Elannah
Alors que les autres convives terminaient leur repas, la jeune demi-elfe invita le shoantis à le suivre.
Ils dépassèrent la frondaison des arbres, croisèrent un des archers elfe posté en sentinelle, puis se dirigèrent vers un vieux chêne à l’écart du bosquet.
Une fois adossé au tronc, Elannah demanda : “ Dis-moi Loz, me permets-tu de te demander si une personne t’es chère dans la vie ? ”
Loz s’adossa à son tour au tronc, à côté d’Elannah.
Loz : “ Et bien, plusieurs personnes me sont chères dans la vie, il y a d’abord… ”
Un craquement, suivi d’un frottement attira immédiatement le regard d’Elannah qui cria :
“ ATTENTION LOZ ! ! ! ”
Elle poussa le shoantis, qui se retrouva le cul par terre.
Là où Loz s’était tenu, une seconde auparavant, une énorme lance était plantée dans le tronc.
Elannah avait miraculeusement évité l’arme, et son regard remonta de la pointe de l’arme jusqu’aux mains du propriétaire de ladite arme. De grosses mains, de très grosses mains… celles d’un géant…
Puis la demi-elfe époumona : “ ON NOUS ATTAQUE ! ! ! ”
Ce furent ses derniers mots… L’instant suivant, la lance l’avait embrochée, et transpercée de part en part.
De la surprise se lisait dans les yeux d’Elannah. Surprise par la rapidité du géant à retirer l’arme de l’arbre, et à lui planté dans son ventre.
De son pied, il poussa le frêle corps de la jeune elfe, pour récupérer son arme. Elannah, s’affaissa dans l’herbe telle une poupée désarticulée…
Incrédule… Loz se remit debout : “ Pitoyable créature ! ! ! Tu as failli m’embrocher. Si cette petite sotte ne m’avait pas sauvé la vie ! ! !
La colère monta en lui… Et, l’accompagnant d’un geste de la main, il prononça un unique mot… Le géant fut vaporisé dans l’instant, en même temps que sa lance, et dans un silence total…
Puis, son regard se reporta sur la jeune demi-elfe allongé dans l’herbe. Cela le surpris de constater qu’elle était encore en vie, respirant péniblement, ses yeux fixant le tronc du chêne. Elle pousserait bientôt son dernier soupir…
Loz commença à s’éloigner… Il fallait s’occuper des autres… puis il s’arrêta. Inexplicablement, il revint vers la jeune demi-elfe, et s’agenouilla près d’elle. Encore une fois, il n’utilisa qu’un seul mot de pouvoir. Et la blessure d’Elannah disparut.
Il la reposa sur le sol. Elle dormait sereinement. Elle ne garderait aucune séquelle, malgré la grave blessure qu’elle avait subie.
Seule la marre de sang dans l’herbe et les éclaboussures sur le tronc pouvaient encore témoigner de ce qui avait eu lieu ici même quelques instants auparavant.
Loz se releva, et contempla les environs…
Il fut surpris de constater que les deux autres géants qui accompagnaient celui qu’il avait désintégré, venaient de se disloquer après s’être envolé dans les airs pour l’un… et décapité par un nuage d’eau pour l’autre…au même instant.
Son regard continua de se promener sur cette scène surréaliste.
Un orc reposé au pied du demi-orc, dont il se remémora le nom… Gourkok… Un second rejoignit son camarade au sol, traversé de part en part par une épée démesurée…
Son attention se reporta sur… un certain Vink’lar… Un nain ! ! !
Immédiatement, il avait senti que cette demie-chose ne l’appréciait pas ! ! ! Lui… Loz.
Personne jusqu’ici n’avait osé lui montré aussi ouvertement qu’il n’était pas apprécié ! ! !
Et pourtant, ce surprenant petit guerrier, venait également d’occire un orc … baignant dans son sang au pied de cette petite chose … Un second venait de prendre la fuite, mais il fut promptement rattrapé par la hache du demi-homme qui se ficha dans le dos de cet immonde lâche…
Il ne fut pas surpris par le carnage qu’avait pu faire cette Zéphyr… Retransformée en dragon pour l’occasion, quatre cadavres d’orcs jonchés l’herbe alentour… Il n’arrivait pas à discerner où pouvaient bien s’être enfuis les autres…
Enfin, trois autres cadavres, victimes des sorts de cette Alvynia, bien qu’elle se fut renommée Acrila, et de ce Aerendir, qui s’était présenté sous le nom de Gendir… jonchés les abords du bosquet.
Le reste de ses hommes étaient en train de prendre la fuite…
Tout ce qu’il voyait le troublait profondément…
Ne lui avait-on pas enseigné que les misérables créatures de ce monde n’attendait qu’une chose, être exterminées aisément ou être réduites en esclavage… La scène qui se déroulait devant lui démontrait tout l’inverse…
De même, avoir sauvé cette demi-Elfe l’interpellait encore plus. Jamais il n’avait fait usage de ce mot… Donnez la mort, oui… rendre la vie… Lui paraissait incompréhensible… Pour lui-même, ou pour Elannah, à ses pieds : “ Pour une vie de sauvée, une vie de donnée… ”
Puis Loz fit demi-tour, marcha à travers les hautes herbes, et disparu dans la nuit…
La cité de Port énigme constituait la cité humaine la plus importante proche de Celwynvian.
Anastraëlle fut heureuse de constater que la marche jusqu’à cette cité avait été tranquille.
Tinüviel l’avait rassuré en lui assurant que, à part quelques gobelins, aucune menace majeure ne se mettrait sur leur route.
Tel fut le cas. Les éclaireurs de l’armée, dont Anastraëlle avait pris le commandement, avait rencontré une tribu de gobelins en migration. Les gobelins qui la constituait furent bien vite mis en déroute.
A présent, depuis la colline la plus proche, la reine observait les maisons accolées les unes aux autres constituant la cité.
Un peu plus tôt, deux éclaireurs du gouverneur de la cité étaient venus l’informer, elle et Tinüviel, que ce dernier les attendait.
Le général avait donné des instructions précises pour que l’armée établissent le campement dans la vallée à proximité de la cité.
Tinüviel éperonna sa monture, Anastraëlle suivit. Les deux cavalières se dirigèrent vers les portes de la cité.
Tinüviel et Anastraëlle patientaient, non sans mal, dans une grande pièce du palais du gouverneur.
Elles avaient été accueillies par un domestique, et “ parquaient ” dans cette pièce à l’écart de festivités perceptibles à la musique et au brouhaha qui s’échappaient d’une autre aile du bâtiment.
Le gouverneur de la cité, un certain Afelor, à l’embonpoint prononcé, le visage rougeaud, pénétra dans la pièce, suivi de deux vieillards squelettiques :
Afelor : : “ Soyez les bienvenues. Excusez cette attente, mais des affaires urgentes requéraient ma présence. ”
Au bord de l’agacement, Tinüviel ne put se retenir : “ Quelles affaires peuvent bien être plus urgentes que le danger qui menace les peuples de Varisie ? ”
Afelor fut interloqué par le ton utilisé par l’elfe.
La reine des elfes Anastraëlle, lui adressa la parole sur un ton plus doux : “ Veuillez pardonner à mon Général son ton… Désapprobateur. Le voyage jusqu’ici, bien que plutôt tranquille, a laissé des traces. ”
Les traits d’Afelor se décrispèrent…
La reine des elfes poursuivit alors : “ Je vous présente Tinüviel, mon général. L’attente que vous nous avait infligée a dû avoir raison de sa retenue… A moins que ce ne soit mon agacement personnel… ”
Ne sachant prendre cela pour une excuse ou un affront, Afelor ne sut quoi répondre : “ Je… Et bien… ”
Puis se ressaisissant :
“ Je crois que vous ne vous effrayez pour un rien ! ! ! Mes éclaireurs n’ont trouver nulle trace d’une quelconque menace à proximité de ma cité, ou de ma province. Kaer Maga est loin ! ! ! En outre, c’est au gouverneur de Korvosa de faire le nécessaire pour répondre à toute menace… ”
Anastraëlle : “ Croyez bien que j’en suis consciente… Gouverneur… Mais il m’a parut bon que vous en soyez informé également. Des pigeons sont aussi partis à destination de Korvosa. A l’heure qu’il est, votre homologue doit être aussi avisé que vous pouvez l’être, de la menace qui pèse sur nous… ”
Afelor : “ Bien… Dans ce cas, vous comprendrez que je n’ai pas à mobiliser mes troupes pour une menace dont le gouverneur de Korvosa prendra certainement la mesure ! ! ! ”
Anastraëlle : “ Certes… Mais ne trouvez-vous pas utile de parer à toutes éventualités, et réduire cette menace à néant avant qu’elle ne prenne trop d’ampleur ? ”
Le sourire apparaissant sur les lèvres du gouverneur, surpris les deux elfes, la réplique qui fusa encore plus.
Afelor : “ Ah, ah ah… Pour quelques géants et une poignée de loqueteux à la peau verte ! ! ! ? ? ? ”
Tinüviel : “ Est-ce de la sève de sapin nain qui coule dans vos veines ? ? ? Ou bien est-ce du jus de navet, produit par vos paysans ? ”
A la suite de cette réplique, le gouverneur devint rouge comme une pivoine. De honte ou de colère, les deux elfes ne surent le dire…
Puis, Afelor, sur le ton de la colère : “ Nous en avons fini… Je pense ! ! ! Dans ma grande magnanimité, j’ai accédé à votre demande en faisant préparer un régiment de nos meilleurs hommes. A l’heure qu’il est, ils doivent être en train de rallier le campement de votre armée. Mon meilleur lieutenant les commande, un certain… ”
Ce fut son plus proche conseiller qui vint sauver la mise du gouverneur… “ Hangbar, votre souveraineté… ”
Afelor : “ Oui, c’est cela… Hangbar. J’ose espérer que vous me serez reconnaissantes de cet effort. Mes hommes vont vous raccompagner à la sortie… ”
Sur ces paroles, le gouverneur pris congé des deux elfes, accompagné de ses deux conseillers, et la porte se referma derrière lui.
Anastraëlle et Tinüviel demeurèrent seules dans la pièce, en compagnie d’un garde du palais, chargé de les raccompagner.
Les deux elfes quittèrent la cité de Port Enigme dans un silence lugubre, et remontèrent la colline pour se diriger vers le campement de leur armée.
Toujours aussi silencieuses, elles arrivèrent en vue du campement, et rentrèrent à l’intérieur.
Là, elle purent constater le niveau de magnanimité dont avait put faire preuve le gouverneur à leur égard.
Tinüviel : “ Ma Reine… Ce sale porc ne mérite qu’une chose : qu’on le saigne ! ! ! Il s’est moqué de vous ! ! ! Mais plus grave… Il n’a pas fait preuve du respect auquel vous aviez légitimement droit ! ! ! ”
Anastraëlle : “ Ne gâchons pas nos forces pour ce misérable personnage, Tinüviel. Concentrons-nous plutôt sur l’immense tâche qui est la nôtre ! ! ! ”
Tinüviel : “ Mais… Ma Reine… Il nous a envoyé tous les loqueteux que sa misérable cité pouvait abrité ! ! ! ”
Et en effet, devant eux, à l’entrée du camp des elfes, un officier de Port Enigme, sans doute ce Hangbar, tentait d’organiser deux à trois cents humains, armés de pics pour certains, d’épées pour d’autres, ou encore complètement désarmés pour la majorité.
