Darth Sokar
Roi
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Voici les textes des autres participants.
Froid. J'ai froid. Très froid. J'ai l'impression d'être dans une jungle... Je me frotte les yeux, entre deux tremblements. Ce n'est pas possible. Ça ne peut être réel... On se croirait dans un film, avec les immenses jungles aux végétaux grimpants, et inconnus. Par ici une fleur rose géante, au coeur mauve. Par là-bas un arbuste vert, aux fruits bleu ciels. Là, un petit rocher. Je m'approche. Je m'assieds dessus. Il a l'air stable. Puis, au bout de quelques dizaines de secondes, le rocher commence à bouger. Le sol fait de même. Une brèche d'abord large de quelques millimètres s'ouvre entre le rocher et mes pieds. La brèche s'agrandit. Je glisse. Je perds l'équilibre. Je tombe dans la brèche....
« AH ! »
Ella se réveilla en sursaut. C'était un mauvais rêve.
Ce rêve... Pensait-elle. Toujours le même contexte, la même fin, seul l'endroit change. Mais c'est toujours une jungle. Je déteste ce rêve...
En fait, l'adolescente devenait insomniaque à cause de ce cauchemar. Cela faisait plusieurs nuits déjà qu'il la hantait.
Elle pivota sur son lit, et plia ses jambes. Lorsque ses pieds touchèrent le sol, ils tâtèrent ce dernier à la recherche de ses chaussons. Après un mince effort, et les yeux encore fatigués, elle se retrouva debout. En se dirigeant vers la porte de sa chambre, elle passa devant le miroir, devant lequel elle se regarda quelques secondes. Non, elle n'avait toujours pas changée. Elle avait toujours les mêmes longs cheveux bruns, des yeux foncés. Elle était pas très grande. Son regard se tourna vers son réveil : cinq heures douze. Elle allait encore faire l'insomniaque dans le salon. Ses pieds se remirent en marche jusqu'au canapé du salon. Elle s'affala à bout de forces dessus. Elle chercha du regard la télécommande de la télé. Elle n'a plus que ça à faire : attendre. Elle n'arrive pas à dormir après ses cauchemars.
Au bout de quelques heures, toute la maisonnée se lève, et le train-train quotidien continue.
Mais au bout de quelques jours, Ella se rendit compte que le goudron de la cour de son lycée ressemblait en fait à une vague. Elle n'y prêta attention qu'en remarquant que la vague devenait de plus en plus flagrante. En en parlant à ses amies, elle fut stupéfaite : elle était la seule à voir ça !! Elle alla alors se plaindre à l'infirmerie de ses hallucinations.
«Jeune fille, vous n'êtes pas la première personne à vous plaindre de ça, lui dit l'infirmière, calmement. Malheureusement, nous n'avons aucun remède... Je suis désolée.
- Ce n'est pas grave. Mais dîtes-moi, qui s'est déjà plaint ?» Demanda alors Ella.
Pas de réponse.
«Madame ? Qui était-ce ? Insista-t-elle.
- Peu importe... Il a disparu hier...»
Ella était sous le choc... Elle recula, et sortit en courant. Bouleversée, elle errait dans cette cour qui ressemblait à une mer figée, au lieu de retourner en cours. En avançant, elle cru apercevoir un mouvement dans ces vagues. Pensant à une illusion d'optique, elle s'arrêta. Le phénomène s'intensifia. Les vagues arrivaient à sa hauteur. Elle se sentait piégée. Une énorme vague deux fois plus haute qu'elle s'avança lentement vers elle. Une poignée de secondes plus tard, la cour était plane, sans défauts. Et Ella avait disparue.
Je tourne. Très vite. Je me sens comme la vache prise dans un cyclone américain. Je ne peux rien faire, à part voir que tout est noir autour de moi. Au-dessus, et au-dessous. Je ne me rappelle que du goudron qui atterrit sur moi... Puis je me retrouve ici, dans ce trou noir où je descends en continue. Ah ! Un point blanc en-dessous ! Il s'agrandit. Il devient plutôt jaune, lumineux. Je ne vois plus que de la lumière. Je vois au dernier moment du vert, avant de sentir comme un énorme choc à toute ma partie avant.
