Écrits de Mini Vicieux

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DeletedUser331

Guest
Bonjour,

J'ouvre donc ma bibliothèque.

Battle à thèmes multiples
L'hypnotiseur

Encore un de ces salops de riche. Jamais un seul regard pour moi. Toute leur attention reste fixée sur leur propre personne, sur leur propre petit monde. Ils me passent devant sans m'accorder d'importance, je ne suis qu'un rat misérable pour eux, une erreur de la nature. Qui sont-ils pour me juger de la sorte ? Hommes abjectes ! La seule différence entre vous et moi réside dans le fait que vous, vous semblez avoir réussi votre vie. Mais il n'en est rien. Disparaissez et observez les changements ! Qu'en est-il ? Les membres de votre famille vous pleurent à l'enterrement pour mieux faire exploser leur joie lorsqu'ils se retrouvent seuls. Vous leur aurez donné néanmoins un semblant de bonheur pendant une infime partie de temps, grâce à ce bien éphémère et trompeur qu'est l'argent. Vos amis ne vous regretteront pas vous, non non, ils regretteront de voir s'envoler ce que vous auriez pu leur apporter. Vous ne comptez pas à leurs yeux, ils ne sont intéressés que par vos moyens, moyens qui auraient pu leur permettre de s'élever.
Je ne possède pour ma part qu'un unique objet : ma clarinette. Cela me suffit amplement car le son de cet instrument réussit à me satisfaire, moi, en ma pleine intégrité. Je ne désire pas vivre dans la société d'aujourd'hui, corrompue et malsaine. Vivre dans la simplicité, voilà ma philosophie de vie. Émerveillez-vous des petits gestes, des petites manières des autres. Émerveillez-vous des sourires d'enfants, des petits signes de reconnaissance des charmantes demoiselles, de la compassion des hommes en vous voyant. Je suis peut-être clochard, clochard oui, mais je n'en reste pas moins troublé de pouvoir distinguer toutes les expressions différentes des passants qui me croisent sur leur chemin. Profitez de la vie telle qu'elle est, ne cherchez pas à avoir toujours mieux, profitez de ce que vous détenez ! C'est un bonheur simple, et gratuit, qui peut suffire à tous.
La race humaine toute entière est abâtardie ! Les valeurs ont disparu des esprits, il n'y reste plus que les principes de profits, de puissance, de mensonge, de haine, d'égoïsme.. Croyez-vous réellement que vos enfants seront heureux dans ce monde perverti ? Personnellement, j'ai arrêté de croire en l'Humanité. Autrefois, je pensais « un pour tous, tous pour un », je pensais à la solidarité, je pensais à la loyauté, à l'entraide.. Fatale erreur ! Je ne me résigne désormais qu'à : « chacun pour sa peau, chacun pour son cul !». C'est la dure réalité de la vie. Et croyez-moi cela n'en est que plus vrai quand on est mendiant, et que chaque jour, on espère avoir un minimum à manger, un minimum de petites pièces à dépenser.
Encore un de ces bourges me passent à l'instant sous le nez, sans dédaigner me concéder un seul petit regard du coin de l’œil. Il m'a vu, j'en suis sûr, mais il méprise ma nature de clochard, synonyme de sous-homme, de sous-merde. Je ne suis pas jaloux, je n'en ai pas après son argent mais après son sourire. Ne peut-il pas m'accorder ne serait-ce qu'une infime seconde pour m'adresser la parole et me mentir en me disant qu'il n'a point un sous ? Là je me sentirai humain, là je sentirai avoir du poids dans son cœur, même si ce n'est qu'une minime parcelle, là je me sentirai en tant qu'être vivant avec lequel on peut engager la discussion. Mais non, le monde n'est qu'illusions, bassesses et tromperies. Bien trop me prennent de haut, me considèrent comme inutile à la société, comme une gêne qu'il faut – ils n'iraient pas jusqu'à le dire, ils n'oseraient pas – supprimer. Bien trop me dévisagent d'un air dédaigneux. Vous ne voyez qu'un vieillard de quarante-deux ans aux longs cheveux crades, des pustules au visage avec un corps frêle. Mais jugez, jugez ! Croyez-vous vraiment pouvoir m'atteindre ainsi ? Vous n'êtes que des êtres faibles, apathiques ! Vous vivez un monde illusoire, où tout est faux ! J'espère que vous finirez comme tous ceux dont parle la presse en ce moment.
En effet, cette semaine a été chargée pour les autorités. Ce ne sont pas mes affaires, mais je vais tout de même vous en toucher un mot. Le dossier a l'air lourd, l'enjeu mystérieux. Des hommes et des femmes, en général d'importance sociale, sont retrouvés morts, le visage écarquillé de terreur. Aucune trace, aucune preuve, aucun signe n'est visible, les agents de police sont dans le flou total, ils sont perdus, dépassés. Aucun des biens des victimes ne leur est dépossédé, personne n'ose les approcher, de peur que la même malédiction les ensevelisse. À ce qu'il paraît, elles auraient vu le diable.. Les rumeurs idiotes vont bon train, la frayeur s'installe dans la ville. C'est le quatrième ou cinquième cadavre je crois, retrouvé dans cet état là. Un couvre-feu sera peut-être établi par la police pour protéger la population. Ils se trouvent qu'on cherche aussi à nous trouver un foyer où dormir, pour nous les pauvres et abandonnés. Mais je n'ai pas peur de la mort, je n'ai pas peur de ce « fameux diable », s'il existe ! Qu'il vienne, je l'attends de pied ferme. Comme disait Épicure : « La mort n'est rien pour nous tant que nous existons nous-mêmes, la mort n'est pas, et quand la mort existe nous ne sommes plus. ».
Alors où te caches-tu, où es-tu ? Je t'attends, je t'ouvre mes bras. La mort, je t'accueille en moi. Jamais nous ne nous croiserons. Tu viendras quand je ne serai plus. Je partirai avant que tu n'approches. Tous les deux, c'est une histoire d'amour, tous les deux nous ne faisons qu'un.
Mais la nuit tombe, messieurs, mesdames, demoiselles et damoiseaux, et je suis au regret de vous dire que je m'en vais fouiller les ordures. N'insistez pas, ne me retenez pas, le temps presse, je me dois de vous quitter. Je vous laisse, nous nous reverrons plus vite que vous ne le pensez.



L'obscurité assombrit progressivement la ville prisonnière d'un terrible étau, d'une violente tension dans l'air. La mort plane au-dessus des têtes. Les rues devraient être désertes et pourtant, en voilà un qui rôde, un de plus.. Il n'a pas peur cet idiot de circuler encore dans mes rues à cette heure tardive. Il n'a pas compris que désormais la nuit m'appartient, j'en suis le maître absolu. Va-t-en rentrer chez toi, file ou je t'attrape, et tu subiras le même sort que les autres. Mais tu ne m'intéresses pas car je me souviens de toi, je me souviens toi.. Et ton cœur reste pur, et, je l'espère, le restera.
Je continue d'errer dans cette mégalopole, je traque mes proies, certaines ne sont plus bien loin. Là, celui-là, c'est le bon. On s'est déjà rencontré, mais tu n'en as aucun souvenir. Je ne suis qu'un inconnu pour toi, un parfait inconnu. Mon visage ne t'est pas familier.
Néanmoins la sentence de mort doit s'abattre sur toi, telle est ta cruelle destinée. Tu aurais dû te méfier, rester auprès de ta maîtresse, au chaud, puis rentrer avec ta voiture de luxe voir ta femme. Mais non, en vrai tu es lessivé. Ta vie ne se résume à rien, elle est inutile. Sais-tu seulement pourquoi ? Tu es un salaud, et tout est dit. Avare, rapace, et la liste est longue, très longue. As-tu seulement fait dans ta vie, une seule fois, acte de charité ? Aide-tu ton fils handicapé à se lever le matin pour partir en cours ? Non, tu fuis ton existence, tu fuis tes responsabilités, tu n'es qu'un lâche, un pleutre, un moins que rien qui se cache derrière ses airs supérieurs, ses airs de riche. Tu ignores tout du sens de la vie. Tu crois naïvement que l'argent demeure la solution à tes problèmes. Crevard infâme.
Je te tourne autour depuis près de vingt minutes. Tu dois mourir, tu n'as pas su prouver ta valeur, ton utilité. L'heure fatale arrive à grands pas. Tu quitteras prochainement ce monde mais tu n'en as pas conscience. Je te suis tel des vautours qui tournent autour de la charpie, d'un corps en décomposition. Tu vas accéder au privilège de découvrir un monde nouveau où tu pourriras le reste de ton existence. Adieu, c'est l'heure. Je t'imagine d'ici – en effet je suis déjà loin, très loin, à nouveau en quête – la tête te tourne, le destin t'accepte et t’engloutit. Adieu. Bons vents. Que l'effroi t'accompagne et te déchiquette.



Un cri retentit au loin, un cri horrible, un cri inhumain. Au milieu d'une ruelle sombre, un homme s'agrippe le cœur de la main gauche, et s'enroule son bras droit autour de son crâne. Il presse ainsi ses membres indolents et dorénavant inutiles car sa fin s'approche à grands pas. Il hurle de douleur, se griffe, s'arrache la peau et les cheveux, il trébuche, la souffrance apparaît ignoble. On voit dans ses yeux toutes les monstruosités qu'il aperçoit dans ses extrêmes instants de vie. Ses globes oculaires s'écarquillent, s'injectent de sang, son visage se fait livide, flasque, son cœur cesse de fonctionner, son cerveau éclate littéralement, tous les vaisseaux sanguins, toutes ses veines explosent d'un même coup brutal. Son corps se convulsionne, il chute rudement au sol, un rictus aux lèvres, tout dynamisme l'a quitté, toute vigueur. Il ne reste plus qu'un corps vide, l'esprit est ailleurs, emprisonné dans des abîmes infernales. Une ordure de moins en ce monde.
Cette nuit horrible s'ancre dans les mémoires des Hommes, les cas de décès augmentent en flèche au fur et à mesure que la lune progresse dans le ciel. Demain sera un jour difficile pour tous. Les cadavres jonchent les rues, les maisons, le sang dégouline des murs, sur le sol, dans les égouts. Personne n'y échappe. L'horreur s'empare de tous, et tous y succombent en toute légitimité, si telle est leur fatalité.



Une mince silhouette silencieuse se profile dans le centre-ville. Elle poursuit cette ombre, ce personnage mystérieux, depuis peu. C'est un homme d'une vingtaine d'années, il est terrifié. Il vient de voir, sous ses yeux, son père décéder. Il est sortit de chez lui pour affronter ce mal qui s'empare de tout et de tous. Il a alors remarqué cet homme marchant seul, paisiblement, ce dernier lui semble étrange. Comment peut-on rester si serein ? À moins qu'il ne soit un envoyé du diable ? Tout le monde le pense, tout le monde le dit, et si c'était vrai ? Peut-être n'est-ce qu'un fou inconscient ?
Armé, il préfère s'en assurer. Il se rapproche petit à petit. Mais l'homme l'a senti, il commence à courir, à s'échapper. Serait-ce éventuellement un innocent désormais effrayé ? Il n'en est pas sûr, alors il lui court derrière. Il lui crie de ne pas s'inquiéter, qu'il est inoffensif. Rien n'arrête le fuyard, pas si trouillard que cela. Pourtant quelque chose le trouble, la démarche du fugitif se révèle fluide, calme, malgré la situation. Ce dernier tourne au coin de la rue, et s'échappe de la vision du pauvre jeune homme insouciant. Il accélère le rythme, vire à son tour.. et lui rentre littéralement dedans. Il panique, sort son arme blanche pour se défendre. L'autre esquive un geste de recul et lui lance un regard interrogateur.

« Pourquoi me suis-tu ? Tu as le cœur encore assez noble, rentre chez toi, gamin. Ce ne sont pas tes histoires, ne t'en mêle pas, vis ta vie.
Vous.. vous.. Qui êtes-vous ? Qui.. qui êtes-vous donc ? C'est vous qui faîtes tout cela ?
Je ne fais rien, s'ils meurent, c'est qu'ils le devaient. Pars, d'autres affaires m'attendent.
Ne bougez-pas ! C'est vous qui avez tué mon père ? Mon père ?! hurle le garçon désarçonné. Pourquoi ?! »

L'autre, vif, balance sa main en direction de la tête de son interlocuteur. Il lui la saisit avec douceur avant que l'autre puisse seulement bouger. Il la tient désormais entre ses doigts, il l'approche de sa poitrine et lui murmure des mots délicats et inaudibles à l'oreille. Puis il pivote, fait demi-tour tout aussi rapidement et continue bientôt tranquillement sa route. L'homme innocent est resté debout, il se réveille pourtant, sort péniblement de son songe apparemment douillet, agréable. Il tente vainement de le suivre, sans succès. Chaque pas lui semble plus lourd, son corps l'écrase, il met un premier genou à terre puis s’affale de tout son long, perd connaissance, s'endort. Il se rappelle avoir eu le temps de voir cet individu se retourner, et lui sourire, peut-être même lui faire un signe de la main.



Il se réveille, allongé sur son lit, parfaitement en forme. Le temps est clair, le soleil est probablement levé depuis quelques heures déjà. Ses souvenirs lui semblent lointains. Était-ce un rêve ? Serait-ce possible ? Il vit désormais dans un appartement, en cohabitation avec sa copine. Quoi ? Comment sait-il tout cela ? Sa dernière réminiscence remonte à la mort de son père. Que s'est-il passé ? Pourquoi habiterait-il avec une fille qu'il ne connaît pas, dans un logement comme celui-ci ?
Justement, la voilà qui arrive. Qu'il la trouve belle.. Mais d'où se connaissent-ils ?

« Enfin réveillé ? Dépêche-toi, on va être en retard en cours pour l'université. »

Voyant qu'il ne réagit pas, elle insiste.

« Allez bouge-toi ma parole ! Qu'est-ce tu fous ? Pourquoi tu me mates comme ça ? T'as perdu la tête ou quoi ? Faut qu'on s'grouille ! Si j'me chope encore un retard, j'suis bonne pour une sale appréciation ! Tu te souviens ? Oh ! J'te parle, reviens sur terre vieux. Oh ! »

Il se lève, tout déboussolé. Que lui est-il arrivé ? Lui à l'université ?

« On est le combien, demande-t-il idiotement.
Tu t'fous d'moi ? Pourquoi tu m'dis ça ? »

Voyant qu'il ne réagit pas et semble tenir de l'importance à sa réponse, elle souffle un bon coup, et lui jette finalement la date en pleine tête.

« Si j'te le dis, tu me promets de t'habiller rapidement pour qu'on file ok ?! On est le 12 février 2012 idiot. Content ? dit-elle avant de sortir. »

Quoi ?! En 2012 ? Mais.. mais ce n'est pas possible ! Elle se paie ma tête ? J'ai l'air si con que ça, tu crois que je vais gober tes conneries ?
Absolument sûr de lui, il ouvre son ordinateur – c'est quoi cet ordinateur d'ailleurs ? – , le déverrouille – comment il connaît le mot de passe ? – et jette un rapide coup d’œil à la date d'aujourd'hui.

Jeudi 12 février 2012

Hein ? C'est quoi cette mauvaise, très mauvaise blague ? Il tape des mots sur internet : 12 février 2011. Rien. Puis : Horreur 12 février 2011. Rien. Enfin : morts 12 février 2011. Là il tombe sur un long article détaillant avec précisions le taux aigu du nombre de décès lors de cette nuit, le chiffre aurait visiblement triplé. Morts naturelles. Un an serait passé ? Un an ? Sans qu'il en est conscience ? Bordel de merde, c'est quoi ces conneries ?
Elodie – Elodie ? – arrive calmement derrière lui, lui baise la joue et lui souffle timidement :

« Tu penses encore à lui ? J'suis désolée. »

Silence.

« Allez viens, faut qu'on y aille. On passera déposer des fleurs tout à l'heure. »​

La Déesse Shaalba​

« Que veux-tu en échange ? demanda-t-elle dans sa langue rude. »

L'amazone et le marchand échangèrent un regard intense. Elle avait les yeux bleus, les lèvres pulpeuses, une boucle d'oreille en forme de coquille perçait son lobe gauche et une longue chevelure brune tombait jusqu'au milieu de son dos, cachée par un voile rouge, de même couleur que sa longue robe, protégeant sa tête du soleil.
L'homme était âgé d'une trentaine d'années, il avait le crâne rasé mais des cheveux hirsutes des deux côtés, une barbe liait sa moustache et il possédait un visage râpeux ainsi qu'un long chapeau pointu aux bords ronds.
Ils semblèrent communiquer à travers ce regard. Ils s'étudièrent l'un l'autre un long moment. Au bout de quelques secondes, le marchand lui répondit :

« Rien de plus que ce qu'il ne vaut. Honore ta parole et tu seras récompensée. »

Nouveau silence, nouveau regard.

