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DeletedUser1873

Guest
Autrefois duc de la *ran*, j'étais l'écrivain attitré. Mais souhaitant rester dans l'anonymat, je demandais toujours à d'autres de poster mes textes, messages, et déclarations de guerre.

Aujourd'hui je ne vous en écrirais pas.
Je me contenterais de ré-écrire des textes et poèmes écris lorsque j'avais entre 12 et 20 ans.
Histoire de me replonger au coeur de ce monde merveilleux de l'écriture avant de composer de nouveaux textes.

Bonne lecture à vous. J'espère que cela vous plaira.



edit par Plume : poème transféré en section "poésie"
 
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DeletedUser1873

Guest
voici un texte écrit à mes 18 ans...à mes yeux, exceptés mes textes récents que je ne mettrais pas ici, il fut longtemps comme mon plus beau texte question styllistique littéraire...Depuis mon style à mûrit mais j'aime à le mettre ici quand même.
bonne lecture...ce texte est assez long...préparez-vous 15 minutes de lecture...



La championne d'échecs

Allongée sur des coussins de satins verts, rouges et bleus, la jeune fille écarquilla les yeux. Elle portait un jean moulant et un pull-over noir à haut col, par dessus lequel pendait un pendentif d'argent. Elle contemplait une tablette de bois de soixante-quatre cases, sur laquelle évoluaient diverses figurines. Son esprit, perdu dans des rêveries inaccessibles, donnait à son visage une expression de tendresse et de légèreté. Elle leva la main par dessus le cavalier, remua le bout de ses doigts fins, puis, semblant se raviser, la reposa lentement sur le canapé de cuir blanc. Ses yeux malicieux courraient sur l'échiquier. Parfois, ils se fixaient sur un point précis. Alors, elle prenait une profonde inspiration, repoussait ses longs cheveux châtains derrière ses épaules, saisissait une pièce et la posait à l'autre bout du jeu, un petit sourire aux commissures des lèvres. Dans la pièce flottait une douce mélodie, qu'entrecoupées parfois les crépitements des flammes dans la cheminée. Des étincelles jaillissaient dans l'âtre, illuminant la petite table sur laquelle était posé le jeu. Le vent soufflait au dehors, courbant la cime des arbres sous son poids. Mais la jeune fille était bien loin du vent, de la pluie et du froid.
Emportée dans son imagination, dans sa réflexion, elle scrutait avec insistance les pièces de bois. Le temps, à la fois interminable et irréel, était comme suspendu sur cette scène. Soudain, se passant la langue sur les lèvres, elle avança un pion:
"échec! fit-elle d'une voix douce".
Puis, levant la tête, elle observa par la baie vitrée le crépuscule qui tombait. Elle poussa un léger soupir, s'humecta les lèvres et, le menton dans la paume de la main droite, se plongea de nouveau dans ses pensées. Seul le tic-tac monotone de l'horloge résonnait dans la pièce. Le feu, faute d'avoir été réactivé, s'était entièrement consumé. Le crépuscule avait laissé place à la nuit ; les arbres projetaient leurs ombres sur les vitres.
La jeune fille ne voyait pas le temps filer. Elle se livrait un combat intérieur, sans merci, sans pitié, sans honneur. De cette lutte, elle ne sortirait que vainqueur et vaincue. Son esprit était divisé en deux parties, dont l'une devait détruire l'autre et vice-versa. D'un côté les blancs ; de l'autre les noirs. D'un côté la vie ; de l'autre la mort. Le but en était simple: anéantir son adversaire. Elle aimait ce jeu car il était le reflet de l'être humain: perdre ou gagner, vivre ou mourir. Les parties nulles représentaient les compromis, les accords, la diplomatie. Mais aussi les hypocrisies, car après une partie nulle, que peut-on trouver de plus naturel que de commencer une nouvelle bataille, une nouvelle guerre. Que peut-il y avoir après la paix si ce n'est la guerre?
D'un geste nonchalant, elle chassa un cheveu rebelle derrière son épaule et sourit. Puis elle avança un pion sur la septième rangée, menaçant à la fois une tour et un cavalier:
"abandon!" S'exclama t-elle à demie-voix.
Elle demeura un certain temps à observer sa partie. Il n'y avait plus d'alternative possible. Il lui fallait se résoudre à sacrifier sa dame ou alors se faire mater en trois coups. Elle se leva et prit dans le frigo une cannette de coca-cola qu'elle engloutit en une gorgée. Puis elle observa la pièce. Elle vivait avec sa mère dans cette petite résidence depuis une dizaine d'année. Elle n'avait aucun souvenirs de son père. Celui-ci était partit quelques années après sa naissance, effectuer une mission humanitaire au fin fond du maghreb. Selon la rumeur, il aurait contracté une étrange maladie et en serait mort. Mais elle savait que ce n'était pas la vérité. Les adultes ont souvent tendance à vouloir cacher certaines choses aux enfants, mais ceux-ci les découvrent tôt ou tard. Elle savait que son père, du jour au lendemain, n'avait plus laissé la moindre trace. Mais il était en vie. Elle en était certaine. C'était une intuition ancrée au plus profond d'elle même, proche de la certitude. Au début elle espérait pouvoir le revoir un jour. Mais le temps s'était écoulé, et avec lui les souvenirs s'étaient atténués, dilatés, pour finir par disparaître. Maintenant elle n'y pensait quasiment plus.