Ella ouvrit les yeux. Elle vit d'abord une herbe si verte, si belle, qu'elle n'en avait jamais vue ailleurs. Elle tenta de se relever. Un mal atroce au niveau de son bras et de son côté gauche. Le choc, certainement. Essuyant ses vêtements, elle ne vit pas que des mystérieux yeux (trois pour être précis) l'épiaient derrière une fleur géante. Elle sursauta en relevant la tête, face à face avec cette fleur, qu'elle n'avait vue qu'en rêve. Et derrière laquelle se cachait non pas une paire d'yeux, mais trois yeux. L'iris était d'un vert aussi clair et beau que l'herbe. Elle détourna le regard en se demandant ce qu'était cette créature à trois yeux. Elle vit alors un arbuste aux fruits bleu ciels. Elle ressentit un étrange sentiment de déjà-vu. Elle se donna des claques, se pinça, se frotta les yeux : rien n'y faisait, c'était réel. Elle vit le rocher. Elle ne préféra pas s'asseoir dessus. Mais elle sentait que c'était plus fort qu'elle. Il fallait qu'elle s'assoit sur ce rocher ! Elle se dirigea alors vers celui-ci. C'est alors qu'elle entendit une voix plutôt masculine, bien qu'assez aigüe :
«Non jeune demoiselle ! Ne vous asseyez pas sur ce rocher ! On dit que quiconque s'assoit dessus tombe dans les profondeurs de la Terre, un enfer que même le Dieu des enfers lui-même ne veut y aller.
- Excusez-moi, dit alors Ella à la petite créature rose qui lui arrivait à peine au bassin. Qui êtes-vous au juste ?
- Je suis Sypolton, je veille au bien-être des nouveaux arrivants dans ces contrées ! Lui répondit-il.
- Et... Vous êtes quelle genre de créature ?
- Pacifique évidemment, jolie jeune femme ! Je suis un Pacifipink. Pas facile à prononcer pour un humain qui n'a pas l'habitude, je le conçois. Voudriez-vous que je vous emmène à mon village ? Nous bavarderons en chemin. J'aime la belle compagnie féminine.
- Très bien.»
Le Pacifipink ouvrit la marche, avec une gestuelle encourageant Ella à le suivre. Il avait l'air gentil, et digne de confiance. Mais il vaut mieux se méfier, on ne peut jamais savoir ce qui peut se passer, surtout avec une créature étrangère.
«Sypolton ? Je peux vous poser une question ?
- Oui, une fois que vous m'aurez dit votre nom.
- Ella.
- Quel joli prénom que voilà ! Qu'avez-vous à me demander ma chère Ella ?
- Je voulais savoir si vous avez hier recueilli un humain ?
- Non, mais il y a quelques heures, oui. Un jeune garçon intelligent, ouvert d'esprit. J'ai bien discuté avec lui.
- Quelques heures ?» S'étonna Ella.
L'infirmière lui avait certifié qu'il avait disparu hier.
«Les jours correspondent entre ici et le monde humain ?
- Bien sûr que non ! Je ne sais pas comment vous expliquer notre calendrier et notre calcul de l'heure, mais ne vous inquiétez pas, vous vous habituerez.
- Hmmm... Si vous le dîtes...»
Ella commençait à se poser beaucoup de questions à propos de cette créature. Elle espérait en savoir un peu plus lorsqu'elle arrivera au village.
C'est aussi vert que l'herbe. Les habitations se fondent complètement dans la nature, et il faut forcer ses yeux pour voir les contours des maisons, relativement grandes pour des si petites bêtes. Je suis stupéfaite du côté caméléon de ces Pacifistes. J'espère pouvoir rencontrer ce fameux camarade qui a connu le même malheureux sort que moi.
Ella et Sypolton s'arrêtèrent devant une grande bâtisse, avec double porte et apparemment luxurieuse.
«Attends-moi là, fit alors Sypolton en se tournant vers Ella. Ne bouges pas.»
Il rentra dans le palais après avoir déposé un léger baiser sur la main de l'adolescente.
Le Pacifipink marcha à pas rapides jusqu'à l'escalier, qu'il grimpa en un rien de temps. Il s'arrêta devant une grande porte dorée. Elle devait faire environ quatre mètres de hauteur, et deux mètres de large. Il prit une grande inspiration, et frappa.