Malgen avait la mine sombre… Aradan avait rarement connu le visage du magicien aussi soucieux…
Aradan : “ Qu’y a-t-il mon ami ? ”
Malgen : “ Les nuages sombres s’accumulent devant nous…votre altesse. ”
Yavanna et Tzander avait raconté leur aventure. Dés les premiers mots, Malgen avait compris que la présence d’orcs aussi au sud, ne présageait rien de bon.
Malgen : “ Mais il y a plus grave… ”
Aradan : “ A ce point. ”
Malgen : “ A l’évidence, Yavanna et Tzander ont été à proximité d’un magicien. D’un magicien très puissant. ”
Aradan : “ Peut être est il responsable de tout ce qui se produit. ”
Malgen : “ Peut être… Ou pas. Il peut s’agir que d’un des innombrables sbires sur qui peut compter ce fameux responsable. Mais là n’est pas l’important… ”
Yavanna : “ Chacun son point de vue… Après avoir été à côté, cet être représente quelque chose de très grave à mes yeux… ”
Malgen : “ Rappelles-toi tes leçons, petite ! ! ! Et notamment celles portant sur les magiciens… l’aura d’un magicien peut se détecter à une certaine distance. Cette distance s’accroît proportionnellement à la puissance du magicien. Il peut dissimuler cette aura lorsqu’il est très puissant… mais jamais lorsqu’il fait usage de la magie ! ! ! ”
Yavanna : “ Je m’en rappelle. Mais ce n’est pas une raison pour prendre un ton aussi solennel ! ! ! Et tu sais que je n’aime pas lorsque l’on m’appelle… petite.”
Malgen : “ Et bien sache, que compte tenu de la description que vous m’avez faite de la scène, ce magicien a fait usage de la magie, et cela au moins deux fois. Une fois pour arriver, et une fois pour repartir… ”
Sur ces paroles, le visage du roi Aradan devint livide.
Tzander : “ Je suis d’accord. Il s’est matérialisé près du chariot, subitement. Puis, ils sont tous repartis. Mais là, on était trop occupés à se dissimuler pour voir ce qu’ils faisaient. ”
Yavanna : “ Comme tout magicien, il a fait de la magie… Et alors… ”
Malgen : “ Et alors ! ! ! ? ? ? Et alors, au cas où tu ne l’aurais pas remarquer, au contraire de ton père qui vient de le réaliser, je n’étais pas au courant de la présence de ce magicien ! ! ! Et encore plus de la magie qu’il avait pu déployer ! ! ! Il a donc été capable de dissimuler son usage alors que cela est IM-POS-SIBLE ! ! ! à moins que… ”
Pour l’occasion, Yavanna devint livide à son tour. Elle fut reprise de frissons au souvenir de la sensation qu’elle avait ressenti en présence de cet être mystérieux.
Aradan : “ A moins que ?
Malgen : “ A mon souvenir, je ne connais qu’une magie susceptible de passer à ce point inaperçue… Mon roi, l’heure est grave ! ! ! La menace qui pèse sur nous est bien plus importante que je le pensais ! ! ! mais pour le confirmer, je dois me rendre sur les lieux où cette magie a été à l’œuvre…”
Aradan : “ Ce pourrait être très risqué… ”
Malgen : “Le savoir n’est jamais chose aisé à obtenir… ”
Aradan : “ Tzander. Accompagnes Malgen sur les lieux. Quant à toi ma fille, tu resteras parmi nous. ”
Yavanna : “ Mais Père… ”
Aradan ignora la réplique de sa fille et s’adressa à Malgen : “ Nous partons sur le champs, rejoignez nous dés que vous aurez découvert ce que vous voulez. ”
Malgen : “Il en sera fait ainsi, votre altesse. ”
Il ne fallut que quelques minutes pour que Tzander et Malgen prennent la direction de leur destination, et quitte la délégation. Celle-ci poursuivit sa route, droit au Nord, vers le Kyonin.
Loz attendait en silence, un genoux au sol, face aux trois marches menant à un trône de granit.
Devant lui, assise sur ce trône, une créature encapuchonnée dans une robe de bure, semblait en pleine concentration.
Le capuchon dissimulait son visage.
Un peu plus tôt, Loz avait pénétré dans la grande salle souterraine où il se tenait à présent, escorté par les dix gardes personnels du personnage face à lui, habillés d’armures vert sombre.
Aucune parole n’avait été échangée depuis son arrivée. Loz patientait, aussi imperturbable qu’une falaise face à la tempête.
Quant à la mystérieuse créature, elle était aussi immobile qu’une statue.
Les dix gardes de son escorte s’étaient déployés de part et d’autre de sa position, formant une haie.
Alors que Loz restait immobile, la créature se leva, pour se diriger vers une petite porte à droite du trône. Elle l’invita, d’un geste de la main, Loz à le rejoindre.
Celui-ci se leva à son tour, et emboîta le pas de celle qui le précédait. Ils pénétrèrent dans la petite pièce, y rentrèrent tous les deux, puis la petite porte se referma, laissant dans la salle du trône les dix gardes toujours aussi immobiles.
Un soleil magnifique illuminait la capitale du Kyomin, IADARA.
Les tours du palais royale brillaient sous ce soleil.
Artanis et Celebrian observait la cité au pied de leur demeure royale.
Quelques instants auparavant, Artanis avait rejoint son époux sur le balcon.
Celebrian : “ Avons-nous des nouvelles d’Aradan ou de Malgen ? ”
Artanis : “ Aucune mon époux… Nos hommes dépêchés à Oppara n’ont eu aucune nouvelle d’eux. ”
Celebrian : “ Ils auraient pourtant dû atteindre ce port depuis un petit moment déjà ! ! ! ”
Artanis : “ Peut être ont-ils choisi une autre route. ”
Celebrian : “ Peut-être… Ou peut être pas ! ! ! ”
Artanis : “ Sans doute ont ils été retardé par la tempête qui s’est abattu sur la Mer intérieure ? ”
Celebrian : “ On sait à présent que cette tempête n’avait rien de naturel ! ! ! Mes oracles et Angorn me l’ont confirmé. Qui que ce soit, il ou elle a voulu envoyer par le fonds Aradan et sa suite… Peut être y sont-ils d’ailleurs ! ! ! ”
Artanis : “ Malgen aura su éviter cet écueil. ”
Celebrian : “ Et Anastraëlle qui m’informe que les Drows font des siennes, les géants et les orcs aussi… Ainsi que Gnaxlal et Algrion ! ! ! Les menaces se succèdent ! ! ! Elles seront bientôt plus nombreuses que les étoiles dans le ciel… Chaque matin qui vient m’amène son lot de mauvaises nouvelles. ”
Artanis : “ Nous devons attendre… Découvrir où se situe le cœur de cette menace. Il est encore trop tôt pour entrer dans la danse des épées ! ! ! ”
Celebrian : “ Peut être… Mais Anastraëlle n’a pas attendu. Elle mène son armée pour intercepter les géants et les orcs avant qu’ils n’envahissent la Varisie ! ! ! Elle a contacté les royaumes humains de Varisie pour qu’ils organisent la défense et la rejoignent ! ! ! ”
Artanis : “ Nous n’avons pas toutes les informations. Nous en manquons même cruellement ! ! ! Nos éclaireurs s’évanouissent dans les Monts de l’esprit… Glingal, elle même s’est évanouie dans ces monts où les orcs et les hommes serpent n’attendent que nous pour nous poignarder dans le dos… ”
Celebrian : “ J’en conviens… Nous n’avons que des bribes d’informations… Même Malgen n’a pas voulu me révéler par message ce que ses éclaireurs avaient découverts ! ! ! Tout cela par peur que la menace qui se lève n’intercepte cette information. Au lieu de cela, leurs cadavres ont peut être servi de festin aux poissons de la mer Intérieure . ”
Artanis : “ Il ne faut point présager du pire ! ! ! Malgen et Aradan t’ont demandé de mobiliser tes troupes et préparer ta défense. Quoi que ce soit cette menace, tôt ou tard, nous devrons l’affronter… Ainsi que te l’ont révélé les oracles… ”
Celebrian : “ Ils n’ont pas su découvrir quelle était cette menace …”
Artanis : “ Le destin veut que nous le découvrions pas nous-mêmes… ”
Celebrian : “ Il sera peut être trop tard… ”
Artanis : “ Ou nous le découvrirons au moment idéal… ”
Celebrian : “ Ton optimisme me ravit. ”
Artanis : “ Ne laissons pas l’ombre gagner nos esprits. La lumière triomphera… En son temps. ”
… “ ELLE EST ICI ! ! ! ”
Vinkl’ar fut le premier à découvrir Elannah allongé sur l’herbe. Pris de tremblement devant le spectacle qui s’offrait à lui, d’Elannah étendue dans une mare de sang, le sang de son amie…, le nain cria pour que chacun puisse entendre
… “ IL Y A PLEIN DE SANG ! ! ! DE L’AIDE ! ! ! ”
Aerendir et Alvynia accoururent vers le nain.
Après l’assaut, et la victoire aux dépens des orcs et des géants, tout un chacun souhaitait savoir si personne n’avait été victime de cet assaut. Cinq des six archers elfes avaient été assassinés par les orcs. Le sixième était gravement blessé. Gourkok et zéphyr n’avaient que quelques estafilades bénignes. Seule Glingal avait été blessée par un orc qui l’avait prise par surprise, lui perforant le côté droit de l’abdomen.
Quant à Astian et Farbround, on en était sans nouvelle.
Enfin, après quelques instants, chacun remarqua l’absence d’Elannah et de Loz, et chacun eu tôt fait de craindre le pire pour la demi-elfe… Et le shoantis.
Alvynia s’agenouilla auprès de la demi-elfe, et sentit son pouls.
Alvynia : “ Rassurez-vous, messire nain… Elle est vivante. ”
Puis la magicienne palpa la demi-elfe pour découvrir la blessure d’où provenait tout ce sang…
Surprise, Alvynia poursuivit : “ … Et indemne.. . ” d’une voix interrogative…
Vinkl’ar, les yeux embrumés de larmes : “ Mais ? A qui est tout ce sang ? ”
Alvynia : “ Je l’ignore ! ! ! Visiblement, pas à elle… ”
Vinkl’ar : “ Et Loz ? ? ? Il est où cet ébouriffé arrogant ? ”
Entretemps, Gourkok et Zéphyr étaient arrivés.
Gourkok : “ Pas vu ce cul terreux ! ! ! ”
Aerendir : “ Il doit pourtant bien être quelque part ! ! ! ? ? ? ”
Vinkl’ar : “ Je vous avais bien dit qu’il fallait s’en méfier. J’aimais pas sa tronche de faux cul ! ! ! ”
Alvynia : “ Du calme, messire nain… Elannah est vivant. Elle dort… paisiblement. Gourkok, ramenez-la au bosquet près du feu, je vous prie. ”
Le demi-orc prit délicatement Elannah dans ses bras. La jeune elfe avait l’air si frêle, à cet instant.
Zéphyr et Vink’lar restèrent à ses côtés, pendant que Gourkok portait Elannah.
