DeletedUser331
Guest
Hey,
J'aurais voulu connaître votre avis sur ce texte que je viens à peine d'écrire. Je l'aurais bien continué mais d'autres devoirs m'appellent :
J'aurais voulu connaître votre avis sur ce texte que je viens à peine d'écrire. Je l'aurais bien continué mais d'autres devoirs m'appellent :
La neige avait recouvert toute la surface du sol sur près de plus de soixante-dix centimètres d'épaisseur, si bien que toute la population de cette région centrée autour de la ville de El'os avait dû interrompre, spécialement pour cet hiver là, toutes activités commerciales. Elles demeuraient trop dangereuses, à cause des brigands affamés bien entendu, et trop éprouvantes pour les chevaux qui tiraient les charrettes. Les hommes se débrouillaient donc quasiment seuls, tout de même encore accompagnés de leurs chiens pour des travaux essentiels tel que la chasse. Ils étaient littéralement coupés de toute voie de communication avec les grandes villes environnantes, comme Laott ou encore la cité défensive d'Ybajan.
Seuls des coursiers servaient à transmettre les informations mais malheureusement, ce métier était à risques. Les chances de mourir entre le départ et l'arrivée persistaient grandes, même quand les hommes avaient l'expérience du combat, étaient en bonne santé physique et équipés d'armes. De plus l'argent remis pour la tâche effectuée allait croissant en fonction de l'importance du renseignement transmis et parfois, l'on pouvait même voir certains destinataires décider eux-mêmes du nombre de pièces à donner, en faisant fi des périls encourus.
Tout cela pour dire, cher lecteur, que ce n'était guère une vie facile que menait ces derniers et qu'il fallait réellement être dans une situation précaire pour envisager d'effectuer un tel métier. Par malheur, le nombre de ces suicidaires grandissait de jour en jour étant donné la passe difficile que traversait actuellement le pays tout entier. Pour finir, imaginez-vous qu'un bon nombre de ces agents travaillaient également comme voleurs, profitant de la puissance de leur arme pour dévaliser les voyageurs qu'ils trouvaient en chemins.
Pourtant, un homme voyageait seul, de nuit par temps brumeux. Il avançait lentement en s'enfonçant jusqu'au genou, à chaque pas, dans cette neige fraîche de la veille. Il provenait probablement de Hjorn, ou de Prisca peut-être, où les conditions climatiques paraissaient tout de même quelque peu meilleures. Il arriverait d'ici le lendemain à El'os, si tel était sa destination, mais pour le moment il s'approchait d'une auberge, invisible encore à ses yeux et pourtant déjà connue de son esprit. Qui était-il ? Vous pouvez légitimement vous le demandez, car c'est un des piliers phares de cette histoire que je vous conte.
C'était un homme de taille plutôt élevée, dans le mètre quatre-vingt, visage dissimulé sous une capuche. Il avait un physique correct sans paraître imposant, il paraissait même plutôt être maigre sous son gros vêtement épais.
Il continua à progresser difficilement, puis après encore un bon quart d'heure de marche ardue, il la vit enfin et accéléra à l'idée de trouver un lieu chaud où il pourrait dîner et dormir en toute – ou presque – tranquillité.
Il posa finalement sa main sur la poignée de la porte, puis l'ouvrit doucement, appréciant pour quelques secondes le calme de la nature. Puis il s'infiltra dans le bâtiment en bois, d'où parvint à ses oreilles à la fois des rires tonitruants, des cris, mais aussi une belle voix fluette et enjolivée d'un instrument à cordes, un luth.
Peu de personnes remarquèrent son entrée. Les regards coulaient sur lui tel l'eau d'une cascade sur la roche. Il contourna un premier groupe de personnes pour aller s'assoir seul à une table vide et isolée dans le coin à gauche. Il retira alors sa cape épaisse dévoilant un visage jeune et attirant sous des airs de fatigue, une peau blanche, une chevelure blonde en coupe en brosse avec des cheveux fins et courts et un nez aquilin. Il ne possédait pas sur le visage de trait distinctif.
« Excusez-moi mademoiselle, dit-il de sa voix mielleuse en saisissant doucement le bras de la serveuse. Serait-ce possible de m'amener à manger et à boire je vous prie ? »
Cette dernière prit une petite seconde pour enregistrer ce visage mais ses yeux rencontrèrent son regard émouvant, puis ils coulèrent doucement jusqu'à ses lèvres pour se laisser absorber par sa bouche délicate aux lèvres fines mais gercées par le froid. Elle se reprit rapidement, souffla un timide « oui » pour s'enfuir l'instant d'après vers les cuisines. Elle essaya bien de se souvenir des traits de son apparence sans pour autant y réussir. C'était comme tenter de se rappeler l'histoire d'un rêve à son réveil sans y réussir.