«Entrez ! Lança une voix grave de l'autre côté.»
Sypolton entra en ouvrant très doucement et avec précaution la porte. Il s'arrêta devant un énorme bureau au moins trois fois plus grand que lui. Derrière se tenait un Centaure, d'une carrure superbe, musclée, et fière. Le Centaure releva la tête de son gros livre, et demanda :
«Qu'est-ce qui t'amène ici, mon ami ?
- Et bien, monsieur le Maire, répondit la créature rose, c'est une humaine, cette fois...
- Vraiment ? Hmmm... Amène-moi les deux humains. Il faut faire quelque chose avant qu'il y ait une invasion. Ce n'est pas que je les craint, mais nombreux ils peuvent être dangereux, non seulement pour nous, mais aussi pour notre belle jungle.
- Très bien monsieur le Maire, se soumit Sypolton.»
Il lui fallut une poignée de secondes pour redescendre les marches, et ressortir du grand bâtiment.
«Je t'ai manqué ? Questionna la petite créature.
- Non, ça va. Tu n'as pas été trop long. J'admirais juste les bâtiments.
- D'accord. Viens, il faut que je t'emmène voir le Maire. Mais avant, on va passer dans une chambre de l'hôtel d'en-face, tu vois là-bas ?»
Sypolton pointait une petite tour qui ressemblait vaguement à un arbre.
«Oui, je vois, dit Ella. Allons-y.»
Les deux espèces humanoïdes se précipitèrent à l'hôtel. Ella croisa nombre d'espèces sorties tout droit de ses rêves, ou de film de science-fiction, comme des Wookies, Chevaux ailés, Crapauds et Araignées géantes, ainsi que nombre de griffons et autres chimères. Ils arrivèrent devant la chambre numéro 307. Le Pacifipink frappa, puis entra sans attendre de réponse.
«Bonjour Antoine ! Viens, il faut que je t'emmène au Maire. Tu auras de la compagnie sur le chemin. Ella, vient par là.»
Ella s'avança, et se présenta au jeune homme. Celui-ci l'écouta, puis se présenta aussi. Ils se souriaient depuis le début. Ils suivirent ensuite la créature rose jusqu'au bureau du Maire, où ce dernier les accueilli à bras ouverts :
«Bienvenue dans notre chère ville, Ella et Antoine ! J'espère que vous allez bien. Je voulais simplement vous raconter une petite histoire, si vous le permettez.»
Le Centaure se leva, fit signe aux invités de se poser sur un siège, et commença à raconter, tout en faisant les cent pas :
«Il y a très longtemps, deux jeunes humains sont arrivés ici, comme vous. Ils semblaient avoir un coeur pur, et un esprit sain. Nous leur avions peu à peu accordés une confiance aveugle. Vint malheureusement le jour où ils ont voulus repartir chez eux. Au moment des adieux, l'un d'eux lança une pierre dans le trou noir censé les ramener dans leur monde. Il nous fallut quelques secondes pour comprendre : ils appelaient du renfort. En l'espace de quelques minutes, des centaines d'engins humains et soldats sortirent du trou noir. Commença alors une guerre, ici même, de plusieurs années.»
L'homme s'arrêta de parler, le cheval continua de faire les cent pas. Il continua, en fixant les deux jeunes gens :
«Nous avons triomphé, non sans mal. Je suis le dernier Centaure vivant de cette cité et de ses environs. Certaines chimères ont été complètement éradiquées. Certains Pacifipinks, malgré qu'ils n'ont pas pris part à la bataille, ont été massacrés après tortures. Après tout cela, nous avons fait en sorte que votre monde n'en sache rien. Aujourd'hui, continua-t-il avec une voix tremblante, vous êtes là. C'est pourquoi, pour éviter que l'histoire se répète, nous préférons que vous retourniez d'où vous venez. J'espère vraiment que vous nous pardonnerez, si jamais vous êtes venus en ami.
- Mais... Nous n'avons pas demandés à venir, intervint Ella. Le sol nous a englouti sans nous demander notre avis !
- C'est exact, monsieur le Maire, ajouta Antoine.