Aerendir observant l’herbe ensanglantée, et l’arbre au tronc éclaboussé de tâches écarlates : “ Mais qui a été la victime de cette véritable boucherie ? ”
Il examina le tronc avec plus d’attention.
“ On dirait la marque d’une lance énorme… Celle d’un géant à n’en pas douter ! ! ! Se pourrait-il qu’il y en ait eu un troisième ? ”
Alvynia observa à son tour la scène. Elle remarqua de grosses traces de pieds dans les hautes herbes.
Elle nota également la présence de plus petites traces.
“ Il y avait bien un troisième géant… Il est venu… mais ne semble pas être reparti… ”
Aerendir : “ Il y a des traces résiduelles de magie… très puissante. ”
Alvynia : “ Il y a bien longtemps que je n’avais ressenti cette magie… Et il y a des traces de pas qui s’enfoncent dans la nuit… ” L’elfe désigna de la main une direction. “ …par là… ”
Aerendir : “ Loz ? ”
Alvynia : “ Qui peut savoir ? A part tout ce sang, et des traces de l’ancienne magie… Nous ne pouvons que spéculer… Il faudra attendre qu’Elannah soit réveillée pour en savoir plus… ”
Aerendir : “ Avons nous été les victimes d’un des autres sbires de cette puissance mystérieuse qui dirige les forces de l’ombre. Comme si Gnaxlal et Algrion ne suffisaient pas ? ”
Alvynia : “ Je crois que le chemin est encore long jusqu’à Celwynvian… Il y a malheureusement lieu d’envisager que nous ne sommes pas au bout de toutes les mauvaises surprises qui nous attendent… Malgré tous nos efforts, il semblerait que cette puissance mystérieuse nous ait déjà retrouvé. Et cela m’effraie de savoir avec quelle facilité elle y est parvenue…”
Alvynia et Aerendir se dirigèrent vers le maigre refuge offert par le bosquet d’arbres. Il était nécessaire de prodiguer des soins à Glingal.
Gnaxlal avançait dans la plaine. Cela faisait maintenant presque deux jours qu’il errait ainsi, sans avoir vu une seule ferme, ni aucune habitation.
Il avait découvert qu’il pouvait se procurer de l’eau en utilisant sa magie, après que sa gourde se soit trouvée vide.
Si tel n’avait pas été le cas, il serait mort.
Alors qu’il progressait à travers les hautes herbes, il aperçut une forme à l’Est de sa position. Celle-ci avançait lentement. De là où il était, il était totalement incapable de déterminer si il y avait plusieurs personnes composant ce qui pourrait être une caravane de commerçants. C’est ce qu’il espérait… Ou s’il s’agissait d’un unique individu, perdu comme lui, dans cette immense plaine qui n’en finissait pas.
Il accéléra le pas. Il fallait qu’il le ou les rejoignent. Sa vie en dépendait ! ! !
Même s’il avait de l’eau, il n’avait rien mangé depuis qu’il avait repris connaissance.
Visiblement, sa magie ne le lui permettait pas.
Hangbar entra dans la tente royale, un peu intimidé.
Anastraëlle l’examina de la tête au pied, Tinüviel également.
Pour un humain, Hangbar avait beaucoup de charme. Il était très jeune. Pas plus de vingt ans, estima la reine.
Du côté de Tinüviel, c’était la goutte d’eau de trop… Le vase était plein à ses yeux. Ce lieutenant paraissait aussi expérimenté qu’un chaton au milieu d’un groupe de gobelins sur le point de le dévorer…
Quant à Hangbar, à cet instant, il se demandait encore ce qui avait bien pu l’amener au commandement de ce ramassis de loques humaines aussi compétents avec des armes qu’une troupes de vieillards manchots…
Hangbar mit un genoux à terre, ne sachant pas trop quelle attitude adoptée, ni quels mots formuler, il opta pour un “ Votre Majesté ”.
Anastraëlle : “ Lieutenant Hangbar… Le gouverneur a tenu des propos élogieux à votre encontre… ”
Hangbar : “ Je ne sais comment prendre la chose… Votre Majesté ”
Anastraëlle : “De la meilleure des manières qui soit, ne pensez-vous pas ? ”
Hangbar : “ C’est à dire… ”
Anastraëlle : “Ne soyez pas timide, Lieutenant. Je suis prête à tout entendre. ”
Hangbar : “ Et bien… Il se pourrait que… Malencontreusement… Et presque involontairement… ”
Anastraëlle : “Oui… Lieutenant… ”
Hangbar : “…Qu’il me soit arrivé de prononcer des paroles déplacées en sa présence, et à son encontre notamment… ”
Anastraëlle : “Ah… Et peut on en connaître la teneur ? ”
Hangbar : “Je ne sais pas si vos délicates oreilles… ”
Réalisant la gaffe…qu’il venait de commettre, remarquant la “ pointitude ” des oreilles de la Reine.
“ … euh… non… Je voulais dire… ”
Interloquée, le général Tinüviel ne put s’empêcher d’intervenir devant cette audace de langage : “ Je vous saurais gréer , Lieutenant Hangbar, d’éviter de faire allusion à certaines caractéristiques anatomiques de ma reine... ”
Hangbar : “Euh…Oui…Croyez bien… Euh… Je vous prie de … pardonner… cette erreur de langage.
Anastraëlle : “Ce n’est rien Lieutenant… Général. Nous laisserons passer cette erreur… de langage. Mais veillez à ne plus la reproduire. ”
Hangbar : “Je m’y efforcerais, Votre majesté… ”
Anastraëlle : “J’ai totalement confiance en vous sur ce point, Lieutenant… Bien… Revenons à ces… fameuses paroles déplacées…à l’encontre du gouverneur. ”
Hangbar : “Et bien, dans un moment d’égarement, voire plusieurs…. Il se pourrait que je l’ai invectivé en le traitant d’Outre à vin, de panse sans fond, de mollusque puant, de … ”
Pour Tinüviel, la liste des sobriquets définissant le gouverneur, eut le don d’améliorer très sensiblement l’opinion qu’elle ce faisait de ce jeune lieutenant humain inexpérimenté.
… Pochtron imbibée d’épices, Macaque dénué de toute intelligence… Encore qu’après coup je dois bien reconnaître que pour ces braves bêtes, cela peut constituait une insulte… ”
Un signe de la main de la reine interrompit cette litanie
Anastraëlle : “Et pour le gouverneur… Lieutenant. Il semblerait que vous n’ayez pas été avare en… compliments envers cet individu… ”
Hangbar : “A regret… Je dois bien le reconnaître, Votre Majesté… Non seulement en sa présence, mais également en présence de ses conseillers qui ont dû lui rapporter l’intégralité de mes propos… ”
Anastraëlle : “… Et tout cela… Involontairement… ”
Hangbar : “Reconnaissez, Votre Majesté, que lorsqu’une personne pousse votre exaspération au-delà de ses limites, il peut arriver que vos paroles dépassent vos pensées… ”
Anastraëlle : “…Et tel est donc le cas ? ”
Hangbar, un mince sourire charmeur au lèvre : “Certaines fois… Mais pas dans la plupart des cas… ”
Anastraëlle : “C’est bien ce qu’il me paraissait… Lieutenant. ”
Hangbar : “ J’ose espérer que vous ne me tiendrez pas rigueur de ces dérives de langage… ”
Anastraëlle : “ Je vais devoir réfléchir à cela… Lieutenant. ”
La réflexion eut le mérite de retirer au Lieutenant, son petit sourire…
Hangbar : “ Je vous prie de croire que mon comportement sera exemplaire désormais. ”
Anastraëlle : “ J’y compte bien… Lieutenant. Mais revenons à l’objet de votre visite. A vous Général. ”
Tinüviel : “ Un rapide coup d’œil à votre troupe, suffit pour se faire une idée plus que déplorable sur ses capacités… ”
Hangbar : “ Croyez que je le déplore autant que vous. Sans doute le gouverneur a-t-il trouvé bon de me faire goûter à son humour d’aviné… ”
Anastraëlle, d’un ton ironique : “ Lieutenant… ”
Hangbar : “ Excusez cette nouvelle incartade à son encontre. Mes paroles ont encore dépassé mes pensées… sans doute… ”
Anastraëlle : “ … sans doute… ”
Tinüviel : “ Pensez-vous pouvoir parvenir à faire quelque chose de ce ramassis de loqueteux ? ”
Hangbar : “ Je ne vous garantis rien… Mais avec un équipement adéquate, ils seront au moins en mesure de se défendre, voire d’infliger des pertes à un ennemi, qui qu’il soit… ”
Tinüviel : “ Je crois que ce sera déjà beaucoup en demander… Mais nous n’avons guère d’autres choix…A part les renvoyer aux caniveaux dont ils ont été extraits ! ! ! ”
Hangbar : “ Des loqueteux bien équipés, et bien nourris peuvent représenter un écueil imprévisible dans les plans d’un ennemi. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’il en soit ainsi. ”
Tinüviel : “ Vous me semblez bien jeune pour parvenir à ce résultat.”
Touché dans sa fierté, Hangbar répliqua : “ Et vous offensante à l’égard de mes capacités de commandement ! ! ! ”
Tinüviel : “ Vous voici bien insolent à l’égard d’un Général ! ! ! ”
Hangbar : “ Laissez moi faire mes preuves avant de juger de mes capacités ! ! ! ”
Anastraëlle : “ Calmez vous tous les deux. Nous ne doutons point de vos capacités. Mais le temps qui nous ait alloué pour atteindre nos objectifs pourrait contrarier ce à quoi vous souhaitez parvenir. ”
Tinüviel : “ Nous devons nous remettre en marche dès demain. Notre destination n’est pas tout proche. Nos journées seront bien occupées jusqu’à Kaer Maga. ”
Hangbar : “ C’est ce que j’ai cru comprendre. Pour autant, je m’efforcerais d’entraîner ma troupe du mieux possible, et cela en fonction de ces circonstances. Pour peu que nous ayons tout l’équipement requis pour une troupe en campagne, je tâcherais d’en faire autre chose qu’un tas de loqueteux sans défense. ”
Anastraëlle : “ Bien… Lieutenant. ”
Et s’adressant à son Général : “ Veillez à ce que l’équipement requis leur soit fourni… ”
Tinüviel : “ Mais… Ma Reine… C’est à ce gouverneur impotent et ventripotent de financer … ”
La remarque amena de nouveau Hangbar à sourire.
Anastraëlle : “ Général… Vous vous égarez… Laissez au Lieutenant, ici présent, le soin de trouver des sobriquets à l’encontre de ce gouverneur… ”
Hangbar : “ Impotent et ventripotent me semblent convenir à merveille au personnage. Si j’osais je rajouterai… ”
Encore une fois, d’un signe de la main, la Reine l’interrompit.
Anastraëlle : “ Lieutenant… Nous verrons cela … Une prochaine fois… ”
Le général ne se priva pas de jeter un regard noir à l’encontre du jeune humain.
Anastraëlle : “ Quant à toi, Tinüviel, inutile de revenir sur ce que je viens de décider. ”
Hangbar : “ Qu’il en soit fait selon vos désirs, Votre majesté. ”
Tinüviel : “ Je m’en occupe dans les plus brefs délais, Ma reine. ”
Le Lieutenant et le Général sortirent de la tente royale, l’un dans les pas de l’autre.
