Chroniques du Sud

  • Auteur de la discussion Crivel
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Bonjour à tous, je me présente, Crivel, membre de la tribu Kérioss, située dans le Sud du monde 7.

J'ai découvert Guerre Tribale avec le monde 7 et ai profité de la découverte de ce jeu pour rédiger quelques petites chroniques sur les événements que j'ai joué.
Je tâche de rédiger ces chroniques au fur et à mesure mais cela devient difficile de tenir la distance à côté du compte et de la tribu à gérer. Néanmoins j'ai pu faire profiter mes petits camarades de quelques bonnes tranches d'écriture et j'ai décidé ce soir de partager ces écrits avec tous ceux que ça intéresserait de les lire.

Bonnes lectures!

Pour ceux qui aiment les histoires....

Oyez, oyez, damoiselles damoiseaux, gentes dames et doux seigneurs, veuillez ouïr la geste des Chevaliers d’Hyrmélie.

Aux frontières méridionales et occidentales du monde connu, se trouvait un territoire quasi vierge en plein essor, une terre fertile et agréable à vivre, peuplée d’hommes rudes et fiers, prompts à la colère comme à la réconciliation.
C’est dans ce territoire que naquit la principauté d’Hyrmélie. Elle avait pour dirigeant un non moins fier Prince qui dirigeait son pays d’une main de fer dans un gant de velours, afin de le mener vers la prospérité. Cet homme, Crivel d’Hyrmélie vivait dans sa belle capitale d’Altor. Sa suzeraineté s’étendait sur une bonne partie de ce territoire. Ses vassaux comptaient parmi les plus puissants des environs.
Parmi eux étaient le sire Julio dit le Fidèle, duc du Mont Astrid, vassal de la première heure du Prince ; Pit-Tas-Chau dit le Prudent, comte de mirabelle, vieux guerrier et jeune vassal ; Bandzay dit le Franc, baron de hurlevent, vassal ayant laissé un temps ses terres en régence au Prince ; Quelsite dit le Fourbe, parvenu de new rochelle 95, vassal lié au Prince par la peur qu’il lui inspirait.

Ensemble ils formaient les Chevaliers d’Hyrmélie, guerriers protecteurs ayant jurés faire cause commune pour la prospérité de leurs terres. Leurs châteaux régnaient sur nombre de villages barbares ou civilisés qui bon gré mal gré, leur devaient régulièrement payer tribut.
La principauté d’Hyrmélie grandissait rapidement, le Prince Crivel avait même fondé un second village, Esbruinen. Quand par une nuit particulièrement glaciale, une sombre menace couvrit de son voile de ténèbres les jeunes terres d’Hyrmélie. Leur prospérité avait commencé d’attirer le regard de convoitise de chacals.

Le tsar Nicolas30 dit le Stupide, méchant souverain des terres des Amazones Blanches lança moultes attaques sur le Prince Crivel et ses deux vassaux les sires Julio le Fidèle et Pit-Tas-Chau le Prudent. Surpris dans un premier temps, les hyrméliens réagirent rapidement à cette tentative d’invasion de leurs terres. L’ennemi semblait puissant mais peu sûr de ce qu’il trouverait en arrivant, aussi avait-il lancé la rumeur de nombreuses attaques afin que les Chevaliers d’Hyrmélie, effrayés chacun de perdre leurs terres, ne se regroupent pas pour faire face à la véritable offensive qui se cachait derrière ces nombreuses rumeurs. La promptitude de leur Prince permit aux Chevaliers de se rendre compte que la capitale de l’Hyrmélie, Altor était la véritable cible de Nicolas30 le Stupide.

Les chevaliers discutèrent en réunions houleuses des stratégies à mettre en œuvre pour contrer ces attaques et sauver leurs terres. Mais ce qu’ils ne savaient pas alors c’est qu’un traître œuvrait en sous-main parmi eux. Nicolas30 le Stupide, après des pourparlers avec le Prince Crivel avoua qu’il avait lancé ses attaques sans connaître véritablement les forces des Chevaliers et qu’il regrettait donc de ne pouvoir les en empêcher maintenant qu’il les connaissait. Les seigneurs dirigeants ses armées étant désormais trop loin pour qu’un messager leur parvienne et demande de revenir. Nicolas30 le Stupide avoua ainsi à demi-mots au Prince des Chevaliers d’Hyrmélie qu’un traître agissait en leur sein.
Les soupçons convergèrent rapidement vers Quelsite le Fourbe, le seul des grands vassaux du Prince à ne pas subir d’attaque et le seul à avouer n’avoir aucun soutien disponible pour son suzerain compte tenu d’une soi disant guerre personnelle qu’il aurait mené seul et dans laquelle il aurait perdu toutes ses armées. Quelsite le Fourbe fut dès lors dénommé également Quelsite le Mytho. Les preuves de son implication directe dans ces attaques n’ont à ce jour pas été formellement établies mais de nombreux indices convergent pour le désigner comme traître aux Chevaliers.

Le Prince Crivel était également en pourparlers depuis quelques temps avec le seigneur Gofy dit le Providentiel situé au nord ouest de l’Hyrmélie. Julio le Fidèle avait lié connaissance de son côté avec le sire Guillaume dit le Preux, un jeune seigneur du Sud de l’Hyrmélie et vassal du sire Gofy. Gofy le Providentiel et Guillaume le Preux proposaient aux Chevaliers d’Hyrmélie de les rejoindre au sein de leur royaume de kérian.
Après en avoir discuté longuement et surtout conscients du fait que l’union fait la force, la mort dans l’âme, les Chevaliers d’Hyrmélie décidèrent de renoncer à leur totale indépendance et de dissoudre leur principauté dans le royaume de kérian, afin d’y apporter leurs forces et de bénéficier en retour de l’aide de ses nobles seigneurs.
Gofy le Providentiel envoya l’un de ses plus grands généraux accompagné d’une armée conséquente pour aider et conseiller les hyrméliens dans leur première grande bataille à venir. Guillaume le Preux le rejoignit à Altor avec un petit contingent de lanciers et d’épéistes. Les troupes de Bandzay le Franc étaient peu nombreuses mais elles vinrent toutes de la baronnie de hurlevent. Pit-Tas-Chau le Prudent envoya un faible contingent de renforts car le reste de son armée resta en la capitale du comté de mirabelle pour défendre la cité contre d’autres attaques du tsar Nicolas30 le Stupide.

Alors que le soleil brillait haut à son zénith ce jour là, les éclaireurs rapportèrent que l’ennemi serait aux portes d’Altor dans la soirée.
A ce moment surgit des collines une immense armée se dirigeant droit vers Altor. Pris de panique, les hyrméliens crurent que l’ennemi les avait trompé et arrivait en réalité plus tôt que prévu. Les renforts extérieurs n’étaient pas encore venus, la cité allait devoir se défendre seule. Les couleurs des bannières de l’armée les détrompèrent rapidement. Les troupes de Julio le Fidèle arrivaient par milliers. Fidèle à ses serments le duc du Mont Astrid avait dépêché toutes ses troupes, une forêt de lances faisait de l’ombre aux nombreux contingents d’épéistes, un millier de guerriers à la hache, torses nus, le corps recouvert de peintures de guerres suivaient un noble paladin armé d’une immense hache magique qui renforçait la force et la détermination de ces ombrageux guerriers. Près de trois cent archers les suivaient encadrés par un peu moins d’une centaine de cavaliers lourds.
Fous de joie les altoriens les accueillirent à bras ouverts.
Les défenses étaient déjà en place. Au fur et à mesure de l’arrivée des contingents alliés les points sensibles reçurent des renforts.
Quand le soir tomba sur la capitale de l’Hyrmélie ses Chevaliers et leurs soutiens kérians étaient prêts.