- C'est pourquoi vous devez retourner chez vous avant que quelqu'un s'inquiète, ordonna le Centaure. Antoine, rassemblez vos affaires que vous avez pu laisser à l'hôtel, et rejoignez-moi près du rocher qu'il ne faut approcher.
- Je n'ai laissé aucune affaire. Je n'avais rien de plus que ce que j'ai sur moi actuellement.
- Dans ce cas... Allons-y.»
Les deux adolescents se levèrent, et rejoignirent Sypolton. Ensembles, ils suivirent le Maire. Une fois arrivés à la brèche dans le ciel, par où les étrangers étaient arrivés, ils stoppèrent la marche.
«Je vais vous lancer dans la brèche, dit le Centaure. Le deuxième devra être lancé très rapidement avant que la brèche se referme. Je vous souhaite à tous les deux bonne chance. Pensez à nous quand ça vous chante.»
Le jeune homme tendit la main à Sypolton et au Maire, qui la lui serrèrent avec affection. La jeune demoiselle se mit à genoux, et prit Sypolton dans ses bras.
«Merci de l'accueil, lui chuchota-t-elle à l'oreille. Je penserais chaque jour à vous. Un jour, je vous le promets, je reviendrais. Et je resterais ici en votre compagnie.
- On pensera à vous deux aussi, murmura le Pacifipink.»
Elle tendit la main au Centaure, qui ensuite la prit par la taille.
«Tu es prête ? Demanda-t-il.
- Oui.»
La grosse créature chargea sa force, et lança Ella d'une force herculéenne. À peine était-elle dans la brèche, qu'elle voyait Antoine se diriger vers elle par la même force. Ils firent tous deux un signe de la main aux deux créatures étranges, qui leur rendirent le signe. La brèche se ferma tandis qu'ils étaient transportés vers l'autre sortie.
Je ne vois que lui dans ce cyclone noir. Je me sens moins seule qu'à l'aller. Je vois sa main qui s'approche de moi. Je m'en empare. On se sourit. Je rougis. J'espère pouvoir apprendre à le connaître. Il a des yeux vraiment attirants. Je me plonge dans son regard, aussi souriant que ses lèvres. Je me sens toute bizarre. Il perd son sourire. Je ne vois plus rien...
Ella et Antoine arrivèrent d'un coup sur la cour du lycée. Déserte, il faisait déjà nuit. Ils décidèrent de rentrer chez eux, après avoir échangé leurs numéros.
Une amitié était née. Qu'allait-il advenir de cette amitié ? Personne ne le sut. Un jour, quelques semaines après leur retour, ils disparurent une nouvelle fois... Sans plus jamais revenir.
« AH ! »
Ella se réveilla en sursaut. C'était un mauvais rêve.
Ce rêve... Pensait-elle. Toujours le même contexte, la même fin, seul l'endroit change. Mais c'est toujours une jungle. Je déteste ce rêve...
En fait, l'adolescente devenait insomniaque à cause de ce cauchemar. Cela faisait plusieurs nuits déjà qu'il la hantait.
Elle pivota sur son lit, et plia ses jambes. Lorsque ses pieds touchèrent le sol, ils tâtèrent ce dernier à la recherche de ses chaussons. Après un mince effort, et les yeux encore fatigués, elle se retrouva debout. En se dirigeant vers la porte de sa chambre, elle passa devant le miroir, devant lequel elle se regarda quelques secondes. Non, elle n'avait toujours pas changée. Elle avait toujours les mêmes longs cheveux bruns, des yeux foncés. Elle était pas très grande. Son regard se tourna vers son réveil : cinq heures douze. Elle allait encore faire l'insomniaque dans le salon. Ses pieds se remirent en marche jusqu'au canapé du salon. Elle s'affala à bout de forces dessus. Elle chercha du regard la télécommande de la télé. Elle n'a plus que ça à faire : attendre. Elle n'arrive pas à dormir après ses cauchemars.
Au bout de quelques heures, toute la maisonnée se lève, et le train-train quotidien continue.
Mais au bout de quelques jours, Ella se rendit compte que le goudron de la cour de son lycée ressemblait en fait à une vague. Elle n'y prêta attention qu'en remarquant que la vague devenait de plus en plus flagrante. En en parlant à ses amies, elle fut stupéfaite : elle était la seule à voir ça !! Elle alla alors se plaindre à l'infirmerie de ses hallucinations.