Ne resta plus qu’Anastraëlle, assise sur une petite chaise, face à son bureau. Celle-ci ne put réprimer un sourire à l’idée du sobriquet que le Lieutenant était sur le point de prononcer.
Et se parlant pour elle-même à voix haute: “ Voilà qui nous promet quelques plaisantes empoignades entre ces deux là… ”
C’est avec un sentiment étrange que la petite troupe avait repris son chemin au matin.
Elannah allait bien.
Malgré tous ses efforts, elle ne parvenait pas à se souvenir précisément ce qui s’était passé.
Alvynia et Aerendir en avait été quitte pour conserver leur frustration, ainsi que leurs différentes hypothèses sur les événements ayant émaillé la soirée de la veille.
Seule certitude, Elannah se souvenait s’être rendue avec Loz près du chêne où Vink’lar l’avait découverte.
De même, elle se rappelait également du géant qui avait planté sa lance dans le chêne. Mais après, plus rien…
De son côté, Glingal était installée sur un brancards de fortune, traîné par Gourkok. Zéphyr avançait à ses côtés.
Le demi-orc avait la chance, depuis le début de la matinée, d’être le destinataire de toutes les remarques de Glingal sur l’inconfort de sa situation sur ce brancard. Chaque petite bosse ou pierre du terrain, sur lequel passait le brancards, avait pour conséquence inévitable, de déclencher une plainte cinglante de la part de la prêtresse.
On était toujours sans nouvelle d’Astian et de Farbround. Malgré les recherches entreprises, et la nuit qui s’était écoulée, ni l’un, ni l’autre n’avaient été retrouvé, ni n’étaient revenus au campement.
Au fur et à mesure que le soleil montait dans le ciel, Elannah, Gourkok, et Vink’lar étaient de plus en plus soucieux pour leur ami… Quant à Alvynia, elle se morfondait à l’idée du sort qui s’était abattu sur son ami Astian.
Les jumeaux ogres étaient aussi très affectés. Astian avait été leur maître d’arme au cours de toute leur jeunesse.
Quant à Aerendir, il n’était pas parvenu à sauver l’archer elfe, qui avait succombé à ses blessures dans la nuit.
Huit tombes fleurissaient désormais le bosquet où l’attaque des orcs avait eu lieu.
Le magicien marchait en tête, en l’occurrence perdu dans ses pensées. Elannah et Vink’lar fermait la marche.
Inconsciemment, et malgré le risque, personne n’avait envisagé d’envoyer qui que ce soit en éclaireur.
La nuit avait été dure. Les pensées de chacun étaient à ceux qui avaient péri ou avaient été blessés.
C’est pour cette raison, que personne ne fit réellement attention à la silhouette qui se matérialisa devant eux au sommet de la petite colline qu’ils étaient en train de gravir.
A moins de dix mètres, Aerendir s’arrêta. Devant lui, se découpant au sommet, le soleil dans le dos, le mage ne parvenait pas à déterminer qui se tenait face à lui au sommet de la colline.
Alvynia, qui marchait derrière avec les jumeaux, réalisa qu’Aerendir s’était arrêté, de même qu’elle remarqua la silhouette au sommet de la colline.
Tous les trois rejoignirent Aerendir.
Alors que Garken s’apprêtait à avoir recours à la magie, Alvynia l’arrêta : “ Non, Garken. Voyons de qui il s’agit. ”
Et criant à destination de la silhouette : “ QUI ETES VOUS ? ? ? ”
Un long silence lui répondit.
C’est alors qu’une voix familière, lui chavira le cœur… Ainsi qu’aux jumeaux.
Ils avaient reconnu la voix d’Astian. Ce qu’Aerendir et eux avaient pris pour une unique silhouette était en fait une personne qui en soutenait une autre, et visiblement, il s’agissait d’Astian. ”
Alvynia et Aerendir se précipitèrent vers les deux personnes qui se trouvaient au sommet de la colline.
L’individu qui soutenait Astian, l’assit délicatement au sol,
Alvynia et Aerendir s’agenouillèrent et examinèrent leur ami. Mis à part un bandeau sur les yeux, l’empêchant de voir quoi que ce soit, l’elfe paraissait en bonne forme
Alvynia : “ Comment vas tu mon ami ? ”
Astian : “ A part mes yeux… Quelques bosses… Et une blessure que mon sauveur a refermé. Sinon, je serais mort à l’heure qu’il est. ”
Aerendir examina la blessure, et s’adressant à l’inconnu : “ Du bel œuvre. Qui que vous soyez, je vous remercie pour cette intervention. ”
Garken et Bromard restait debout, comme l’inconnu.
Gourkok, Zéphyr, Vink’lar et Elannah arrivèrent à leur tour.
Alvynia se releva pour remercier cet inconnu providentiel.
Se faisant, elle remarqua le visage crispé d’Elannah. Puis elle regarda l’inconnu, et se figea…
Gnaxlal se tenait devant elle. A moins d’un mètre…
Algrion avait organisé de main de maître le siège de la capitale naine.
Elle avait dépêché des éclaireurs pour découvrir si les humains de Varisie avait eu le bon sens de commencer à s’organiser, et rassembler une armée digne de ce nom.
Les premiers rapports étaient satisfaisants. A priori, ces pitoyables créatures se vautraient encore dans une tranquillité qui ne durerait plus bien longtemps…
Lorsque le dragon noir, prénommé Arkin, se posa devant elle, Algrion restait encore admirative du vol majestueux du dragon pour atterrir.
Celui-ci se métamorphosa en un homme à la peau d’un brun très foncé. Puis lui adressa la parole :
Arkin : “ Notre connaissance commune m’envoie à vous ! ! ! Il semblerait que ce bouffon de Yarjak ne se soit pas révélé à la hauteur de la tâche qui lui avait été assigné… ”
Algrion : “ C’est le moins que l’on puisse dire, Messire Arkin. ”
C’est à ce moment que Faërendel décida de réapparaître. Sans doute avait-il remarqué le dragon volant dans le ciel. Depuis quelques temps, Algrion était incapable de déterminer la mission loufoque que pouvait s’être assigné cet imbécile. Seule constatation, il demeurait souvent introuvable pour les lieutenants crosts qu’elle envoyait pour le quérir.
Arkin capta les mouvements de l’arrivée de l’elfe, bien que celui-ci se trouva encore à plusieurs dizaines de mètres : “ Et voici l’autre bouffon de la bande… Je suppose. ”
Algrion : “ J’en ai bien peur… Malheureusement… ”
Arkin : “ Les nains doivent rire à gorge déployée depuis leurs créneaux… ”
Algrion : “ Je crois que votre arrivée a dû les refroidir significativement… ”
Arkin : “ A la bonne heure ! ! ! Rallions votre tente, si vous le voulez bien…
Algrion : “ Bien entendu, Messire Arkin. ”
Le nouvel arrivant croisa l’elfe sur sa route.
Faërendel, fit une petite courbette, et s’exclama : “ Soyez le bienvenu, Messire Arkin, Algrion m’a parlé de votre arrivée et … ”
Arkin passa rapidement devant l’elfe, sans même lui adresser un regard, ou remarquer sa présence, Algrion dans son sillage.
Faërendel resta pétrifié, ne sachant que faire. Il demeura tant à l’endroit où il s’était arrêtait, qu’Arkin et Algrion avaient déjà disparu hors de sa vue, lorsqu’il se releva. Ce n’est qu’à ce moment qu’il réalisa le comique de sa situation. Piqué au vif, il décida de repartir d’où il venait. Il était convaincu d’avoir découvert des galeries creusées par des nains. Et pas des lapins, cette fois-ci…
Gnaxlal dévisageait Elannah. Des sentiments explosèrent en tous sens, lui permettant d’explorer tous les spectres desdits sentiments comme on observe ceux de la lumière.
Cet état le troublait infiniment, sans savoir pourquoi. Il se rappela d’une autre personne dont le nom et le visage lui échappait sur l’instant. Pour autant, ce qu’il ressentait pour cette personne oubliée n’avait rien à voir avec les sentiments qu’il éprouvait en regardant cette jeune Demi-elfe.
Alvynia restait pétrifiée, immobile telle une statue.
Elannah, dévisageant également le général drow, comprenait difficilement qu’il puisse se tenir devant elle, et avoir secouru Astian.
Quant à Aerendir, il venait d’enlever le bandeau devant les yeux d’Astian pour étudier ce qui leur était arrivé : “ C’est moche… Qui a bien pu te faire cela, mon ami ? ”
Astian lui répondit : “Des drows m’ont capturé. Ils ont trouvé très amusant de m’aveugler avec une épée chauffée au rouge, et me relâcher dans la nature, pensant sans doute qu’une bête sauvage viendrait m’achever. ”
Aerendir : “ Heureusement, il n’en a rien été…Laisses-moi examiner tes yeux plus attentivement… ”
Alvynia émergea de sa torpeur et retrouva sa voix, un peu empreinte de crainte : “ Aerendir… Tu devrais te relever… ”
Aerendir : “ … Laisses-moi le temps d’examiner Astian, tu veux bien. Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête. ”
Gourkok et Vink’lar, ainsi que les jumeaux sentaient que quelque chose clochait. Mais aucun d’eux ne semblait être conscient de ce qui était en train de se déroulait devant eux…Par ailleurs, ils ne percevaient aucune menace immédiate, en combattants aguerris qu’ils étaient. En outre, le soleil dans le dos du personnage les empêchait d’identifier qu’ils avaient un drow devant eux. ”
Par contre, Zéphyr avait bien cerné qui se tenait à quelques pas d’elle, sans pour autant en informer ses proches voisins. Quant à Glingal, pour le plus grand bonheur de Gourkok, elle venait de s’assoupir.
Astian : “ Mon sauveur m’a déjà prodigué quelques soins. Je devrais retrouver la vue d’ici une semaine, ou deux… ”
Aerendir : “ Je n’aurais pas fait mieux… Et le diagnostic est parfaitement exact. ”
S’adressant à l’inconnu, sans pour autant le regarder : “ Vous me semblez doué dans les sciences du corps et des soins. Comment vous remerciez pour cette aide ?”
Alvynia : “ Aerendir… Il serait opportun que tu te relèves… ”
Une nuance dans la voix de son amie alerta le mage, qui se releva, puis rencontra le regard de l’inconnu….
Après un léger mouvement de recul, Aerendir interloqué, eut quelques difficulté de prononcer : “ Non d’un… ”
Mais avant qu’il ne termine sa phrase, Gnaxlal l’interrompit : “ Bien le bonjour à vous tous. J’ai eu la chance de rencontrer votre ami. Celui-ci m’a orienté, grâce à sa science de l’environnement et à mes yeux, vers vous, alors que j’étais totalement perdu dans cette plaine. C’est un vrai bonheur de vous avoir trouvé.”
Alvynia, Aerendir et Elannah restèrent interdits.
Le puissant magicien de l’ombre qui se trouvait devant eux, venait de leur adressait la parole, comme toute personne l’aurait fait dans une banale discussion.