La première armée du tsar Nicolas30 le Stupide surgit. Elle était dirigée par un noble à l’allure farouche et décidée, le comte Borgne. Ivre de bataille ce dernier ne put retenir un cri en voyant la cité d’Altor et ordonna aussitôt la charge. Quatre milliers de guerriers à la hache avalèrent à grandes enjambées le terrain qui les séparait des murailles. Mais plus de Quatre mille épéistes fondirent sur eux pour les passer par le fil de leur arme, Borgne le comte dépêcha immédiatement ses cavaliers lourds pour les soutenir, tandis que des béliers avançaient vers les murailles pour ouvrir une brèche aux guerriers. Une cinquantaine de catapultes finissaient de s’installer pour abattre d’autres pans de murailles. Des murs Altoriens une pluie de flèches tomba drue sur les assaillants. Les catapultes ennemies n’étaient pas encore tout à fait prêtes qu’elles subirent alors un énorme bombardement. Les hyrméliens avaient élevé à des endroits stratégiques des plateformes sur lesquelles avaient été montées près de deux cent cinquante catapultes. Animés par la force d’un artefact de légende, la torche d’Aletheia, les soldats manœuvres des catapultes travaillaient d’une ardeur exceptionnelle. Leur inspirateur le puissant paladin MacLeod, guerrier non moins légendaire des armées du Prince Crivel, se tenait fièrement du haut des murs face à l’ennemi, la torche brandie à la face du comte Borgne pour animer un peu plus encore l’ardeur des troupes hyrméliennes. La traître flèche d’un cavalier archer ennemi le cueillit cependant en plein milieu de la bataille. Plus d’un guerrier eut la gorge qui se serra et les larmes aux yeux en voyant son corps tomber par delà le mur en plein dans le fouillis du champ de la bataille. Mais celle-ci tournait déjà en défaveur du comte Borgne. En désespoir de cause, ce dernier lança toute sa cavalerie dans le combat. Le moment fut décisif, l’ardeur des cavaliers ne put rien cependant. C’est par centaines qu’ils vinrent s’empaler sur les lances des guerriers hyrméliens et kérians réunis. Les éclaireurs de Borgne le comte l’abandonnèrent rapidement afin de rapporter le désastre à leur maître Nicolas30 le Stupide.

Des épéistes mirent la main sur le comte et le traînèrent dans l’enceinte d’Altor alors que surgissait déjà la seconde armée. Celle-ci comportait un millier de haches et quelques cavaliers accompagnant un noble gras et bedonnant venu pour piller ce que lui aurait laissé le comte Borgne. Les guerriers à la hache hyrméliens accompagnés de quelques troupes d’appoint firent une brève sortie, massacrèrent promptement les troupes assaillantes et s’en revinrent avec le cochon à farcir.

La troisième vague d’assaut surgit ensuite, composée de troupes similaires à la deuxième elle se fit faucher proprement par les catapultes hyrméliennes avant d’aller finir de mourir sur les murs d’Altor. Ce n’est que bien plus tard que l’on retrouva le noble qui commandait cette armée sous un rocher de catapulte.

La dernière vague d’assaut, un peu moins nombreuse n’avait plus aucun espoir de vaincre. Elle alla néanmoins au combat avec panache, les courageux guerriers et leur commandant payant de leur vie la stupidité du dirigeant de leurs terres.


Après avoir enterré et pleurés leurs morts, les hyrméliens et leurs soutiens kérians fêtèrent dignement la victoire. Les nobles ennemis furent pendus hauts et courts aux parties de murailles encore entières.
Le Prince Crivel dissolu définitivement « les Chevaliers d’Hyrmélie », et intégra avec ses fidèles vassaux les terres de kérian.
Désormais leurs ennemis devraient revenir bien plus forts pour espérer les vaincre.

Adieu Chevaliers d’Hyrmélie et longue vie à la tribu kérian !



Tandis que les hommes nettoyaient les rues, les murs et les pourtours d’Altor un corps s’agita dans ce qui aurait dû être un monceau de cadavres. MacLeod l’immortel était resurgit, une étrange arme d’hast brillant fortement dans sa main…

La nuit était sombre, bien que la lune fut quasi pleine on n'y voyait rien. De lourds nuages masquaient le ciel, recouvrant la terre d'un épais et noir manteau.
Les sons en paraissaient presque étouffés. Aucun souffle d'air ne faisait bruire la maigre végétation des alentours.
Un homme seul s'avançait, tirant par les rennes un cheval dont les sabots frappant le sol sablonneux, produisaient le seul bruit audible en ce lieu.

Parvenus sur une légère éminence, l'homme et la monture s'arrêtèrent. Une faible brise s'éleva alors, permettant à la cape noire de l'homme de se soulever légèrement pour laisser deviner les pièces de métal d'une armure. Le chevalier leva les mains pour tirer en arrière la capuche qui recouvrait son visage, apparaissant ainsi tête nue. Ses traits étaient marqués, par la vie rude de ces terres déjà, mais surtout par la fatigue. Voilà trois nuits que le sire Gofy ne parvenait pas à trouver le sommeil. Une image hantait ses nuits. Celle d'une grande pierre verte, luisante dans l'obscurité. Dans ses rêves ou ses cauchemars, il ne savait pas vraiment qualifier ses songes, la pierre luisait plus ou moins par intermittences, mais avec régularité, comme les battements d'un cœur.
Une voix lui parlait dans ce songe. Au début il ne la comprenait pas du tout. Puis les nuits se succédant à l'identique, il finit par la comprendre peu à peu. La voix lui donnait des indications à suivre, des directions. Trois nuits plus tôt, la voix s'était enfin tue. Mais il n'arriva plus à dormir. Dès qu'il fermait les yeux, l'image de la pierre lui apparaissait encore plus fortement, l'empêchant de trouver le sommeil.
Aussi décida-t-il de partir seul et de suivre les instructions données par la voix au fil des nuits. Depuis trois jours et trois nuits donc, sire Gofy avançait. Laissant juste assez de temps à sa monture pour se reposer, s'abreuver et brouter. Lui même n'avait quasiment rien avalé depuis qu'il était parti.

Maintenant il était proche. Descendant la pente légère de la colline il pénétra dans un petit sous-bois. Progressant sous des chênes et des pins à travers des fougères puis de la bruyère il parvint à une modeste clairière. La Pierre était là. Identique à ses visions !
N'en croyant pas ses yeux il s'approcha. Elle faisait la taille d'un gros chien et reposait sur une embase de roche granitique.
Parvenu à un mètre de la pierre, il ne put plus avancer. Comme frappé soudain par la foudre il se figea puis s'écroula.
Il était tombé dans un sommeil profond. Sa monture en profita pour aller s'abreuver à un ruisseau qui coulait non loin.

« Sire Gofy... Sire Gofy! »
La voix l'appelait de nouveau dans son sommeil.
« Tu es parvenu jusqu'à moi. » Il la percevait maintenant très distinctement. Son timbre était doux, il l'aurait qualifié de féminin mais n'en était pas non plus certain.
« J'ai grand besoin de toi, poursuivit-elle. Les hommes qui peuplent ce monde sont désormais pris de folie. Ils ne pensent plus qu'à étancher leur soif de pouvoir. Ils cherchent à se dominer les uns les autres, ils se combattent, ils s'allient, ils se trahissent. Ils ont tout oublié de leur nature profonde. Ils sont faits pour aimer et ne font que guerroyer. Je suis la Pierre de Kérian, la pierre des origines de ce monde, la pierre sensée entretenir l'amour universel des hommes. Je m'affaiblis sans cesse depuis que la folie s'est ancrée sur ce monde. J'ai perdu presque tout pouvoir de stimuler l'amour des hommes. Je t'en prie, tu es le dernier à avoir pu entendre mes appels. Je sais qu'il existe encore des hommes de bien sur ce monde. Rassemble les autour de toi et défend moi. Je sens les forces obscures qui ont envahi ce monde me chercher. Elles ne doivent pas me trouver ou ce monde disparaîtra dans les cendres. »

Le soleil brillait haut dans le ciel. Le cheval s'ébroua et s'approcha de son cavalier pour le pousser légèrement. Sire Gofy s'éveilla. Comme engourdi il revint progressivement à lui, se leva, s'étira, regarda une dernière fois la pierre couleur émeraude, puis reprit les rennes de son cheval et s'éloigna rapidement. Sorti du sous-bois il grimpa sur sa monture et repartit à bonne allure. Il allait tout faire pour défendre la Pierre des noirs assauts qui la visaient. Pour cela il allait commencer par rassembler tous les chevaliers pour qui honneur et bravoure signifiait encore quelque chose.

