Pâté informe

DeletedUser

Guest
ébauches en transit, qu'en pensez- vous ?

Visions hallucinées :
Sous les ombres et les éclats d'un orage d'été, des couteaux raclaient une chair déshabillée, comme offerte. Ces bras meurtriers appelaient au tombeau la vierge nubile. Mais à mesure que les dents d'acier lacéraient la viande, révélant derrière des entailles vermilles une chair tendre, tout un réseau de pulpes alléchantes, un creuset dévoilait ses vertèbres dans de sourds déchirements. Les gestes, malgré leur frénésie gloutonne, la happaient lentement. Comme si la terre l'avalait avec la paresse langoureuse d'une matrone, cette délectation sensuelle et cette gourmandise exaltée. Heureuse de mourir et y prenant son plaisir, la victime béate riait de bon coeur à chaque blessure supplémentaire.
Autour de cet agglomérat de terres grises, seul véritable spectateur, un tambour roulait sur ses côtés telle une roue. Quoiqu'on put objecter qu'il n'avait l'air de porter que peu d'intérêt à la scène voisine, tout pénétré qu'il était à sa tache. En effet, l'instrument tamisait cette surface fangeuse avec une patience inouïe, mais à y regarder de plus près il opérait un travail fantastique tant la merde se changeait sous sa délicate pression en tapis de lumières où les galaxies semblaient se coucher aux pieds des hommes.
Toujours, l'averse s'abattait sur eux, filant plus loin des rideaux lugubres aux façades des bâtiments. Et enfin, alors que le soleil saillait les nuages, on voyait le ciel incendié de rayons d'or et nos yeux souffraient de la morsure d'une telle beauté.
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser

Guest
L'auteur a dit:
Voilà donc un extrait de mon projet de roman (comme promis), toujours plus dans la gestation que dans l'enfantement. J'espère l'achever un jour. J'aimerais cette année. Je me forge d'illusions.
LE RÈGNE DE L'ABSENCE
(titre provisoire)

Bertrand Dupuy
(chapitre premier)

Je me suis vautré au fond de ce couloir, sous un néon blanc. Il n'y avait jamais personne ces soirs-là, dans les couloirs taiseux de l’hôtel. De tout temps, la famille avait fêté ses événements dans cet établissement. Depuis mon plus jeune âge, j'avais pris l'habitude de me retirer ici. Les autres ne s'en étaient pas vraiment étonnés, je ne suis pas un causeur et ils préféraient croire que je décuvais.

Bien sûr, tout le monde festoyait dans le hall. Ma nièce avait le beau mariage dont rêvait sa mère. Ces folâtres me ruinaient le moral et j'étais trop pauvre pour souffrir longtemps d'un sourire. Je les entendais, happés dans leur tourbillon joyeux, et ils riaient.

Ah ! Quel tapage ! Mes oreilles bourdonnaient. J'étais crasseux, je transpirais, j'avais chaud. Eux aussi, sans doute, subissaient sur leur corps les effets de leur réunion, du brassage oppressif et pénétrant de la fête. Seulement, ce soir, ils iraient se coucher dans le lit de leur femme après avoir embrassé leurs enfants et garé leur monospace. Demain, ils iraient au travail, salueraient leurs collègues et s'ennuieraient dans cette vie monotone dont ils ne connaissaient ni la fragilité, ni le réel confort avant d'avoir éprouvé la misère. Les circonstances ne les ont pas atteints, du moins elles leur sont restées favorables, au pire ennuyantes. La joie fleurissait donc sur leur visage comme une tâche de vin gagne une chemise blanche. Ils ne prêtaient aucune attention au lendemain puisqu'il était déjà prévu, sécurisé.