« Combien en as-tu ?, le questionna-t-elle d'une voix faible.
Combien en souhaites-tu ? lui répondit-il à bride abattue.
Une vingtaine.
Je n'en possède pas autant. Vous n'en aviez pas commandés autant.
Le nombre a changé. »

Échange rapide, long silence.

« Combien en as-tu ?
Douze, comme vous l'aviez demandé.
Très bien. Voilà tes deux peaux.
Cet échange m'a été bénéfique. Je remercie ton Dieu pour cela.
Merci Kosmas, chuchota-t-elle sans qu'il puisse l'entendre. »

À ces mots, la jeune femme déposa les peaux animales sur le vieux tapis de son interlocuteur. Elle se leva silencieusement, rangea les colliers dans une de ses poches, garda le dernier en mains et sans dire un seul mot, retourna à sa place.
Le jeune commerçant se remettait de sa première rencontre avec cette belle amazone. Il les voyait pour la première fois de sa vie et pourtant, il avait déjà passé un accord avec ces dernières, sans n'avoir jamais pu rentrer jusque-là en contact direct avec elles.
Elles étaient de farouches guerrières, jolies mais usées par la guerre et la chasse. On pouvait le lire sur leurs visages ainsi qu'au grand nombre de cicatrices que chacune possédait. Celle-là n'avait pas d'oreille droite et sur ses mains, on pouvait voir la trace d'un grand nombre de blessures.
Kosmas frissonna à la pensée de son corps nu, parsemé de balafres, toutes plus importantes les unes que les autres.

« Quelle drôle de vie elles mènent ! Quel gâchis, pensa-t-il en soupirant. »

Non loin de là, une troupe de soldats surveillait les échanges des marchands. Ils avaient chauds, la saison estivale n'avait pourtant toujours pas commencé mais la température était élevée pour un mois d'avril. Ils étaient tous pressés de finir cette journée. Le lendemain serait identique, ainsi que toute la semaine à venir. Celle-ci célébrait un événement spécial : la foire dans la capitale de Jahzia Elbada qui invitait toutes les populations à participer.
La ville s'organisait autour d'une double enceinte : la première et donc la plus grande ne possédait que trois entrées. Les murs étaient surveillés par des patrouilles qui effectuaient des allers-retours. Les portes quant à elles étaient protégées par une cinquantaine de gardes qui confisquaient les armes pour éviter tout incident.
Les soldats s'aperçurent de l'absence de l'amazone qui venait pourtant tout juste de regagner sa place et décidèrent d'aller questionner une ses sœurs. Les autres partirent fouiller les environs. Peut-être était-elle rentrée dans la cité, sans permission.

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Azaïma marchait dans les rues, paisiblement. Elle venait de quitter le commerce pour accomplir la mission que son Dieu lui avait destinée. Son Dieu, voilà son seul but dans la vie : Shaalba. Plutôt devrait-elle dire sa Déesse …
L'heure de l'opération approchait. Le soleil serait bientôt à son zénith.
La jeune femme décrocha deux piques métalliques de ses cheveux et les empoigna en mains, les cachant sous les manches de sa robe.
Elle entendit derrière elle une troupe de gardes qui interrogeait plusieurs passants.

« Ils sont déjà à ma poursuite ! Je vais devoir me dépêcher, grommela-t-elle. »

Elle sortit une petite carte de sa poche et regarda le point qui y était indiqué. Elle se mit à courir, essayant de se faufiler dans l'ombre des ruelles pour passer inaperçue. Les gardes s'étaient mis, eux aussi, à courir. Elle accéléra le pas et atteignit au bout de dix minutes l'emplacement précis. C'était une petite maison inhabitée. Elle n'entendait plus les bruits des lourds pas des soldats dans son dos. Elle frappa deux coups à la porte, patienta deux secondes, puis à nouveau trois coups.
La porte s'ouvrit sur ses amis, toutes des amazones pratiquement. On pouvait également voir des hommes de cette ville, des pauvres au vue de leurs vêtements.

« Entre ! Nous t'attendons depuis trop longtemps !, s'exclama la femme qui lui avait ouvert.
Tu es poursuivie ?
Oui, une petite troupe de soldats, répliqua Azaïma.
Tu as les colliers ?
Kosmas me les a remis comme prévu. »

Elle tendit la main et distribua un par un les colliers. Ils étaient un symbole important et renforçaient la puissance de la Toute-Puissante.

« Il en manque, se fâcha un des membres.
Il n'était pas au courant des changements pour la commande, m'a-t-il dit.
Hum … On fera sans, ce n'est pas grave, intervint une autre amazone.
Il est l'heure d'y aller. Gardez le plan en tête et surtout n'oubliez pas que la transmission du poison prend une demi-heure. Fuyez avant que l'on nous remarque notre piège. »

Ils enroulèrent tous leurs pendentifs autour de leurs cous puis prièrent à genoux. Au bout de quelques minutes, ils se mirent à sortir un à un de la petite maison en chaume.

« Les gardes sont là. Éliminez-les. »

Dans la petite ruelle sombre, les soldats s'avançaient, épiant le moindre mouvement. Ils surveillaient chaque croisement de rues. Les initiés de la Déesse Shaalba les laissaient venir à eux. Ils étaient une trentaine de fanatiques contre une petite douzaine de soldats de la cité.
Les gardes ne purent rien faire. Les adorateurs se dissimulèrent si bien dans les ombres des ruelles et des toits que les gardes ne les virent pas. Les lames se plantèrent dans chaque recoin de leurs corps atteignable et le combat se termina rapidement. Un dernier homme, à genoux, supplia Azaïma de le laisser en vie. Lorsqu'il vit le serpent et la mort dans les yeux de la femme, il écarquilla les siens avec terreur. Il voulut courir et s'échapper mais l'acier l'avait déjà mordu. La pique que l'amazone tenait dans ses mains lui laissa une coupure sur le visage, profonde. Un coup sur la tête et l'homme s'affala sur le sol, inconscient. Lorsqu'il se réveillerait, la ville ne serait plus qu'un grand désastre.

Ils déplacèrent les corps en silence, rapidement. Ils reprirent leurs routes puis se séparèrent. Bientôt, Azaïma arriva dissimulée, en compagnie d'une autre fanatique, au milieu de la fête foraine.
L'opération commençait.

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Ahsmos et Hebeny, deux autres fanatiques, arrivèrent par l'ouest de la grande foire. Bientôt le nombre de passants se fit plus dense.
La femme et l'homme se regardèrent et se chuchotèrent :

« En avant ?
Accomplissons notre mission divine ma chère amie. »

Et ils s'élancèrent, bousculant les spectateurs. Ils tenaient en mains deux longues aiguilles qui ne faisaient qu'effleurer la peau de leurs victimes sans leur infliger de douleur.
Ils venaient de les condamner.

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Azaïma préférait la discrétion. Elle était déjà recherchée par la police de la ville alors elle pensait qu'il était mieux pour elle de marcher. C'était bien plus discret mais aussi bien plus lent.
Elle et sa camarade amazone se rapprochaient du centre de la foule où elles pourraient contaminer un nombre maximum de victimes.
Les groupes étaient constitués d'au minimum deux fanatiques, par mesure de sécurité, qu'importait leur sexe.
Le plan avait été préparé pendant de longs mois. La commande des pendentifs, le repérage des emplacements de la garde ainsi que la mise en application de l'opération leur avait demandé un certain temps. De même, le poison enduit dans leurs lames avait requis une précision et une attente extrême. Ils avaient finalement réussi à acquérir suffisamment d'expérience pour passer enfin à l'acte. Ce moment tant désiré était arrivé et les fanatiques pourraient enfin satisfaire la vengeance de leur Déesse. D'après leur philosophie, les hommes n'avaient pas leur place dans ce désert. Cette ville serait détruite par ses habitants.
Ils tournèrent dans la ville pendant près de dix minutes puis commencèrent à s'éloigner. Il leur fallait évacuer au plus vite, leur survie en dépendait.

« Bientôt cette cité ne serait plus qu'un tas de ruines. Pauvres habitants, pauvres idiots. Connaissez la peur et la mort. Le règne de la Déesse Shaalba commence. Apprenez sa fureur, chuchota Azaïma. »

Un passant à proximité réussit à saisir quelques mots et écarquilla les yeux. Une pique vint lui transpercer la gorge et il finit sa vie dans un râle inaudible. Les passants aux alentours n'eurent pas le temps de voir l'agresseur et s'enfuirent, par peur.

« Qu'importe, vous êtes contaminés, marmonna Azaïma. »

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Les portes de la ville avaient été renforcées suite au meurtre de l'habitant mais les fanatiques avaient prévu leur fuite. Ils déclarèrent un incendie à proximité des lieux puis attendirent patiemment que la foule enrage et rouvre les portes de la cité.
La victoire était là, inévitable. La victoire finale.
Les gardes furent appelés en renfort pour maîtriser la population qui se révoltait. C'était le secret de cette arme que tenait en main Azaïma. Un poison lent mais très efficace. La piqûre ne provoquait presque aucune douleur, un simple effleurement permettait la diffusion du poison dans le corps de la victime. Le poison provoquait une montée de violence, de colère et de force chez la victime. Elle se mettait alors à frapper tout ce qui bougeait aux environs, ennemis, amis, famille … Les effets étaient surprenants, comme ceux d'une drogue hallucinogène : désorientation, vision déformée, peur, troubles émotifs, tremblements, agitation, panique, élocution insensée …

Azaïma faisait partie des Amazones depuis sa naissance, sa mère avant elle l'avait été aussi à la fin de sa vie. Mais peu à peu, la chasse à l'animal n'avait plus suffit à cette tueuse. Elle haïssait les hommes. Ils volaient leurs territoires et avait massacré sa famille.
Puis, il y a deux ans, elle avait rejoint un autre groupe, composé de femmes mais aussi d'hommes, ce qu'elle avait au premier abord, rejeté. Puis elle s'y était faite, comprenant bien qu'ils le seraient d'une aide précieuse dans cette mission divine.
La philosophie de la Déesse Shaalba correspondait parfaitement à ses propres espérances, si bien qu'elle s'était très vite distinguée comme l'une des meilleures, une des plus assidues.

Les fanatiques avaient réussi leur mission, sans problème, sans scrupule. Ils regardèrent au loin, de dunes de sables surélevées, la perte de la cité, la fuite de ses habitants et le meurtre de leurs ennemis.
Derrière les adorateurs, un gigantesque serpent apparue, sortant des tréfonds de la terre. Un serpent femelle. La Déesse Shaalba. Elle possédait une robe d'un brun rouge, ornée d'anneaux latéraux et de tâches sombres, comme le boa arc-en-ciel, mesurant près de trente mètres de long et vingt-cinq centimètres de large. Elle écarta les côtes cervicales pour sembler encore plus imposante. Son venin était le plus puissant du monde et prédisait une mort instantanée. En plus de ses crocs venimeux, elle pouvait aussi s'enrouler autour de sa victime et la tuer par étouffement.

« Vous avez réussi mes enfants. Je suis fière de vous, siffla-t-elle. »

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La ruelle était vieille, comme le prouvait l’architecture archaïque, mais elle se révélait également sombre et froide en cette nuit d’hiver. Restaurée récemment, sa profondeur due à l’élévation de la ville était désormais bien plus flagrante. Les boutiques y étaient rares, si bien que la plupart des bâtiments n’étaient que des habitations altérées par le temps. Au début de la rue, à droite, le plus grand immeuble n’était plus qu’un tas de vieux débris et se situait en dernière position sur la liste des réparations. Il devrait attendre encore quelques années probablement. Les rues de cette ville étaient dallées et recouvertes d’une fine couche de sable du désert. À gauche, la seule et unique boutique officielle du quartier : une simple pièce où l'on pouvait, à notre guise, acheter des épices et un peu de nourriture, certes peu variée, en faible quantité et à un prix élevé.
Plus loin dans cette rue, quasiment au bout de cette dernière, après de nombreux logements habités par des mendiants principalement, une deuxième boutique se situait là, encore inconnue des forces de police, et vendait des armes diverses, allant de la simple dague à des instruments plus sophistiqués et plus mortels. En face de ce commerce, le dernier immeuble était composé d'uniquement deux fenêtres. L’architecture était simple et grossière. Il était constitué de deux étages et d’une multitude de pièces, certaines juste assez grandes pour pouvoir y faire tenir un lit simple. Au rez-de-chaussée, la plus importante salle était habitée par un vieillard et sa petite fille. Il lui racontait de courtes histoires pour l'aider à s'endormir en ces lieux dangereux et insalubres. Cette fois-ci l'enfant s'était fait bercer par une légende évoquant la destruction d’une ville par ses habitants, rongés par la folie.

Un lien spécial​

Forêt de Circyl

La route à la sortie de la ville de Costle était pavée de pierres sur à peu près cent mètres et était large d'environ seize pieds. Peu après la fin du dallage, elle ne ressemblait plus qu'à un chemin puis, si l'on s'éloignait davantage, elle devenait un sentier pour enfin disparaître dans une multitude d'herbes hautes et de plantes de toutes sortes.
Non loin de là, la lisière de la forêt était en vue. Qu'importait la position, une seule et même personne ne pouvait espérer apercevoir l'entière étendue de celle-ci. Au derrière, elle s'allongeait pour ne faire qu'un avec la montagne, elle dépassait même celle-ci et c'est pourquoi aucune limitation n'avait jamais pu être clairement définie. Sur les cartes, elle apparaissait le plus souvent sous forme d'une très grosse et vulgaire approximation qui se révélait la plupart du temps totalement fausse.
Si l'on entrait et que l'on s'avançait un peu pour s'approcher du cœur de la forêt, on pouvait remarquer un brusque changement de densité, les arbres se faisant plus espacés.
Je n'ai guère besoin de vous prévenir que cette forêt est la plus dangereuse qu'il soit. Si un jour, vous avez la folle idée d'y entrer, je vous conseille fortement de ne pas y demeurer longtemps. Outre le fait que vous pouvez vous perdre, vous finirez bien avant par être dévoré par des bêtes sanguinaires. Si toutefois vous arrivez à éviter ces dangers, je ne parierais toujours pas sur votre survie. Tôt ou tard, vous mourrez, que ce soit en finissant de nourriture aux asticots ou la tête au bout d'une pique. Personne n'a jamais su qu'il existait une race d'homme dans cette forêt, des hommes différents, des hommes sauvages. En fait si, certains ont le pu découvrir par eux-mêmes. Mais cette découverte est morte en même temps que la vie quittait leurs corps, quelques minutes après. Rien qui ne puisse vraiment alerter qui que ce soit … Ces hommes étaient les seuls à avoir su résister et survécu et maintenant, ils s'étaient totalement adaptés à leur environnement. Ils étaient devenus l'unique clan d'hommes de la forêt.

Non loin du pied de la montagne, un éboulement avait récemment eu lieu et avait ainsi entraîné la chute de deux arbres. Sur la droite de la scène se trouvait un puits dans ce que l'on pourrait appeler une place. Les arbres avaient été coupés et ainsi cet amoncellement était au centre même d'un cercle. En face, le début de la montagne était clairement visible, d'une part grâce à la forte abondance de rochers et d'autre part car c'était à cet endroit là que l'inclination commençait, d'abord douce puis plus abrupte. À gauche et au derrière, la vue était bloquée par de hauts bosquets qu'on aurait peine à traverser.
Pourtant, une masse sombre s'y engouffra et traversa cet épais mélange de feuillages et de branches. Celle-ci possédait une forte stature et n'était de tout évidence, pas un être humain. Elle mesurait dans les soixante dix centimètres de haut et bientôt, ses traits se dessinèrent et elle vint s'exposer à lumière, devenant petit à petit une bête sauvage. D'abord, nous pûmes apercevoir sa tête, sans trop de précision, puis son buste et enfin ses deux pattes de devant. C'était un loup, un magnifique loup. Il possédait des yeux de couleur jaune doré, en amande, des dents acérées répondant au nombre d'une quarantaine, deux oreilles droites en forme de triangle et enfin avait une marque de blanc très particulière du bout de son nez jusqu'au milieu de ses esgourdes. Son pelage était composé de deux couleurs alliées : du marron clair et du gris tandis que ses pattes teintaient dans le beige.