Elle engloutit une seconde canette et jeta un bref coup d'oeil à l'horloge murale. C'était un vieux hibou qui venait d'être restauré. Les aiguilles pointaient sur les dix heures. Et sa mère qui ne rentrait qu'à minuit! Elle poussa un léger soupir où s'entremêlés la fatigue, l'ennui, le désarroi et l'angoisse. Elle ne voyait que très rarement sa mère. Celle-ci rentrait tard, partait à l'aube, et son supérieur n'étant pas très conciliant, elle devait manger sur le lieu de travail. Hormis les week-end, c'est à peine si elles pouvaient s'adresser une parole au cours de la semaine.
Elle se fit un sandwich au jambon qu'elle avala rapidement, alluma la télé et s'étendit de tout son long sur les coussins. Elle s'apprêtait à éteindre lorsque la sonnerie du téléphone retentit. Qui pouvait bien appeler à cette heure se demandait-elle. Elle ne répondit pas et laissa le répondeur se mettre en marche.
Elle reconnut la voix, c'était celle de son chef d'équipe:
"Bonjours, fit une voix bourrue, j'espere que je ne dérange pas. Je sais qu'il se fait tard, mais j'ai été occupé. Je voulais savoir si Marie pouvait participer demain au tournoi. Il se passe dans la salle Léo Lagrange à 14.00 heures. Rappellez moi pour confirmer. Merci."
Le téléphone grésilla un moment avant de couper.
Marie éclata de rire. Il la prévenait toujours la veille au soir. Elle aurait pu en être irrité, mais elle avait l'habitude. Il lui faudrait laisser un mot pour sa mère. Ressentant les prémices de la fatigue, elle s'empressa de le rédiger et partit se coucher.
A son réveil, sa mère était déjà partie. Elle prit quelques tartines beurrées, sur lesquelles elle étala de la confiture à la framboise qu'elle trempa dans un bol de chocolat chaud. Puis elle prit une douche. Enfin, elle se saisit de son cartable, ferma la porte à clé, et partie pour l'école. Elle était jeune, treize ans à peine, et se promenait seule dans les rues du Touquet, en plein hiver.
Elle avait revêtu les mêmes vêtements que la veille, par dessus lesquels elle portait un manteau de coton noir rembourré et des gants de cuirs noirs. Le vent cinglait son visage, emportant dans son élan ses cheveux châtains. Son visage était empourpré, ses lèvres se desséchées. Elle avançait, plié en deux pour lutter contre la violence du vent. Ses pieds clapotaient sur les flaques d'eau. Elle soufflait légèrement, ce qui formait de petits nuages de buée devant son visage. La matinée fut très longue. N'est-il pas étrange que le temps soit toujours d'une longueur plus ou moins relative aux vicissitudes quotidiennes?
Les cours de mathématiques ou d'histoire géographie planaient par dessus sa tête. Son esprit vagabondait. Elle s'imaginait les différentes positions des pièces sur un échiquier imaginaire. Elle n'imaginait pas encore à quel point sa vie aller basculer.
Lorsque la sonnerie retentit, elle était encore toute songeuse. Elle était en cinquième et figurait parmi les meilleures élèves. Mais ce jour-là, sa classe était bien loin, ses cours aussi. Elle se leva, rangea ses affaires dans son cartable, et s'élança dans la rue avec toute la vigueur dont elle était capable. Son allure svelte, sa marche élancée, son regard pétillant de malice et son magnifique sourire firent se tourner un grand nombre de visages sur elle. Mais elle n'y prêtait guère attention. Les garçons, ce serait pour plus tard. Pour l'instant elle avait un rendez-vous beaucoup plus important. Elle acheta un sandwich chez un marchand, puis se rendit au tournoi. Elle avait une bonne heure d'avance et, ne sachant que faire, elle sortit un livre d'un certain Tartakover, et se mit à l'étudier. Enfin, arrivèrent les premiers joueurs, ses coéquipiers. Après les formules de politesse, ils installèrent les échiquiers. Marie observa la pièce ; c'était une petite salle chaleureuse, au fond de laquelle était allumée une cheminée dont le feu projetait de temps à autres quelques gerbes d'étincelles jaunes orangé. Les murs, en bois d'ébène, étaient recouverts de nombreux tapis perses, d'orient ou de Boukhara, illuminant la pièce de leurs multiples couleurs. De part et d'autre de ces tapis, de grandes baies vitrées réfléchissaient les rayons solaires qui, s'étant frayés un passage parmi les feuillages, venaient onduler sur les tables.
Marie coula alors un regard sur les joueurs.
"John n'est pas là?" s'enquit-elle aurpès de thomas, son chef d'équipe.
John était un joueur de 3 ans son aîné qui aimait la taquiner, la faire sourire, et avec lequel elle s'amusait beaucoup. Elle l'aimait beaucoup. Peut-être un peu trop. Chaque fois qu'elle le voyait, elle ne pouvait s'empêcher d'esquisser un grand sourire qui ne caché nullement ses sentiments.
"Non, il a prit un peu de retard sur la route, lui répondit son entraîneur. Mais il ne devrait pas tarder."
Quelques cinq minutes plus tard arrivèrent les joueurs de l'équipe adverse. Après les poignées de mains traditionnelles, dans lesquelles plus aucune significations n'étaient données, mais sans lesquelles le monde ne tournerait probablement pas, les joueurs s'installèrent derrières leurs échiquiers et le début du tournoi fut entamé.
 