Le mien, au contraire, se révélait des plus hasardeux. Au seul lit que je pouvais prétendre dès demain, le matelas serait de bitume. J'allais rejoindre la cohorte des affamés, des miséreux et des marginaux qui meublaient les rues et qu'évitaient comme la peste toute l'humanité. J'étais un raté et je fonderais mes rides à l'image des fissures du bâtiment au pied duquel je mendierais. A vrai dire, mon âme même semblait vouloir s'échapper de cette ruine qui lui servait d'enveloppe. J'étais une grande barrique creuse dans laquelle vibrait la peur et coulaient à flot l'oubli et les regrets.

L'éclairage m'abandonna dans un claquement, faisant disparaître le monde à mon regard. Je ne sentais plus de lui que le pvc incommode et le contact âpre du crépis d'intérieur. Mon cœur s'emballa quelques secondes puis se tut à nouveau pour que je n'entende plus que l'effondrement de mon avenir.

Je m'étais enfui tant par habitude que parce que je pensais faire tâche à ce repas. En quelques mois, j'avais su m'attirer la honte, la crainte et le dégoût de toute la famille. Heureusement, ils n'avaient pas prévenu maman.

A l'époque, je n'avais pas eu le sentiment d'avoir mal agi, dans la mesure où je me figurais alors que j'agissais selon les conventions, mes devoirs. Il fallait que je rétablisse mon autorité et l'équilibre familial. Je l'avais amené à sa perte. Tout me paraissait bien aller, selon des rouages connus, jusqu'au jour où je perdis mon travail.

En vérité, je travaillais trop et quand je rentrais, je méprisais ma famille, ma femme la première, au motif de ma fatigue. J'étais devenu cynique et méchant et ma fille me détestait, à juste titre. Peu m'en importait tant qu'elle ne perturbait pas mon programme télé. Mon épouse prenait sur elle, geignant parfois sans trouver les mots pour que je la prenne au sérieux, sans trouver le courage de me lancer des ultimatums.

Je dus démissionner. Je n'étais pas assez rentable à faire des blagues toute la journée et j'étais trop porté sur les secrétaires. J'y mis un matin la main au cul. C'était vrai, quoi ! Elle s'habillait comme une salope, elle l'avait mérité ! Je gagnais une baffe et une convocation au bureau du directeur, André. Lui, c'était un ami d'enfance – j’espérais un simple passage au savon – mais il avait plus l'expression d'Hitler. Il me souffla littéralement, je restai hébété. Je devais démissionner, et sortir par la petite porte. Ainsi, il me promettait qu'il parviendrait à retenir la fureur de la petite garce, qui me menaçait d'un procès. L'autre choix, c'était le licenciement pour faute grave suivi d'une condamnation tout aussi certaine, puisque d'anciens collègues se voulaient déjà témoins. Bien évidemment, il conclut : « Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. »

Alea jacta est ! Je mentis à tout le monde, j'avais honte. Pour eux, j'étais licencié pour motif économique et ça nous permit de converser à propos du chômage, polémiquer sur les financiers, médire sur les immigrés. Bref, la discussion à petit prix.

Ma présence permanente à la maison changea bien des choses. Je voulus dompter l'adolescente et faire travailler la femme. Tout alla si vite, je ne sais plus très bien. Elles m'avaient ensuite abandonné...

Au loin, une porte grinça. Quelqu'un venait. Il ne leur restait que trois pas, et ils me verraient. Je serais confondu avec un ivrogne. On dirait : « Eh bien, Bertrand ? On a un peu trop picolé, hein ? » Ils liraient mon regard, comprendraient ma fatigue plutôt que mon désespoir. Ça serait sûrement Marc qui viendrait me relever. Même si sa femme me débectait, il gardait sur notre amitié quelques restes de pitié. Il me glisserait avec un sourire pénible : « T'inquiète pas, je suis là, on laisse pas tomber les copains. » Le même avait, deux semaines plus tôt, refusé de m'avancer un peu d'argent, non pas que sa femme lui eût interdit mais de son propre chef. Il me considérait désormais comme un parasite qu'il fallait fuir. Je ne le blâmais pas, ils partageaient tous ce sentiment. D'ailleurs, moi aussi.​
 

DeletedUser

Guest
Ahah, voilà donc enfin le fameux clochard, dont je n'avais jusque là que la mention lointaine. Je suis curieux de savoir vers quoi te conduira cet essai réaliste, si ça sera le projet avorté ou le roman parachevé (ce que je te souhaite bien évidemment !).