Raïjïn avait bientôt deux ans et était le plus jeune de son clan. Il avait de nombreux frères et sœurs mais tous plus vieux que lui. Son choix à lui était déjà pris, il quitterait bientôt le clan de son ascendance pour aller en rejoindre un autre et ainsi pouvoir fonder sa propre famille.
Riku était le chef du clan mais c'était aussi le loup le plus ancien et le plus fort. Jusqu'à maintenant, il avait réussi à écraser chacun de ses adversaires en d'un combat singulier. Mais la vieillesse l'emportait et il se sentait faiblir, jour après jour. Il devrait alors laisser sa place après plus de treize ans de règne. Grâce à lui, leur nombre avait quasiment doublé en cet espace : ils étaient bien plus nombreux qu'avant et avaient accueilli au fil des années un total de neuf loups d'autres clans. Ainsi Riku verrait bientôt sa descendance le quitter. Seul un de ses enfants de chaque sexe resterait pour assurer la lignée du clan. Ils le devaient et le feraient. Ainsi avaient été choisis Aeris et Shura pour rester aux côtés de Riku et Saphira. Le chef du clan était en couple depuis ses trois ans et le resterait jusqu'à la fin de sa vie, avec la même femelle.
Raïjïn était un mâle d'une force impressionnante. Il avait hérité de la plus grande puissance et pesait donc dans la quatre-vingtaine pour une taille de cent trente centimètres de longueur. Il courrait également à la vitesse moyenne de trente cinq kilomètres heures et pouvait atteindre les cinquante cinq au meilleur de sa forme.
Le territoire de son clan s'étendait sur des kilomètres à la ronde, une quinzaine à peu près et ils pouvaient ainsi tous communiquer par hurlement la nuit. Ils affrontaient régulièrement d'autres clans pour pouvoir agrandir leur lieu de chasse et ainsi pouvoir affirmer leur autorité et leur force. Malgré cela, ces loups vivaient paisiblement, en tranquillité et ils étaient craint dans cette forêt. L'homme n'avait jusqu'à maintenant fait que se soumettre mais cela allait rapidement changer …

C'était lors d'une belle matinée d'hiver. Le clan de Raïjïn était éparpillé un peu partout dans la forêt. Ce dernier se baladait à une dizaine de mètres de la lisière de la forêt. Il était partit à la chasse depuis près d'une demi-heure et avait rapidement repéré les traces d'un cerf. Enfin il le tenait ! Il s'apprêtait à bondir quand il entendit des voix, non loin. Ce n'était pas le son habituel des hommes de la forêt, ce son grave et entrecoupé. Celui-ci était fluide, plus fort, plus aigüe. Le loup inclina ses oreilles dans la direction, toujours prêt à bondir sur une proie qui était partie depuis une bonne minute. Il demeura accroupit puis se mit debout pour mieux distinguer les sons.
C'était sûr, ces gens là étaient des étrangers. Il se précipita dans la direction, esquivant les arbres, sautant par dessus les arbustes. Il fixa précisément cette masse difforme qu'il voyait au loin et aiguisa ses sens. Bientôt, il put compter un, deux, cinq, dix, vingt, cinquante hommes qui venaient dans leur direction. Ils n'avaient pas un assez bon point de vue pour pouvoir être plus précis. Dépassait-il les cent ? Ceux-là étaient des brutes, pas les discrets hommes des bois. Riku lui en avait parlé déjà, à de nombreuses reprises et il l'avait mis en garde contre leurs armes et leurs manières. Ils n'étaient que des sauvages qui s'attaquaient à n'importe quel animal. Ils tuaient sans retenue.
Le loup s'avança encore un peu lorsqu'il surprit un mouvement sur sa droite. Aussitôt, il se baissa pour disparaître derrière un buisson épais.
Il y avait là un autre homme, beaucoup plus discret. Il se faufilait dans les arbres quasiment sans bruit. Régulièrement, il faisait des signes à un autre homme, quelques pas derrière lui.
Raïjïn se rendit bientôt compte qu'il était entouré. Heureusement qu'il s'était infiltré discrètement sinon, il ne serait probablement pas dans une situation si aisée.
Un homme passa à quelques mètres de lui, sans le voir. Il ne savait pas comment il devait réagir. Devait-il les fuir et demander conseil à son clan ? Qu'elles étaient les intentions de ces hommes là ?
Soudain, un hurlement résonna dans la forêt. Il vit toutes les têtes des hommes tourner dans la direction. Mais lui, il le connaissait ce bruit. Une ourse qui protège ses oursons. Il vit l'homme proche de lui tirer une arme d'un étui en cuir qui pendait le long de sa jambe gauche. Maintenant il savait. Ces hommes étaient dangereux. Il en était presque certain.
Il releva discrètement la tête et vit l'ourse en question. Il vit le combat qu'elle menait contre plus de huit hommes. Elle n'avait aucune chance mais elle pourrait infliger des pertes. Il fallait qu'il lui vienne en aide sinon toujours plus d'ennemis afflueraient vers elle. Même entre animaux, il existe un lien d'entraide. Un lien contre l'homme et ses dangers.
Raïjïn passa à l'action. Il était désormais assez proche de l'homme. Il lui sauta dessus, hurlant, et lui arracha une bonne partie du coup. Avant que le corps ne tombe à terre, l'éclaireur était mort. Désormais, toutes les têtes étaient tournés vers lui. Une flèche fusa dans sa direction mais le tir n'était pas assez précis. Il toucha un arbre à plus de quatre mètres à côté. Le loup en colère, fonça tout droit vers un autre homme. Ce dernier ne le vit qu'au dernier moment, lorsque le loup sauta d'un bosquet tout proche. Il lui laissa une marque très profonde de crocs dans la jambe et repartit, tout aussi rapidement.
Il fallait qu'il sorte de ce cercle dans lequel il était bloqué. Il aurait pu le faire silencieusement et rester invisible mais la famille ours avait besoin de lui. Il entendit un deuxième cri, probablement celui du mâle ours.
Il revint à lui rapidement, plus rapidement que sa prochaine cible. Celle-la également ne vit que l'énorme masse l'écraser de tout son poids et le mordre à plusieurs reprises. Le festin fut rapidement finit. Il repartit et fit rapidement une percée dans le cercle des hommes. Le dernier lui posa plus de problèmes que les précédents. Celui-ci était prêt et il l'avait entendu arriver. Raïjïn allait lui sauter dessus lorsqu'il vit l'arme qu'il tenait dans la main. Une expression de peur passa sur le visage de l'homme. Le loup attaqua sauta sur le côté et mordit son ennemi au mollet. Il n'avait pas pu donner plus de force à son premier coup car son adversaire était réactif et il avait balancé sa main dans sa direction presque qu'immédiatement après le bond de l'animal. Un autre homme arrivait derrière. Un homme qui s'attendait à trouver un camarade au prise avec un ennemi. Erreur monumentale.
Raïjïn avait rapidement disparu du champ de vision de sa proie actuelle. Il réfléchissait vite et en quelques mouvements il fut sur l'homme qui accourait à l'aide de son ami. Il déchira son côté gauche en laisse une profonde marque de griffes. L'homme tomba à genoux en hurlant de douleur. Il fut mort quelques instants après, quand l'animal revint à la charge dans son dos. Mais une lance se planta trop proche de son corps. Elle lui arracha quelques poils, sans plus de dommage. Le coup avait été là pour le faire fuir et elle avait probablement été lancée au hasard. Un coup qui réussit à lui faire peur. Il se remit à courir, à fuir plutôt. Le nombre d'ennemis grandissait trop vite. Tandis qu'il se pressait de retourner vers son clan, il fut bientôt nez à nez avec deux hommes brandissant deux lances. Il les évita de justesse. Il fut aussi surpris que ses deux assaillants de cette brusque rencontre. Il les contourna et bondit à nouveau sur l'un d'eux. Il fit pivoter son bassin vers la droite pour donner un coup de hanche au deuxième. Se grouper était vraiment bien plus dangereux. Le premier mourut, la gorge arrachée. Le second s'étala par terre, assommé.
Raïjïn ne put le tuer car trois autres hommes arrivèrent vers lui, trop vite. Il les esquiva du mieux qu'il put mais une flèche vint se planter dans son flanc. Cette blessure n'était pas trop importante et ne l'empêcherait pas de courir. Il fut vite hors de portée. Il allait se décider à rentrer quand il se rappela la fâcheuse position de la famille ours. Il devait s'assurer de leur sort. Les hommes les combattaient-ils encore ? Il s'approcha pas à pas de l'endroit où il les avait vu la dernière fois. C'était une véritable boucherie. Les corps avaient disparus, traînés d'après les marques sur le sol. La famille ours n'était plus de ce monde, c'était certain. Il voulut se retourner mais ne vit que trop tard l'attaque qui lui était destinée. Elle allait le pénétrer en plein sur son côté droit mais une autre arme vint le défendre, bloquant la lance ennemie. Un homme de la forêt venait d'apparaître devant lui. C'était une femme en fait. Elle avait réussi à coincer la lance à l'aide de deux haches. L'ennemi fut désarmé et reçut un violent coup au travers de l’œil qui le tua sur l'instant même. Deux autres hommes ne purent rien faire. La femme avait lancé ses deux hachettes dans leur direction. Le nombre de victimes s'éleva aussitôt à deux supplémentaires. Raïjïn et sa protectrice s'adressèrent un regard complice. Désormais, ils étaient liés. Il lui devait une vie. Elle disparue aussi vite qu'elle était arrivée, grimpant à l'arbre duquel elle était descendu. Le loup fit de même en prenant la fuite par la voie terrestre et bientôt, le groupe des hommes s'était reformé et ils contemplaient deux autres de leurs amis sans vie.

Raïjïn était de retour au camp. Son père lui avait extrait le bout de la flèche presque inoffensif qui était resté dans son corps lors de son combat. Il lui avait raconté sa lutte pour survivre et aider la famille des ours. Le chef du clan était maintenant pensif. Il avait appris par de sources sûres que leurs ennemis étaient repartis. Pourquoi n'avait-il séjourné qu'un jour dans la forêt ? C'était la première fois que des humains arrivaient à en sortir. Cela l'intriguait vraiment. Il décida tout de même d'organiser une réunion des différents clans de loups.
La réponse ne mit pas longtemps à revenir. Certains avaient refusé en prétextant que ce n'était qu'une erreur, d'autres ne voulaient se risquer pas à abandonner leur territoire pour une alerte qui pouvait se révéler fausse. Les mobiles s'enchaînaient, toujours plus choquants les uns que les autres. Comment les chefs pouvaient-ils douter de la véracité des propos d'un des leurs ? Leur puissance les avait aveuglé. C'était l'avis du clan de Riku. Bien que les corps des hommes tués n'avaient pas été trouvés et qu'il ne restait plus que des tâches de sang, cela n'expliquait pas cette soudaine inconscience. L'évènement qui était le plus marquant était la disparition de la famille de l'ours. Mais celle-ci avait été expliquée brièvement avec un quelconque motif.

La crainte du clan du loup se révéla très vite, trop vite, justifiée. Quelques mois plus tard, en début avril, par une journée de plein soleil, vers les coups de dix heures, les hommes revinrent. Leur nombre n'avait pas doublé, ni triplé. Ils étaient dix fois plus nombreux et s'étaient dispersés sur de grandes zones. Si Raïjïn avait dû évalué leur nombre, il l'aurait estimé à près un millier.
Un millier d'hommes, cela avait de quoi faire peur. Tous les animaux tremblaient devant la puissance de leurs ennemis. Le plus effrayant était peut-être le nombre d'armes. Arcs, épées, dagues, tout cela pouvait se combattre. Mais que pouvaient-ils faire face aux engins de siège qui se présentaient maintenant à la lisière de leur bien-aimé forêt ? Leur efficacité fut très vite démontrée : un lourd objet s'envola du trou dans lequel il se situait et s'abattit près de dix mètres plus loin, après avoir défoncé plusieurs arbres. Heureusement, leur nombre était limité : les hommes n'en possédaient apparemment qu'une dizaine. Tous les animaux se joignirent en groupe de même appartenance pour lutter. Un grand nombre proposa de fuir mais les plus vieux s'opposèrent farouchement : leur forêt c'était leur vie et le nombre d'ennemis n'importait que peu. Ils préféreraient mourir plutôt que de céder leur territoire, leur seul et unique lieu d'existence.
En début d'après-midi, les hommes gagnèrent du terrain encore plus vite qu'ils ne l'avaient fait auparavant. Les maigres résistances qu'ils rencontraient les rassurer et ils pensaient que leur conquête serait finalement bien plus facile qu'ils ne l'avaient imaginé.
Mais dès que le soleil commença à décliner, ils virent des hordes entières les assaillir. Des tribus entières d'animaux venaient leur causer de sérieux dommages. Le moral des troupes diminua en flèche mais ils tinrent bon et repoussèrent la défense qu'on leur opposa.
Les animaux ne pouvaient communiquer entre eux aussi bien qu'ils l'auraient souhaité. Souvent, les groupes d'assauts étaient désorganisés et les attaques se révélaient ainsi infructueuses.
De plus, certains bestiaux étaient avantagés de nuit, comme les loups et c'est pourquoi, la grosse offensive opta vers les deux heures du matin. Toute la soirée, les hommes furent harcelés sur différents fronts. Les pertes commençaient à être considérables pour les deux partis, plus pour les animaux. La force de groupe des hommes était impressionnante.
L'attaque vint, comme prévu. Les loups s'étaient rassemblés pour attaquer la partie gauche du groupe d'ennemis, mais demeuraient tout de même assez loin de la fin du côté.
Raïjïn se trouvait dans les dernières lignes. Les sages avaient décidés de lancer d'abord les loups les plus vieux car les pertes se révéleraient moins graves. Malgré cette décision, les plus jeunes n'attendirent pas et se battirent aux côtés de leurs familles, leur apportant un soutien non-négligeable.
Raïjïn s'élança alors que la lutte avait déjà commencé depuis une ou deux minutes. Le combat fut violent et il vit beaucoup de ses amis, de ses frères, beaucoup de loups et autres animaux trépasser.
Les heures passaient et les rangs ennemis ne semblaient pas s'atténuer. L'aurore pointa très vite le bout de son nez. L'avantage qu'avait les loups disparut mais le combat ne se fit pourtant pas plus désavantagé.
La guerre fut bientôt à son acmé. Un court moment, Raïjïn se retrouva seul contre cinq adversaires. Il était fatigué mais restait vigoureux. La haine qu'il nourrissait envers ces êtres cruels était sans appel et semblait infini. Il s'élançait, se repliait, mordait, arrachait de la chair et parfois même des membres entiers, hurlait, griffait, tuait. L'affrontement persistait et le jeune loup récoltait moultes blessures, toujours plus graves les unes que les autres. Il suait et son sang séchait rapidement. Bientôt, son pelage ne fut plus que de couleur rougeâtre, remplaçant les tons marrons-gris habituels.
Parmi les cinq hommes qui se tenaient auparavant face à lui, il n'en restait plus que deux. Sa première victime s'était écroulé après avoir perdu la moitié de sa jambe droite ainsi que d'avoir la gorge lacérée par la bête. La seconde avait perdu sa lance et s'était enfui, par peur. Le troisième avait tenu bon et lui avait causé une autre blessure dans le flanc. Les deux derniers l'épuisèrent très rapidement. Il fut bientôt encerclé et crut que sa dernière heure était arrivée. Heureusement pour lui, il finit par sortir de ce mauvais pas, non sans mal.
L'homme face à lui le menaçait de la lance tandis que celui de derrière attaqua avec une épée. Il esquiva le coup et saisit le bras de son antagoniste avec ses canines pour le lui laissait une marque profonde. Il n'eut le temps d'échapper à l'attaque de la lance. Celle-ci s'enfonça dans sa patte droite et Raïjïn ne pouvait désormais plus sautillait. Pendant qu'il eut fini d'arracher la gorge du premier, le second avait récupéré sa lance. Il lança un coup et elle se planta dans la terre. Avant qu'il ne puisse la ramener à lui, le loup balança sa patte arrière pour en briser le bois. Son ennemi était désormais désarmé. Il tenta de fuir mais ne fut pas assez vif.
Une flèche vint se planter quelques secondes après dans la chair du canidé. Cette fois-ci ce fut son épaule qui fut touché. Il allait s'écrouler au sol et s'enfuir quand il vit sa proximité avec l'archer. Celui-ci n'était pas très loin mais il possédait une arme à distance, redoutable quand la mobilité de la bête était plutôt mince. Raïjïn se remit en mouvement, malgré sa faiblesse et il approcha bientôt de sa cible. Trop près. L'homme l'avait vu venir et avait ramassé une épée à ses pieds. Il l'attendait de pied ferme et s'apprêtait à donner un coup circulaire qui trancherait la tête du mammifère sauvage. À la place, une hache lui ôta l'arme des mains en sectionnant son coude qui tomba au sol dans une giclée de sang. À la vue de cette blessure, le loup reprit confiance et s'apprêtait à se relancer dans le combat. Il remarqua les traits de jeune homme sauvage. C'était une femme de la forêt celle-là. Une femme qui lui avait déjà sauvé la vie. Il mit plusieurs secondes à la reconnaître. Son esprit était embrumé dû à son épuisement. Bientôt, ce ne fut pas qu'une sauvage qu'il vit mais toute une horde d'hommes et femmes de la forêt qui s'abattirent sur leurs ennemis.
Raïjïn voulu se relancer mais la fatigue et la douleur l'emportèrent. Il flancha et s'évanouit. La guerre continuait autour de lui et la dernière chose qu'il vit, ce fut son amie qui le porta pour l'éloigner d'éventuels dangers. Une fois qu'elle l'eut déposée à terre, elle s'empara à nouveau de ses deux hachettes et partit se battre.