Compte tenu du silence qui s’était installé, Astian décida de conter sa rencontre : “ Je ne peux vous présenter mon sauveur, il est… amnésique. Il m’a indiqué s’être réveillé dans un bosquet près du cadavre d’un reptile. Il s’est réveillé avec une énorme bosse sur la tête. Il a ensuite marché pendant deux jours à la recherche de qui que ce soit, avant de tomber sur moi, qui errait dans la plaine, comme lui…Là, constatant mes blessures, il a proposé de me venir en aide. Et nous voici… ”
Alvynia, encore sous le choc : “ Oui… Vous voici… ”
Puis s’adressa à Gnaxlal : “ Vous… Vous ne vous rappelez pas de votre nom ? ”
Gnaxlal : “ C’est malheureusement le cas, Madame. Mes souvenirs, et mon nom me fuient depuis mon réveil près de ce reptile. ”
Devant le ton très poli utilisé par le magicien, Elannah, Alvynia et Aerendir demeurèrent silencieux. Puis remis de leur surprise.
Aerendir : “ Nous ne nous attendions pas à vous rencon… Euh… Je veux dire à rencontrer quelqu’un si loin de toute civilisation.. Veuillez pardonner notre surprise. ”
Gnaxlal : “ Je comprends votre surprise. Moi-même, après deux jours d’errance, je ne pensais pas tomber sur vous ou sur qui que ce soit. J’espère que nous pourrons faire un bout de route ensemble ? ”
Elannah observait avec insistance le magicien de l’ombre. Celui-ci lui rendait son regard. Elle n’y décerna aucune menace ou haine. Cela la troubla. S’il ne s’était s’agit de Gnaxlal, la personne en face d’elle lui aurait parut fort sympathique.
Gnaxlal, de son côté, rendant son regard à Elannah, ne comprenait pas les émotions qui le submergeaient en cet instant.
Alvynia : “ Et bien… Permettez-vous que j’en discute avec mes compagnons de voyage ? ”
Gnaxlal : “ Cela me paraît tout à fait normal. ”
Alvynia fit signe à Bromard et Garken de s’occuper d’Astian.
A leur tour, les deux ogres remarquèrent qu’ils avaient devant eux, un drow. Un regard d’Alvynia leur suffit à comprendre qu’il n’était pas temps de neutraliser cet ennemi potentiel…
Puis elle, Aerendir et Elannah s’isolèrent à bonne distance. Ils furent promptement rejoints par Zéphyr.
Zéphyr : “ Se pourrait-il que je me méprenne, ou bien sommes nous en présence de Gnaxlal ? ”
Après avoir pénétré, la porte se referma derrière Loz sans qu’un souffle de vent ne vienne y contribuer.
La créature encapuchonnée dans une robe de bure s’avança à l’intérieur de la pièce, jusqu’au centre, où, sur un piédestal, attendait une sphère d’un noir profond.
Elle toucha la sphère et, celle-ci sembla s’animer.
De sa position, près de la porte, Loz ne pouvait que, plus ou moins, deviner ce que pouvait vouloir dire les changements de couleur de la sphère.
Pour l’avoir vu, à plusieurs reprises, en faire usage, Loz savait que des images défilaient devant les yeux de la créature qui touchait la sphère.
Loz patientait… Debout, dans l’attente…
Un soupir s’échappa de sous le capuchon, puis une voix grave, d’outre-tombe, s’adressa à Loz :
“ Je constate que ta mission est un échec ! ! ! Pourtant, tout était réuni pour éliminer immanquablement et définitivement cette misérable prêtresse elfe… ”
La créature encapuchonnée fit silence.
Loz attendit…
La créature : “ Je remarque également que tu es indemne. On ne peut pas en dire autant de ceux qui t’accompagnaient… ”
La créature fit de nouveau silence.
Loz attendit, de nouveau…
La créature : “ Pourtant… On ne peut pas dire que tu te sois limiter dans tes besoins magiques… pour un bien piètre résultat… Qu’as tu à répondre ?”
Loz, sans aucune émotion transparaissant dans la voix : “ De toute évidence, je ne peux nier cet échec… ”
La créature : “ Les fils du destin avaient prédit l’inverse… Et pourtant tu as échoué… A présent, les fils du destins sont devenus… difficile à lire… Il ne m’est pas encore permis de pouvoir déterminer une deuxième occasion de liquider cette prêtresse ! ! ! ”
Loz : “ Malgré cet échec, je ne suis pas rentré les mains vides… ”
La créature : “ Tu veux parler de ce… ” crachant le terme “ …Gnome… ”
Loz : “ Il pourra nous révéler où ses amis se rendent… ”
La créature : “ Bien piètre consolation… Aussi insignifiante que la créature que tu as ramené… ”
Loz garda le silence.
La créature repris : “ Je m’occuperai personnellement de ce… Gnome, afin qu’il me révèle quelque chose d’utile. Maintenant… Laisses moi ! ! ! ”
La créature se reconcentra sur sa sphère.
Pour Loz, le moment était venu de prendre congé.
Au moment où Loz ouvrit la porte, la créature précisa : “ Loz… Ne me déçois plus ! ! ! ”
La porte refermée, il se retrouva dans la salle du trône, passa devant les gardes, et sortit.
Il se retrouva dans un couloir sombre. Sa vue s’adapta à l’obscurité. Il décida de rallier les cellules où avait été enfermé ce Gnome. Il se rappela de son nom, Farbround,.
Il n’avait pas l’habitude de se rappeler du nom des êtres inférieurs dont il croisait l’existence. En fait, très souvent pour y mettre un terme. Il fut surpris que sa mémoire daigne retenir les noms de chacune des créatures présentes durant ces deux jours passés dans la plaine des vertes espérances.
Il y avait ce… Nain. Ce Vink’lar. Puis ce demi-orc, Gourkok. Astian, Alvynia, Aerendir, Garken, Bromard, et… Elannah.
Il se remémora les événements qui avaient justifié la colère de la créature.
Il se rappela avoir vaporisé un des hommes de celle-ci… Les autres, ses compagnons de route, temporaires, les avait fait passé de vie à trépas. Et rapidement, qui plus est…
A ce souvenir, il fut troublé par les sentiments qui se bousculaient dans sa tête.
Il focalisa son attention sur cette jeune demi-elfe, cette Elannah…
En la soignant, il avait cru pouvoir évacuer sa présence de son esprit. Peine perdue…
Au moment où il l’avait soigné, il avait estimé que cela annulerait le fait d’avoir eu la vie sauve grâce à elle.
Monumentale erreur… Car, à présent, Elannah demeurait dans ses pensées presque continuellement…
Et ceci pour deux raisons.
La première lui paraissait bien futile au regard de la situation dans laquelle Golarion s’enfonçait inexorablement. Pour autant, nul doute que la créature n’apprécierait pas de l’apprendre…
Quant à la seconde, la créature le ferait passer dans l’autre monde, dans l’instant qui suivrait la révélation des conséquences de ses actes.
Car, en effet, en prodiguant des soins à Elannah par le mot de pouvoir, qu’il n’avait jusqu’alors jamais utilisé, il avait subtilement modifié les fils du destin… créer un imprévu… Et de taille… Et malgré l’importance de cette donnée, et tout ce qu’elle impliquait, il n’était pas mécontent. C’est ce qui le troublait le plus…
Arrivé devant les portes qui conduisait aux geôles, il s’arrêta.
Deux gardes ne tardèrent pas à lui ouvrir. Et il pénétra à l’intérieur.
Malgen examinait le lieu où l’être encapuchonné s’était matérialisé.
Pendant ce temps, Tzander surveillait les environs, l’arc bandé, près à tirer…
Puis, le magicien se déplaça de chariot en chariot, de cadavre en cadavre.
Il fit le tour de la zone… Toucha quelques pierres, sentit la terre qu’il avait amenée jusqu’à son nez avec ses doigts.
Puis, il rejoignit Tzander, l’air soucieux.
Tzander : “ Alors Malgen ? ”
Malgen : “ Sombres nouvelles… Vous avez eu de la chance d’échapper vivant au personnage que vous avez aperçu… Yavanna n’est pas encore très douée pour la magie, mais cela aurait pu, voire dû, suffire pour qu’il ou elle vous découvre… ”
Tzander : “ Ca n’a pas été le cas… Réjouissons nous de ce coup de pouce du destin… ”
Malgen : “ Les coups de pouce arrivent rarement sans raison… Tzander… ”
Tzander : “ Nous ont-ils laissé repartir sciemment afin de découvrir plus aisément ce qu’ils cherchaient… ”
Malgen : “ Cette crainte vient de germer dans mon esprit. Hâtons-nous de rejoindre notre roi. Il est peut être en grand danger à l’heure qu’il est. ”
Les deux elfes accélérèrent le pas, et quittèrent le lieu du massacre perpétré par les soldats de ce mystérieux personnage.
Derrière un arbuste, deux yeux, d’un visage dissimulé par une capuche, étaient rivés sur les deux silhouettes qui s’éloignaient rapidement.
L’armée d’Anastraëlle avait repris la route.
Malgré tous les efforts du lieutenant Hangbar, son régiment marchait nettement plus lentement que le reste de la troupe.
Le général Tinüviel en était exaspérée.
Cependant, ce qui avait ressemblé à une troupe de loqueteux, avoir désormais meilleure allure.
Le lieutenant Hangbar, malgré sa jeunesse, parvenait à faire des miracles.
Le général Tinüviel admettait cela. Bizarrement, c’était également une cause d’exaspération pour elle.
Anastraëlle n’était pas aussi affectée que son général par le retard généré par la lenteur de cette troupe d’humains . Les géants et les orcs n’arriveraient pas plus vite à Kaer Maga.
D’après Getraz, et ses espions, l’armée constituée par l’ennemi mystérieux, avait stoppé son avancée et se cantonnait à proximité des ruines de la cité d’Urglin.
De fait, cela offrait à l’armée d’Anastraëlle la possibilité d’atteindre Kaer Maga avant celle des géants et des orcs.
Avant cela, la traversée de la forêt de Santos serait une épreuve pour son armée. Les dangers seraient nombreux…
La réflexion de Zéphyr avait fait son effet. Elle avait le don pour agacer les jumeaux, et Alvynia, en cet instant.
Alvynia : “ Vous êtes observatrice, jeune fille. ”
Zéphyr : “ Il y a quelques temps, il m’a été donné de mettre un visage sur ce magicien de l’ombre… En même temps, rencontrez un drow en plein milieu de cette plaine, désarmé, et en habit de magicien… Seul un benêt n’aurait pas fait le rapport… ”
Vink’lar venait de s’inviter dans le cercle : “ Je constate que mon ignorance ne vous est pas indifférente… ”
Zéphyr : “Soyez rassuré, mon petit ami… Je ne faisait nulle référence à votre personne en parlant de benêt… ”
Vink’lar ,ironique : “ Votre amabilité à mon encontre me touche profondément…Petit… Et benêt… ”
Zéphyr : “ Le soleil vous dissimulait les traits de ce sinistre magicien. Vos yeux n’étant pas aussi efficace que les miens, il est normal que vous n’ayez rien remarqué… ”
Vink’lar, encore plus ironique : “ Et bientôt aveugle… ”
Alvynia : “ Cela suffit ! ! ! ” Décidément, la vénérable elfe avait parfois l’impression de devoir surveiller de grands enfants… “ Il convient de décider ce qu’il est opportun de faire. ”
Aerendir : “ Beaucoup dirait que nous avons là, l’occasion de mettre un terme à l’existence du plus machiavélique général dont les drows disposent, doublé d’un assassin impitoyable… ”
Elannah : “ Il ne serait pas correct de nous abaisser au niveau de celui qu’il était… Avant de devenir Amnésique ! ! ! ”
Vink’lar : “ Et quelles preuves avons nous qu’il est bien dans l’état qu’il prétend être ! ! ! Hein ! ! ! ”
Alvynia : “ Nous ne pouvons pas en avoir la certitude… Vous dites vrai, mon ami. ”
Aerendir : “ D’autant qu’il s’agit d’un état provisoire ! ! ! Nul doute qu’il retrouvera la mémoire. Et à ce moment là… ”
Elannah : “ Vous proposez de l’assassiner ? Là. Malgré le fait qu’il ait secouru Astian ? ”
Alvynia : “ Je ne sais quelle décision prendre ! ! ! ”
Vink’lar : “ Je l’aime pas ! ! ! Comme Loz… Rappelez-vous ce qui s’est passé ! ! ! Il n’y a qu’une chose à faite ! ! ! D’autant que nous n’avons pas le temps de nous encombrer de ce … de ce… Monstre ! ! !”