Pour faire cours, pâté assez intéressant. Je peux avoir une tranche de pain pour le tartiner ?
 

DeletedUser331

Guest
Il fallait que je rétablisse mon autorité et l'équilibre familial. Je l'avais amené à sa perte.

Ce ne serait pas plutôt : "Je les avais amenés à leur perte" ? Tu parles des valeurs non ?

Je n'étais pas assez rentable à faire des blagues toute la journée

J'trouve plutôt contraire le fait qu'un homme qui agit comme cela durant son travail ne soit plus assez d'humeur le soir pour accorder au moins un peu d'importance à sa famille.

mais il avait plus l'expression d'Hitler

Tu mâches pas tes mots mon gars, merci la comparaison xD

Ma présence permanente à la maison changea bien des choses. Je voulus dompter l'adolescente et faire travailler la femme. Tout alla si vite, je ne sais plus très bien. Elles m'avaient ensuite abandonné...

La conclusion est malhabilement amenée je trouve..

C'est sympa pour un début de chapitre, j'attends de lire la suite pour pouvoir en dire plus, on reste un peu sur notre faim.. :p Comme d'habitude, j'aime bien lire ton style, ça ne changera pas ! Mais sur le fond, ça manque un peu à mon avis :) Tu passes au chapitre 2 après ?
 

DeletedUser

Guest
J'avais déjà relevé les fautes que tu me montres, mais j'avais la flemme de rectifier le tir et aussi j'étais pressé de vous le montrer :p Alors non, le chapitre ne termine pas ainsi. Le soucis étant que je ne veux pas tout révéler immédiatement sur ce personnage et qu'en même temps, j'en meurs d'envie. D'où la conclusion qui sonne un peu comme une fuite de l'auteur, pardonnez-moi !

Tu mâches pas tes mots mon gars, merci la comparaison xD

Ouais, je la trouve aussi un peu grosse. Je ne voulais pas me disperser dans une de mes sempiternelles descriptions pesantes, du coup, j'ai fait concis et évocateur. Un peu trop, peut être. Faut que je vois à retravailler ça.

J'trouve plutôt contraire le fait qu'un homme qui agit comme cela durant son travail ne soit plus assez d'humeur le soir pour accorder au moins un peu d'importance à sa famille.

Il y a une exagération volontaire qui, peut être, sème le trouble. Bien entendu, il travaille tout de même un minimum.
Après, je ne suis pas certain qu'un tel paradoxe soit une erreur, j'y vois même plutôt surgir le réel. L'homme en question, comme il sera développé plus tard et comme il est déjà suggéré ici, est un beauf des plus communs, terriblement nauséabond dans ses préjugés, ses codes, sa pensée, son comportement général. Du moins, il l'était jusqu'à sa "chute", au sens métaphorique. Il me paraît donc réaliste qu'il soit lâche chez lui, et exagère - peut être inconsciemment - sa fatigue pour ne pas avoir à affronter ses insuffisances de père et d'époux. Aussi, c'est pas tant qu'il n'accorde pas d'importance à sa famille, c'est surtout qu'il n'arrive pas à leur montrer qu'il en accorde et qu'en même temps, tout ce qu'il parvient à dire est désagréable et rejoint un rôle, un masque qu'il se crée pour fuir son impuissance, et quelque part sa peur que tout lui échappe. Peur qui ne fera que grandir.
Maintenant, pour que tu le fasses remarquer, je me rend compte que ça ne doit pas être assez explicité. Je retravaillerais ça également.