Lorsque Raïjïn se réveilla, il était confortablement installé dans un amas de feuilles douillé. Il pouvait voir des bandages là où on l'avait blessé mais il ne reconnu pas immédiatement l'endroit. Les échos des blessés résonnaient toujours dans le crépuscule. La bataille était-elle finie ? Il voulu se relever mais fut pris de hauts de cœur et resta couché encore un peu. Il vint à remarquer que de la viande, de la chair fraiche, avait été déposée non loin de lui, à bout portant de ses canines. Il l'attrapa et l'engloutit, lentement d'abord, pour profiter du goût mielleux du sang dans sa bouche. Il vit également à côté quelques fruits qui poussaient dans la forêt, des baies principalement. Il aimait bien en manger à de rares occasions car ils facilitaient sa digestion et avait un goût plutôt plaisant. Il en avala quelques-unes et attendit de se sentir mieux pour oser se relever.

Raïjïn se réveilla pour la seconde fois, au milieu de la nuit. Finalement, le sommeil l'avait emporté à nouveau. Il se mit debout et tenta de s'appuyer sur sa patte. La douleur n'était pas trop forte et le voyage serait donc possible. Il ne vit aucune trace, aucun message de la femme qu'il l'avait sauvé.

Enfin le loup était parvenu jusqu'à son camp. Le malheur faillit l'emporter quand il vint à déplorer les nombreuses pertes. Sur les quinze membres de son clan, sans compter les enfants de Riku et Saphira, les loups morts s'élevaient à douze. Ils n'étaient donc plus que huit : trois membres survivants, lui-même et un de ses frères ainsi qu'Aeris et Shura qui ne s'était battus pour assurer la descendance. Les efforts devront être importants dans les prochaines années pour remonter ce nombre. Heureusement, un peu avant le levé du jour, son père revint avec un autre membre du clan ainsi qu'un de ses fils. Ils étaient encore onze donc plus que cinq membres du clans. On le tint au courant des nouvelles : les hommes étaient en déroute mais le champ de bataille était un véritable carnage. Sans les hommes sauvages, ils n'auraient pu gagner. Loués soient-ils.

Raïjïn eut besoin de beaucoup de repos, comme beaucoup d'entre eux. Pourtant, quand il revint à lui, il ne put trouver les membres du clan. Aeris le prévint de la vengeance des clans du loup.

Le soleil brûlant déclinait et disparaissait progressivement derrière les hautes montagnes. La caverne souterraine paraissait sombre si bien qu'il eût été improbable que quiconque veuille s'y engouffrer. Il était sans doute impossible de discerner la profondeur de cette cavité ténébreuse et la pierre semblait rugueuse et l'odeur était âcre et le froid intense s'imprégnait à jamais dans nos vêtements et dans notre peau.
Pourtant, non loin de là, nos deux voyageurs insolites approchaient, guidés par un air de musique. L'un d'entre eux chantait d'une voix puissante et grave tandis que l'autre l'accompagnait à la flûte, avec une mélodie fluide et agréable. Le plus grand, qui jouait de l'instrument, portait des chausses vertes attachées à un pourpoint blanc et des souliers marrons. Il n'avait que cette légère tunique, des braies courantes, une fine ceinture grise et une épée effilée de soixante-dix centimètres, protégée par un fourreau en bois, située le long de sa jambe gauche tel un chevalier. Il devait approcher de la trentaine, ses cheveux étaient noués en queue de cheval et on pouvait apercevoir quelques rides naissantes sur son visage. L'autre était plus jeune, peut-être un peu moins de la vingtaine, déguisé comme un troubadour avec un vieux pantalon collant et troué par-dessous une jupe, un simple gilet en cuir à manches courtes, une cape de couleur marron tombant jusqu'à ses fesses et de vieilles babouches pointues.
Tous deux continuaient de s'avancer en direction de la grotte. Lorsqu'ils furent à son niveau, ils firent une rapide pause puis y pénétrèrent après une brève discussion. Leurs pas étaient assurés en ce lieu malsain. L'éphèbe avait arrêté pour un court moment de jouer de son instrument et avait dégainé deux longs poignards, un dans chacune de ses mains. Les deux hommes se prenaient bien souvent dans les bras, marchaient collés l'un à l'autre, riaient, s’esclaffaient, s'amusaient, comme deux enfants prêts à faire une blague. Par d'autres moments, ils simulaient des coups portés à des créatures inexistantes ou brandissaient leurs armes pour faire face à des menaces invisibles. Depuis l'entrée de la grotte, le chevalier avait allumé une lampe pour qu'ils puissent avoir une source de lumière, certes faible mais tout du moins présente. Cette dernière chancelait néanmoins de plus en plus à chaque minute et bien heureusement, ils en avaient apportées plusieurs. Elle apportait également une chaleur aux deux hommes. Plus ils s'enfonçaient sous terre, plus la température était élevée.
Ils cheminaient à travers l'ombre depuis bientôt deux heures lorsqu'ils firent la rencontre d'une première âme errante. Cette dernière eut peur en voyant de simples mortels. Peu à peu, les deux héros se sentirent épiés à travers les ténèbres et le nombre des créatures s'accrut. Elles furent bientôt des milliers à les observer et nos deux compagnons durent se frayer un chemin en les menaçant de leurs armes. Les créatures, femmes et hommes confondus, avaient les visages horribles, leurs yeux étaient boursouflés, leurs bouches démesurées, leurs dents acérées, leurs mains aboutissaient à de très longs ongles fins, leurs corps frêles tremblaient, leurs pieds d'une noirceur absolue se mêlait parfaitement à l'obscurité du lieu. Elles avaient la peau sur les os si bien qu'on aurait pu les prendre pour des squelettes vivants avec leurs visages marqués par l'âge et la fatigue. Elles ne possédaient plus aucun trait humain. Leurs corps bouffis étaient abîmés et la puanteur qu'elles dégageaient était immonde, intenable.
Pourtant nos deux acolytes continuaient de sourire, de rire entre eux. Ils repoussaient ces goules hideuses avec une joie intense. Ils se moquaient d'elles, leur riaient à la face, les désignaient du doigt pour mettre en valeur leur corps atroces et visqueux. Leurs rires diaboliques retentissaient à leurs oreilles comme un grincement insupportable qui les firent fuir. Ils entendirent bientôt leurs pleurs apathiques, leurs marmonnements et leurs balbutiements ce qui ne fit qu'accroître encore plus leur hilarité. Désespérées, ses dernières se cachaient pour dissimuler leur honte. Ils s'essayèrent à imiter leurs visages ce qui accentua encore plus leur enthousiasme. Tellement ils les raillèrent que les bouches commencèrent à les faire souffrir quand une voix puissante et grave s'éleva :

« Qui êtes-vous pour déranger ainsi les âmes éternelles qui reposent à jamais en ces lieux désolés ? »
Ils venaient de faire la rencontre du gardien de la porte des Enfers. Et en effet, après s'être un peu approchés, une lumière vive pouvait s'apercevoir au loin. La chaleur du monde souterrain était plus forte et saisissante. Charon avait son chien à côté de lui, Cerbère ainsi était-il nommé. Grand de cinq mètres sur deux mètres de large, ses pattes étaient énormes, de la taille d'une tête d'homme, des flammes se promenaient sur tout le long de son corps, sa gueule béante comportait des dents immenses et son poil était long et gras.
Le plus âgé des deux hommes eut du mal à répondre dans la minute qui suivit. Il essuya les larmes de joies qui coulaient de ses yeux, calma son rire persistant et s'exclama :

« Nous sommes de nobles voyageurs insolites qui cherchent Hadès pour pouvoir s'entretenir de sa personne.
Vous êtes bien bruyants pour de simples mortels. Je n'ai jamais entendu un tel capharnaüm ! Pourquoi riez-vous ainsi ?
C'est que ces monstres là sont particulièrement affreux, dit-il avec un nouveau rire dissimulé. Je n'ai jamais vu de créatures si répugnantes !
Leur difformité les rend comique ! ajouta le jeune homme, en riant à gorge déployée.
Et quel est cet accoutrement ?
Je trouve nos vêtements tout à fait appropriés à la situation comique dans laquelle nous nous trouvons ! répondit-il en gloussant encore. N'êtes-vous pas d'accord ? Ils sont de conséquence !, bien que nous soyons au dix-neuvième siècle.
Nous aspirons à voir le maître de ces lieux et à le questionner sur la vie après la mort. N'est-ce pas normal de s'en préoccuper ? Nous sommes friands d'histoires et celle-là a l'air particulièrement intéressante, n'êtes-vous pas d'accord ? Nous avons parié que nous réussirions à le rencontrer ! Ayant perdu au jeu de carte, nous avons dû descendre dans ces tréfonds emplis de merveilles ! Je ne regrette pas ma descente, oh non !, si j'avais su que l'expérience serait aussi amusante et divertissante ! Et la somme en jeu n'est absolument pas modique, n'en doutez pas ! N'ayant rien à perdre, nous nous sommes mis en quête de la personne répondant au nom d'Hadès ! Peut-être pouvez-vous nous aider à le trouver ? Sinon cela fait plusieurs heures que nous marchons et un rafraichissement ne serait pas de refus ! Notre vie de misère ne nous permet pas d'accorder autant d'importance à notre vie. Après tout, c'est le cycle naturel de la vie, alors pourquoi nos congénères sont-ils si effrayés à quitter le monde des vivants ? Nous préférons profiter du temps pour nous amuser voyez-vous ! Ce monde là nous est inconnu, et nous serions ravis de le découvrir ! C'est une superbe opportunité d'évoluer ! Certes, on perd de vue nos amis mais n'est-ce pas l'occasion de mieux nous retrouver par la suite ? Surtout que le vôtre d'univers ne manque pas d'agrément ! Il a l'air d'être gigantesque ! Que de nouveaux lieux à découvrir ! Alors ? Comptez-vous nous faire attendre ici longtemps ? »

L'homme fit une nouvelle pause, calmé. Son regard se posa sur le chien Cerbère et son fou rire le reprit.

« Votre chien est bien mignon vous savez ! Il doit avoir un peu chaud non ? Vu l'odeur qu'il dégage il n'a pas dû être lavé depuis bien longtemps ! Vous ne disposez pas d'eau ici ? »

Il se mit à rire à pleins poumons et son voisin l'imita. Il éteignit sa torche tandis que son ami joua un air de flûte pour fête et ils continuèrent leur aventure, s'amusant autant que la vie le leur permettait.

La neige avait recouvert toute la surface du sol sur près de soixante-dix centimètres d'épaisseur, si bien que toute la population de cette région centrée autour de la ville de El'os avait dû interrompre, spécialement pour cet hiver là, toutes activités commerciales. Elles demeuraient trop dangereuses, à cause des brigands affamés bien entendu, et trop éprouvantes pour les chevaux qui tiraient les charrettes. Les hommes se débrouillaient donc quasiment seuls, tout de même encore accompagnés de leurs chiens pour des travaux essentiels tel que la chasse. Ils étaient littéralement coupés de toute voie de communication avec les grandes villes environnantes, comme Laott ou encore la cité défensive d'Ybajan.
Seuls les coursiers servaient à transmettre les informations mais malheureusement, ce métier était à risques. Les chances de mourir entre le départ et l'arrivée persistaient grandes, même quand les hommes avaient l'expérience du combat, étaient en bonne santé physique et équipés d'armes. De plus l'argent remis pour la tâche effectuée allait croissant en fonction de l'importance du renseignement transmis et parfois, l'on pouvait même voir certains destinataires décider eux-mêmes du nombre de pièces à donner, faisant fi des périls encourus.
Tout cela pour dire, cher lecteur, que ce n'était guère une vie facile que menait ces derniers et qu'il fallait réellement être dans une situation précaire pour envisager d'entrer dans une telle vocation. Par malheur, le nombre de ces fous suicidaires grandissait de jour en jour, le pays tout entier traversait, en effet, une passe économique difficile. Pour finir, imaginez-vous qu'un bon nombre de ces agents travaillaient également comme voleurs, profitant de la puissance procurée par leur arme pour dépouiller les voyageurs qu'ils trouvaient en chemins.

Pourtant, un homme voyageait seul, de nuit par temps brumeux. Il avançait lentement en s'enfonçant jusqu'au genou, à chaque pas, dans cette neige fraîche de la veille. Il provenait probablement de Hjorn, ou de Prisca peut-être, où les conditions climatiques paraissaient tout de même quelque peu meilleures. Il arriverait d'ici le lendemain à El'os, si telle était sa destination, mais pour le moment il s'approchait d'une auberge, invisible encore à ses yeux et pourtant déjà connue de son esprit. Qui était-il ? Vous pouvez légitimement vous le demandez, car c'est un des piliers phares de cette histoire que je vous conte.
C'était un homme de taille plutôt élevée, dans le mètre quatre-vingt, visage dissimulé sous une capuche. Il avait un physique correct sans paraître imposant. À dire vrai, il paraissait même plutôt maigre dessous son gros vêtement épais.
Il continua à progresser difficilement, puis après encore un bon quart d'heure de marche ardue, il la vit enfin et accéléra à l'idée de trouver un lieu chaud où il pourrait dîner et dormir en toute – ou presque – tranquillité.
Il posa finalement sa main sur la poignée de la porte, puis l'ouvrit doucement, appréciant pour quelques secondes supplémentaires le calme de la nature. Puis il s'infiltra dans le bâtiment en bois, d'où parvint à ses oreilles à la fois des rires tonitruants, des cris, mais aussi une belle voix fluette et enjolivée d'un instrument à cordes, un luth.
Peu de personnes remarquèrent son entrée. Les regards coulaient sur lui telle l'eau d'une cascade sur la roche. Il contourna un premier groupe de personnes pour aller s'assoir seul à une table vide et isolée dans un coin de la pièce. Il retira alors sa lourde cape, dévoilant un visage jeune et attirant sous des airs de fatigue, une peau blanche, une chevelure blonde avec des cheveux fins et courts et un nez aquilin. Il ne possédait pas, par contre et à première vue, de signe distinctif.

« Excusez-moi mademoiselle, dit-il de sa voix mielleuse en saisissant doucement le bras de la serveuse. Serait-ce possible de m'amener à manger et à boire je vous prie ? »

Cette dernière prit une petite seconde pour enregistrer ce visage mais ses yeux rencontrèrent alors son regard émouvant, puis ils coulèrent jusqu'à ses lèvres pour se laisser absorber par sa bouche délicate, ses lèvres fines, gercées par le froid. Elle se reprit rapidement, souffla un timide « oui » pour s'enfuir l'instant d'après vers les cuisines. Elle essaya bien de se souvenir des traits de l'apparence de cet individu sans pour autant y parvenir. C'était comme tenter de se rappeler l'histoire d'un rêve à l'éveil, souvenir si proche et qui pourtant prenait déjà la poudre d'escampette.
Elle revint, décidée ce coup-ci à scruter intensément son visage.

La pluie tombait dru sur Quenir, petite ville littorale. Un brouillard épais empêchait les villageois de voir devant eux. Les sorties étaient rares, les rues désertes. Un lourd silence planait. Il faisait sombre.
Puis, un mouvement. Sur les quais, ce qui semblait être un homme, se déplaçait rapidement en direction d'une silhouette, à peine visible. Elle était là, près d'un conteneur, se tenait debout, avec une posture ferme. Quand l'autre individu s'approcha, elle s'adressa à lui :

« As-tu trouvé ce que tu cherchais ?
- L'humain ne semble pas ici, maître.
- Très bien, nous allons passer à la ville suivante alors. Rassemble-les et préparez-vous à vous mettre en route immédiatement.
- Maître, ils ont faim.
- Vous ne pouvez pas vous empêcher de manger au mauvais moment ! Il n'en est pas question ! Vous … »


Il fut interrompu par un autre homme qui s'approchait, une torche à la main.