Il faudrait un royaume fort pour défendre la Pierre de Kérian!


Le soleil était presque couché. Il laissait une note chaleureuse avec ses couleurs ambrées teintées d’un début d’obscurité. Alors que ses derniers rayons projetaient une ombre immense des arbres proches vers le pied des murailles de New Rochelle, le fief du seigneur Quelsite le Fourbe, une autre forme d’ombre s’y ajouta.
Celle de centaines de cavaliers qui attendaient en silence. D’un seul mouvement, au signal du poing levé brusquement par l’un d’entre eux, les cavaliers s’élancèrent et se dispersèrent dans tous les environs. Leur venue soudaine alarma les hommes du sire Quelsite. Tandis que la furieuse cavalcade des cavaliers résonnait dans les terres du Fourbe, ses hommes se précipitaient vers leurs montures. Passé la surprise, ils réagirent rapidement. Bientôt des combats sporadiques s’entendirent un peu partout. Cependant, les assaillants esquivèrent aussitôt leurs poursuivants et disparurent aussi vite qu’ils étaient apparus.
Satisfaits de leur promptitude de réaction et de ce qu’ils avaient pris pour la fuite de leurs assaillants les hommes de New Rochelle fêtèrent leur victoire. Plusieurs dizaines de cavaliers gisaient morts un peu partout. Tous des ennemis. Ils étaient de plus piètrement armés, avec peu de protection. Leurs tentatives pour effrayer les puissantes troupes de New Rochelle avaient échoué. De quoi renforcer un peu plus la confiance des hommes du Fourbe.

Cependant les éclaireurs du Prince d’Hyrmélie s’en retournaient vers leurs terres, chargés des précieuses informations sur la défense de New Rochelle dont avait besoin le Prince Crivel. Comme souvent la guilde des éclaireurs avait payé par avance son tribu à la guerre. Mais ses sacrifices n’auraient pas été consentis en vain.
Les abords d’Altor, la capitale de l’Hyrmélie, étaient animés. Les armées du Prince Crivel, sur le pied de guerre, campaient au pied des murailles de leur cité. Un grand guerrier, aussi fin que le fil d’un rasoir pénétra la tente de campagne du Prince. Ce dernier était assis devant une petite table, penché sur des cartes qu’il étudiait avec la plus grande attention. L’homme s’approcha doucement du Prince, se pencha et lui murmura quelques paroles au creux de l’oreille. Peu d’hommes avaient le privilège de pouvoir approcher ainsi leur Prince. Le chef des éclaireurs faisait partie de ces personnes de confiance. L’homme se recula ensuite tandis que Crivel se levait d’un bond pour sortir de sa tente. Les capitaines de l’armée s’approchèrent vivement à l’appel de leur Prince. Des ordres brefs furent donnés, bientôt relayés dans tout le camp. Après avoir patienté des jours, l’ost du prince se mettait enfin en marche.


La nuit était maintenant bien avancée. Repus et las les soldats de New Rochelle cuvaient le vin consommé après leur victoire. Quelques gardes luttaient contre le sommeil pour assurer leur poste de surveillance depuis les postes de guet du château. Une lueur grandit peu à peu dans l’obscurité. Beaucoup crurent d’abord qu’ils s’étaient endormis et que le soleil se levait. Ils finirent par réaliser que les lueurs qu’ils distinguaient n’étaient pas celles du soleil se levant mais celles de milliers de torches brillant dans la nuit. Ces torches convergeaient vers les murailles de New Rochelle. Aussi soudainement dégrisés que si on les avait jeté dans un grand baquet d’eau froide, certains guetteurs finirent par sonner l’alarme tandis qu’une armée s’installait tranquillement face à leurs murs. Si personne n’avait pu relayer l’alarme plus tôt c’est que les hommes postés dans les environs n’avaient pas eu l’occasion de pouvoir revenir jusqu’au château.
Tiré brutalement de son sommeil, le seigneur de New Rochelle, Quelsite le Fourbe, accourut sur les murs pour constater de visu l’impensable.
Tandis que ses hommes, paniqués par la vision de l’armée assaillante s’armaient en tremblant pour prendre leurs postes de défense, un héraut s’avança vers les murs du château.
D’une voix de stentor il parvint à se faire entendre des oreilles de Quelsite.
« Le Prince Crivel d’Hyrmélie, protecteur de la Pierre de Kérian, s’adresse au sire Quelsite de New Rochelle !
Saches, triste sire, que l’heure du châtiment a sonné pour toi !
Ta traîtrise d’il y a quelques semaines a désolé tes alliés d’alors, les Chevaliers d’Hyrmélie. Par tes actes et les informations que tu as livrées à leurs ennemis, par ton refus d’envoyer des renforts au Prince Crivel tu ne peux mériter le pardon !
Tu as trahi tes serments de fidélité et pour cela tu mérites d’être châtié !
Tu t’es cru habile d’intégrer une tribu alliée du Prince pour échapper au courroux de ceux que tu as trahi. Tu n’as fait que retarder l’échéance fatale qui te guettait ! Désormais rien ni personne ne pourra plus te sauver !
Les armées kériannes du Prince Crivel sont là pour abattre tes murs, raser tes défenses et se saisir de toi !
Ton fief te sera retiré et donné à un autre vassal du Prince !
Sire Quelsite, ta fourberie va se voir punie sur le champ ! »

Le héraut tourna aussitôt bride avant qu’un défenseur n’ait l’idée de tenter de l’abattre. On ne pouvait pas attendre un comportement chevaleresque des armées d’un homme aussi peu fiable.
Chacune des phrases qu’il avait prononcées s’était fichée comme des flèches dans le cœur du Fourbe. Les jambes tremblantes il observa les centaines de guerriers entourant de nombreux béliers fondre sur sa ville tandis que des catapultes commençaient leur bombardement sur les murailles de New Rochelle.
La lutte fut de courte durée. Une fois que plusieurs brèches s’ouvrirent dans les murs grâce aux catapultes et aux béliers, des centaines de guerriers à la hache se taillèrent un chemin à travers les brèches pour les assurer. Quand elles furent suffisamment larges, plus d’un millier de cavaliers, cette fois bien armés, envahirent la cité et s’y répandirent comme un vent apaisant pour y annihiler toute poche de résistance.
Quelsite le Fourbe était pris. Le grand MacLeod, guerrier mythique et éternel paladin du Prince le trouva caché derrière des ballots dans son château. Il fut mené pieds et poings liés aux pieds du Prince Crivel. Ce dernier sut cependant se montrer magnanime. Beaucoup s’en étonnèrent mais en mémoire de leur ancienne alliance le Prince Crivel ne le condamna qu’à l’exil. Il lui ordonna de partir sur le champ sans autre arme qu’un couteau, avec une simple tunique pour vêture, sur une monture qui fut poussée rapidement hors des murs. Si jamais on le revoyait, il pourrait être abattu à vue par tout homme du Prince.
Pendant ce temps les nobles barons de ses armées, rassemblèrent la population de la ville et la haranguèrent pour lui faire comprendre la traîtrise de leur seigneur et pourquoi le Prince était venu le châtier. Tous ceux qui pouvaient souhaiter encore la gouvernance du sire Quelsite se gardèrent bien d’ouvrir la bouche tandis qu’une bonne partie des habitants juraient allégeance au nouveau seigneur de leur ville intronisé par le Prince Crivel. Guillaume Le Preux gouvernerait désormais la cité de New Rochelle qui se verrait rebaptisée Specei par lui-même.