DeletedUser1873

Guest
Marie, dont le visage était légèrement emprunt d'une petite anxiété, ouvrit son jeu par un traditionnel e4, qui reçu pour réponse e5, auquel elle enchaîna par un gambit écossais. Son adversaire était un homme d'âge avancé au front proéminent et aux tempes dégarnies par plusieurs années de chaufferie excessive. Son élo était relativement élevé, entre les 1500 et les 2000, plus proche des 2000 aux yeux de la jeune fille, mais davantage des 1500 à ses propres yeux!
De temps en temps, il levait sa lourde main par dessus la table et se frottait vigoureusement le nez. C'était un petit nez camus. Ni trop large, ni trop petit. Seulement trop courbe. Un peu grisonnant. "l'âge probablement" pensait Marie. Celle-ci venait d'effectuer son petit roque lorsque la porte s'entrouvrit.
Elle glissa un regard dans cette direction et esquissa un immense sourire. Enfin il arrivait. John venait en effet de franchir le seuil, le plus silencieusement possible afin de ne pas déranger. Pour cela, il venait d'ouvrir très lentement la porte. Mais celle-ci, mal graissée, s'était mise à grincer davantage ce qui eu pour effet désastreux de sortir toutes les personnes présentes dans la salle hors de leurs réflexions, et de le faire remarquer de tous!
Il rougit violemment et tenta de cacher sa gêne derrière un immense sourire qui le présenta plus bête que méchant.
Il gagna directement sa place, empoigna la main de son adversaire, et commença lui aussi à déplacer les pièces sur l'échiquier.
Le silence régnait dans la pièce.
 

