DeletedUser
Guest
J'utilise des noms de personnages et de royaume qui me sont imaginaires. S'ils existent sur les terres de guerre tribale, il n'y a aucun lien. Toutes ressemblances seraient fortuites, si ce n'est celle du héros, que j'incarne sur le jeu et dans l'histoire.
J'aimerais, si cela est possible, que ce sujet reste vierge de tout commentaire inutile. J'entends par là les "C'est bien." ; "C'est nul" ; "Tu pues" ; etc.
S'il advenait qu'il y ai des fautes, merci de me le signaler, dans votre message ou par MP.
Toute critique est bienvenue, ainsi que les conseils et les encouragements (même à arrêter d'écrire ! )
Merci d'avance, et je l'espère, bonne lecture.
______________________________
I. L'éviction
« Messire, loin de moi l’idée de vous contredire, mais je pense que vous devriez m’écouter ! Une alliance avec ce royaume serait bien plus profitable qu’une guerre ! »
Yuwain avait haussé le ton, sans le vouloir. Avait-il oublié qu’il s’adressait à la personne à laquelle il avait prêté allégeance ?
« Yuwain, vous ne vous projetez pas assez dans l’avenir. Nos entrepôts sont vides et la populace, toujours grandissante, souffre du manque de nourriture. Il se trouve que l’annexion des terres limitrophes aux nôtres nous permettrait de faire main basse sur l’excellente récolte qu’ils ont connu cette année, ainsi que sur leurs terres fertiles. »
« Sire, une alliance renforcerait le flanc est de votre royaume. En outre, elle ouvrirait des voies commerciales qui devraient être ouvertes depuis une décennie. Nous manquons de vivres, mais nous regorgeons d’or : utilisons le commerce ! C’était d’ailleurs, souvenez-vous en, une de mes premières idées en tant que conseillers de la Couronne. »
Il s’arrêta quelques instants, et au regard sévère que lui lança son souverain, il comprit que sa dernière remarque avait été interprétée comme une attaque directe envers la politique menée par le roi.
« Ce n’est pas la première fois que nous sommes en désaccord, conseiller royal Yuwain. Vos conseils sont avisés, mais nos visions sont diamétralement opposées. Vous avez été un bon second : c’est là votre force, mais aussi votre limite. Gardes, mettez-le aux arrêts. »
Yuwain ne laissa pas transparaître son étonnement. Il se contenta de remettre en place une de ses mèches bleues qui lui tombaient devant les yeux, et d’arborer son habituel sourire ironique et suffisant. Cette expression toujours affichée laissait croire à son entourage que nul ne pouvait le prendre à dépourvu.
Aussi les deux gardes, qui auraient sûrement déjà mis un autre homme aux fers en lui luxant une épaule par excès de zèle, s’avancèrent-ils prudemment en jaugeant l’ancien conseiller du regard.
Habitué aux intrigues politiques et aux affaires internes de la cour autrement plus complexes que ce qu’il vivait en ce moment, Yuwain évalua rapidement la situation. Il pourrait aisément se défaire du premier garde à l’air niais, mais le second lui poserait plus de problèmes. Cependant, il sortirait vainqueur de la rixe, mais à quoi bon ? Être encerclé dans la salle du trône par une vingtaine d’homme en arme, et roué de coups avant d’être jeté dans un cachot sordide ?
« Monseigneur, croyez bien que je regrette d’en arriver là. Je croyais que vous me portiez une considération toute autre. Le recours à la violence n’est pas obligatoire, je me rends. »
Il leva les mains en signe de reddition, occasion que les gardes ne manquèrent pas. Le plus rapide d’entre eux lui flanqua un coup de pied dans les reins qui fit tomber Yuwain au sol. La douleur transforma son sourire en rictus, mais nul ne s’en aperçut. Alors qu’on lui passait les fers, une voix forte se fit entendre.
« Mon Roi ! Sachez que je ne contredirais jamais vos directives. Je vous ai prêté serment, et juré allégeance. Je supervise vos actions armées, je forme vos recrues, et je suis le capitaine de votre garde rapprochée. Je vous sers, et vous servirai toujours. Mais tout ceci est indigne de vous. Cet homme qui vous a aidé à régner d’une main de maître sur votre territoire ne mérite pas pareil châtiment. Je vous en conjure, laissez-lui la vie, et non pas en le laissant croupir au fond d’un cachot. Par pitié ! »
Le roi fronça les sourcils pour manifester son mécontentement quant à l’intervention de son capitaine, puis posa un regard emplit de pitié sur Yuwain. Celui-ci gronda en son fort intérieur. Qu’on le destitue de ses fonctions, qu’on l’arrête et le maltraite, passe encore. Mais qu’on éprouve de la pitié en le regardant…
« Tu as raison, Karel, ce n’est pas digne de moi ! Gardes, lâchez-le. Accompagnez le dans ses appartements, et qu’il y prenne ses effets personnels. Ensuite, amenez-le à la frontière du royaume, à l’est. Qu’il aille donc vivre dans ce fief où il veut tant commercer ! Yuwain, moi, Haar, maître en ces lieux, je te banni. Ne remets plus jamais les pieds en Lycia. »
Les gardes l’ayant abandonné à terre, il se releva tant bien que mal. Les reins toujours douloureux, il manifesta à Karel toute la gratitude qu’un simple regard pouvait transmettre. Son sort n’était pas des plus enviables, mais l’intransigeant capitaine lui avait obtenu la liberté et la vie sauve.
Alors qu’on lui déliait les poignets, Yuwain tourna le dos à l’homme qu’il avait servi tant d’années, avant de sortir, la tête haute, son sourire accroché à sa face, et ses cheveux bleus masquant les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux couleur de jade.