Les propres troupes du Preux, arrivées après la victoire du Prince, prirent place dans la cité en remplacement de celles du Fourbe.
Les armées de Crivel quant à elles repartirent un peu plus loin, hors les murs de la cité, vers un campement provisoire établi à quelques kilomètres de la cité.
Tout semblait être calme désormais dans la cité de Specei qui retrouvait le silence de la nuit. Tandis que les hommes de Guillaume le Preux finissaient de prendre possession de la ville d’immenses clameurs s’élevèrent. Une nouvelle armée approchait ! Des alliés du Fourbe semblaient être arrivés après la bataille ! Ils attaquèrent aussitôt la cité. Les troupes du Preux se défendirent avec toute l’ardeur que leur inspirait la présence de leur seigneur à leurs côtés. Le combat fut terrible et dura jusqu’à l’aube. Alors que le soleil se levait, les armées du Prince Crivel réapparurent. Un messager leur était parvenu et elles arrivaient pour secourir les troupes de leur allié Guillaume Le Preux. Aux premières lueurs de l’aube l’étendue du drame fut alors révélée. Les troupes assaillantes n’étaient autres que celles de Julio le Fidèle, duc du Mont Astrid et allié éternel du Prince Crivel. La méprise était terrible.
Son armée était là pour supporter celles de ses alliés et contribuer à détruire celles de Quelsite Le Fourbe ! Dans l’obscurité son armée n’avait pas vu que la ville était déjà aux mains des kérians et avait attaqué la ville en la croyant toujours aux mains du Fourbe !

La désolation était totale dans les rangs des kérians. L’armée envoyée par le Fidèle était annihilée et la majeure partie des troupes du Preux y avait laissé également la vie.
Le deuil fut porté tout le jour durant par les kérians. L’immense gâchis de la nuit restait cependant tempéré par la victoire sur le Fourbe.

Les anciens Chevaliers d’Hyrmélie, désormais protecteurs de la Pierre de Kérian avaient enfin pu châtier le traître Quelsite !



Les lumières de la ville, brillant dans la nuit, contrastaient grandement avec l’obscurité totale qui les avait entourés tout le long du chemin. Le seigneur dispendieux qui vivait ici éclairait son château comme en plein jour au moyen de grosses chandelles disposées un peu partout et grâce à un ingénieux système. Des boîtes en fer forgé disposées régulièrement abritaient un récipient dans lequel un liquide sombre alimentait une mèche fixée plus haut trempant dans le liquide à une extrémité et qui brûlait en continu à l’autre.
Ce système sophistiqué ferait bientôt la joie des nuits du duc du mont Astrid. D’un geste, le sire Julio ordonna l’assaut à ses troupes.

Le seigneur Mullahey avait une très haute opinion de lui-même. Il méprisait les jeunes seigneurs de son voisinage, et se délectait de les observer se battre pour agrandir leur domaine. Il en riait même ouvertement. Il se voyait comme une sorte d’entomologiste de l’âme humaine.
Mais son rire tourna court quand le baron de Hurlevent lui ravit son domaine à la pointe de l’épée. Ses cris de colère parurent bien pathétiques au seigneur Bandzay quand ils furent poussés depuis le dos d’un cheval s’enfuyant au triple galop.

Un étrange silence régnait sur les lieux. Comme si l’hiver s’apprêtait à envahir soudain l’atmosphère, bien en avance, le temps avait suspendu sa course. Mais en lieu et place du froid c’est un terrible cri qui surgit soudain, répercuté bientôt par des milliers de gorges. Les troupes de Guillaume le Preux s’élancèrent à l’assaut de leur ennemi.

Lassées d’être dirigés par des hommes cruels et incultes, les populations voisines du comté de Mirabelle décidèrent de faire appel à la tutelle éclairée du comte Pit-tas-chau.
Celui-ci après avoir chassé les piètres chefs barbares de son voisinage, guida les populations entrées sous sa protection vers la civilisation kérianne.

Le seigneur Geo n’en revenait pas. Il avait beau faire le tour du village, pas un seul homme en arme n’était présent derrière les fortifications. Seul le dirigeant du domaine, vint à sa rencontre armé d’une épée. Sans coup férir ce dernier fut promptement chassé et un village de plus entra en possession d’un seigneur de l’Est.



L’écho des pas résonnait fortement dans le couloir sombre de la forteresse. La haute silhouette, enveloppée de son habituelle cape légèrement élimée avançait en faisant claquer ses bottes de cavalier sur le sol. Le visage fermé et grave comme à son accoutumée, le seigneur Gofy enfilait promptement les accès menant à la grande salle.
Deux gardes en armes ouvrirent les deux grands battants de la haute porte en chêne menant à la salle de réunion du château.
Nombre de seigneurs ayant juré allégeance à la Pierre étaient rassemblés là. D’autres étaient encore en train d’arriver.
Le sire Gofy pris place autour de l’énorme table circulaire occupant le centre de la pièce. La table massive, taillée dans du granite, semblait trop immense pour avoir été rentrée par la porte. Les murs de la pièce avaient en réalité été construits autour.
Les discussions entre les différents seigneurs étaient animées. Le sire Gofy les observa un moment débattre. L’influence des seigneurs kérians grandissait régulièrement.

La plupart étaient arrivés désormais. Tous avaient juré allégeance à la Pierre et faisaient leur maximum pour agrandir la taille du domaine Kérian. Chaque semaine voyait de nouveaux seigneurs rejoindre la cause de la Pierre et les seigneurs rassemblés là combattaient avec fougue leurs voisins belliqueux. Le nombre de villages de la tribu augmentait régulièrement. Des villages barbares rejoignaient chaque jour les rangs kérians, avides de sortir de leur état non civilisé ou tout simplement lassés d’être pillés sans cesse par les seigneurs des alentours.
Le sire Gofy voyait rassemblés ici les prémices de ce qui permettrait la construction d’une nation forte. Les seigneurs de l’Est se tenaient côte à côte. Leur position par rapport au reste du royaume kérian était excentrée. Se tenaient principalement parmi eux les seigneurs Geo, Mariopi et Chtipsycho, d’anciens frères d’armes du sire Gofy venus le rejoindre pour le soutenir dès son premier appel. D’autres anciens frères d’armes se trouvaient là, le sire Samael et le sire Magic notamment. Et les nouvelles recrues, tous nouveaux compagnons d’arme de Gofy, dont Guillaume le Preux était un des plus prometteurs.
Parmi ces nouvelles recrues se trouvaient surtout les anciens Chevaliers d’Hyrmélie devenus maintenant des seigneurs moteurs de la tribu kérianne, les sires Julio, Pit-Tas-Chau et Bandzay, tous trois en grande conférence avec Guillaume. Un seul manquait encore, leur ancien Prince, devenus l’un des principaux soutiens de Gofy dans la construction du domaine Kérian, Crivel d’Hyrmélie.

Tandis que les seigneurs continuaient de deviser entre eux avant que la conférence ne débute véritablement, la salle bourdonnait de l’activité des écuyers et des serviteurs. Ils allaient et venaient en tous sens, qui de servir quelque chose à boire ou à manger, qui de rédiger un accord entre deux seigneurs, qui de renseigner son seigneur sur des questions touchant à des points particuliers de son domaine…
Un valet entra inaperçu dans toute cette agitation et se dirigea vers le sire Gofy. Il lui murmura quelques mots à l’oreille, Gofy hocha la tête puis se leva et de sa puissante voix de basse accapara l’attention de ses compagnons d’armes.
« Messeigneurs, nous allons enfin pouvoir commencer. Crivel d’Hyrmélie va nous rejoindre dans quelques instants avec les raisons pour lesquelles nous avons convoqué cette réunion. Je tiens avant cela à vous remercier tous des efforts que vous faites pour renforcer notre territoire. La Pierre de Kérian a besoin de nous pour sa sauvegarde. Nous allons pacifier tous les domaines qui nous entourent. »

La lourde porte en chêne s’ouvrit à nouveau pour laisser entrer le Prince d’Hyrmélie suivi de trois personnages.
Le Prince Crivel s’écarta pour les laisser voir par tous les seigneurs. Les trois nouveaux venus s’arrêtèrent côte à côte.
« Messeigneurs, s’exclama le Prince, je vous présente les nobles dirigeants de la tribu NOSS. »
Le premier d’entre eux, un guerrier au visage buriné et aux longues moustaches tombantes, portant une épaisse fourrure noire en guise de manteau sur ses larges épaules, se présenta comme le seigneur Artos.
Le deuxième était une deuxième, une grande femme blonde vêtue d’un pourpoint bleu ciel et d’une élégante cape fermée par une broche en or, qui se présenta comme la dame Truk2Ouf.
Le troisième, plus petit, était sobrement vêtu d’une tunique émeraude tirant sur le noir, et se présenta comme le seigneur Tabbac.