«Jeune fille, vous n'êtes pas la première personne à vous plaindre de ça, lui dit l'infirmière, calmement. Malheureusement, nous n'avons aucun remède... Je suis désolée.
- Ce n'est pas grave. Mais dîtes-moi, qui s'est déjà plaint ?» Demanda alors Ella.
Pas de réponse.
«Madame ? Qui était-ce ? Insista-t-elle.
- Peu importe... Il a disparu hier...»
Ella était sous le choc... Elle recula, et sortit en courant. Bouleversée, elle errait dans cette cour qui ressemblait à une mer figée, au lieu de retourner en cours. En avançant, elle cru apercevoir un mouvement dans ces vagues. Pensant à une illusion d'optique, elle s'arrêta. Le phénomène s'intensifia. Les vagues arrivaient à sa hauteur. Elle se sentait piégée. Une énorme vague deux fois plus haute qu'elle s'avança lentement vers elle. Une poignée de secondes plus tard, la cour était plane, sans défauts. Et Ella avait disparue.
Je tourne. Très vite. Je me sens comme la vache prise dans un cyclone américain. Je ne peux rien faire, à part voir que tout est noir autour de moi. Au-dessus, et au-dessous. Je ne me rappelle que du goudron qui atterrit sur moi... Puis je me retrouve ici, dans ce trou noir où je descends en continue. Ah ! Un point blanc en-dessous ! Il s'agrandit. Il devient plutôt jaune, lumineux. Je ne vois plus que de la lumière. Je vois au dernier moment du vert, avant de sentir comme un énorme choc à toute ma partie avant.
Ella ouvrit les yeux. Elle vit d'abord une herbe si verte, si belle, qu'elle n'en avait jamais vue ailleurs. Elle tenta de se relever. Un mal atroce au niveau de son bras et de son côté gauche. Le choc, certainement. Essuyant ses vêtements, elle ne vit pas que des mystérieux yeux (trois pour être précis) l'épiaient derrière une fleur géante. Elle sursauta en relevant la tête, face à face avec cette fleur, qu'elle n'avait vue qu'en rêve. Et derrière laquelle se cachait non pas une paire d'yeux, mais trois yeux. L'iris était d'un vert aussi clair et beau que l'herbe. Elle détourna le regard en se demandant ce qu'était cette créature à trois yeux. Elle vit alors un arbuste aux fruits bleu ciels. Elle ressentit un étrange sentiment de déjà-vu. Elle se donna des claques, se pinça, se frotta les yeux : rien n'y faisait, c'était réel. Elle vit le rocher. Elle ne préféra pas s'asseoir dessus. Mais elle sentait que c'était plus fort qu'elle. Il fallait qu'elle s'assoit sur ce rocher ! Elle se dirigea alors vers celui-ci. C'est alors qu'elle entendit une voix plutôt masculine, bien qu'assez aigüe :
«Non jeune demoiselle ! Ne vous asseyez pas sur ce rocher ! On dit que quiconque s'assoit dessus tombe dans les profondeurs de la Terre, un enfer que même le Dieu des enfers lui-même ne veut y aller.
- Excusez-moi, dit alors Ella à la petite créature rose qui lui arrivait à peine au bassin. Qui êtes-vous au juste ?
- Je suis Sypolton, je veille au bien-être des nouveaux arrivants dans ces contrées ! Lui répondit-il.
- Et... Vous êtes quelle genre de créature ?
- Pacifique évidemment, jolie jeune femme ! Je suis un Pacifipink. Pas facile à prononcer pour un humain qui n'a pas l'habitude, je le conçois. Voudriez-vous que je vous emmène à mon village ? Nous bavarderons en chemin. J'aime la belle compagnie féminine.
- Très bien.»
Le Pacifipink ouvrit la marche, avec une gestuelle encourageant Ella à le suivre. Il avait l'air gentil, et digne de confiance. Mais il vaut mieux se méfier, on ne peut jamais savoir ce qui peut se passer, surtout avec une créature étrangère.
«Sypolton ? Je peux vous poser une question ?
- Oui, une fois que vous m'aurez dit votre nom.
- Ella.
- Quel joli prénom que voilà ! Qu'avez-vous à me demander ma chère Ella ?
