Les nobles péripéties du Baron Kayl Anfeurst

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Bienvenue à Chenonceaux !
Blason d'or, au lion d'azur, au chef de gueules.

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Humble visiteur, voici pour toi les clefs de nostre bibliothèque. Nous vous conseillons grandement la lecture des aventures de nostre Baron, le sire Kayl Anfeurst, d'un humour délicat agrémenté d'un soupçon d'émotion. Ces textes se lisent aussi bien à bord d'une barque lors d'une virée près des arches du château qu'assis à un banc de nos parcs ou à l'ombre des arbres du jardin.

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Il était presque une fois...

Quoi de plus agréable que le son des trompettes au loin annonçant le retour du maître des lieux, une haie d'honneur tout au long du chemin de larges pavés gris constituée de damoiselles en robes de toutes les couleurs, de jeunes hommes forts en armures étincelantes et épées dégainées, lames en l'air dont les pointes croisées forment un semblant de toit, projetant de fines ombres sur les pétales de roses jetées ici et là par les enfants dont le visage souriant égal la chaleur du soleil ?

Monté sur un magnifique et fier étalon blanc, le Duc observe l'accueil qui lui est fait, posant à l'entrée de son domaine, cape blanche bordée de fils d'argent, brodée sur l'intérieur de lignes bleues claires courbes s'entremêlant, le tout accroché par deux attaches d'airain frappées des armoiries locales à un plastron d'acier reluisant, recouvrant la cotte de mailles et complété de renforts en cuir robuste.

Un fidèle valet accourt et tend à son seigneur une main gantée de velours afin que ce-dernier lui confie les rennes de sa monture, et ainsi s'exécute le noble homme, prenant soin de claquer ses bottes en plates sur les pavés en descendant de cheval. Au tour de l'écuyer de venir, récupère l'épée bâtarde familiale et l'écu avant de filer prestement pour tout entretenir en forges.

Suivi par deux gardes personnels, le Duc s'avance, lentement, en direction de son château, profitant pleinement des acclamations populaires et martiales, acceptant à mi-chemin un bouquet de fleurs des champs d'une jeune cerf contre lequel il offre une simple mais convoitée bise. Parvenu aux portes de sa demeure, celles-ci s'ouvrent dans un grondement grave, dévoilant un intérieur curieusement sombre. Les domestiques seraient-ils en manque de bougies ? Euphorique de son retour, le Duc entre souriant devant ce qui l'aurait énervé au plus haut point en d'autres circonstances, supposant qu'il s'agissait là d'une surprise, qu'une fois au centre du hall celui-ci s'illuminerait de mille flammèches.

Mais non.
Claquant du pied droit sur les dalles de marbre, la gaité quitta le maître des lieux et l'impatience se matérialisa sur son faciès. Croisant les bras, le Duc héla ses gens. Point de réponse, l'écho de sa voix lui fit injure et, aussitôt, se retourna, avec la ferme intention d'ordonner à ses gardes de partir à la recherche des domestiques irrespectueux et fainéants, et de les lui ramener prestement pour les punir de sa main. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant que les gardes avaient disparus, tout comme la grande porte d'ailleurs. Il s'était retourné entièrement, et pourtant le long couloir principal lui faisait toujours face. Sorcellerie ? Le Duc tourna la tête dans toutes les directions, et constata que de tous côtés il en était de même : encore et toujours le même couloir.

Alors qu'il essayait de comprendre, le bruit de pas qui courent lui parvint. Quelqu'un venait vers lui, dans son dos. Faisant de nouveau un demi-tour, il vit l'un de ses serviteurs trotter à sa rencontre et, bien heureux soit-il, il le reconnu rapidement, ce n'était point n'importe quel serviteur qui venait d'apparaitre mais bien celui qu'il considérait comme son ami et confident, ce bon vieux Gontran !


– Allons bon Gontran, expliquez-moi donc ce qui se passe icelieu, je n'y puis rien comprendre, mon château paraît sans dessus desso-..

Le valet était à peine arrive à son niveau qu'il l'avait giflé. Comment osait-il ? Il y avait tout de même des limites à leur affinité ! Et crénom, quelle baffe, il en avait la tête toute retournée.

– Réveillez-vous sire !

Relevant la tête, du moins, dans un mouvement qui lui sembla être celui-ci, il vit Gontran penché sur lui, l'air sévère, mais cela était son habituelle expression. Clignant des yeux, toujours pas remis de l'offense, il s'apprêta à saisir l'impudent par le col de son habit lorsqu'il prit conscience qu'il était... dans son lit.


– Par le Sans-Nom, Gontran, allez-vous m'expliquer ce qui se passe ? Et ne me giflez plus !

– Vous giflez sire ce n'est pas l'envie qui m'en manque, mais jamais je n'oserai, par contre j'étais à deux doigts de vous jeter le contenant de votre pot de chambre si vous n'ouvriez pas l'oeil. Il est midi passé et le travail vous attend.

– Le travail ? Fi ! Quel duché n'a pas de fonctionnaires mal-payés pour ces basses besognes ?

– Un duché, quel duché ?

– Le mien pardi !

– Je ne sais de quoi la nuit et la matinée vous ont fait rêver, sire mon ami, mais vous n'êtes point Duc, vous êtes Baron.

La dure réalité s'imposa au Baron, effectivement il n'était pas de si haute noblesse. L'étourdissement de la vérité fit place au doute et à la crainte. Quittant ses draps d'un seul bond, il se précipita à la fenêtre la plus proche et posa les yeux sur son domaine. Un soupire de soulagement s'échappa de ses lèvres. Ce n'était pas comme dans ses songes, mais au moins ses terres étaient les mêmes.

– Adieu beaux jardins, fontaines et parcs fleuris.

– Si vous désirez vous défouler sur votre jardinier pour vous mettre en forme, je vous prierai d'éviter de le faire trainer jusqu'à vos appartements comme l'autre fois, c'est moi qui ramasse après.

– C'était si beau Gontran.

– Il ne tient qu'à vous d'en faire l'exacte reproduction, mais pour çà il va falloir arrêter de se réveiller à la mi-journée et travailler dur.

– Tu as raison ! Que ferais-je sans toi Gontran ?

– Eh bien sans doute dormir.

Sans prêter attention à la dernière remarque, le Baron appela des domestiques pour l'aider à se vêtir, puis prit la direction de son bureau, qui fort heureusement n'était pas à l'autre bout du bâtiment. Quel était l'idiot d'architecte qui avait osé bâtir un château tout en longueur ? Il n'y avait pourtant pas à se plaindre, le village de Chenonceaux abritait un bien bel ouvrage, construit par-dessus la rivière, il était agréable de pouvoir y prendre repos en barque de plaisance.

Ouvrant la grande fenêtre du fond de son bureau, le Baron put entendre au-dehors les bruits familiers du marché prenant place à l'entrée du château et s'étalant au travers le jardin et les parcs jusqu'à la place du village. Prenant place à son siège en chêne aux coussins pourpres, le noble posa ses yeux sur le portrait de celle qui fut un temps sa compagne, trônant en grand format face à lui, l'observant d'un regard doux et bienveillant qui ne pouvait que l'encourager, mais qui ne suffisait pas à lui faire oublier l'absence de sa chaleur.
 

DeletedUser19731

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[COLOR="77777"]C'est un bon début, mais fais moi le plaisir de bouger ce Book Antiqua ^^[/Color]
 
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