Elannah : “ Pour quelqu’un qui n’avait même pas remarqué la menace que ce personnage représenté, avant de savoir de qui il s’agissait, je trouve que tu es bien prompte à vouloir l’éliminer ! ! ! ”
Alvynia : “ Ca suffit vous deux ! ! ! Aerendir ? ”
Aerendir : “ Je ne peux dire qu’une chose… Nous étions tous à sa merci… Et il n’a rien fait. Il a sauvé Astian… Et nous a causé très courtoisement… Malgré cela, Gnaxlal, reste Gnaxlal… Une menace vitale pour ce monde. ”
Elannah : “ Sauf qu’il n’est qu’un maillon de la chaîne… Dont on peut se servir…A présent… ”
Vink’lar : “ Et comment ? ”
Elannah : “ Avons nous un moyen de neutraliser sa magie ? ”
Aerendir : “ Je… Je n’en suis pas sûr… ”
Alvynia : “ Je n’en suis pas sûre également… ”
Vink’lar : “ Vous voyez ! ! ! C’est prendre bien des risques… pour… Pourquoi d’ailleurs ? ”
Zéphyr : “ Pour nous éviter d’en prendre des plus grands… Plus tard. ”
Vink’lar : “ Euh… Vous savez que je n’aime pas quand vous faites des réflexions judicieuses… ”
Zéphyr : “ C’est ce que j’avais cru remarquer… ”
Vink’lar quitta le cercle formé par les trois magiciens et la dragonne… Elle l’horripilait…Souvent… mais ce devait être réciproque, parfois...
Alvynia : “ Bien, que décidons nous ? ”
Elannah : “ Je me propose de le surveiller. Pendant ce temps, vous trouverez le moyen de neutraliser sa magie… ”
Aerendir : “ Zéphyr ? As tu une idée ? ”
Zéphyr : “Laisses moi réfléchir jusqu’à ce soir. Je dois déterrer de vieux souvenirs… d’un autre temps… d’une autre vie… ”
Alvynia : “ Bon. Jusque là, il va falloir qu’il nous accompagne. ” Et tournant son regard vers la prêtresse endormie “ J’imagine que la mine de Glingal à son réveil ne sera pas des plus réjouie ! ! ! ”
Les deux gardes conduisirent Loz jusqu’à la cellule où Farbround avait été enfermé.
La porte lui fut ouverte, et il se retrouva dans la cellule au fond de laquelle le gnome était assis.
Il avait les mains et les pieds entravés. Les drows l’avait désarmé. Il ne lui restait plus que sa tunique.
Les yeux de Loz croisèrent le regard du gnome, dans lequel brillait une étincelle de haine.
Loz connaissait ce regard. Bien d’autres avant le gnome en avait eu un similaire. Mais, pour une raison qui lui échappait encore, cette fois-ci semblait différente.
Loz l’avait soumis à la question, sans être aussi perspicace que d’habitude… Et cela, il ne le comprenait pas.
Loz : “ Je suppose qu’il est inutile de vous dire qu’il ne sert à rien d’être de nouveau agressif à mon encontre… ”
Farbround : “ Vous voulez dire, malgré mes envies de meurtres sur votre personne ? ”
Le ton ironique employé par le gnome amusa Loz quelques instants. Il ne lisait aucune crainte dans les yeux de l’éclaireur assis devant lui. Cela aussi était nouveau.
Jusqu’à, il n’y a pas si longtemps, Loz considérait les gnomes comme des cafards, au mieux des vers de terre.
Loz se rappela que de nombreuses de ses victimes ou de la créature, croyant avoir suffisamment de courage pour leur tenir tête, s’étaient fièrement tenues devant eux… Avant que leurs plaintes, et leurs cris de douleurs ne sollicitent la clémence de leurs bourreaux… Pour ne pas dire une mort rapide pour les délivrer de leurs tourments…
Les murs des cellules avaient répercuté ces plaintes, et y étaient restés sourds. Tout comme Loz et la créature…
Loz : “ Alors… Gnome. Avez-vous décidé de me dire la route que vos amis ont décidé d’emprunter ? ”
Farbround : “Oui… Et je crains que la réponse soit toujours aussi négative… Ne vous en déplaise. ”
Encore une fois, Loz fut amusé de la réponse. Ce gnome lui tenait tête, et il lui semblait envisageable que même la Créature ne parvienne pas à un meilleur résultat. Chassant ces pensées, il poursuivit : “ Une personne, plus perspicace que moi, et beaucoup moins complaisante, va bientôt venir vous poser la même question… ”
Farbround : “Je me réjouis donc d’avance d’une telle rencontre… ”
Loz : “ Aucun être ne l’a été. Après son passage… ”
Farbround : “ Je serais peut être le premier… Je manderais du thé, afin de bien l’accueillir.”
Cette remarque fit sourire Loz : “ Je puis abréger vos souffrances à venir si vous me fournissez la réponse que je désire… ”
Farbround : “ Et rater une telle rencontre ? Ma curiosité est telle, que j’hésite à vous demander de me libérer avant que cette personne ne vienne… ”
Malgré le fait de fouiller dans sa mémoire, il ne trouva, dans ces souvenirs, aucune conversation qui lui ait plu ainsi. Il répliqua.: “ J’ai bien peur de devoir vous décevoir en la matière. Par contre, votre curiosité sera bientôt satisfaite… Pour votre malheur. ”
Farbround : “ Je devrais donc quitter cette cellule, avant, par mes propres moyens, dans ce cas… ”
Loz fut surpris de cette remarque. Il joua le jeu du gnome, ce qui l’amusa également : “ Il semblerait… ”
Farbround : “ Bien. Puis-je vous demander de faire apprêter un cheval, pour faciliter ma tâche après mon évasion ? ”
Loz : “ Je m’en abstiendrai si vous n’y voyez pas d’inconvénients… Maintenant, je dois vous laisser… ”
Farbround : “ J’ai une question… Si vous le permettez. ”
Loz : “ Vous ne répondez pas aux miennes. Pourquoi répondrais-je aux vôtres ? ”
Farbround, un sourire aux lèvres : “ Au nom de notre collaboration passée, même si elle fut courte, elle ne fut pas désagréable. Bien sûr, cela s’est un peu dégradé, depuis… ”
Ce gnome le surprenait. Il s’étonna de réaliser qu’il était désormais très loin de le considérer comme quantité négligeable, voire inutile... Et ceci malgré la taille de l’être en face de lui. “ Et bien, disons que je vous autorise à la poser. Je verrais s’il convient d’y répondre. ”
Farbround : “ Mes amis sont-ils indemnes ? Et libres ? ”
Loz hésita : “ Cela en fait deux… ”. Ces questions ramenèrent à son esprit l’image des compagnons d’Elannah, ainsi que celle de la demi-elfe.
Devant la mine pensive de son geôlier, Farbround ne sut s’il devait réitérer ses questions. Au bout de quelques instants…Loz répondit : “ Si cela peut vous tranquilliser, Farbround, avant de connaître les tourments, la réponse est affirmative pour ces deux questions. ”
Loz et Farbround furent aussi surpris d’avoir répondu à la question pour un, et d’avoir eu une réponse si franche pour l’autre.
Pour Loz, avoir employé le nom du gnome, l’interpellait également.
Loz quitta la cellule, abandonnant un Farbround devenu pensif à son tour…
Les gardes raccompagnèrent Loz, qui, pour une raison inconnue, interpella l’un des gardes : “ Vérifiez ses liens. Je ne voudrais pas que vous subissiez ma colère si d’aventure le prisonnier vous échapper… ”
Puis Loz quitta les geôles.
Lorsque Malgen et Tzander rattrapèrent le groupe d’Aradan, ils furent tous les deux soulagés.
A la vue du petit groupe qui se dessiner sur les petites collines au Nord d’Oppara, Malgen et Tzander trouvèrent la force d’accélérer le pas bien que cela leur parut difficile.
La joie de savoir leurs amis, vivants et en pleine santé, redoubla leur volonté de les rejoindre rapidement.
Aradan exprima sa joie de revoir sains et saufs ses deux amis : “ Mes amis…C’est un réconfort de vous revoir. ”
Yavanna se jeta dans les bras du magicien.
Malgen : “ Doucement, ma petite ! ! ! Si tu continues, ce ne seront pas les orcs qui auront ma vieille carcasse, mais tes accolades vigoureuses ! ! ! ”
Yavanna : “ Pardonnes-moi… Je suis tellement heureuse de votre retour. J’avais si peur qu’il puisse vous arriver un malheur ! ! ! ”
Malgen : “ Et bien, tel n’a pas été le cas ! ! ! ”
Aradan : “ A la bonne heure ! ! ! Aucune danger n’est venu contrarier votre mission ? ”
Malgen : “ Non. Mais j’ai de bien sombres nouvelles. ”
Aradan : “ Parles mon ami. ”
Malgen : “ Nous avons sous-estimé la menace qui plane sur Golarion. J’ai décelé la présence d’un très puissant magicien. Et surtout d’une très ancienne magie, venue du fonds des âges ! ! ! ”
Yavanna : “ Est-ce si alarmant ! ! ? ? ? ”
Malgen : “ Oh que oui, ma petite. Et bien plus encore ! ! ! Il faut nous hâter, Mon Roi ! ! ! Et parvenir à IADARRA au plus vite ! ! ! Les forces de l’ombre sont en marche… ”
Aradan : “ Nous ferons aussi vite qu’il nous est possible, Malgen. ”
Malgen : “ Je crains que ce ne soit pas suffisant ! ! ! ”
Aradan : “ Comment pouvons nous nous y prendre, alors ! ! ! ”
Malgen : “ Un vortex dimensionnel ! ! ! ”
Aradan : “ Nous nous étions interdit cette possibilité. Elle focaliserait sur notre position, le regard de cet ennemi. ”
Malgen : “ J’en suis conscient, Mon Roi. Mais l’urgence prime à la sécurité ! ! ! ”
Yavanna : “ Mais… de quoi vous parlez ? ”
Aradan : “ Désormais, cette possibilité nous est fermée ! ! ! Vous n’avez pas le pouvoir d’en ouvrir un, et surtout de le maintenir, seul ! ! ! Dans notre Royaume, la confrérie des magiciens vous aurez soutenu ! ! ! ”
Malgen : “ Je me rends compte, à présent, de mon erreur ! ! ! Il convient d’y remédier. Je pourrais ouvrir ce vortex, et vous le franchirait tous ! ! ! ”
Yavanna : “ Ohé ! ! ! Je suis là ! ! ! ”
Aradan : “ Mais… Qu’adviendra t il de vous ? ? ? ”
Malgen : “ L’avenir nous le dira, mon ami… Je vous rejoindrai à IADARRA … S’il m’est donné de le pouvoir… ”
Aradan : “ Nous ne pouvons nous passer de vous. Vous êtes précieux pour la réussite de cette mission ! ! ! ”
Yavanna : “ Je déteste quand vous faites cela ! ! ! ”
Malgen : “ Il n’est plus temps de tergiverser. Mes pouvoirs me permettront de vous ouvrir un portail jusqu’au Kyomin. Vous y serez en sécurité… Enfin, je le pense. Vous serez, au plus, à deux jours de marche de IADARRA. ”
Aradan : “ Si vous jugez que c’est nécessaire ! ! ! ”
Malgen : “ Même INDIS-PEN-SABLE ! ! ! Je vais commencer les incantations ! ! ! Préparez tout le monde.”