Les kérians leur firent place autour de la table. Une fois tout le monde assis les discussions reprirent sous la férule de Crivel et Gofy.
Les NOSS étaient alliés des Kérians. La tribu Kérian se développait bien et avait conclu un accord avec les NOSS afin de combattre les autres seigneurs des environs.
Mais le Prince Crivel avait de plus vastes ambitions pour favoriser les objectifs kérians. Dans le plus grand secret il avait négocié au préalable avec le seigneur Artos la fusion des domaines des deux tribus.
Les NOSS étaient prêts à adhérer au grand œuvre des kérians. Ils voulaient eux aussi unifier tout le Sud sous la férule d’une seule tribu. Ils étaient prêts à reconnaître la valeur de la Pierre et à jurer de la protéger. Les domaines NOSS étaient disparates. Ils avaient développé de larges domaines dans le Sud mais disposaient également de nombreuses terres vers le centre du continent. Pour les kérians, l’important était d’agrandir la surface des terres sous leur férule dans le Sud, autour de la Pierre. Les NOSS quant à eux, se sentaient menacés au Nord, là où de grosses tribus sévissaient et désiraient asseoir davantage leur domination au Sud. Ils avaient pour cela recruté des seigneurs du Sud dont la dame Truk2Ouf et le sire Tabbac étaient les représentants et conquis des villages barbares afin d’y prévoir un repli éventuel pour leurs seigneurs du Nord.
La bonne entente entre les deux tribus débouchait naturellement sur cette fusion de leurs terres. La discussion allait bon train et bientôt les termes de l’accord furent trouvés.
Les sires Artos, tabbac et Truk2Ouf dirigeraient la nouvelle alliance aux côtés des sires Gofy, Crivel et Geo.

Les kérians et les NOSS abandonneraient leurs noms respectifs pour fusionner leurs domaines sous le nom des Kérioss !

La Pierre de Kérian voyait assurée davantage encore sa protection.



La fusion des domaines NOSS et kérians bouleversa quelque peu la donne locale. « La puissance appelle la puissance » comme l’a écris Thucydide, cette fusion n’échappa pas à la règle.
La tribu mis quelques temps à se réorganiser et bientôt d’autres seigneurs voulurent se joindre à la nouvelle tribu kérioss.
Ainsi les seigneurs Gozgull, Aventurexox, Jing, et Chrispo notamment, vinrent renforcer les positions Nord de la tribu. Le sud était quasi entièrement sous la coupe des kérioss.
Tout seigneur ne voulant pas leur prêter serment de fidélité se vit bientôt attaqué. La tribu se mit à former un bloc compact pour créer une ceinture infranchissable et défendre la Pierre de Kérian contre les forces obscures qui souhaiteraient sa destruction.
Mais certains seigneurs demeuraient excentrés par rapport au gros de la tribu. Il en allait ainsi pour les seigneurs de l’Est notamment avec les sires Geo et Mariopi à leur tête. La pression de tribus hostiles s’accentua dans l’Est, le seigneur Chtipsycho était tombé sous les coups. Mais Mariopi et Geo tenaient encore fièrement leurs domaines et parvenaient toujours à les développer. L’alliance avec la tribu voisine des Theobas présente à l’est des positions kérioss assura davantage la zone des seigneurs kérioss de l’est. Ils étaient situés entre les kérioss du Sud et les seigneurs de l’Est. Ces derniers étaient donc toujours en frontière avec de ennemis. Par sécurité, le seigneur mariopi était donc venu conquérir des domaines voisins du gros de la tribu pour se ménager une porte de sortie en cas d’assaut total sur ses villages. La menace était tangible sur lui aussi les seigneurs kérioss lui dépêchèrent des contingents de troupes pour l’aider à renforcer ses défenses.

Mais comme la foudre, le danger se concrétisa là où on l’attendait le moins. Un cavalier menait sa monture à bride abattue sur la plaine au Sud Est d’Altor. Son tabard aux couleurs de la tribu l’identifiait comme un messager kérioss, le blason de son seigneur était cousu côté cœur. En quelques mots il fut accueilli et mené rapidement auprès du Prince Crivel. Ce dernier se trouvait debout dans sa pièce de travail, devant la grande ouverture au Sud, le visage éclairé par le soleil de fin de matinée. Le messager s’agenouilla brièvement quand Crivel lui fit signe d’approcher d’un geste impatient. Le cavalier portait blason du sire Geo.
« Seigneur Crivel, commença-t-il, Monseigneur Geo m’envoie vous informer que nous sommes assaillis. La tribu des PT a lancé des assauts sur toutes nos cités. En ce moment même on se bat partout sur nos terres. Nous risquons d’être submergés et venons réclamer aide et assistance de la tribu. »
La mine devenue sombre Crivel secoua doucement la tête.
« Et bien, cela devait finir par arriver. Il va être difficile pour nous d’assurer la défense des seigneurs de l’Est aussi loin qu’ils sont de nos cités principales. Mais nous ne les laisserons pas tomber. Va te reposer jeune homme, je me charge d’organiser les renforts. »
Le Prince Crivel convoqua aussitôt son Maître éclaireur. Les scribes rédigèrent rapidement les missives que le Prince scella de son sceau avant de les confier aux éclaireurs qui partirent porter les nouvelles de la guerre à tous les seigneurs de la Tribu. Le recensement et l’envoi de troupes de défense pris quelques temps. Mais bientôt les premières troupes de lanciers, épéistes et archers furent prêtes et prirent la route pour les domaines lointains.

Cependant de nouveaux messagers parvenaient tous les jours avec des nouvelles alarmantes. Des prises avaient été faites sur l’ennemi mais vite contrebalancées par les premières pertes de villages. Les assauts se multipliaient et les troupes de renforts envoyées par la tribu tombaient les unes après les autres. Le sire Guillaume le Preux notamment avait envoyé de nombreux contingents qui se firent tous passés par le fil des épées ennemies.
Pour couronner le tout, le sire Geo finit par tomber malade et ne fut plus en mesure d’assurer la direction de ses domaines. Le désespoir avait envahi les habitants des cités de l’Est. Heureusement le sire Rabou, un seigneur ami de Geo vint aussitôt à la rescousse pour remplacer le seigneur de l’Est dans le commandement de ses cités dont le nombre se réduisait comme peau de chagrin.
Malgré tous les efforts entrepris il ne resta bientôt plus qu’une petite poignée de villages à tenir.
Quand Crivel fut informé de nouveau de l’état de la situation, il piqua un coup de sang.
« Il est hors de question que le seigneur Geo disparaisse ! Même si nous devons n’en sauver qu’une, nous assurerons la défense d’une de ses cités contre tous les assauts qui pourraient venir. »
Depuis quelques temps déjà, le sire Crivel avait préparé une armée défensive impressionnante. Elle reposait entièrement sur la torche magique du paladin Mac Leod. Cette torche donnait un pouvoir défensif incommensurable aux catapultes de l’armée commandée par le paladin. Aussi, près de trois mille d’entre elles avaient été construites dans un seul village, rangées en pièces détachées dans des chariots prêts à partir au premier ordre. Cet ordre fut enfin donné. La grande armée défensive préparée en secret fut rapidement mobilisée vers une des dernières cités du sire Geo.