« Empêche-les ! Personne ne doit savoir que nous sommes ici ! », s'écria-il.

Mais il était trop tard … Tandis que l'individu continuait de s'approcher, deux bêtes, toutes biscornues, lui sautèrent dessus. La première lui arracha la moitié de son cou, le tuant sur le champ.
La second l'atteignit quand il était déjà à terre, se vidant de son sang. Elle s'occupa du reste du corps, le torse, le ventre et les jambes. En près de cinq minutes, il ne restait plus que les os.
L'homme qui avait crié à voix basse s'était figé lorsqu'elles avaient commencé le travail. Peu à peu, il reprit ses esprits, revenant à lui comme s'il était revenu de la mort elle-même. Il avait le teint livide, pâle. Il avala sa salive avec beaucoup de discrétion, par peur de se faire surprendre. Au bout d'une nouvelle minute, il prit de nouveau la parole.

« Comment crois-tu que les habitants de cette ville vont réagir à la disparition d'un des leurs ? Ils essayeront de trouver une excuse valable, mais, derrière ça, ceux que nous cherchons vont s'y intéresser ! Ils pourront faire le rapprochement ! J'ai été nommé pour vous diriger et si vous voulez que cette mission arrive à son terme, vous devez m'obéir ! »

Il se tourna ensuite vers les deux créatures. Elles continuaient, inlassablement, à sucer et lécher les os restants. Elles étaient loin d'être rassasié et une proie supplémentaire n'aurait pas été de refus.

« Faîtes-moi disparaître ses restes et lavait moi le sol, il ne doit rester aucune trace ! »

Elles levèrent la tête et plantèrent le regard dans ses yeux. Il y lut une envie de meurtre, une envie de le manger. Il ne pouvait rien y faire et supporta ce regard abominable.
Elles réagirent enfin, après ce qui semblait une éternité et elles finirent de lécher le sang qui avait dégouliné sur le sol. Puis, elles ramassèrent les os, les cassèrent en petits morceaux avec une force incroyable et les jetèrent à l'eau. Les poissons finiraient le travail ...

Valen se réveilla brusquement en sursaut. Il transpirait amplement car son cauchemar l'avait profondément bouleversé. Ces derniers jours, semaines, il n'arrivait plus à dormir correctement, tout au plus quelques maigres heures par jour, quand il avait de la chance. De grosses cernes noires étaient apparues sous ses yeux, son corps ressentait cette énorme fatigue qu'il ne cessait d'accumuler, sans pouvoir rien n'y faire. Il se sentait troublé mais n'en avait toujours point trouvé la source. Peut-être les changements politiques récents l'influençaient-ils plus que ce qu'il ne voulait vraiment s'avouer ? Il ne savait pas, n'arrivait quasiment plus à réfléchir. Et ses journées n'étaient pas de tout repos, il devait continuer sa somme de travail colossale, inlassablement. Il demeurait peu fier de ses activités mais il fallait bien survivre, se disait-il, de mauvaise foi. Bien sûr, il aurait pu être un honnête homme plutôt que de voler les plus démunis, car en effet, il en avait eu l'opportunité. Mais son esprit perverti se trouvait manipulé à l'époque, si bien qu'il n'avait pas été en mesure de prendre des choix de son propre libre arbitre. Désormais il était trop tard : il ne pouvait faire marche arrière sans chuter. Il restait lier à son destin : celui d'un escroc, menteur et homme perfide, comme tous les autres comme lui. Mais il voyait une faible lueur d'espoir de voir véritablement, une nouvelle fois, la cité changer de régime et donc de règles. Peut-être, et d'où son malaise, sa vie viendrait à être modifiée. Le voulait-il vraiment ? Il savait qu'il était plutôt chanceux de son sort, même s'il n'en était pas satisfait. Mais le serait-il un jour ? Sa situation n'allait-elle pas, au contraire, s'effondrer, ainsi que tout ses espoirs ? Cette pensée le réconfortait dans son idée : il devait continuer son travail et cesser de réfléchir car s'il se trompait, ses aspirations disparaitraient et son moral n'en serait encore que plus ébranlé.
Il ressassait pourtant, sans arrêt, les possibilités qui s'ouvraient à lui s'il se produisait tel ou tel changement d'amélioration. Il cherchait à chaque événement probable une finalité pour déduire les causes et conséquences de cette dernière. Son sommeil s'en trouvait troublé : il remuait souvent, n'arrivait à dormir plus d'une heure de suite sans se réveiller pour être assailli à nouveau de troubles en tout genre. Son imagination était débordante, et il n'avait jamais appris à la maîtriser. Il le regrettait ardemment car il en subissait désormais les effets. Ironiquement, le seul moment où il pouvait reposer son esprit était durant son travail où il devait se forcer à se concentrer. Mais le corps montrait également des signes de fatigue et de maladies en progrès. Il s'affaiblissait bien plus vite qu'auparavant, tremblait lors d'efforts trop intenses.. Il lui aurait fallu une longue période pour récupérer. Mais peut-être celle-ci allait-elle arriver prochainement ? Et voilà qu'il était repartit à penser en rond, sans jamais réussir à s'appuyer sur des cheminements intellectuels fiables pour prévoir ses plans, tel le philosophe qui ne se contente pas d'une réponse sûre et universelle.
La fièvre l'emportait, il le sentait. Toute la nuit, par périodes, il avait froid puis chaud, et ainsi de suite et devait se couvrir en fonction. Les rêves l'avaient quitté depuis bien longtemps, trop longtemps même..
Laott était une des villes mères du royaume, voisine de la capitale Raxüav. En effet, elle appartenait aux Treize : Raxüa tout d'abord, au centre de la rosette, puis les villes adjacentes, Laott, Angok, Beleth, Aneck et enfin les villes frontières Sith, Exna, Fuinn, Chkra, Lynley, Hjorn, Elos et Idjana. La toute dernière, la plus récente était Darvon et avait été ajoutée au système de défense complexe du pays. En effet, cette rosette avait été mise en place pour pouvoir relier tous les villes entre elles par des routes sécurisées pour faciliter la transmission des informations. Ainsi, les lisières du territoire possédaient un haut mur de protection de plus de quatre mètres de haut sur trois mètres de large. Il suffisait à maintenir les hordes d'Esprits Malins à l'extérieur car ces derniers ne possédaient pas suffisamment d'intelligence pour pouvoir trouver un moyen de passer au dessus, en s'aidant d'échelles par exemple. Ils utilisaient donc leur force brute, si bien que parfois certains d'entre eux se jetaient littéralement, de toute leur force, contre l'obstacle. Des soldats entraînés restaient tout de même en permanence aux aguets sur les chemins de ronde pour surveiller l'activité ennemie avec des garnisons mobiles non loin à prévenir en cas d'urgence. De petits bourgs s'étaient installés tout en tour en conséquence pour pouvoir nourrir les hommes en retour de leur sécurité. La frontière connaissait la paix depuis désormais un demi-siècle mais pourtant les craintes demeuraient. Au tout début, le nombre d'Esprits Malins s'était révélé faible si bien que les Hommes avaient pu les chassaient aisément. Ils avaient malheureusement gagnés en puissance si bien qu'ils avaient fallu petit à petit construire des retranchements derrière lesquels se protéger. Mais des différents politiques avaient séparés l'île en deux : deux rosettes étaient nées, sur la même pensée de système de défense. Ils ne se faisaient pas la guerre, les échanges commerciaux filaient bon train et s'aidaient parfois mutuellement pour lutter contre la menace commune. Mais alors un souverain vaniteux s'éleva sur le trône du royaume de l'Ouest. Il désirait en apprendre plus sur leurs ennemis, au lieu de se contenter de rester en vie. Son attitude fut amplement critiquée et pourtant il tint tête au peuple et envoya son armée à l'extérieur en faisant malgré tout, preuve d'énorme patience. Il fut rapidement à cours d'informations sur l'avancée de ses troupes : ses messagers n'arrivaient jamais à revenir en vie. La crainte se saisit de lui et il patienta durant deux longues et effroyables années sans réponse. Puis, le peuple furieux se souleva et renversa leur monarque. Des troubles en découlèrent : les finances de l'état avait été dilapidées dans cette tentative de conquête, l'armée manquait donc cruellement de soldats. Ils se trouvaient trop peu nombreux à surveiller le monde extérieur, pourtant les forces militaires n'étaient pas toutes parties mais la plus grande partie était occupée à protéger le roi. Les murs de protection furent donc délaissés et les monstres créèrent bientôt des brèches et s'infiltrèrent. Le royaume entier fut bientôt envahi, et nul ne put les arrêter. Les survivants vinrent se réfugier dans la seconde partie de l'île tandis que la première disparaissait entièrement, engloutie.
L'erreur servit grandement de leçon mais les historiens s'interrogent encore aujourd'hui sur ce qui a bien pu arriver à l'armée envoyée. Malheureusement, peu détiennent la réponse et ne souhaitent ou ne peuvent pas la partager..
Et puis, il y a soixante années, naquit un jeune homme vigoureux et ambitieux au Nord-Est. Il voulait poursuivre le projet du feu souverain, certes en prenant plus de précautions cette fois-ci. Il monta en grade petit à petit et suggéra au roi une nouvelle tentative. Il était bien trop dangereux de son point de vue, de se laisser abattre par ces Esprits Malins, ou de ne rien faire. Il fut envoyé, accompagné d'une grande troupe, pour conquérir et c'est ce qu'il fit. Il n'arriva pas jusqu'à la mer, mais réussit à avancer considérablement et agrandit ainsi le mur d'enceinte, si bien qu'il bouleversa les idées préconçues des habitants. Pour ces derniers, c'était pure folie que s'aventurer vers l'extérieur. La ville Idjana naquit de ce rude combat, la rosette s'en trouva complétée. Vingt années passèrent, pendant lesquelles les lieux furent renforcés, puis c'est au Sud-Est que la relève fut prise. Il était ardu de pouvoir amener des constructeurs assez courageux pour pouvoir supporter la pression et la peur mais ils réussirent. Il fallut huit années pour bâtir la cité, huit années où l'armée était sans cesse en conflit, de jour comme de nuit. Leurs ennemis ne semblaient pas avoir besoin de dormir, ou très peu car ils connurent tout de même des périodes, plus ou moins longues, de tranquillité. Une fois la ville achevée, ce fut la frontière qui subit une amélioration. Elle s'arrêtait auparavant à la lisière du désert de l'Ouman, alors que désormais ce dernier était à l'intérieur du royaume, puis fut détournée pour passer plus au sud en coupant la rivière Prisca par trois fois. Le mur d'enceinte restant à l'intérieur fut détruit naturellement pour pouvoir assurer l'ouverture vers cette nouvelle partie monde, encore inconnue des habitants. Dernièrement, de nouveaux débats étaient ouverts pour savoir si les expéditions devaient continuer, afin d'agrandir encore plus le territoire. Le problème étant de savoir si l'on pouvait par la suite le protéger, si l'on en avait les moyens.

La rue dans laquelle se baladait Nays était reconnue pour être dangereuse. Les riches l'évitaient, les pauvres s'y engouffraient. C'était la même histoire chaque jour pour Nays. Il faisait des allers-retours entre le port et le centre de la ville.
Il se baladait, se renseignait pour trouver du travail et ce depuis maintenant plusieurs semaines. Les habitants n'avaient pas confiance ici. Les voleurs, les malhonnêtes y étaient trop nombreux pour que Nays ait l'espoir de trouver ce travail dont il rêvait tant.
Personne n'osait placer sa confiance en quelqu'un, que celui-ci ait un physique attirant ou non. C'est ainsi que l'on passe des mois à s'ennuyer. Pourtant Nays ne perdait pas courage. Tous les matins, il partait avec une humeur joyeuse, une envie de vivre sur le visage.
Bientôt, il aurait quelques problèmes à payer son loyer. Sa dernière chance pour trouver du travail lui semblait trop dangereuse. Matelot. Ce n'était pas un rêve de beaucoup de jeunes hommes de son âge. Certes, la découverte l'attirait mais il n'aimait pas s'éloigner de chez lui. Nays entendit un bruit de bateau. Il savait qu'aujourd'hui, l'Aurore, un des plus rapides bateaux de cette ville, allait s'amarrer sur Ybajan. Il savait aussi qu'il avait de grandes chances pour être pris en tant que matelot. C'était un des principaux métiers ici. Métiers légaux, bien évidemment.
« Si d'ici ce soir je ne trouve rien, je te promet que je m'engage pour l'Aurore ! »
Ce petit jeune, âgé d'une vingtaine d'années, un peu moins, parlait à sa défunte mère. Celle-ci avait été remportée quelques années auparavant par une maladie bien connue dans le pays et par les matelots : le scorbut. Elle avait eu comme idée d'entreprendre un grand voyage pour découvrir de nouvelles richesses, de nouvelles terres.
Ils étaient partis avec une cinquantaine de matelots et deux bateaux pour ne revenir qu'à vingt sans n'avoir rien découvert d'autre qu'une petite île protégée par un brouillard épais.
Il n'avait jamais connu son père, celui-ci avait disparu, sûrement par peur de m'avoir eu, pensait Nays. Il se dirigea vers les tavernes les plus proches. Les matelots revenus de voyage vont souvent dans ces endroits là et la main d’œuvre y est donc demandée. Il connaissait un peu le patron de celle-là. Yemen s'appelait-il.
« Yemen ! Je viens …
Ah, te voici enfin ! Je me demandais si tu allais passer. J'ai réfléchi à ta demande et je ne peux pas gérer tout seul. Ma femme est malade, alors tu es pris ! Tu tombes vraiment bien ! »
Nays passa toute la journée à la taverne, à servir les matelots et autres clients. Plus la soirée approchait et plus la taverne se remplissait. Elle était constituée d'une porte double battant centrée qui laissait l'air circulait à l'intérieur. La pièce contenait une grande table en plein milieu puis des petites sur les côtés. Les matelots se rassemblaient autour de la grande pour discuter tandis que d'autres préféraient s'isoler comme cet homme qui portait une cape et un capuchon sombre lui permettant de camoufler son visage.
Le soleil s'était couché depuis plusieurs heures. En été, par ici, il fait jour jusqu'à tard, dans les alentours de vingt et une heures. C'est dans ces heures là que les matelots partent se coucher. L'atmosphère était lourde, et soudain, un groupe d'hommes armés poussèrent a porte et entrèrent.
La soirée était mal partie, tout le monde pouvait s'en douter. Les voleurs sont d'habitude par groupe de deux ou trois, tout au plus. Là, ce n'était pas des voleurs. Deux restèrent dehors, en cas de fuite probablement. Le chef du groupe se dirigea vers l'homme isolé que j'avais particulièrement remarqué. Celui-ci ne bougea pas et garda la tête basse. Les matelots se levèrent et l'un deux s'écria :
« Laissez le en paix. »
De suite, Yemen intervint.
« Si vous voulez vous battre, faîtes ça dehors. Je ne veux pas d'histoire ici, c'est compris ? »
Le chef du groupe sortit alors sa large main de sa poche et la posa sur l'épaule de l'étranger. Tout le reste se passa trop vite aux yeux de Nays pour qu'il puisse comprendre la scène qui s'était déroulée sous ses yeux. Les matelots foncèrent sur les deux hommes face à eux et les envoyèrent contre le mur. L'homme capuchonné avait saisi le bras de son adversaire pour lui plaquer la tête contre la tête puis il lui faucha les jambes. Il le récupéra à terre, le souleva et l'envoya rejoindre les deux autres hommes. Les trois colosses sortirent leurs épées. C'était bien plus dangereux face à des hommes armés. Ils étaient cinq contre six. Deux des matelots prirent des tables pour les lancer. Yemen s'en mêla, prit deux bouteilles et fonça. Ce n'était pas sa première bagarre. Souvent, il avait affaire à des groupes qui semaient le bordel dans sa taverne. Mais cette fois, les hommes n'étaient pas n'importe qui. Ils étaient mercenaires et les mercenaires savent bien se battre. L'inconnu sortit deux couteaux et en planta un dans l'abdomen de son ennemi pour ensuite passer derrière lui et lui trancher la gorge. Les voleurs menacent mais ne tuent que rarement. Les morts apportent des ennuis. Ils comprirent tous que cet homme n'était pas ordinaire. Trois des matelots bloquèrent un autre de leur adversaire pour le rouer de coups. Nays se précipita pour ramasser l'épée et ainsi rentrer dans la mêlée. Il avait remarqué que les deux hommes qui gardaient l'entrée avaient sorti des arbalètes. Cette arme est très puissante à de courtes distances. Elle peut faire un trou béant de la taille d'un poing sans aucun problème dans un corps. Le chef du groupe était en combat singulier avec l'assassin.
Il ne restait plus que deux hommes. Un carreau d'arbalète jaillit alors et transperça Yemen. Un deuxième traversa le bras d'un des matelots. Nays sauta sur le la porte à double battant pour planter son épée dans la jambe d'un des arbalétriers. Il fit ensuite une roulade et bloqua les bras du mercenaire. Un matelot en profita pour lui envoyer son poing au visage qui le sonna. Le dernier mercenaire blessa légèrement deux hommes avec qui il était aux mains et subi un sort identique à celui de son compagnon. Le chef était mort par l'inconnu, une épée dans le ventre. Nays se précipita de suite sur Yemen. Celui-ci était mort sur le coup, la tête renversée sur le côté. L'homme capuchonné murmura deux mots :
« Suis-moi. »
On se dispersa rapidement, les clients sortirent en cri et les gardes ne tardèrent pas à arriver. Nays et l'homme s'étaient éloignés. Ils s'arrêtèrent dans une rue.
« Je prend le bateau demain, je fais partit de l'Aurore. Engages-toi sinon tu risques la prison. Je compte faire route vers Khazad où un ami m'attend. A demain. »
Et il disparut dans le crépuscule de la nuit.
 