Aradan se dirigea vers le reste du groupe.
Malgen alla à l’opposé, et commença à dessiner des figures dans l’herbe environnante à l’aide d’une poudre blanche.
Abandonnant Yavanna sur place : “ Et moi ? Qu’est ce que je fais ? ? ? Vous dérangez pas pour moi… J’fais que passer… Je vais attendre… sur la pierre là… faites moi signe quand vous aurez besoin de moi . Peuh…”
Près des chariots calcinés, se tenait une silhouette encapuchonnée dans une robe de magicien ayant pris le ton de la lande alentour.
Depuis les collines proches, aucun être, eut il la vue perçante d’un elfe, n’aurait pu remarquer la présence de cet être.
A son tour, il huma l’air, sentit la terre… D’une voix sans âge, ses seuls mots furent : “ Hum… Ainsi, nos routes se recroisent… Voilà qui est navrant…pour vous. ”
La silhouette tourna son regard vers le Nord. “ Hum… La magie est à l’œuvre, non loin d’ici… ”
L’être commença à marcher… D’un mot, il disparut à son tour…
Malgen avait terminé son incantation… de la sueur perlait sur son front. Il se concentrait ardemment…
Le portail était ouvert… Les premiers membres de la délégation l’avait déjà franchi.
Seuls Tzander, Aradan et Yavanna étaient encore là.
Malgen : “ dépêchez vous mes amis ! ! ! je ne tiendrais plus très longtemps ! ! !
Tzander franchit le portail à son tour. Aradan pris par le bras Yavanna qui résistait : “ Malgen ! ! ! Ne restez pas là ! ! ! Venez avec nous ! ! ! ”
Malgen : “ Il est trop tard pour moi, ma Petite… Soit heureuse ! ! !
Aradan : “ Au revoir Mon ami. ”
Aradan et Yavanna franchirent le portail. La princesse était en pleurs ! ! ! Puis le portail disparut.
Malgen : “ Adieu… Mon Roi… ”
Et Malgen épuisé, s’effondra…inanimé.
Un instant après, une mystérieuse silhouette se matérialisa à deux pas de lui. Celle-ci reprit à voix haute. “ Il semblerait que tu aies présumé de tes forces… Pour sauver des êtres chers au dépens de ton sort…Ce sacrifice t’honore mon Brave. … Malheureusement, je crains que de tels efforts n’aient pas le résultat que tu escomptes… ”
La silhouette s’agenouilla auprès de Malgen.
La respiration du mage elfe devenait difficile. Il succomberait dans quelques instants, sans aucun doute.
L’être encapuchonné passa une main sur le visage de Malgen, tout en prononçant un mot de pouvoir.
La respiration de Malgen redevint normale. Son visage retrouva des couleurs qui l’avaient abandonné après qu’il ait lancé son sort de portail.
Puis, Malgen et l’être disparurent de ce petit coin de Golarion…
La petite troupe poursuivie sa route le restant de la journée, s’octroyant qu’une courte pause à midi, et une autre en cours d’après midi.
A ces occasions, Elannah ne quitta pas d’un pouce Gnaxlal.
Celui-ci était visiblement ravi de la situation.
Durant la dernière pause, un souvenir émergea dans l’esprit de Gnaxlal. Comme s’il s’agissait de quelqu’un d’autre, il se vit, encore en elfe, et non en drow. Il se rappela vaguement avoir fait la connaissance de jeunes femmes elfes, dont les parents étaient désireux de trouver le meilleur parti.
Il compris que cette époque était très lointaine. Il devina que son statuts social le plaçait aux côtés des souverains en tant que conseiller spécialisé dans un domaine quelconque permettant de gérer un royaume.
Il revit un visage… Une de ces jeunes elfes, dont le prénom lui échappait.
Une question d’Elannah interrompit sa rêverie… Et dissipèrent les traits de ce visage, sans qu’il puisse parvenir à se le remémorer.
La troupe reprit la route pour finalement s’installer, à la nuit, dans un nouveau bosquets d’arbres.
Gnaxlal s’était assis sur une pierre. Tout autour de lui, chacun vaquait à ses occupations.
Elannah était à ses pieds, en train de rassembler du bois pour allumer un feu.
La demi-elfe, après avoir bien installé le foyer, se rendit compte qu’elle ne s’était pas muni du nécessaire pour allumer le feu, elle jura : “ Zut… Il doit être dans ma sacoche de voyage. ”
Inconsciemment, elle pensa à la chaleur du feu…Alors qu’elle se relevait pour aller chercher sa sacoche.
Inconsciemment, elle prononça, un mot, un seul… Et le feu pris…
Elannah fut sous le choc.
Gnaxlal qui avait observé la scène au plus près, ajouta : “ Cela doit être bien pratique, les soirs d’hiver. ”
Elannah : “ Je… Et bien… Oui, peut être. ”
Gourkok passa à proximité : “ Et bien, ma petite elfe favorite, ce soir ton efficacité va nous permettre de dîner rapidement. J’en salive d’avance… ” Et il poursuivit son chemin.
Sur ses talons, Zéphyr le suivait de près, une note de jalousie dans la voix : “ J’aurais été aussi efficace si on m’y avait autorisé ! ! ! ” puis elle passa pour rejoindre Gourkok.
De sa position, Vink’lar crut bon d’ajouter : “ Nous avons un abri pour la nuit, Il serait judicieux de le garder… Si tu vois ce que je veux dire… ”
Etonnamment, Zéphyr se retourna, et tira la langue à l’adresse du nain, en précisant : “ Méchant petit être ! ! ! ”
Vink’lar, un peu désarçonné par cette réaction puérile : “ Non mais… Elle vient de me tirer la langue… J’ai pas rêvé ? Elle est plus âgée que moi, et elle me tire la langue ! ! ! ah, je vous jure… ”
Alvynia vint s’installer près du feu : “ N’oubliez pas messire nain, que pour son espèce, elle est en pleine adolescence… ”
Vink’lar : “ Quand bien même ! ! ! Il serait temps que quelqu’un lui tire les oreilles ! ! ! ”
Alvynia : “ Vous tenez à vous en charger ? ”
Vink’lar : “ Non ! ! ! Je tiens trop à mes moustaches et à ma barbe ! ! ! ”
Gnaxlal observait la scène, qui l’amusait, et l’apaisait.
Elannah se concentra sur les préparatifs du repas… Pour ce soir, c’était elle et Alvynia qui étaient en charge de son élaboration. Plusieurs lapins, ayant malencontreusement croisé la route de Gourkok, en serait le constituant principal.
Elannah aimait bien les repas préparés par Gourkok. Il faisait preuve d’une inventivité, même à mille lieues de la civilisation. Pour le moment, elle était soucieuse, se rappelant comment elle avait allumé le feu.
Il aurait pu se téléporter au sommet des marches.
Mais non… Il était pensif. Et marcher ainsi, marche après marche, lui permettait de mieux se concentrer.
Décidément, chacun des contacts avec un des membres de cette étrange troupe constituait de races aussi diverses que variées, le menait à chaque fois à se poser de nombreuses questions.
Non seulement cela, mais également être face à une vérité qui le dérangeait énormément, se parlant à lui même : “ Ils ne sont pas si différents de moi-même… Malgré tout ce que l’on a pu m’en dire… ”
Loz était tellement absorbé dans ses pensées, qu’une fois atteint le sommet des marches, il buta sur un des dix gardes de la Créature.
Visiblement, celle-ci avait décidé d’en finir rapidement avec le gnome, et débarrasser ses geôles de cet être insignifiant.
Arrivé à sa hauteur, la Créature l’interpella : “ Et bien… Vous avez décidé de l’interroger, ceci en dépit du fait que je vous avais dit que je m’en chargerais ! ! ! ”
Loz, ne cilla pas, malgré le ton glacial de la Créature : “ Il m’a paru opportun de ré-interroger le prisonnier. D’une manière différente… ”
La Créature : “ Et ? ? ? ”
Loz : “ je le laisse à vos soins. Peut être sera-t-il plus prolixe à votre égard qu’au mien. ”
La Créature : “ Il n’y a aucun doute sur cette issue ! ! ! ”
Sur cette réplique, la Créature reprit sa marche, toute sa garde autour d’elle, pour descendre les nombreuses marches qui la mènerait vers cet étonnant gnome.
Il ne fallut que quelques instants à Loz pour se remettre en route. Trouver de quoi boire dans cette endroit ne devrait pas être si difficile.
La forteresse de la créature était souterraine.
La salle du trône, les baraquements de son armée de drows, et les prisons étaient situés sous terre.
Un immense campement de tente et de cabane en bois était né ici, au dessus de la forteresse, située en plein cœur de la forêt de Santos.
Le secret de l’existence de ce nouveau passage vers les profondeurs de Golarion avait été préservé.
D’ici, les drows se déverseraient sur le monde, sans être inquiétés par les elfes de Celwynvian.
Un certain nombre d’éclaireur elfe avait payé de leur vie leur curiosité ! ! !
Au bout d’un couloir, il entrevit la lumière du jour.
Les shoantis ne vivaient pas comme ces rats de drows… Ils leur fallait de la lumière et l’air extérieur.
Cinq des sept tribus que comptait son peuple s’étaient ralliées à lui.
Il émergea sous un soleil radieux, au milieu de cette forêt de Santos.
Non loin d’ici, le campement des cinq tribus était installé. Plus de 25 000 âmes. Il était leur nouveau prince. Attendu depuis des génération pour aider son peuple à rejeter à la mer ces maudits conquérants varisiens ! ! !
Il était encore perdu dans ses pensées, lorsque l’alarme résonna du fond du terrier de ces drows…
Instinctivement, il sut la raison qui avait provoquée cette alarme. Il se précipita, à nouveau, vers les profondeurs de ce terrier qui tenait lieu de cité à ces drows…
Yavanna, au bord des larmes : “ Nous avons abandonné Malgen derrière nous, Père ! ! ! ”
Aradan : “ Malgen a choisi en connaissance de cause. Et crois tu que je ne sois pas affecté par ce qu’il a choisi de faire ! ! ! ”
Yavanna : “ Ce n’est pas ce que je voulais sous-entendre…Je… ”
La jeune elfe ne parvenait pas à trouver ses mots.