Il marmonna, pour lui-même, dans un souffle rauque :
« La foudre frappe les plus hautes montagnes. »
J'aimerais, si cela est possible, que ce sujet reste vierge de tout commentaire inutile. J'entends par là les "C'est bien." ; "C'est nul" ; "Tu pues" ; etc.
S'il advenait qu'il y ai des fautes, merci de me le signaler, dans votre message ou par MP.
Toute critique est bienvenue, ainsi que les conseils et les encouragements (même à arrêter d'écrire ! )
Merci d'avance, et je l'espère, bonne lecture.
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I. L'éviction
« Messire, loin de moi l’idée de vous contredire, mais je pense que vous devriez m’écouter ! Une alliance avec ce royaume serait bien plus profitable qu’une guerre ! »
Yuwain avait haussé le ton, sans le vouloir. Avait-il oublié qu’il s’adressait à la personne à laquelle il avait prêté allégeance ?
« Yuwain, vous ne vous projetez pas assez dans l’avenir. Nos entrepôts sont vides et la populace, toujours grandissante, souffre du manque de nourriture. Il se trouve que l’annexion des terres limitrophes aux nôtres nous permettrait de faire main basse sur l’excellente récolte qu’ils ont connu cette année, ainsi que sur leurs terres fertiles. »
« Sire, une alliance renforcerait le flanc est de votre royaume. En outre, elle ouvrirait des voies commerciales qui devraient être ouvertes depuis une décennie. Nous manquons de vivres, mais nous regorgeons d’or : utilisons le commerce ! C’était d’ailleurs, souvenez-vous en, une de mes premières idées en tant que conseillers de la Couronne. »
Il s’arrêta quelques instants, et au regard sévère que lui lança son souverain, il comprit que sa dernière remarque avait été interprétée comme une attaque directe envers la politique menée par le roi.
« Ce n’est pas la première fois que nous sommes en désaccord, conseiller royal Yuwain. Vos conseils sont avisés, mais nos visions sont diamétralement opposées. Vous avez été un bon second : c’est là votre force, mais aussi votre limite. Gardes, mettez-le aux arrêts. »
Yuwain ne laissa pas transparaître son étonnement. Il se contenta de remettre en place une de ses mèches bleues qui lui tombaient devant les yeux, et d’arborer son habituel sourire ironique et suffisant. Cette expression toujours affichée laissait croire à son entourage que nul ne pouvait le prendre à dépourvu.
Aussi les deux gardes, qui auraient sûrement déjà mis un autre homme aux fers en lui luxant une épaule par excès de zèle, s’avancèrent-ils prudemment en jaugeant l’ancien conseiller du regard.
Habitué aux intrigues politiques et aux affaires internes de la cour autrement plus complexes que ce qu’il vivait en ce moment, Yuwain évalua rapidement la situation. Il pourrait aisément se défaire du premier garde à l’air niais, mais le second lui poserait plus de problèmes. Cependant, il sortirait vainqueur de la rixe, mais à quoi bon ? Être encerclé dans la salle du trône par une vingtaine d’homme en arme, et roué de coups avant d’être jeté dans un cachot sordide ?
« Monseigneur, croyez bien que je regrette d’en arriver là. Je croyais que vous me portiez une considération toute autre. Le recours à la violence n’est pas obligatoire, je me rends. »
Il leva les mains en signe de reddition, occasion que les gardes ne manquèrent pas. Le plus rapide d’entre eux lui flanqua un coup de pied dans les reins qui fit tomber Yuwain au sol. La douleur transforma son sourire en rictus, mais nul ne s’en aperçut. Alors qu’on lui passait les fers, une voix forte se fit entendre.
« Mon Roi ! Sachez que je ne contredirais jamais vos directives. Je vous ai prêté serment, et juré allégeance. Je supervise vos actions armées, je forme vos recrues, et je suis le capitaine de votre garde rapprochée. Je vous sers, et vous servirai toujours. Mais tout ceci est indigne de vous. Cet homme qui vous a aidé à régner d’une main de maître sur votre territoire ne mérite pas pareil châtiment. Je vous en conjure, laissez-lui la vie, et non pas en le laissant croupir au fond d’un cachot. Par pitié ! »
Le roi fronça les sourcils pour manifester son mécontentement quant à l’intervention de son capitaine, puis posa un regard emplit de pitié sur Yuwain. Celui-ci gronda en son fort intérieur. Qu’on le destitue de ses fonctions, qu’on l’arrête et le maltraite, passe encore. Mais qu’on éprouve de la pitié en le regardant…
« Tu as raison, Karel, ce n’est pas digne de moi ! Gardes, lâchez-le. Accompagnez le dans ses appartements, et qu’il y prenne ses effets personnels. Ensuite, amenez-le à la frontière du royaume, à l’est. Qu’il aille donc vivre dans ce fief où il veut tant commercer ! Yuwain, moi, Haar, maître en ces lieux, je te banni. Ne remets plus jamais les pieds en Lycia. »
Les gardes l’ayant abandonné à terre, il se releva tant bien que mal. Les reins toujours douloureux, il manifesta à Karel toute la gratitude qu’un simple regard pouvait transmettre. Son sort n’était pas des plus enviables, mais l’intransigeant capitaine lui avait obtenu la liberté et la vie sauve.
Alors qu’on lui déliait les poignets, Yuwain tourna le dos à l’homme qu’il avait servi tant d’années, avant de sortir, la tête haute, son sourire accroché à sa face, et ses cheveux bleus masquant les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux couleur de jade.
Il marmonna, pour lui-même, dans un souffle rauque :
« La foudre frappe les plus hautes montagnes. »
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