Enfin, il y a un certain nombre de choses qui sont inabouties dans ce texte. A l'oeil, je vois quelques phrases plutôt laides et quelques erreurs de cohérence (dans le dernier paragraphe notamment, le pluriel et le singulier qui disjonctent). Le style est moins travaillé dans le flashback, c'est dommage, même si ça peut en soi suggérer le basculement du personnage. Il y aura sans doute une V2, je ne suis pas vraiment satisfait.



Sinon, pour vous allécher un peu, je vais vous décrire un peu les autres éléments de mon projet :angel:
Il y a au moment où je l'écris quatre personnages principaux. D'ailleurs, est-ce que vous savez si on a le droit d'utiliser le point de vue à la première personne en changeant de personnage à chaque chapitre ? Si on a pas le droit, je chie dessus car je ne vois pas ce que ça changerait mais j'aimerais quand même savoir ^^
Bref, il y a donc ce clochard. Ensuite, le jeune artiste. Puis, l'adolescente. Puis, la racaille. Ces quatre individus qui n'ont pas grand chose en commun vont se rencontrer quelque fois, parfois sans en avoir vraiment conscience mais jamais ils ne formeront de groupe ou quoique ce soit. Ils ont tous une histoire qui leur est propre, seulement parfois elle sera parallèle à une autre, soit elle en croisera une autre, etc.
Comme le disait Nyctal, c'est un essai réaliste mais pas seulement. En fait, ce que j'essaye de me fixer comme objectif, c'est : atteindre dans l'écriture ce que l’hyperréalisme fait dans la peinture et à la fois, à partir de cette matière qu'est le réel, développer l'irréel, le fantastique et en fait, déchaîner le revers de ma plume qui se veut fou furieux (par divers moyens, en provoquant des hallucination, en visitant les rêves, en faisant dérailler les pensées vers les champs fleuris de la poésie, etc). Bref, et tout ça dans le format d'un roman, je ne suis qu'un peu ambitieux :x Mais c'est la première fois que je prend autant de plaisir à écrire (surtout dans le personnage de l'artiste où je jouis littéralement) et que je tente d'établir une structure à un de mes écrits. C'est difficile, mais jubilatoire.

J'espère que vous aimerez mais je vous le cache pas, j'espère encore plus aboutir un jour :rofl:
Excusez le pavé.
 

DeletedUser162

Guest
Quelqu'un venait. Il ne leur restait que trois pas, et ils me verraient.

Gné ? o_O C'est quoi ce truc ? A la lecture, ça ne veut rien dire, ou je suis devenu complètement teubé.

Sinon, j'aime bien. Pourtant, la première impression que j'ai eu à la lecture c'est :" Putain, qu'est-ce que ça a dû être chiant à écrire". Parce que bon, écrire sur un texte de dépressif comme ça. Y a d'la joie, y d'la joie comme qu'on dirait par chez moi !

Non, j'ai bien aimé parce que contrairement à d'habitude, tu te dépars un peu de ton univers onirique, ce qui rend la chose tout de même plus accessible au commun des mortels. Ca perd un peu en originalité dans la forme, quoique, mais ça gagne dans le fond de l'histoire je trouve. Un truc que je sens un peu corrosif, un truc que j'aime quoi. Bien que ce soit pas de la SFFF :p.

Et moi, je trouve les relations travail-famille cohérentes. Personne ne réagirait de la même manière, et je ne trouve pas qu'il soit impossible de réagir de la façon exposé dans le texte.

Voilà, je ne fais pas bien long, je suis encore un peu comateux de cette nuit, je viens seulement de fêter mon anniversaire :D. Mais bon, il n'y a rien qui m'ait choqué sinon. Il y a bien quelques maladresses, mais pas majeure.
 