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Rapières & pansements ! [RP Restreint]

Mon amour, mon délice,
Tu es mon cœur, ma vie,
Mon éclat, mon esquisse.
Je t'aime et te chéris.

Distant ou près de toi,
Je rêve et pense à toi,
Du lever du soleil,
À ton profond sommeil.

La distance nous sépare,
Et mon cœur se prépare,
À une nouvelle année
Dure à imaginer.

Je ne suis qu'un ami,
Dont le cœur se durcit,
Car je n'ai pas ma place,
Tes refus me terrassent.

Mais je suis accroché,
Pour te faire chavirer.
Ma patience est tenace,
Je déborde d'audace.

La grâce qui émane de son corps,
Usée par les années et la souffrance,
D'un homme heureux attendant son sort
Vivant et dansant, remplit d'espérance.

C'est l'exaltation que procure la vie,
Sentiment ressassé à l'infini.
C'est une passion que la mélancolie
Se force à la faire tomber dans l'oubli.

Trahison
Le monde décrit est imaginaire et n'existe que dans mes rêves les plus profonds. Les personnages ont été inventés de toutes pièces.
Le taxi venait de s'arrêter à l'angle de la rue Parrot, devant un immeuble en piteux état. La façade était complétement défoncée et menaçait de s'écrouler à tout moment. Un homme descendit de la voiture. Il était fort de carrure et était habillé d'une douce veste de peau d'animal chaude, de gants en cuir, d'un pantalon noir et de longs souliers marrons bien cirés. Il avait les traits émincés par de longues heures de sommeil en retard, les cheveux courts et bruns. On pouvait lui distinguer un nombre important de rides, malgré son âge. Il portait à son poignet une montre scintillante en or, qu'il avait essayé tant bien que mal de cacher sous son vêtement, sur sa tête un chapeau lui protégeait les oreilles par ce temps de démon et enfin, tenait dans sa main une solide canne en bois. Il était près de deux heures du matin, le temps était ombragé et le pluie menaçait de tomber dans ce quartier si vide et froid. Aucune lumière n'était visible au dehors et la seule source d'éclairement provenait de l'intérieur de la voiture. C'était, aux environs, l'unique endroit où l'on aimerait bien passer une nuit. L'arrondissement était fort peu fréquenté par les honnêtes habitants de la ville car il n'inspirait que trop au calme et le taux d'agression y était conséquent. La rue était plongée dans un noir extrême et recouvert d'un épais brouillard. C'était la pleine lune.
L'homme poussa légèrement la porte de l'appartement, d'une main, sans n'accorder aucun coup d’œil au chauffeur aimable qui venait de lui faire signe. Il rencontra au début une faible résistance puis la porte s’entrouvrit et racla dans un fracas épouvantable. Les insectes les plus proches, rats, araignées et autres, s'enfuirent à toute vitesse, dérangés dans leur sommeil ou dans leur chasse. Le hall n'était qu'un vieil amas de débris. Il commença l'ascension en prenant les escaliers en colimaçon. Il ne fallait pas se leurrer : si un jour il y avait eu un ascenseur ici, il ne serait sans nul doute pas en état de fonctionner. La plupart des marches étaient brisées, certaines semblaient encore pouvoir tenir, d'autres s'écroulèrent lorsqu'il prit appui dessus. Au bout de cinq longues minutes, après cette progression ardue, il arriva enfin au point de rendez-vous. Au quatrième étage, il s'arrêta sur le pallier d'un appartement avant de reprendre sa course folle. Il traversa le logis jusqu'à la salle à manger où était installé une très grande table ronde. Lorsqu'il entra dans la pièce, il put distinguer dans l'ombre douze silhouettes, assises en silence. Il prit place à son tour, sur le dernier siège vide et souffla quelques minutes pour reprendre un peu de consistance. Une minute après, il prit enfin la parole d'une voix forte et puissante. Personne n'avait jusque-là prononcé le moindre bruit.

« Bonsoir à tous. Je n'ai que très peu de temps à vous accorder en cette nuit d'hiver alors je serais bref. Tout d'abord, j'aimerais vous rappeler la raison de cette réunion : vous êtes tous présents ici pour l'application de l'opération 'Rapace'. Vous avez tous signé un document certifiant votre complète participation et loyauté. Dans le cas contraire, vous vous verrez renvoyé et soumis au silence. J'ai confiance en chacun d'entre vous. La moindre fuite peut vous faire couler. Nous nous sommes assurés pour que vous ne sachiez pas avec quelles personnes vous travaillez. La sécurité est absolue et vous n'avez strictement aucune chance de nous faire tomber. Nous sommes un groupe, nous sommes une famille et nous nous soutenons mutuellement ! »

Il fit une pause pour faire digérer ses paroles à l'ensemble de l'assemblée immobile. Il était primordial pour leur survie que tout le monde remplisse sa part du contrat. Ils ne pourraient supporter aucun échec.

« Vos ordres vous seront communiqués à travers cette carte électronique. Elle est munie de deux boutons : un appel de secours, SOS que vous pouvez utiliser en appuyant sur votre photo d'identité ainsi que d'un second affichage disponible au dos, après avoir frotté l'arrête droite pendant plusieurs secondes. Cet affichage vous permettra de vous indiquer les actions que vous devrez effectué, ainsi que le moment où vous devez le faire. Toutes les informations s'y trouveront. Pour l'appel de secours, une personne vous retrouvera deux heures après que vous l'ayez lancé, au même endroit où c'est faite l'activation. Il vaut mieux prévenir pour rien que de ne pas le faire ! Si vous voyez, entendez quoi que ce soit qui puisse nous être utile, faîtes nous en part immédiatement. L'opération commence dès ce jour, précisément le 23 novembre 20**, à deux heures trente trois du matin. Bonne nuit à tous et bonne chance. »

Patiemment, il attendit que tous les sièges se furent vidés. Il remit un à un les cartes électroniques. La pièce était désormais vide. Il prit son téléphone et composa un numéro.

« Tu m'entends ? Ils viennent de sortir. Répartis les hommes : deux pour un. Toutes leurs cartes sont sur écoute et nous permettent de les localiser. Supprimez chaque personne suspecte de nous trahir. »

Il coupa la communication puis descendit les escaliers. Le chauffeur était toujours là à l'attendre. Il ouvra la portière et entra dans le taxi de luxe.

« Vous êtes pile à l'heure ! Une minute supplémentaire et je partais. »

Le passager ne répondit aucun mot. Après que la voiture ait démarré, il dit :

« Tournez à droite. Maintenant, sortez de la ville par ce chemin là, lui répondit-il d'une voix glaciale. »

Ils prirent les petites rues et commencèrent progressivement à déboucher sur la campagne. Après une bonne demi-heure de route, il fit signe au chauffeur d'arrêter la voiture. Ils s'étaient stationnés sur une petite route au bord d'une pente ardue avec en contrebas ce qu'on aurait pu appelait un étang. L'homme sortit de la voiture par la portière de droite, en fit le tour et sortit quelques billets de sa poche de sa main gauche. Le chauffeur ouvrit sa fenêtre. Aussitôt, l'autre individu lui planta une seringue dans le cou et en versa le contenu. Le conducteur mourut presque immédiatement. Il s'efforça d'attraper son adversaire, sans succès. Il agonisa, tenta de bouger mais ses muscles lui refusèrent tout mouvement. Il jeta un regard à son assassin, rempli de pitié. Après un dernier soubresaut, la tête tomba sur le côté. Il était mort. Le meurtrier fit redémarrer la voiture, nettoya tous les endroits pour retirer toute trace de son passage puis la positionna dans le sens de la pente et lâcha le frein à main. Il alluma sa lampe torche et la contempla couler. Il attendit patiemment de la voir disparaître dans les eaux troubles. Lorsqu'il ne peut distinguer plus aucune trace de celle-ci, une seconde voiture arriva et s'arrêta tout près de lui. Il s'y installa et chuchota quelques mots au chauffeur :

« Rentrons à la maison, la journée a été longue. »

-------------------------------------------------------------
Février 20**, quatre mois plus tard.

« Je n'en peux plus ! C'est inadmissible de m'enfermer dans cette prison ! Qu'importe les risques, j'irais donner cette conférence et personne ne m'en empêchera ! Je suis Président et je ne compte pas passer ma vie à me cacher ! Cela suffit maintenant ! Bientôt, je ne pourrais même plus sortir me promener dans mon jardin ?! C'est absurde !
- Monsieur le Président, s'il vous plaît, calmez-vous. Les risques sont trop importants. La dernière fois que vous vous êtes montré au public, vous avez failli vous faire tuer !
- Il faut savoir prendre des risques dans la vie !
- Mais c'est insensé !
- C'est votre protection qui est insensée, oui ! À quoi servez-vous ? Vous êtes payés pour faire votre job, non ? Alors faîtes-le et laissez moi faire le mien ! »

Soudain, la porte s'ouvrit, brusquement.

« Que se passe-t-il donc ici ? On vous entend crier deux étages plus bas ! Quelque chose ne va pas Monsieur le Président ?
- Oh François te voici enfin ! Sortez tous, allez, sortez ! »

Les domestiques et l'agent de sécurité sortirent et refermèrent les portes.

« Monsieur le Président …
- Arrête donc de m'appeler ainsi ! Nous sommes amis, voyons ! Vois-tu, cet agent de la sécurité, là, me refuse catégoriquement le droit d'aller à la conférence de presse que je dois donner ! C'est tout de même moi le Président, non ?!
- Je vous rappel …
- Oublie les bonnes manières cinq minutes, veux-tu ?
- Je disais donc … Je te rappel que ces mesures sont prises pour ta sécurité. Actuellement, nous n'avons pas les moyens d'assurer une sécurité parfaite. Tu t'exposes à des risques en sortant ! »

Le Président se tut quelques minutes. La présence de son meilleur ami et garde du corps le rassurait. Si il n'avait pas été là, il aurait été capable de tenir tête au chef de la sécurité mais maintenant que François, son ami d'enfance, lui tenait le même discours, il s'était résolu à l'écouter.

« Soit … Si vous êtes incapables d'assurer ma protection alors très bien, je n'irais pas à cette foutue conférence ! Footing demain matin sept heures ! »

Et il sortit en claquant la porte, furieux. Il regagna rapidement son bureau pour continuer à travailler. Depuis plusieurs mois, le président de la république était menacé et avait été victime de plusieurs tentatives d'assassinats. Il devait se cacher pour survivre désormais même s'il n'aimait pas cette idée. Hervé Charron avait pour habitude d'être proche du peuple, c'était un bon président. Tellement bon qu'on cherchait maintenant à le remplacer.
François Plisson médita quelques instants puis sortit à son tour de la pièce pour passer un coup de téléphone.

-------------------------------------------------------------
Le lendemain matin.

« Je suis prêt, on peut y aller Monsieur le Président. »

Et ils sortirent en cette matinée d'hiver, faire le jogging hebdomadaire du président de la république, sous une température de -2° Celsius. L'un était en tenue adaptée tandis que l'autre courrait à sa suite, en tenue de travail.

« Pourquoi n'as-tu pas pu t'habiller comme un vrai coureur ?, soupira le Chef de l'État.
- C'est que je suis là pour assurer ta protection. Et avec ta tenue, je n'aurais pas vraiment d'endroit où mettre mon arme.
- Vous êtes combien sur ma protection matinale ?
- J'ai demandé à ce que l'on soit seul, tu te serais encore fâché sinon. »

Ils coururent pendant près d'une heure jusqu'à ce que François propose de rentrer.

« Nous ne devrions pas nous éloigner si loin. Allez rentrons maintenant Hervé.
- Je te le promets, on fait demi-tour dans cinq minutes. »

À peine eut-il prononcé ces mots qu'une voiture tourna brusquement au coin de la rue. Elle leur fonça dessus et deux tireurs pointèrent leur arme sur eux, fenêtres ouvertes. François ne réfléchit pas deux fois. Il poussa le président vers les seuls arbres à proximité et lui ordonna de s'abriter derrière. Il mit un genou à terre et sortit son pistolet et fit feu sur leurs assaillants immédiatement. Avant qu'ils ne puissent se mettre à l'abri, les ennemis tirèrent aussi. Ils avaient une artillerie plus importante : deux mitrailleuses avec une cadence de tir rapide. Mais ils furent pris au dépourvu par la défense si réactive. Un des deux hommes reçut une balle à l'épaule et lâcha son arme en s'écroulant sur le siège arrière de la voiture. Le second à l'avant continua son tir répété sur le président, une expression sadique sur le visage. Sa cible fut touchée. Avant qu'il ne puisse l'achever, une balle fit mouche dans sa poitrine et il s'enfonça à son tour dans son fauteuil. La voiture vira de sa trajectoire et regagna la route pour s'enfuir. François Plisson continua à faire feu jusqu'à ce que son videur fut déchargé au maximum. Il rata de peu la roue et sa balle pénétra la carrosserie de la voiture.

« Appel à central ! Appel à central ! Le président a été victime d'une attaque et est blessé ! Je répète, le président est blessé ! Nous demandons une ambulance immédiatement ! Nos attaquants sont en fuite dans une berline noire, immatriculée 2432 ZH 31 ! Je répète, voiture en fuite immatriculée 2432 ZH 31 !
- Appel reçu, nous vous envoyons du soutien immédiatement. »

Et la communication fut interrompue. L'ami du président couru vers lui.

« Tu es blessé, la balle t'a touché où ?, dit d'une voix inquiète François.
- À la jambe. Rien de grave.
- Laisse moi en juger par moi-même si tu veux bien. »

Après lui avoir fait un garrot, les secours arrivèrent. Le président fut emmené à l'hôpital pour être soigné. Une artère avait été touché et il avait perdu connaissance.

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La semaine suivante.

« Si je comprends bien, je suis désormais obligé de rester cloîtré chez moi ? Aucune conférence, aucune sortie, aucun …
- Je te rappelle que c'est la seconde fois que tu es victime d'une attaque. Ils te traquent même dans tes moindres activités ! »

Le Président se tut quelques minutes, désespéré par la situation.

« Je n'arrive pas à comprendre comment nous avons pu en arriver là.
- Tes ennemis ont des amis bien placés dans notre système apparemment. Tes moindres faits et gestes sont espionnés.
- Il faut que nous trouvions la ou les taupes qui nous ont infiltré. J'aimerais que tu nous organises une rencontre avec le premier ministre, le ministre de la défense, de l'intérieur, de l'économie ainsi que celui de la justice. Communique avec la sécurité pour établir une liste des éventuels suspects dans notre organisation.
- Je programme tout ça à quelle date ?
- Disons dans deux semaines. Que personne n'en sache rien, il ne faut pas que l'information soit diffusée. Faisons croire à nos ennemis que je suis vulnérable et que j'ai perdu tout espoir.
- Très bien Hervé. Passe une bonne soirée.
- Toi aussi François. Merci pour ton soutien. »

À ces mots, le garde du corps du Président sortit du bureau. Il se dirigea vers la sécurité.

« Je rentre chez moi, je compte sur vous pour que rien ne lui arrive. Je me suis bien fait comprendre ? »

Pendant ce temps, le chef de l'État avait rejoint Victoria, sa femme.