- Je voulais savoir si vous avez hier recueilli un humain ?
- Non, mais il y a quelques heures, oui. Un jeune garçon intelligent, ouvert d'esprit. J'ai bien discuté avec lui.
- Quelques heures ?» S'étonna Ella.
L'infirmière lui avait certifié qu'il avait disparu hier.
«Les jours correspondent entre ici et le monde humain ?
- Bien sûr que non ! Je ne sais pas comment vous expliquer notre calendrier et notre calcul de l'heure, mais ne vous inquiétez pas, vous vous habituerez.
- Hmmm... Si vous le dîtes...»
Ella commençait à se poser beaucoup de questions à propos de cette créature. Elle espérait en savoir un peu plus lorsqu'elle arrivera au village.
C'est aussi vert que l'herbe. Les habitations se fondent complètement dans la nature, et il faut forcer ses yeux pour voir les contours des maisons, relativement grandes pour des si petites bêtes. Je suis stupéfaite du côté caméléon de ces Pacifistes. J'espère pouvoir rencontrer ce fameux camarade qui a connu le même malheureux sort que moi.
Ella et Sypolton s'arrêtèrent devant une grande bâtisse, avec double porte et apparemment luxurieuse.
«Attends-moi là, fit alors Sypolton en se tournant vers Ella. Ne bouges pas.»
Il rentra dans le palais après avoir déposé un léger baiser sur la main de l'adolescente.
Le Pacifipink marcha à pas rapides jusqu'à l'escalier, qu'il grimpa en un rien de temps. Il s'arrêta devant une grande porte dorée. Elle devait faire environ quatre mètres de hauteur, et deux mètres de large. Il prit une grande inspiration, et frappa.
«Entrez ! Lança une voix grave de l'autre côté.»
Sypolton entra en ouvrant très doucement et avec précaution la porte. Il s'arrêta devant un énorme bureau au moins trois fois plus grand que lui. Derrière se tenait un Centaure, d'une carrure superbe, musclée, et fière. Le Centaure releva la tête de son gros livre, et demanda :
«Qu'est-ce qui t'amène ici, mon ami ?
- Et bien, monsieur le Maire, répondit la créature rose, c'est une humaine, cette fois...
- Vraiment ? Hmmm... Amène-moi les deux humains. Il faut faire quelque chose avant qu'il y ait une invasion. Ce n'est pas que je les craint, mais nombreux ils peuvent être dangereux, non seulement pour nous, mais aussi pour notre belle jungle.
- Très bien monsieur le Maire, se soumit Sypolton.»
Il lui fallut une poignée de secondes pour redescendre les marches, et ressortir du grand bâtiment.
«Je t'ai manqué ? Questionna la petite créature.
- Non, ça va. Tu n'as pas été trop long. J'admirais juste les bâtiments.
- D'accord. Viens, il faut que je t'emmène voir le Maire. Mais avant, on va passer dans une chambre de l'hôtel d'en-face, tu vois là-bas ?»
Sypolton pointait une petite tour qui ressemblait vaguement à un arbre.
«Oui, je vois, dit Ella. Allons-y.»
Les deux espèces humanoïdes se précipitèrent à l'hôtel. Ella croisa nombre d'espèces sorties tout droit de ses rêves, ou de film de science-fiction, comme des Wookies, Chevaux ailés, Crapauds et Araignées géantes, ainsi que nombre de griffons et autres chimères. Ils arrivèrent devant la chambre numéro 307. Le Pacifipink frappa, puis entra sans attendre de réponse.
«Bonjour Antoine ! Viens, il faut que je t'emmène au Maire. Tu auras de la compagnie sur le chemin. Ella, vient par là.»
Ella s'avança, et se présenta au jeune homme. Celui-ci l'écouta, puis se présenta aussi. Ils se souriaient depuis le début. Ils suivirent ensuite la créature rose jusqu'au bureau du Maire, où ce dernier les accueilli à bras ouverts :
«Bienvenue dans notre chère ville, Ella et Antoine ! J'espère que vous allez bien. Je voulais simplement vous raconter une petite histoire, si vous le permettez.»