DeletedUser24505

Guest
Il y a au moment où je l'écris quatre personnages principaux. D'ailleurs, est-ce que vous savez si on a le droit d'utiliser le point de vue à la première personne en changeant de personnage à chaque chapitre ? Si on a pas le droit, je chie dessus car je ne vois pas ce que ça changerait mais j'aimerais quand même savoir ^^

Oui, tu as parfaitement le droit. (cf : Les rivières pourpres, par exemple)

(Je commenterai le texte en lui-même plus tard)
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser

Guest
Ecriture automatique :

Je m'empâte dans les premiers obstacles comme si j'étais plongé dans la glu mes gestes furieux ne changent rien à cela je me sens comme une mouche vautrée dans une toile j'ai la paresse plantée dans le coeur mon diable ricane et mon intelligence se tasse bientôt j'aurais comme ces pontes l'occasion de dire et de médire dans cette balance de grande justice mais mon âme sera fossilisée et mon regard tué on entendra plus le soleil vrombir car ses rayons seront gris et seuls les immeubles pousseront arrosés par les crachats, le sang et la sueur et quand je veux saisir les hommes je saisis la fange brune, jaunâtre, olivâtre et leur sourire me rend le vil reflet de leur décadence mon effroi grandit et les aztèques nous bombardent d'asperges et les mayas nous entraînent dans leurs danses cérémonielles sur les boyaux de leurs enfants on entend les battements d'un coeur lointain il est sous la lune et respire dans ses cratères la création honore les vivants la destruction salue les morts des barres rouges cerclent l'horizon les fiasques lourdes des chevaliers se chevauchent en de jolis croix grecques alors que les grimoires suintent la vieillesse, la mort et la pureté j'ai bien l'impression que le ciel s'affaisse à mesure que les tournesols se raidissent on a mal aux jambes sur l'humus futile des terres natales comme les parents ont des mots durs des mots blessants des insuffisances formatrices et traumatisantes et les sifflets aboient et les chiens miaulent et les chats sifflent on écoute que les femmes qui, gaillardes, saisissent nos cols et nos vallées s'enflent et nos sommets se raidissent afin que les neiges éclatent, sont nos amours cette vie ces volcans ce magma lancinant

Les chaussures dansent et les klaxons chantent on a dans la ville des rivières d'étoiles jaunes et du bitume souverain des véhicules j'ai la passion des pointillés et que je les suis ils m'endorment me tuent et je jouis quand les horloges pétrissent les vies flétrissent les seins et dénudent les os les grumeaux d'insectes sont des chars d'assaut qui causent à la peau des cratères lunaires les orchidées sont des fleurs du devoir et les samouraïs ne risquent rien à la balançoire quand meurent les américains dans les bacs à sable et j'anime la planète qui me répond par des gestes bourrasques mouvements de fougères et les coquelicots respirent le mazout qui dans nos iris veulent faire des contours

A quel regard prétendre quand la flamme est engluée à quelle vie s'entendre sans l'oreille d'une valise
 

DeletedUser521

Guest
Moi, ton texte ne m'a pas englué, la forme m'a plutôt repoussée directement. ^^
 

DeletedUser

Guest
Si t'as l'esprit plus classique, t'as deux lectures qui te conviendront mieux un peu au-dessus :)
 

DeletedUser

Guest
J'ai été marqué par "les aztèques nous bombardent d'asperges".
 

DeletedUser331

Guest
Tu aimes bien toi personnellement écrire sans ponctuation ? C'est quoi l'intérêt à tes yeux ?
 

DeletedUser

Guest
Je dirais que pour l'écriture automatique plus encore que pour une autre écriture, ça a une dimension très libératrice. La phrase s'échappe de ses chaînes et jaillit. J'ai l'impression que mon esprit devient une sorte de geyser de folies, d'absurdités. L'illusion un instant d'être dépossédé de mon propre corps, d'être en contact avec quelque chose au fond de moi de très personnel et jouissif, mais à la fois de très éloigné et effrayant.