« Coucou chérie. Comment vas-tu ?
- Comment veux-tu que j'aille bien avec tous ses incidents ?, dit elle en grommelant. Je ne veux pas te perdre mon amour … Je tiens trop à toi.
- Tu ne vas pas me perdre, rassures-toi. Je compte bien ne plus prendre de risques et rester ici désormais, près de toi.
- Tu es formidable, chuchota-t-elle, un sourire aux lèvres. Ta jambe va mieux ?
- Je n'ai quasiment plus mal désormais. Les infirmiers ont été performants, ajouta-t-il en lui arrachant un nouveau baiser. »

Ils se déplacèrent à travers la villa, du bureau jusqu'à leur chambre à coucher, en s'embrassant. Une fois arrivé au pied du lit, la jeune femme le poussa légèrement sur le lit. Ils se déshabillèrent lentement et purent enfin profiter de ce moment magique. Depuis plusieurs semaines, ils n'avaient eu aucun répit, si bien qu'ils firent l'amour délicieusement, profitant de chaque seconde qui passait comme d'une étreinte éphémère.

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Dans un quartier pauvre le soir même …

La nuit était tombée depuis maintenant plus de deux heures. Il faisait si sombre … Quel fou resterait dans cet endroit humide, glacial et ténébreux ? Pourtant un homme était là, appuyé contre un mur. C'était un vieux bougre, aux cheveux blancs, à la peau sale et craquelée. Il n'avait sur lui qu'une chaude couverture, un pull usé et un pantalon trop petit par ce temps d'horreur. Comment pouvait-il dormir dehors par ce temps ? N'importe quel homme censé n'oserait accomplir l'exploit qu'il répétait toutes les nuits. Mais il l'usure le prenait petit à petit … et bientôt il finirait au cimetière. Pire, dans une poubelle si il avait de la chance. Il ne possédait pas de chaussures, ni de bonnets. Ses oreilles étaient gelés et le moindre contact aurait pu les briser.
La nuit n'était garni d'aucun bruit. Pas de sifflements d'oiseaux, pas de miaulements de chat, pas de cris d'enfants. Non, il était seul. Terriblement seul. Comment peut-on laisser un homme mourir de cette façon ? N'avons-nous plus aucune pitié ? N'y-a-t-il personne pour l'accueillir chez soi rien que pour une nuit ?
Soudain, un crissement de pneu retentit dans son ultime nuit. La voiture n'était plus très loin mais elle fit plusieurs tours de quartiers avant de prendre la rue où était le vieillard. Elle cherchait quelque chose. Quoi ? Lorsqu'elle passa à cinq mètres de l'homme endormit, elle s'arrêta brutalement. La porte de l'arrière coulissa dans un grincement criard. Deux hommes en sortirent. Ils étaient en lourdes vestes de cuir noir. Ils s'approchèrent de ce pauvre vieux et le saisirent chacun sous le bras. Lorsque la couverture s'ôta, une puanteur immonde s'empara des environs. Les deux colosses le ramenèrent dans la voiture dans un échange rapide :

« Même mon chien ne pue pas autant. Dégueulasse.
- Hahaha ! Tu parles, ta grand-mère a la même odeur. »

Et les deux hommes s'esclaffèrent et remontèrent à l'intérieur du 4X4 sombre. Le véhicule disparut en tournant. Il ne restait plus aucune trace du mendiant.

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Lendemain matin, résidence du premier ministre.

« Chérie, si tu continues, je vais être en retard, soupira Raymond Jaubert.
- Tu n'apprécies pas mes caresses ?, répondit-elle d'un air faussement vexé.
- Tu sais très bien que ce rendez-vous est important pour moi.
- Oh, ils peuvent bien attendre dix minutes supplémentes, je n'en ai pas fini avec toi mon amour ... »

Elle lui fit ses yeux doux. Elle savait qu'il n'y résistait jamais.

« Alors, ça ne fait pas du bien, hein ?, un sourire aux lèves. »
Et ils disparurent de nouveau sous les draps de soie. Soudain, la sonnette de la maison retentit.

« Diable ! Nous n'aurons jamais la paix !, s'écria-t-elle.
- Désolés, je dois aller ouvrir, c'est sûrement important …
- Soit, va-y ! »

Elle se leva, prit ses affaires et s'enferma dans la salle de bain, mécontente.

« Ah les femmes …, soupira-t-il une deuxième fois. »

Lui était déjà tout habillé, tout bien coiffé. Il se releva, traversa la cuisine et ouvrit la porte.

« Bonjour monsieur le ministre. Je viens vous remettre ce colis de la part du président.
- Merci Jack ».

Et il tendit les deux bras pour s'emparer de la boîte en carton. Ses manches remontèrent légèrement et une belle montre en or apparut à son poignet.

« Tu m'attends ? J'allai justement travailler.
- Bien sûr !
- Entre, tu attendras à l'intérieur. Il fait froid en ce moment.
- Ne vous inquiétez pas, je ne veux pas vous déranger et je patienterais ici.
- Bien, céda-t-il. À tout de suite. »

Et il referma la porte, prit un couteau et ouvrit le paquet.

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Lien inconnu des simples mortels.

Quand le vieillard se réveilla enfin, il ne put distinguer que quelques sons inaudibles et lointains. La première voix était plus aigüe que la seconde mais les deux semblaient appartenir à des hommes. On l'avait drogué, il le sentait. Il tenta d'ouvrir les yeux mais il était bien trop affaibli. Il patienta alors quelques minutes pour pouvoir s'éclaircir peu à peu l'esprit et ainsi se rappeler de ce qu'il s'était passé. Aucun souvenir, c'était le néant. Il souhaitait que ce fusse temporaire. Une vingtaine de minutes s'écoulèrent à une vitesse arriérée. Ses forces lui revinrent peu à peu et il put enfin écarquiller ses lourdes paupières. Que faisait-il donc à l'hôpital ? Qu'avait-il put lui arriver ? Ce serait-il fait encore tabasser par les jeunes de son quartier ? Il observa plus attentivement la pièce dans laquelle il se trouvait et sa première impression fut très vite gommée. Il était allongé sur un lit à … Un lit ? Une vulgaire table de travail ! Son dos lui faisait mal, ainsi que ses jambes, ses dents et ses poignets. Il avait l'impression d'être engourdi de partout. Et ce n'était pas dû à l'effet de la drogue. Il pouvait apercevoir deux hommes en blouse blanche face à lui, derrière une vitre transparente. La porte d'accès semblait blindé vu son épaisseur. Il tenta de se lever mais une douleur le transperça. Il était attaché de partout. Des sangles l'empêchaient de bouger le moindre muscle. Même sa tête était emprisonné, si bien que son champ de vision était limité. Il dirigea ses yeux à droite, à gauche et remarqua une petite table de travail. Dessus était disposé toute sorte d'instruments : scalpel, petit marteau en fer, seringues, aiguilles, poches de liquide … Il y en avait bien trop et il ne put placer un nom sur chacun d'entre eux. Les deux hommes avaient fini leur discussion depuis quelques minutes. Dans sa contemplation, il les avait oublié et ne s'était pas aperçu de leur regard. Lorsque la porte se déverrouilla, il sursauta. Ils entrèrent. Leurs visages étaient cachés derrière leur masque de protection et ils ne pouvaient ainsi distinguer que leurs yeux. En quelques secondes, ils furent près de lui. L'homme de gauche tenait un miroir dans sa main.

« Notre patient est réveillé, regarde ! »

Sa voix était sarcastique et dépourvue de pitié pour l'homme qui agonisait de douleur et de peur devant lui.

« Nous t'avons fait une nouvelle beauté. Nous avons changé le pauvre clochard minable qui habitait cette peau ! »

Et son rire se répondit dans la salle comme une trainée de poudre. Ses yeux rencontrèrent le miroir et il observa son nouveau visage. Plus de barbe, plus de … La ressemblance le frappa. Il écarquilla les yeux.

« Le visage du Pré … Président ! Comment est-ce possible ?! Que m'avez-vous fait ?! Où suis-je ?! »

Il cria, se débattit de terreur mais les liens tinrent bon. Sa peur grandissait, seconde après seconde. Les chirurgiens pouffaient, prenant plaisir à torturer un pauvre homme comme lui.

« Bonne nuit ! En espérant que tu te feras à ton nouveau corps ! Hahaha ! »

Ce rire démoniaque emplit une nouvelle fois la pièce. Une aiguille se planta dans son bras droit et le vide revint. Trou noir.

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Devant le manoir du Président.

Le temps était sombre, le ciel brouillé de nuages et la pluie menaçait de tomber. La matinée était fraiche et on pouvait apercevoir quelques plaques de gel ci et ça. Les feuilles se cassaient en mille morceaux en tombant, la terre était dure mais encore humide par la rosée.
La limousine blanche et éclatante s'approchait de la magnifique demeure. Les freins sifflèrent légèrement lors de l'arrêt total du véhicule. L'intérieur était en cuir marron-beige et il était à la fois confortable et pratique.
Un homme en descendit : le premier ministre. Après avoir fini ses quelques tâches au travail, il était venu ici suite à la convocation du Président. Une seconde voiture arriva et se stationna non-loin dans la grande cour. De grands murs épais servaient de cloison à celle-ci. L'entrée était menée par un long chemin de sable jusqu'à la porte du manoir. Le portail était vieux et datait de plusieurs années. Il avait été rénovait de nombreuses fois pour l'empêcher de tomber. Les grilles étaient en métal et atteignait pratiquement cinq mètres de haut. Les voitures le traversait, les unes après les autres, pour se garer dans l'immense place. Au milieu, on pouvait distinguer une fontaine de dauphins et des lettres latines dessinées sur le bas du rebord de celle-ci. Elles s'effaçaient peu à peu avec le temps.
Le bâtiment était imposant : une multitude de fenêtres le caractérisait, toutes de formes différentes. Le verre semblait conséquent, si bien que le froid ne pouvait le pénétrer. Les hommes se saluèrent, ils étaient désormais au nombre cinq. Le premier ministre, accompagné d'Eric Becquet, ministre de la défense, Lionel Blanc de l'intérieur, Marc Delarue de l'économie et enfin Patrick Vallon de la justice. François Plisson vint à leur rencontre et les fit entrer.
L'intérieur était décoré de peintures, de tableaux. Pour réchauffer cette demeure, on avait appliqué des couches d'un liquide spécial sur les murs. Cela permettait ainsi de pouvoir garder la chaleur quand on en avait besoin et de ne pas faire passer le froid du dehors. Au toucher, on pouvait ressentir cette cordialité. Dès qu'ils furent tous entrés, la porte fut refermée et ils ôtèrent presque qu'immédiatement leurs lourds manteaux, impressionnée par cette fournaise. Quelques paroles furent échangés mais les visages contemplaient ce paysage magique et un long silence s'installa. On les fit monter au premier étage. Une porte s'ouvrit devant eux : une grande-salle, décorée pareillement, avec au centre une grande table. Celle-ci était carrée et on pouvait y faire asseoir au moins une quarantaine de personnes. Tout au bout se situait la place du Président. Il avait à côté de sa chaise un petit meuble en bois pour stocker les documents dont il n'avait plus besoin.
Les hommes furent invités à prendre place. On leur apporta à tous une boisson de leur choix. Une tisane au safran rouge pour certains, un café Kopi Luwak pour d'autres ou un thé Tieguanyin. Les discussions reprirent et le Président arriva une bonne heure après. Ses traits étaient tirés et on voyait qu'il manquait profondément de sommeil.

« Bonjour à tous, merci d'être venu. »

Les ministres se levèrent, il serra les mains une par une et puis s'assit et leur fit signe de faire de même.

« Comme vous le savez, je suis menacé depuis maintenant plusieurs mois. Ma vie est en danger et je ne peux plus diriger le pays comme je le voudrais. Je suis content que vous ayez tous pu venir car je vais ainsi pouvoir répartir les rôles que vous jouerez chacun dans les prochaines semaines.
- Si je puis me permettre, comptez-vous instaurer de nouvelles lois ?
- J'ai reçu à tous vos rapports et il serait en effet préférable que je le fasse. Nous sommes en crise messieurs et je veux y remédier.
- Êtes-vous sûr d'être encore apte à diriger ?, risqua le ministre de l'intérieur.
- Quand je ne le serais plus, c'est que je serais mort !, s'exclama-t-il en frappant du poing la table. Je me doute que certains veulent me voir partir mais je suis encore ici et je ne démissionnerais pas car des prétendus 'criminels' me traquent !
- Et je trouve d'ailleurs absolument dépourvu de sens que vous soyez toujours en vie, monsieur le Président. Si on voulait vraiment …
- Taisez-vous donc un peu ! Et écoutez ce que voulait nous dire le Président !, s'écria le premier ministre. »

Un silence s'installa dans la salle.

« Merci Raymond. J'ai en effet des directives à vous attribuer et j'aimerais bien que vous cessiez de m'interrompre avec vos absurdités. Marc, Lionel et Patrick je compte sur vous pour découvrir ses assassins. Et merci de vous appliquer sérieusement, j'aimerais bien être libre de faire de nouveau ce que je veux. Je veux aussi que vous vous assuriez que la protection dans les villes soient performantes de nouveau. D'après ce que j'ai lu, la police a tendance à trop se laisser faire … Si cela peut en dissuader certains, augmentez les délais d'emprisonnement et de travaux forcés pour les plus simples délits. Appliquez-vous également dans l'éducation. Nous devons instaurer de bonnes bases dans cette nouvelle génération. Eric, assure-toi de la qualité de nos relations avec les autres pays. Renforce-les pour être sûr qu'aucun état soit fou de se lancer en guerre contre nous. Ils pourraient être intéresser en connaissant ma position. Hervé … J'apprécie le travail que tu fournies, merci. C'est suffisant pour le moment. »

Ils parlèrent ainsi durant des heures … Tard dans la soirée, les ministres rentrèrent chez eux. Les limousines arrivèrent et les raccompagnèrent. Le ministre de la défense et de l'intérieur furent les deux derniers à monter en voiture.

« Vous souhaitiez donc me parler d'un certain dossier ?, dit Lionel Blanc après cinq minutes de silence.
- C'est exact. Chauffeur, pouvez-vous remonter cette vitre s'il vous plaît ?
- Bien entendu, monsieur. »

Une fois que cela fut fait, le ministre de l'intérieur reprit la parole.

« Alors ? De quoi s'agissait-il ?
- Du Président en personne et de votre place dans cette société.
- Pardon ? J'ai quelques peu de mal à vous suivre … Où allons-nous au fait ?
- Dans le dernier endroit de votre vie. »

En disant ces mots, Eric Becquet sortit un pistolet muni d'un silencieux.

« Ainsi, vous faîtes donc parti de ce complot …
- Et je suis loin d'être le seul. Vos actions commencent à nous gêner, vous nous empêcher d'endormir le Président comme on le veut.
- De l'endormir ?
- Oui, comme votre intervention lors de cette fameuse réunion qu'il a donné.
- Ainsi, vous ne souhaitez pas le voir mort …
- Oh si, bien sûr que si ! Mais nous attendons.
- Mais qu'attendez-vous ?! Cela fait des mois que vous le traquer !, rugit-il.
- Baissez d'un ton, vous n'êtes pas en mesure de faire quoi que ce soit ici. Je vous en prie, veuillez rester civilisé, très cher.
- Allez au Diable ! Sale traître ! Infâme ! »

Les insultes continuèrent à fuser. L'homme restait impassible. Au bout d'une vingtaine de minutes, la voiture s'arrêta enfin.

« Que se passe-t-il encore ?
- Vous descendez ici.
- Vous allez donc me tuer !, cria-t-il horrifié.
- Je vous l'ai dit : vous êtes gênants. Descendez. Maintenant.
- Jamais ! »

La porte s'ouvrit alors et le chauffeur empoigna le ridicule ministre par les épaules. Il le souleva et le projeta dans la boue. La pluie tombait drue. Le coup partit, suivit d'un second et enfin d'un dernier. Le ministre était mort. Le conducteur l'enroula dans un sac plastique et le transporta sur son dos. Ils disparurent. Le chauffeur réapparut cinq minutes plus tard, seul.

« Il finira pour pâture aux cochons. »

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De retour au manoir.