Le Centaure se leva, fit signe aux invités de se poser sur un siège, et commença à raconter, tout en faisant les cent pas :
«Il y a très longtemps, deux jeunes humains sont arrivés ici, comme vous. Ils semblaient avoir un coeur pur, et un esprit sain. Nous leur avions peu à peu accordés une confiance aveugle. Vint malheureusement le jour où ils ont voulus repartir chez eux. Au moment des adieux, l'un d'eux lança une pierre dans le trou noir censé les ramener dans leur monde. Il nous fallut quelques secondes pour comprendre : ils appelaient du renfort. En l'espace de quelques minutes, des centaines d'engins humains et soldats sortirent du trou noir. Commença alors une guerre, ici même, de plusieurs années.»
L'homme s'arrêta de parler, le cheval continua de faire les cent pas. Il continua, en fixant les deux jeunes gens :
«Nous avons triomphé, non sans mal. Je suis le dernier Centaure vivant de cette cité et de ses environs. Certaines chimères ont été complètement éradiquées. Certains Pacifipinks, malgré qu'ils n'ont pas pris part à la bataille, ont été massacrés après tortures. Après tout cela, nous avons fait en sorte que votre monde n'en sache rien. Aujourd'hui, continua-t-il avec une voix tremblante, vous êtes là. C'est pourquoi, pour éviter que l'histoire se répète, nous préférons que vous retourniez d'où vous venez. J'espère vraiment que vous nous pardonnerez, si jamais vous êtes venus en ami.
- Mais... Nous n'avons pas demandés à venir, intervint Ella. Le sol nous a englouti sans nous demander notre avis !
- C'est exact, monsieur le Maire, ajouta Antoine.
- C'est pourquoi vous devez retourner chez vous avant que quelqu'un s'inquiète, ordonna le Centaure. Antoine, rassemblez vos affaires que vous avez pu laisser à l'hôtel, et rejoignez-moi près du rocher qu'il ne faut approcher.
- Je n'ai laissé aucune affaire. Je n'avais rien de plus que ce que j'ai sur moi actuellement.
- Dans ce cas... Allons-y.»
Les deux adolescents se levèrent, et rejoignirent Sypolton. Ensembles, ils suivirent le Maire. Une fois arrivés à la brèche dans le ciel, par où les étrangers étaient arrivés, ils stoppèrent la marche.
«Je vais vous lancer dans la brèche, dit le Centaure. Le deuxième devra être lancé très rapidement avant que la brèche se referme. Je vous souhaite à tous les deux bonne chance. Pensez à nous quand ça vous chante.»
Le jeune homme tendit la main à Sypolton et au Maire, qui la lui serrèrent avec affection. La jeune demoiselle se mit à genoux, et prit Sypolton dans ses bras.
«Merci de l'accueil, lui chuchota-t-elle à l'oreille. Je penserais chaque jour à vous. Un jour, je vous le promets, je reviendrais. Et je resterais ici en votre compagnie.
- On pensera à vous deux aussi, murmura le Pacifipink.»
Elle tendit la main au Centaure, qui ensuite la prit par la taille.
«Tu es prête ? Demanda-t-il.
- Oui.»
La grosse créature chargea sa force, et lança Ella d'une force herculéenne. À peine était-elle dans la brèche, qu'elle voyait Antoine se diriger vers elle par la même force. Ils firent tous deux un signe de la main aux deux créatures étranges, qui leur rendirent le signe. La brèche se ferma tandis qu'ils étaient transportés vers l'autre sortie.
Je ne vois que lui dans ce cyclone noir. Je me sens moins seule qu'à l'aller. Je vois sa main qui s'approche de moi. Je m'en empare. On se sourit. Je rougis. J'espère pouvoir apprendre à le connaître. Il a des yeux vraiment attirants. Je me plonge dans son regard, aussi souriant que ses lèvres. Je me sens toute bizarre. Il perd son sourire. Je ne vois plus rien...
Ella et Antoine arrivèrent d'un coup sur la cour du lycée. Déserte, il faisait déjà nuit. Ils décidèrent de rentrer chez eux, après avoir échangé leurs numéros.
Une amitié était née. Qu'allait-il advenir de cette amitié ? Personne ne le sut. Un jour, quelques semaines après leur retour, ils disparurent une nouvelle fois... Sans plus jamais revenir.