Enfin, la tentative surréaliste est vaine : elle ne permet pas vraiment d'atteindre l'inconscient, du moins selon moi. C'est pour ça que je parle d'une illusion. On peut essayer de forer jusqu'à une nappe de pétrole avec une aiguille à tricoter, et encore essayer s'avère difficile. C'est la même chose, ici.

On peut tout de même admettre que la ponctuation nous permet de structurer nos phrases, elle leur donne leur côté réfléchi, très carré, très organisé. Elle case notre pensée pour la rendre plus claire ou du moins, elle est un des éléments qui permet cet ordre. Je l'annihile ici.

Toutefois, et c'est une ambiguïté intéressante sur laquelle on peut rebondir : le texte est enclavé comme une masse compacte et rappelle ce que disait Socrate de l'écriture " Un bloc de pensées mortes ". Ce que je vois, moi, c'est que le volcan a jailli et que la lave s'est solidifiée. Le temps est passé, et cette écriture n'a d'importance véritable que le fait que j'ai réussi à l'écrire un jour plus que sa qualité, son esthétique ou autre chose de cet ordre-là. En fait, elle n'est intéressante qu'en la recontextualisant avec l'ensemble de mes travaux antérieurs et présents.
 

DeletedUser331

Guest
J'suis vraisemblablement plus "classique" peut-être.. Vous testez de nouvelles choses avec Nyctal qui ne m'attirent pas du tout, mais alors pas du tout.
En fait vous abordez plus la forme que le fond. Moi j'privilégie et travaille uniquement le fond. La forme n'a que peu d'importance à mes yeux.
Faut dire, j'suis absolument pas un "poète". Je manque de sensibilité à ce niveau là et je le sais :)

Mais ça reste sympa à lire quoi..
 

DeletedUser

Guest
En vrai je fais ça aussi des fois, une écriture 'instantanée' sans véritable fond, juste écrire le fil de ses pensées

mais jvois plutôt ça comme une sorte de thérapie, d'exercice de relaxation, histoire de se vider, de laisser libre cours aux pensées sans avoir à se soucier de quoi que ce soit
donc je fais ça pour moi plutôt que pour être lu, si tu vois ce que je veux dire :)

parce que là, c'est vrai que ça a un peu de sens. Peut-être que pour toi ca en a eu à un moment donné, mais pour le pauvre lecteur qui s'amuse péniblement à lire jusqu'au bout, ça reste un exercice intellectuel un peu intense qui demande une certaine concentration ^_^
 

DeletedUser

Guest
En vrai je fais ça aussi des fois, une écriture 'instantanée' sans véritable fond, juste écrire le fil de ses pensées

mais jvois plutôt ça comme une sorte de thérapie, d'exercice de relaxation, histoire de se vider, de laisser libre cours aux pensées sans avoir à se soucier de quoi que ce soit
donc je fais ça pour moi plutôt que pour être lu, si tu vois ce que je veux dire :)

parce que là, c'est vrai que ça a un peu de sens. Peut-être que pour toi ca en a eu à un moment donné, mais pour le pauvre lecteur qui s'amuse péniblement à lire jusqu'au bout, ça reste un exercice intellectuel un peu intense qui demande une certaine concentration ^_^

" ça reste un exercice intellectuel un peu intense qui demande une certaine concentration ^_^ "
Ce n'est donc pas tant un mal que ça :p

Maintenant, en ce moment, je dois finir mon texte pour la battle. Après quoi je recommencerais à travailler sur mon projet de roman.
 

DeletedUser

Guest
Oui c'est vrai, jparle pour moi qui raffole vraiment pas des textes où il faut réfléchir et s'attarder un peu sur la lecture :(
 

DeletedUser

Guest
Au fait, je t'avais conseillé Mort à Crédit, de Céline. Je suis persuadé que ça te plairait.
 
Haut