Elles arrivèrent alors que de nouvelles troupes ennemies furent annoncées se dirigeant vers la cité. Rapidement, les troupes en place dans la cité aidèrent à monter les catapultes. Tous les bâtiments proches de l’enceinte furent détruits, les gravats récupérés comme projectiles et la place ainsi ménagée permis de monter les catapultes à l’abri de l’enceinte.
Les défenseurs furent à peine prêts que déjà la première vague d’assaillants apparue à l’horizon. Croyant la cité presque dépourvue de défense ils attaquèrent crânement. Leur assurance fondit aussi vite que la taille de leur armée. En quelques ordres secs Mac Leod mit en branle la formidable armée de catapultes qui fauchèrent proprement les rangs ennemis encore loin des murs. La torche dans sa main brillait d’une lueur très vive, impossible à regarder trop longtemps sans se brûler les yeux. Cette lumière se propageait de manière bien plus diffuse à l’ensemble des catapultes qui semblaient briller légèrement d’un halo de lumière douce. Il resta peu d’ennemis pour atteindre les murailles et venir s’y faire cribler de flèches.
Les défenseurs fêtèrent cette victoire inattendue, mais leur joie fut de courte durée. La tribu des PT envoya de nouvelles armées les jours suivants. Ces dernières arrivaient sans discontinuer. Le nombre des ennemis était impressionnant. Vague après vague, les défenseurs repoussaient les assauts mais des catapultes devenaient inutilisables ou finissaient par être détruites à chaque vague par les assaillants. Des coursiers rapides étaient partis informer le Prince Crivel de la situation.
« Ce n’est pas possible ! S’exclama ce dernier. Ils n’auront de cesse d’avoir rayé le sire Geo de ce monde. Et bien je le prends comme un défi personnel et je les ferai plier. Leurs pertes seront telles qu’ils devront bien cesser leurs attaques. Il nous faut tenir ce bastion pour le seigneur Geo. Nous lui garderons une de ses dernières cités en attendant son retour, coûte que coûte ! Les kérioss n’abandonnent pas leurs frères dans l’adversité. Ce n’est pas ce que nous a enseigné la Pierre de Kérian. »
Le seigneur kérioss donna promptement de nouveaux ordres et bientôt une nuée de messagers quitta les portes du domaine. Certains propagèrent de nouveaux ordres de mobilisation urgente. Le Prince disposait d’une deuxième armée défensive de secours. Il avait armé dans toutes ses cités des petits contingents de cavaliers lourdement armés et donc assez efficaces pour défendre une cité pour des cavaliers même s’ils l’étaient moins que des défenseurs à pied. Ils avaient cependant un avantage non négligeable sur les piétons, ils étaient rapidement mobilisables sur le front. Or la vitesse était ici primordiale. Ces contingents avaient été déjà mobilisés sur une autre cité où ils avaient été détruits en défense. Mais ces petits contingents étaient rapides à reformer à nouveau pour chaque cité. Ils étaient donc déjà reconstitués et purent partir de tous les villages et cités du Prince et former à l’arrivée une grande armée forte de plusieurs milliers de cavaliers lourds. Ils arrivèrent juste à temps. L’armée défensive de Mac Leod avait beaucoup souffert et il restait peu de catapultes. Le paladin avait lui-même succombé, mais l’immortel guerrier des armées d’Hyrmélie se relevait déjà.
Pendant que les ordres de mobilisation des cavaliers lourds étaient lancés, d’autres messagers se rendirent dans tous les domaines kérioss. Ils portaient une missive de Crivel d’Hyrmélie haranguant tous les kérioss à soutenir le dernier bastion du sire Geo.
Cette citadelle devait devenir imprenable, afin de conserver au moins un refuge à leur seigneur ami quand il reviendrait enfin reprendre en mains son domaine…

Tandis que les cavaliers lourds formaient les rangs,
Autour de la cité, menaçants contingents,
Prêts à fondre sur les ennemis approchant,
Conscients de ne pouvoir résister cependant,
Qu’à peu des fortes noires vagues d’assaillants.

Un large nuage de poussière apparut
Sur l’horizon Ouest des terres désormais nues,
Qui laissa bientôt voir une grande cohue,
De tous les kérioss ces troupes étaient venues.

Des paladins en tête menaient les armées,
De piétons, catapultes et lourds cavaliers.
Un seul ordre en tête, arrêter les PT.

Les armées ennemies se brisèrent les dents
Sur des kérioss unis en nombreux contingents.

Il en était fini du haro sur Geo !


Du haut de la muraille de sa cité encore debout, le sire Geo regardait les plaines dévastées. Après de cuisants échecs les armées PT avaient abandonné l’idée de conquérir ce qu’il lui restait.
« Je n’ai presque plus rien désormais… »
« Mais non mon ami ! S’exclama Crivel debout à ses côtés. Il te reste, ces murs… et notre tribu ! Nous garantirons la protection de ton domaine et tu pourras en faire ta base pour conquérir de nouveaux territoires. Garde foi en notre cause. Nous avons le devoir de protéger la Pierre de Kérian. Nous l’avons juré ensemble ! »
Le seigneur Geo puisa un peu de réconfort dans les paroles du Prince.
« Tu as raison, ce sera dur mai j’y arriverai ! »
L’écuyer de sire Geo vint alors les interrompre, porteur d’une missive amenée par un messager du sire Chrispo.
Le sire Geo descella le sceau et commença à lire le message. Son visage s’éclaira soudain. « Le vieux sire Paradisia, au Nord de nos frontières vient de mourir soudainement. Mais il est sans héritier. Pour que ses terres ne sombrent pas dans le chaos le sire Chrispo lui a proposé mon nom pour léguer ses domaines et il a accepté. »
« Fantastique abonda le Prince Crivel, le nouveau départ que tu souhaitais arrive opportunément. »

Quelques jours plus tard le sire Geo avait juré ses serments de sauvegarde des domaines du vieux sire Paradisia et conformément à ses vœux, prendrait désormais son nom. Le sire Geo n’était plus, mais le nouveau sire Paradisia avait la rancune tenace. Les PT paieraient un jour ce qu’ils lui avaient fait subir !




La tribu des Kérioss continuait de grandir. Autour d’elle d’autres tribus grandissaient également. La tribu des PT était encore trop loin pour être menaçante. Mais les attaques sauvages perpétrées contre les seigneurs de l’Est de la tribu ne seraient pas oubliées. Un jour les deux tribus risquaient de se confronter véritablement et les Kérioss allaient s’y préparer.
Mais pour le moment une autre tribu constituait une grande menace pour les Kérioss, la tribu Nova. Leur membre le plus important était le seigneur Tino, dit l’Arrogant pour ses propos peu amènes et sa propension à mépriser les autres seigneurs. Il dominait largement les frontières Nord et Est des Kérioss. Nul seigneur de la tribu ne disposait à lui seul d’armées ou de territoires équivalents aux siens. Sa tribu dans laquelle se trouvaient d’autres grands seigneurs constituait donc une menace pour les Kérioss. L’opposition était restée jusqu’à présent presque indirecte. Mis à part quelques escarmouches, la seule lutte avait constituée dans la prise de seigneurs indépendants n’appartenant ni à l’une ni à l’autre tribu. Mais il en restait peu et la protection de la Pierre de Kérian était loin d’être leur motivation. Le conflit devenait inéluctable.
Les Nova étaient situés pour la majorité d’entre eux au Nord-est du territoire Kérioss. Au sud des Nova et à l’Est des Kérioss, une autre grande tribu s’était formée sous le nom de Theoba. Sans avoir juré sur la Pierre de Kérian les Theoba avaient néanmoins accepté de s’allier aux Kérioss dans l’objectif de lutter contre les Nova. Dans le même temps le sire Gozgull, membre Kérioss un temps, avait décidé de fonder sa propre tribu suite à une mésentente avec le sire Chrispo, dit l’Impulsif, pour sa propension à parler trop vite et à créer des situations conflictuelles.
Mais avec sa tribu des Francia, le sire Gozgull et le sire Artos qui l’avait rejoint, restaient les alliés des Kérioss et des protecteurs de la Pierre.

