Le fou bisexuel

  • Auteur de la discussion Byy Ryy
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Désolé chéri, je suis déjà ailleurs. Ouais je suis loin, une autre planète, ailleurs, un autre monde. On vit pas au même endroit, ça marchera pas, la distance est trop grande. Je suis trop loin, et je continue à m'éloigner. Mais mon plus gros problème, ce n'est pas que je te vois de plus en plus flou, à cause de la distance, c'est que toute ma vie disparaît derrière moi, en même temps que toi.
Ouais, je te l'accorde, c'est étrange, mais c'est comme ça, c'est moi. Je suis un peu malade, je suis un peu déconnecté, je suis toujours ailleurs. Je n'ai jamais été au même endroit que toi et le reste de la Terre, mais une époque j'étais proche de vous. Maintenant, je me rend compte que je recule petit à petit, je ne tombe pas comme le prétendent toutes les petites poufiasses de douze ans, je marche juste sur un autre chemin que le votre. Je vous vois tous aller dans la même direction, je vous vois tous suivre le même panneau. Je n'ai jamais réussi à déchiffré ce panneau. Je sais juste que moi, je n'en suis aucun.

Je suis tout de même humain. Il me faut te le préciser. Le fait que je ne vous suive pas n'empêche rien au fait que je sois un homme. Cependant, quelque chose m'empêche de vous suivre. J'ai parfois essayé de lutter, j'ai voulu aller avec vous, marcher avec vous, sur la même route que vous. Mais, au début, je vous voyais tous les mêmes : gros, gras, et gris. Ouais, et je crois que c'est ça qui m'a empêché de vous suivre. Plus le temps avançait, plus vous grossissiez. Tandis que moi, je restais le même. Et je vous ai finalement perdu de vue.

C'est arrivé un jour, comme ça. Vous aviez disparu, je ne voyais qu'une masse grise qui coulait, tel un torrent de béton. Sur le moment, j'ai eu peur. Vraiment peur. Et puis, tu sais comment je suis, tu me connais, je suis le genre de garçon qui invente facilement des histoires, je me fais des films dès qu'il m'arrive quelque chose. Ce jour-là, j'ai attendu. J'ai regardé le courant emporter cette masse grisâtre au loin, longtemps. Mais là, ailleurs, le temps n'existe pas. On marche, et on ne fait que ça. Moi je riais, je chantais, je dansais autour de vous. Mais vous marchiez continuellement, sans arrêt, toujours. Et je pense que c'est la raison pour laquelle je n'ai pu vous suivre. J'étais différent de vous tous. Mais maintenant, vous tous n'existe plus. Je suis seul.

Et puis un jour, je l'ai croisé. Ouais, elle, la Belle, la Folle, la Femme. Elle marchait sur le même chemin que moi. Seulement, elle allait dans le sens inverse. Elle voulait vous rejoindre. Je lui ai demandé pourquoi ? Pourquoi vouloir rejoindre votre Gris ? Elle m'expliqua qu'un jour elle s'était enfui, en courant, loin. Et que depuis elle marchait, pour retourner chez elle. Je lui dit que chez elle n'existait plus, là où se trouvaient des hommes et des femmes marchant, ne se trouve plus que ce torrent de gris. Elle ne me cru pas. Mais elle renonça finalement à rejoindre son chez elle. Nous marchions, Nous n'étions plus seuls.

Je tiens à préciser que ce n'est pas une sorte d'autobiographie ou quoi que ce soit de ce genre, c'est juste laid, et sans aucun sens particulier. :D
 
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