DeletedUser

Guest
Il y a une suite, j'espère : passionnant ; très belle écriture ; on se laisse captiver par cette jeune fille et son histoire.
 

DeletedUser1873

Guest
out of argentina

Out of argentina​


L'orchidée tournait délicatement sa tête vers le soleil et respirait à plein poumon l'air frais et vivifiant venu du fond de la vallée.
Un petit vent s'était engouffré dans le cirque montagnard après avoir escaladé les rochers et gravit les pentes abruptes.
Il suivait un petit ruisseau andin, dont l'eau, paisible aux milles reflets bleux, chantait une douce mélodie dans un léger murmure argentin.
Milles cristaux se réfléchissaient sur celle-ci dans une symphonie bleue et verte dont la beauté n'avait d'égal que le chant sauvage et émerveillé des oiseaux exotiques.
Perdu dans ces contrées andines, un jeune homme marchait. Un chapeau sur la tête, il escaladait pas à pas les mottes de terres et les roches humides de la brise présente en ces hauteurs.
Son visage doux et sa peau mâte contrastaient avec ses yeux bleux clairs tels des saphirs plongés dans les rougeoyantes lueurs d'un volcan en éruption.
Il sifflotait gaiement. Nul effort ne se dessinait dans son regard ; pourtant, sur sa peau coulaient quelques perles de sueurs.
La main au col, il déboutonna sa chemise et laissa entre-apercevoir une partie de son torse bronzé.
Le soleil des plaines, quoique abscent en ces hautes collines, avait marqué son corps de rougeurs brûlantes.
Le jeune homme s'arrêta sous un cèdre andin, et reprit son souffle.
Il contempla quelques instants la vallée qui s'offrait à ses yeux. S'avancant ensuite vers le ruisseau, il y puisa de la main un peu d'eau fraîche qu'il porta lestement à ses lèvres sèches. Il en ingurgita un peu, avant de s'en rafraîchir le cou et le front.
Sur le bord opposé de la rivière, peu craintives, deux vigognes l'observaient de leur yeux noirs et émouvants.
La nature seule était présente en ces hautes terres. Nulle trace de l'homme. Le doux murmure de l'eau sur les rochers, le chant des oiseaux, le vol haut des condors dans le ciel, le plumage rouge vert et bleu des aras macao perchés sur les branches des arbres, tout n'était qu'un hymne à la nature, une musique féérique et colorée des multiples aspects d'un monde magique.
Soudain, le silence se fit. Les aras s'envolèrent dans la cime des arbres où ils disparurent, la cacophonie exotique s'était tue, et même le ruissellement de l'eau sur les graviers semblait s'être estompé.
Les deux vigognes, les oreilles dressées, écoutaient attentivement ce silence étrange et sournois.
Le jeune homme prit lentement son fusil entre ses mains et, sur le qui vive, attendit.
Le temps, iréel et mystérieux, s'était arrêté.
De longues minutes passèrent. Le silence faisait toujours écho, les vigognes s'étaient remise à lapper l'eau, les oreilles dressées, prêtes à bondir au moindre bruit suspect.
Le regard fixe, le jeune homme scrutait les herbes hautes. Mise à part le vent qui agitait les fleurs, rien ne bougeait.
C'est alors qu'il s'apprêtait à adosser son fusil au tronc d'un cèdre qu'il le vit.
Tapis dans les fourrés, discret et silencieux, un enorme puma noir s'avancait vers les deux gazelles andines.


A SUIVRE...
 
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