L’un des seigneurs du Nord récemment arrivé chez les Kérioss, le sire Kalbkelben, voisin du sire Chrispo était subitement décédé. Ses cités tombaient rapidement dans le chaos et la désorganisation, aussi certains seigneurs Kérioss dépêchèrent des contingents de troupes pour reprendre en main une partie de ces cités et rejoindre le sire Chrispo, isolé dans cette région au nord de la tribu, alors inconnue des Kérioss.
Ainsi les sires Crivel, Tabbac et Lucky conquirent rapidement quelques cités où ils commencèrent de construire des armées offensives.
Les sires Crivel et Jing progressaient parallèlement de conserve depuis leurs domaines d’origine en direction du Nord au détriment de seigneurs mineurs. De même que le recrutement de nouveaux grands seigneurs, les sires Burgonde et Hiroku, permit d’accroître soudainement les frontières Nord du gros de la tribu et d’agrandir le couloir menant vers les nouveaux domaines du Nord grâce à la présence des terres du sire Burgonde dans ce même couloir.
Aux fins de préparer la guerre et de tester la détermination des Nova, les seigneurs Kérioss avaient commencé à mettre la pression sur un seigneur Nova disposant de domaines au sein du territoire Kérioss, le sire Babylon. Ce dernier, lassé de défendre constamment ses terres contre les Kérioss et après avoir perdu quelques villages s’en vint les trouver pour leur annoncer son désir de quitter les Nova. Il proposait d’apporter en plus de ses terres, des informations sur la politique interne des Nova.
La guerre officieuse depuis longtemps fut enfin déclarée ouvertement avec l’arrivée du sire Babylon chez les Kérioss. Quelques jours plus tard, le sire Tino l’Arrogant quitta une nouvelle fois la tribu des Nova. Il était coutumier du fait. Il avait quitté et réintégré plusieurs fois sa tribu déjà. Que les seigneurs Nova ne soient pas tous unis ne pouvait que servir les intérêts Kérioss. Dans cette guerre ils comptaient sur leurs alliés Theoba pour les aider grandement. Mais ces derniers situés au Sud des Nova et des PT ainsi que de Tino l’Arrogant souffraient quelque peu des attaques venues de leur front Nord notamment du sire Tino et jouaient essentiellement un jeu défensif.
Le sire Chrispo l’Impulsif ne cessait alors d’envoyer des missives aux seigneurs tant Kérioss que Théoba pour les inciter à attaquer les Nova. Ces appels prenaient des tournures outrageuses envers les Theoba et rapidement l’alliance avec leurs seigneurs se détériora. Tous les efforts diplomatiques déployés par les dirigeants Kérioss avec les Theoba avaient été ruinés par l’Impulsif. Mais la guerre était déclarée et les Kérioss se concentrèrent sur les opérations à mener. Les Nova étaient scindés en deux grosses zones, à l’Est une zone conjointe au territoire des PT leurs alliés et à l’Ouest une zone plus petite regroupant trois grands seigneurs, les sires Lag-San, Gandavar et Nesta.


Un grand calme régnait ce matin là sur la cité de FortFortFortLointain et ses deux voisines. Toutes trois formaient un domaine tête de pont pour le sire Crivel dans le Nord. Ce domaine s’agrandissait aux dépens de petits seigneurs des environ mais seules ces trois cités avaient des armées prêtes à se battre pour le moment.
Les voisins alliés immédiats étaient les sires Tabbac, Lucky et Chrispo. D’autres seigneurs indépendants ou appartenant à des tribus mineures disposaient de terres dans les environs. Mais tout l’ouest était occupé par deux seigneurs Nova aux nombreuses cités, le sire Gandavar et le plus présent dans la région, le sire Nesta. Ces derniers avaient profité de la chute du seigneur Kalbkelben pour prendre une partie de ses cités également, les nouveaux domaines des seigneurs Kérioss se trouvaient donc en frontière immédiate avec ceux de ces deux seigneurs Nova. La région était largement sous leur domination et sous celle du sire Chrispo. La guerre était à présent déclarée mais ni les Nova ni Chrispo l’Impulsif n’avaient encore fait mouvement.

Le Prince Crivel d’Hyrmélie étudiait les cartes de la région avec attention dans la salle de travail de FortFortFortLointain. Le maître éclaireur du prince entra dans la pièce suivit par les trois commandants des nouvelles armées du Nord et les trois intendants des cités lointaines. Crivel se tourna d’abord vers les intendants :
« - Où en sommes-nous du déploiement défensif ? »
L’intendant de FortLointain prit la parole en premier :
« - Les armées du sire Julio sont en place sire, le problème de fourniture de flèches des archers a été résolu.»
« Bien, comme toujours je sais pouvoir compter sur le Fidèle », répondit Crivel.
L’intendant de FortFortLointain ensuite détailla les contingents du sire Théobgdu venus à l’appel du Prince renforcer la défense de la cité centrale, puis celui de FortFortFortLointain ceux du sire Bandzay.
« - Les problèmes de ravitaillement des troupes du baron de Hurlevent ont été résolus ?
- Oui monseigneur, des chariots sont arrivés d’Esbruinen hier.
- Bien, je veux que les troupes de mes alliés soient accueillies comme il se doit. »
Grâce aux effectifs alliés chaque cité était protégée par trois armées défensives, et le Prince Crivel gardait en réserve au Sud d’autres armées qui n’attendaient plus qu’un ordre pour monter pallier les pertes éventuelles ou protéger de nouvelles conquêtes. Le paladin Mac Leod se tenait notamment prêt avec une nouvelle armée de catapultes et avec son artefact magique qui optimisait leur puissance défensive.
« - Hamsa ! Appela Crivel.
- Oui Mon Prince ? dit en s’inclinant légèrement le maître éclaireur.
- Quelles nouvelles du sire Nesta ?
- Nul mouvement n’a été observé récemment mon Prince, aucun combat n’est mené par ses armées depuis plusieurs jours, aucune cité ne semble s’activer à la construction d’un quelconque édifice, il semblerait que plus aucun ordre n’est donné dans tout le domaine.
- Et les autres seigneurs Kérioss ?
- Ils s’activent, mais nulle armée ne bat la campagne contre nos ennemis dans la région pour le moment. »
Le Prince médita quelques instants ces paroles puis sembla s’être décidé en frappant du plat de la main sur la table.
« - Et bien nous allons précipiter les choses. La guerre est déclarée depuis quatre jours, nous n’allons pas rester les bras croisés même si nous ne sommes pas en position de force dans la région. Le royaume du sire Nesta semble figé, nous allons le secouer un peu pour voir. Avec un peu de chance il tombera comme un fruit trop mûr entre nos mains.
Hamsa, envoie les compagnies d’éclaireurs constituées sur la nouvelle cité d’Eperon reconnaître la présence armée dans les citadelles du sire Nesta les plus proches qu’ils puissent nous indiquer les moins bien défendues. Messieurs, fit le Prince en se tournant vers les trois commandants d’armées, ordonnez vos troupes ! Dès le retour des éclaireurs nous passerons à l’offensive. Allez ! »
Les hommes quittèrent rapidement la pièce pour exécuter leurs ordres.