La délégation d’Aradan avait émergé dans la forêt du Kyonin, deux heures plus tôt.
Tzander était parti en éclaireur depuis.
Aradan était soucieux. L’absence de son éclaireur, qui se prolongeait, n’augurait rien de bon.
L’ennemi avait-il déployé des forces, ici même en Kyonin, pour les intercepter ?
Dans ce cas, le sacrifice de Malgen devenait absurde, et inutile.
A l’heure actuelle, le mage devait être aux portes de la mort, après avoir fait appel à l’ensemble de ses pouvoirs magique pour l’ouverture d’un tel portail.
Alors que cette manœuvre aurait dû leurs permettre de prendre de l’avance sur leurs poursuivants, elle les avait peut être conduite droit dans les bras de l’ennemi ! ! !
Yavanna, sentit la nervosité de son Père. Lui, généralement le plus imperturbable des personnes qu’elle fréquentait : “ Ne t’inquiètes pas. Tzander pas revenir. C’est un éclaireur hors paire. ”
Aradan : “ Je crois qu’il est devenu nécessaire de reprendre notre route. Avertis les autres. Tzander arrivera à nous rejoindre ! ! ! ”
La mine grave, Yavanna alla immédiatement prévenir le reste de la délégation, qui ne tarda pas à reprendre sa route vers Iaddara, le plus discrètement possible.
A moins de cinq kilomètres de là, une petite troupe d’orcs des montagnes finissait son déjeuner.
Tzander était couché, non loin de là. Assommé et attaché.
Malgré toute son expérience, l’éclaireur était tombé dans une embuscade grossière. Les orcs l’avaient capturé sans difficulté, et sans qu’il ait pu se défendre.
Les rires gras émis par la dizaine d’orcs des montagnes, autour d’un petit feu, le sortirent de son sommeil involontaire.
Il ouvrit un œil, pour constater la présence de ces êtres immondes ! ! !
Comment pouvaient-ils se trouver si loin au cœur du Kyonin, à moins de deux journées de marche de Iaddara, la capitale Elfique ?
Tzander s’était attendu à des espions ou des mercenaires humains, mais pas à une petite troupe d’orcs.
Constatant que l’elfe avait ouvert un œil, ce qui tenait lieu de chef de cette troupe orc, intervint à l’adresse de l’elfe “ Tiens… Notre doux rêveur semble être réveillé ! ! ! Sois heureux d’apprendre que notre chef viendra bientôt pour te tirer les vers du nez… Et bien d’autres choses… ”
Là-dessus, une bonne partie des orcs présents éclata de rire. A cet instant, après avoir parcouru du regard le campement, Tzander réalisa qu’au moins une demie centaine d’orcs devait être présents à proximité
Des frissons courant sur son échine, Tzander n’eut qu’une pensée… Revoir l’être maléfique dont ils s’étaient dissimulé lui et Yavanna, un peu plus tôt...
Manger en présence de Gnaxlal était étrange pour les membres de la petite troupe.
Que celui-ci intervienne dans les conversations, comme s’il s’était agit de n’importe quelle personne, rendait encore plus étrange ce moment.
Glingal avait gardé le silence dés qu’elle avait appris sur qui le groupe était tombé, pendant qu’elle faisait la sieste.
Gnaxlal avait proposé ses services pour soigner la blessure de la prêtresse.
Cette éventualité avait laissé perplexe tout le monde.
Seul Gnaxlal avait paru estomaqué, logiquement d’ailleurs, par le NON franc et massif prononcé par Glingal à l’idée que ce drow la soigne ! ! !
Elannah avait expliqué tant bien que mal que “ sa vieille grand-mère ” avait un caractère de cochon, et que ce caractère était exacerbé par tout usage de la magie…
Gnaxlal avait gobé ce mensonge gros comme une montagne.
A présent, Glingal mangé son repas, en silence, tout en dévisageant Gnaxlal, d’un œil mauvais.
Gnaxlal, assis près d’Elannah, se pencha pour murmurer à l’oreille de la demi-elfe : “ Votre Grand-mère ne semble pas m’apprécier .”
Interpellée par le comique de la situation, un sourire se dessina sur les lèvres d’Elannah.
Gnaxlal ne sut comment prendre cette réaction.
Elannah se pencha à son tour vers le drow, et lui murmura à l’oreille : “ Je crains qu’il ne vous faille vous habituer à ce genre de réaction. Elle déteste les inconnus. Et si, en plus, ils sont magiciens, c’est une horreur… ”
Gnaxlal sourit à son tour, sans réaliser les raisons du comique de la situation, bien évidemment… Intérieurement, il s’interrogea sur les raisons qui pouvait amener une inconnue à lui adresser un tel regard. Il avait l’intime conviction que le regard de la prêtresse donnait l’impression de vouloir l’assassiner…lui.
A bien y réfléchir, le nain, un certain Vink’lar avait un regard un peu similaire. Finalement, à part Elannah, Astian, Alvynia et Aerendir, tous les membres de cet étrange équipage hétéroclite semblaient nourrir le même projet, que cette Glingal, à son égard.
Seule cette Zéphyr différait. Avec elle, Gnaxlal ne parvenait pas à déterminer les réelles intentions de cette jeune fille au regard violet.
Au fil du repas, les conversations devinrent bien moins crispée.
Bien sûr, l’amnésie du drow ne facilitait pas son intervention dans les discussions. Pour autant, Gnaxlal intervenait, courtoisement, lorsqu’il lui paraissait possible de glisser quelques mots de ci, de là.
Malgré le fait d’être en présence d’un ennemi, Vink’lar dût convenir que le drow pouvait paraître sympathique à l’occasion, et lui faire oublier quelques secondes, qui se tenait en face de lui.
Le repas terminé, Gourkok et Vink’lar se proposèrent pour la vaisselle.
Pour la survie de celle-ci, il valait mieux ne pas la confier aux jumeaux. Ce choix les avait d’ailleurs quelque peu vexés, lorsqu’un soir, la vaisselle du groupe avait connu un lavage un peu trop énergique…
Pendant que les conversations se prolongeaient autour du feu, que le demi-orc et le nain étaient partis près de l’étang non loin, Elannah décida de s’isoler.
A l’écart du campement, et à l’abri de regard indiscret, Elannah s’assit en tailleur dans l’herbe, contemplant la voûte céleste.
Après quelques instants, elle sortit de sa rêverie.
Elle se remémora sa manière d’allumer le feu de camp.
En tant que demi-elfe, Elannah était capable de voir dans l’obscurité. Cette faculté lui permettrait d’être plus discrète pour ce qu’elle souhaitait faire, puisqu’elle n’avait pas besoin de faire appel à une quelconque source lumineuse.
Dans un premier temps, elle décida de prendre quelque chose de simple. Elle choisit un brin d’herbe, réfléchit une seconde, en pensant le faire grandir. Un mot s’imposa dans ses idées. Un mot dans une langue qu’elle n’avait pas l’impression d’avoir appris, mais que pourtant elle paraissait comprendre. Elle prononça ce mot.
Le petit brin d’herbe se mit à croître… Il acheva sa croissance après avoir quadruplé de taille…
Un peu éberluée des conséquences du mot prononcé, elle choisit une autre plante, une primevère…
Encore une fois, elle réfléchit. Un nouveau mot s’imposa dans ses pensées.
A peine l’eut elle prononcé, que la petite plante s’agita, des boutons naquirent, puis des fleurs multicolores apparurent.
Toute à sa surprise, Elannah ne remarqua pas que Gnaxlal l’avait rejointe
Gnaxlal : “ Voilà qui est bien joli. ”
Elannah sursauta, et sur un ton un peu agressif : “ Que faites-vous ici ? ”
Gnaxlal : “ Je vous ai vu vous éloigner, j’ai eu peur que vous ne fassiez une mauvaise rencontre. ”
Etonnée d’une telle attention, Elannah ne sut quoi répondre. Remise de cet étonnement : “ C’est à dire… Que je souhaitez être seule. ”
Gnaxlal : “Oh. Veuillez me pardonner cette intrusion, dans ce cas. Je me retire. ” Après avoir fait demi-tour, le drow commença à repartir vers le campement.
Elannah fut prise d’un doute, puis elle interpella le drow : “ Attendez… Je vous prie. ”
Gnaxlal : “ Oui ? ”
Elannah : “ J’aimerais vous poser quelques questions. Si vous le permettez … ”
Gnaxlal s’installa en tailleur devant elle. Il attendit que la jeune demi-elfe parle de nouveau. ”
Elannah : “ Il semblerait que vous soyez en mesure de faire appel à la magie. ”
Gnaxlal : “ C’est ce que j’ai découvert… Un peu après avoir réalisé que j’étais amnésique… ”
Elannah : “ Je suis bien consciente de votre état… Mais j’aimerais savoir si… ”
Gnaxlal : “ … Si allumer un feu d’un seul mot, ou faire pousser une plante de la même manière ne m’est pas inconnu ? ”
Elannah, surprise par le fait que le drow avait visé aussi juste dans ses propos : “ Je… C’est cela. ”
Gnaxlal : “ Pour ne rien vous cacher, j’ai le sentiment d’avoir déjà côtoyé la magie à laquelle vous faite appel. Elle ne nécessite pas autant d’incantation que la magie que j’ai utilisé sur votre ami, Astian… ”
Elannah : “ Je ne connaissais pas les mots que j’ai utilisé. Ils sont dans une langue qui m’est inconnu. Pourtant… ”
Gnaxlal : “ Pourtant, à partir du moment où vous envisagez une chose, le mot de cette langue, qui se rapporte à cette chose, se matérialise dans votre esprit. ”
Elannah, encore une fois étonné que le drow ait décrit aussi fidèlement ce qui lui arrivait : “ C’est cela… ”
Gnaxlal : “J’ai l’impression de connaître ce qui vous arrive…Sans pouvoir en avoir la certitude absolue…Cela m’évoque des images… Mais je suis incapable de pouvoir les décrire précisément… C’est très vague…Avoir l’impression de connaître quelque chose sans pouvoir s’en rappeler… C’est très frustrant… ”
Elannah : “ Je l’imagine. Est ce que cela vous évoque quoi que ce soit d’autre ? ”
Gnaxlal : “ Et bien… L’idée générale d’une magie ancienne. Très ancienne… Avec peu d’adeptes…Et d’un peuple très ancien… A part cela…”
Elannah : “ Je vous remercie pour vos efforts. ”
Gnaxlal : “ Je vous en prie. Peut être pourriez-vous soigner votre grand-mère à l’aide de cette… magie ? ”
Elannah se rappela le mensonge qu’elle avait servi au drow : “ Pour qu’elle m’écorche vive… ”
Gnaxlal sourit, puis éclata de rire à cette remarque. Il reprit : “Nous serons deux, alors… ”
Elannah : “ Nous éviterons…. Ce pourrait être désagréable. ”
Gnaxlal : “ Je vous le concède. ” Le drow se releva. “ Encore une fois, je m’excuse d’avoir troublé votre solitude. Je vous laisse à vos… expériences. ”
Elannah : “ Je souhaiterais que vous restiez discret quant à mes… expériences. ”
Gnaxlal : “ Mes lèvres seront scellées sur le sujet. ”
Et le drow se dirigea vers le campement, et disparut dans le bosquet d’arbres.
Elannah demeura songeuse. Elle demeura assise, et continua de réfléchir…