Avant la fin de la journée les éclaireurs étaient revenus. D’après leurs rapports l’une des cités du sire Nesta semblait facilement prenable pour une armée seulement. Aussitôt les ordres furent donnés. Une des trois armées avec des nobles dirigeants pour prendre en main la cité sitôt prise se dirigèrent vers la cible ennemie.
Mais le jet de dés rata. Les troupes attaquantes se retrouvèrent face à une défense fournie qui n’était pas présente le matin même et furent vaincues. La première bataille du sire Crivel dans la guerre Nova officielle fut une défaite. Le sire Nesta était toujours bien présent pour diriger efficacement ses armées et il le prouva rapidement. Bientôt une attaque d’éclaireurs ennemis fut perçue se dirigeant vers la cité de FortFortFortLointain. Les trois cités lointaines étaient pourvues en éclaireurs intercepteurs venus des cités du Sud aussi la reconnaissance des troupes ennemies s’arrêta à de petites collines proches de la cité. Nulle information ne revint au sire Nesta.
Ce dernier décida alors de frapper à l’aveugle. Les éclaireurs annoncèrent l’arrivée d’une armée ennemie contre la deuxième cité, celle de FortFortLointain. Puis une deuxième, une troisième, une quatrième… au final peut-être une douzaine d’armées venues de cités différentes se dirigeaient vers la cité de FortFortLointain. Toutes arriveraient à différentes heures de la nuit et jusqu’au matin. Mais beaucoup trop tôt pour que les défenses de réserve des cités du Sud n’arrivent à temps.
Le sire Crivel dépêcha aussitôt des coursiers vers ses alliés mais aucun ne reçut le message à temps. Ils n’auraient des nouvelles de la contre offensive qu’après les attaques de la nuit.
Le Prince veilla donc depuis la cité voisine de FortFortFortLointain. Les premières offensives sur la cité attaquée furent proprement détruites par les défenseurs. Les troupes envoyées préventivement par le sire Theobgdu se battaient vaillamment aux côtés de celles du Prince. Mais au bout de la troisième offensive il apparut clairement que les défenses en place ne suffiraient pas pour tenir face aux attaques restantes. Le mur avait souffert et chaque vague d’assaillants emportait davantage de défenseurs avec elle dans le néant. Devant l’inéluctable le seigneur Kérioss changea de stratégie. Afin de préserver les armées de son allié toutes les troupes encore vivantes furent retirées de la cité. Les vagues ennemies suivantes se retrouvèrent seules face à des défenses quasi inexistantes et finirent de détruire le mur d’enceinte. Les éclaireurs d’Hamsa avaient réussi à déterminer quelles armées arriveraient avec de nobles dirigeants à leur tête pour prendre en main les rennes de la cité. Depuis la cité voisine le Prince Crivel dépêcha des troupes pour tendre un piège d’envergure. Les troupes réduisirent la cité au minimum de défense ce qui fit que la première armée avec un noble conquérant à sa tête emporta la victoire. Ce dernier, tout étonné conquis la cité sans coup férir. Mais le piège était tendu. Quelques poignées d’archers dissimulés aux abords de la cité jouèrent leur rôle à la perfection. A l’approche de la deuxième armée avec un noble conquérant à sa tête ils parvinrent à faire croire par des cris et quelques volées de flèches, d’un côté que la cité était toujours défendue par les hyrméliens et de l’autre que l’armée approchante était une armée kérioss venue reconquérir la cité.
L’obscurité quasi-totale de cette nuit servit grandement Crivel d’Hyrmélie. L’armée ennemie approchante tailla en pièces l’armée ennemie déjà en place dans la cité avant de se rendre compte de son erreur. En quelques heures le subterfuge fut réitéré plusieurs fois.
La dernière vague d’assaillants ne croyait plus au subterfuge quand une nouvelle armée de soi-disant hyrméliens fut annoncée. Mais cette fois c’était vrai, les troupes de FortFortFortLointain reconquirent la cité voisine.
Mais la reprise fut de courte durée. D’autres armées ennemies attaquèrent encore la cité la journée durant. Les hyrméliens, faute de défense capable d’arriver à temps durent abandonner une nouvelle fois la cité. Les troupes défensives arrivées trop tard firent demi-tour. La cité était désormais fortement gardée par de nombreuses troupes défensives du sire Nesta.

Une forte odeur de sang et de cendre régnait sur la région le lendemain. Dans la cité voisine de FortFortFortLointain le Prince Crivel reçut ses amis, les seigneurs Lucky et tabbac. Tous trois avaient pris siège autour de la table de travail du Prince.
« - Sire Crivel, je suis désolé d’apprendre ta perte de la nuit, saches que tu peux compter sur mes troupes pour t’aider dans notre guerre l’assura le sire Lucky.
- Nous ne laisserons pas ce forfait impuni, je m’en vais aussitôt lancer mes propres ordres offensifs surenchérit le sire Tabbac.
- Mes amis, je vous remercie de votre soutien. Merci de venir me prêter main forte dans cette guerre. Quelles nouvelles du sire Chrispo ? demanda Crivel en se tournant vers l’intendant de la cité.
- Aucune messire, il n’a répondu à aucun des appels faits à la tribu par vous mon Prince.
- Tant pis, nous nous débrouillerons donc sans lui. Le sire Nesta est bien trop fort pour nous ici pour le moment. Nous allons d’abord devoir défendre cette région puis agrandir notre emprise pied à pied. J’ai appris que le sire Nesta disposait d’une cité très loin au Sud, beaucoup plus proche de mes domaines principaux. J’ai ordonné à mes armées du Sud de se mettre en marche pour aller rapidement la conquérir, ainsi nous allons circonscrire ce seigneur au Nord.
- Sire Crivel, j’ai une proposition à te faire s’exclama encore le sire Lucky. Tes domaines sont vastes et ils vont continuer de croître. Les miens le sont moins mais vont continuer de grandir également. Tu as pu te rendre compte que la guerre est usante, et elle n’en est qu’à ses débuts. Et si nous sortons vainqueurs il y en aura d’autres. Voici ce que je te propose donc. Unissons nos domaines pour qu’ils n’en fassent plus qu’un. Travaillons ensuite ensemble à leur direction afin de se partager les tâches de la gestion de toutes nos cités, de la tribu des kérioss et des guerres que nous aurons à mener. J’ai peur que tu t’épuises autrement. »
Le Prince réfléchit quelques instants en silence puis reprit la parole.
« - Sire Lucky, je te remercie de te préoccuper de moi. Il est vrai que je suis particulièrement las aujourd’hui, et je devine que l’intensification des combats avec la tribu à mener en parallèle risquent de m’épuiser davantage. Je n’aurai pas de trop d’un seigneur de ta trempe pour me seconder à l’avenir. Je vais te propose ceci pour ma part. Je vais te mettre en charge de mes domaines quelques temps et aller prendre du repos en ma capitale auprès des miens. Tu vas ainsi pouvoir mieux connaître l’organisation de mes domaines. Je vais ordonner à mes commandants d’armées et mes intendants de s’en remettre à toi pendant mon absence. Et quand je reviendrai nous rediscuterons de ta proposition. »
Le Prince Crivel mit fin à cette réunion informelle et alla régler ses affaires courantes. Il ordonna le renforcement des défenses des deux autre cités Lointaines, et des autres nouvelles cités du Nord récemment conquises afin d’y bâtir des armées offensives en toute sécurité. Il conquit la cité du sire Nesta située au Sud. Puis il se retira en sa capitale pour y goûter un peu de repos et laissa ses domaines sous la régence du sire Lucky.



La guerre contre les seigneurs Nova ne dura qu’un mois. Ces derniers perdirent plusieurs cités d’importance au profit des Kérioss et de leurs alliés Fra, essentiellement sur leur front Sud, là où les kérioss étaient les plus présents. Leur tribu qui n’avait plus de tribu que le nom, finit par se dissoudre. Et la plupart de leurs seigneurs s’en allèrent rejoindre la tribu des PT. Une nouvelle guerre allait pouvoir débuter. Une guerre attendue par les kérioss depuis longtemps…


Crivel d'Hyrmélie
 
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Pas mal ! Pffff sasuke je t'ai connu plus gentil :p


Tu te souviens de moi ? :p


MOuahahahahaah
 

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Super Crivel !!

Il faut que je lise le dernier encore mais j'adore le tout :)
 

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Mouais je préfére , sinon je te tire les oreilles moi !

Mouahahaha
 

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Et voilà, le chapitre 6 est enfin rédigé. Il raconte des événements qui ont eu lieu entre février et mars derniers.

Pour ceux qui se posent des questions sur les kérioss et les AME aujourd'hui, le récit dans quelques mois ;)
 

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Et voilà, le chapitre 6 est enfin rédigé. Il raconte des événements qui ont eu lieu entre février et mars derniers.

Pour ceux qui se posent des questions sur les kérioss et les AME aujourd'hui, le récit dans quelques mois ;)

OMG,,,je va devenir une légende :p
 

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très joli crivel, encore plus beau lorsqu'on la vécu .

j'attends un suivant avec impatience
 

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Le chapitre sur les PT sera le suivant, mais je n'ai pas encore eu le temps de m'y atteler^^
 
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N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
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