Le Président était resté sur le pallier de sa porte. Il avait regardé les limousines partir les uns après les autres. Il se doutait bien que tout ce qu'il venait de dire passerait rapidement dans les mains de ses ennemis. Qui pouvaient donc être ces traîtres ? Il contempla encore quelques instants la place. Puis il soupira et remonta dans son cabinet. Les serviteurs avaient déjà tout débarrassés. Mais où pouvez donc bien être sa femme ? Il jeta un coup d'oeil dans leur chambre mais elle n'y était pas. Il allait s’apprêter à fouiller les autres pièces du manoir lorsqu'il entendit une explosion. La porte où il se trouvait auparavant explosa. Il descendit en vitesse les quelques marches pour voir les dégâts. Des hommes s'engouffrèrent dans l'entrée, masques à gaz, mitraillettes à la main, tenue sombre pour les protéger. La sécurité sortit en trombe de leur emplacement. Il vit ses soldats se faire tuer d'une facilité déconcertante. Comment avaient-ils pu franchir tous les niveaux de sécurité ? Aucune alarme avait sonné ! En y réfléchissant, il s'abandonna à sa réflexion et se précipita vers le bouton de sirène le plus proche. Il cassa la vitrine en frappant dessus avec son coude. Le signal retentit dans tout le bâtiment et il appliqua instantanément la procédure de sécurité habituel. Des hommes couraient dans tous les sens autour de lui. Son ami François se précipita sur lui et l'aplatit à terre pour éviter une multitude de balle à son intention. Il le releva, utilisant sa force de colosse et se précipitèrent dans le bâtiment le plus proche.

« Nous devons vous mettre à l'abri monsieur le Président !, hurla-t-il pour couvrir les bruits d'explosion et autres.
- Où est Victoria ?, rugit le Chef de l’État.
- Elle se baladait dans le jardin arrière ! Nous l'avons déjà fait monter dans le véhicule de secours !
- Comment ?!
- Nous allons au bunker monsieur le Président ! »

Soudain, les vitres entières du toit explosèrent. La coupole de verre blindée se brisa en mille morceaux. Malheur aux hommes d'en dessous !
Son ami le tira et ils prirent l'escalier de secours. Deux assassins les suivaient, ils étaient poursuivis ! À la suite d'un virage, François se stoppa et fit signe au Président de continuer. Les hommes arrivèrent et il balança son coude. Celui-ci atteignit le premier homme à la tête, lui éclatant littéralement le nez. Il se jeta sur le deuxième homme et disparurent du champ de vision d'Hervé Charron. Le Président continua sa course effrénée, continua à courir pendant près de dix minutes dans ce tunnel sombre, seul. Lorsqu'il déboucha sur l'entrée, sa femme, accompagnée du premier ministre, l'attendait dans la voiture. Ils étaient tout comme lui, affolés. Des coups de feu retentirent juste dans son dos, au moment où il entrait au contact avec l'air. Par réflexe, il sauta en avant et effectua une roulade. Il grimpa dans la voiture et vit son ami François arriver peu de temps après. Une balle l'avait pénétré au niveau de l'épaule et ses vêtements étaient déchirés ci et ça.
Ils étaient enfin tous en voiture. Deux, cinq, sept hommes débouchèrent à leur suite et firent feu sur la voiture. Celle-là était parfaitement performante si bien que la carrosserie était encore intacte. François avait pris le volant malgré sa blessure. C'était probablement le meilleur ici en conduite. La voiture pouvait atteindre facilement les trois-cents kilomètres-heure. Les effets sur les passagers étaient quasi-inexistants. Au moment où le Président allait se réjouir de leur 'victoire', un groupe d'hommes apparut devant eux. Ils prirent à droite et sortirent du premier périmètre de 'sécurité' du manoir.
La concentration du conducteur était maximale, si bien que tout le monde n'osa prononcé ne serait-ce qu'un unique souffle. Ils étaient sur la route. Mais les ennuis étaient loin d'être réglés. Trois voitures les suivaient à la trace. L'un des hommes d'une des voitures sortit un gros engin qu'il appuyait sur son épaule. Un bazooka. Le missile partit. Le Président poussa un cri de terreur.
Celui-ci se rapprochait à grande vitesse. Le chef de la sécurité, François, appuya sur le bouton de contre-attaque. Il verrouilla la cible et un tout petit missile partit. Ils se percutèrent et explosèrent dans les airs. Ils traversèrent le deuxième champ de protection et rentrèrent dans le périmètre de sécurité du bunker. François lâcha une multitude d'étoile en acier pour crever les pneus de leurs poursuivants. Un véhicule ne put les éviter et il dévia sur la gauche puis s'écrasa contre un arbre. Les ennemis continuaient d'utiliser leurs mitrailleuses perfectionnés et une balle traversa la vitre blindée. Le véhicule tombait en miette !

« Nous n'allons pas tenir encore bien longtemps !, s'écria le premier ministre. »

Heureusement pour eux, la sécurité du bunker était en place. Ils espéraient tous qu'il fonctionnerait comme c'était prévu. Le Président allait s'interroger sur la présence mystère du premier ministre lorsqu'une nouvelle balle pénétra la protection de la voiture. Le bunker était le dernier endroit où le Chef de l’État pouvait trouver refuge. Il n'y avait aucun employé à l'intérieur et la nourriture abondante permettait de survivre pour plusieurs mois.

« Je ne reconnais pas cet endroit, où sommes-nous ?, s'écria le Président lorsqu'il fut sûr et certain qu'il ne s'agissait pas du vrai bunker.
- C'est une nouvelle version que nous avons fini récemment !
- Mais je n'en étais pas au courant !
- Nous vous raconterons tout à l'intérieur, il faut vous mettre à l'abri ! »

Ils dépassèrent la dernière barrière de sécurité finale. Ils sortirent précipitamment de la voiture pour s'abriter. Des hommes se précipitèrent sur eux. Les portes se déverrouillèrent et ils entrèrent. François prit soin de les fermer au moment où leurs poursuivants attaquaient.

« Enfin …, soupira Hervé Charron. »

L'intérieur n'était pas décoré mais il était par contre plutôt bien chauffé. Il n'y avait à leur disposition que quelques accessoires. Le bâtiment était plutôt petit mais il était sûr : personne ne pouvait désormais ni y rentrer, ni y sortir sans les codes de verrouillage.

« Comme vous dîtes Monsieur. Nous sommes enfin parvenus à vous coincer.
- Pardon ?
- Le plan a marché comme prévu. Vous êtes désormais coincés ici.
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?! Que me racontes-tu ? »

Avant qu'il puisse dire un mot de plus, sa femme sortit un pistolet dissimulé sous son manteau. Elle tira un seul coup, en pleine tête. Le Président s'écroula, mort.

« J'attendais ce moment depuis si longtemps … Des années j'ai dû te supporter ! »

Victoria se précipita dans les bras de Raymond Jaubert et ils s'embrassèrent fougueusement. Ils se dirigèrent vers une trappe sous un tapi et l'ouvrirent. Un à un, ils se glissèrent à l'intérieur. Ils débouchèrent sur une pièce où était exposé de partout des visages du Président.

« Le pouvoir est entre mes mains ! »

Et ils rirent jusqu'à ne plus pouvoir s'arrêter.​

L'anglais. N'existe-il pas de cours plus ennuyant que celui où un professeur reste assit durant une heure entière sur sa chaise, à varier entre cours dicté, exercices sur fiche que l'on nous donne ou encore interrogation surprise de cinq minutes, silence complet dans la salle, histoire de bien commencer la journée ?
Déjà que je suis un piètre élève en langues alors si en plus on m'assigne une vieille femme, toute ridée, qui parle comme si elle s'adressait à un mur …
Heureusement, j'avais la fenêtre. Comment mieux occuper son temps qu'en regardant la nature au dehors, rêvant des oiseaux qui volent, qui sifflent, des animaux libres de tout mouvement, qui peuvent aller là où ils veulent, sans prise de tête.
Le hic là-dedans, c'est l'homme. Ce n'est plus de la liberté pour les animaux mais de la survie. Aimeriez-vous être en perpétuel besoin de trouver de la nourriture alors que celle-ci est quasi-inexistante car l'homme a massacré la forêt tout autour, ou bien en perpétuel danger, manquant à tout instant de vous faire écraser ?
J'ai dans mon quartier un écureuil qui s'abrite tant qu'il le peut dans ce qu'il reste de la faune et la flore qu'il y avait avant, avant l'intrusion de l'homme. N'est-ce pas un acte condamnable d'avoir tué, volontairement ou indirectement, des milliers d'animaux, d'espèces végétales ? Le pire, c'est l'extinction de celles-ci. On condamne des hommes à la prison car ils auraient ôté la vie d'un des leurs. Mais en quoi la vie d'un homme riche est-elle plus importante que celle d'un vulgaire rat ?
Heureusement, j'avais ma voisine. Comment ne pas être le plus heureux des hommes lorsque l'on tombe amoureux ? N'est-il pas merveilleux de ressentir les sentiments les plus profonds du monde ?
Le hic là-dedans c'est quand l'amour n'est pas réciproque.et que l'on voit cette fille tous les jours, en pensant qu'elle aurait pu être l'élue de notre cœur mais qu'en un mot, un regard, elle a réduit tous nos espoirs à néant. N'est-ce pas terrible de voir que tous les efforts du monde ne suffisent pas à faire pencher la balance en notre faveur ? Cette jeune femme, si fragile, seule, préférait repousser toutes formes d'amours que je pouvais éprouver, d'un revers de la main, comme si tout cela n'était qu'illusion.
Pourtant, mon cœur souffre, je pleure soirs et nuits pour ce qui aurait pu être la plus belle aventure de ma vie. Et cette douleur n'est-elle pas réelle ?
L'oublier, cela n'aurait-il pas été plus juste pour soulager la tristesse qui s'était emparée de moi ? J'aurais tout donné pour pouvoir caresser sa peau si douce, embrasser ses lèvres si pulpeuses, passer ma main dans ses cheveux si doux.
Je souffre, je m'éteins, je me meurs dans ce monde cruel et injuste.

Battle Scène de Guerre
Le lieutenant Henri Marchais courait à toute allure vers les barricades suivantes. Les balles sifflaient à ses oreilles et ses hommes étaient mal en point. Le muret avait subit de lourds dégâts. La partie gauche c'était totalement effondré suite à un tir de mortier. La puissance militaire de leur adversaire et leur nombre leur permettrait probablement de gagner.
Les soldats Joseph, Tom, Olivier, Georges, René et Marc venaient de s'abriter à leur tour derrière la protection, probablement temporaire, qui leur permettrait de se reposer quelques minutes. Ces derniers jours avaient été, et de loin, les plus durs de toute leur existence et chaque instant serait gravés à vie dans leur mémoire. La bataille était un véritable massacre. On pouvait entendre les hurlements des hommes gravement blessés, les prières de certains, les gémissements d'autres. Les coups de feu retentissaient de tous les côtés. Les explosions provoquaient de terrible dégâts. Non loin de là, un homme pleurait et braillait sous la douleur de la perte de sa jambe droite. C'était un des hommes d'Henri, Denis.

« Couvrez-moi je vais le chercher ! », cria le lieutenant.

Ses hommes se levèrent d'un seul coup, avec difficulté, et appuyèrent sur les détentes de leur arme après avoir repérer les ennemis. Non loin de là, une mitrailleuse d'une cadence de tir extraordinaire les visa. René pris une balle en pleine tête, sa cervelle gicla à un mètre de là. Son sang se répandit sur le sol formant presque qu'immédiatement une grande flaque. Henri courut, se jeta au sol en effectuant une roulade et se mit à couvert dans le trou que l'obus de mortier avait creusé. Il releva la tête et vit avec horreur son soldat mort. Une nouvelle escouade arrivait sur le flanc droit. Ils étaient près d'une vingtaine, répartit chacun à plus de cinq mètres de l'autre. A cette vitesse, ils seraient sur sa troupe en moins de vingts minutes.
Il tira son ami et l'installa sur ses épaules le mieux qu'il put. Lorsque les soldats ennemis se mirent à découvert, il fit signe à ses hommes de tirer et se leva précipitamment pour les rejoindre.

« Tu n'aurais pas dû venir me chercher ! René est mort pour moi !, cria Denis, fou de colère et de douleur.
- Écoutez-moi bien ! Ils arrivent sur nous et sont nombreux ! J'ai besoin de savoir ce qu'ils nous restent en minutions ! », hurla le lieutenant pour se faire entendre.

Olivier répondit le premier.

« Il me reste deux cartouches de gewehr 98 et cinq pour mon mauser C96 ! »

Le lieutenant fit rapidement le tour de chacun des vaillants soldats et établit les positions de placement pour contrer la vague d'ennemis qui s'approchaient.

« Olivier tu me suis, on a encore deux grenades. L'idéal serait de pouvoir les rassembler même si pour cela il faut qu'on se disperse ! Joseph et Georges vous partez vous abriter à la cinquième barricade sur ma gauche ! Un peu plus loin, il y a des tranchées ! Faîtes attention à vous et essayez de rassembler d'autres soldats français si vous en croisez ! Marc et Tom, il faudrait que vous puissiez les occuper un bon moment. Je vais essayer d'aller faire exploser cette putain de mitrailleuse ! Sans elle, ils sont foutus, mettez-vous bien ça dans l'crâne ! Vous partez sur la droite ! Soyez rapides dans vos déplacements de barricade à barricade, ces fils de putes ne vous laisseront pas le temps de vous y installer correctement ! Denis tu es blessé, tu reste là et tu couvres nos arrières ! Aucun de ses chiens ne doit passer, c'est clair ?! A mon signal vous partez ! »

Cinq longues minutes s'écoulèrent, le temps que le lieutenant puisse être sûr qu'ils prenaient le moins de risque possible.

« GO ! »

A peine ils se levèrent pour se précipiter à courir, les balles partirent. Fort heureusement, le lieutenant avait une fois de plus minimisé les risques et tout le monde s'en sortit indemne pour une la première fois. Ils se battirent avec un dévouement de forcené, servant leur patrie du mieux qu'ils le purent. Chacun pensait à sa femme qu'il pourrait revoir une fois à la maison si ils sortaient de ce foutu merdier.
Olivier et Henri partirent près de deux minutes plus tard, droit devant. Les barricades furent atteintes en moins de dix secondes.
Un homme à terre leva son pistolet, prêt à tirer sur Henri. Une balle l'atteignit en pleine gorge, traversant sa trachée. Il mourut avant que sa tête ne puisse toucher le sol et le sang pissa de tous les côtés.

« Enfoiré de merde, je l'avais pas vu ! », s'écria le lieutenant.

La mitrailleuse recommença de nouveau sa cadence de tir, perçant le mur derrière lequel ils étaient abrités.

« Si on reste là, on va se faire allumer, chef !
- On se sépare ! Part sur la droite, je m'occupe de la gauche !
- C'est du vrai suicide ! Tu n'as aucune protection ! »

Mais il était trop tard, Henri partit à toute vitesse, s'élança et fit une rapide roulade sur le sol finissant à plat ventre. Il arma son arme dans la précipitation et visa.
Un, deux, trois, quatre hommes furent abattus avant qu'ils ne puissent comprendre quoi que ce soit.
A nouveau, les balles sifflaient à ses oreilles. Il eut une forte douleur dans l'épaule gauche mais se releva encore pour courir. Il atteignit, surprit d'être encore en vie, une barricade non loin de la mitrailleuse. Quelques instants après, une forte explosion retentit à quelques mètres de lui l'assourdissant pendant plusieurs minutes. Les yeux plein de poussières, il se coucha et patienta de pouvoir retrouver l'utilisation de ses sens. Il avait le cœur qui battait à toute vitesse. Ses mains tremblaient comme il ne les avait jamais vu. Désormais il était seul. Il fallait se concentrer sur sa mission, sa survie. Il espérait que ses compagnons et lui-même sortirait de cette galère au plus vite car ils ne pourraient pas tenir plus longtemps.
Leur mission était claire : il leur fallait faire le plus de bruit possible sur ce front là pour pouvoir occuper l'esprit des généraux ennemis. Pour cela, il leur fallait prendre possession du contrôle d'un village et tenir le plus longtemps possible, que des renforts soient prévus ou non. Pour le moment, ils avaient eu la chance de ne pas se confronter à un char car ils n'auraient pas pu arriver jusqu'à là sinon.
Derrière l'emplacement de la mitrailleuse se trouvait une forêt et enfin le village. Leur troupe comptait au début une trentaine d'homme, tous volontaires et solidaires. Maintenant, ils n'étaient plus que sept dont un gravement blessé, tous éparpillés.

Le lieutenant Henri Marchais saisit une grenade fumigène et la lança en direction de la mitrailleuse. Il pensait ainsi pouvoir être tranquille quelques minutes pour ses déplacements mais peu après, elle reprit son chant, tirant au hasard.
La tentative était sûrement risquée mais le gradé partit tout droit sur la mitrailleuse puis dévia vers la droite. Il enchaîna les roulades et fit le trajet couché au sol. C'était dans cette position qu'il avait le moins de chance de se faire toucher. Puis il entendit une voix à sa droite, puis sa gauche.
Le raisonnement ne fut pas long et il comprit qu'il se situait entre deux de ses ennemis, eux debout, lui couché. Il continua à ramper, droit devant et fut bientôt à une barricade proche. Il la contourna, se leva et fut soudain face à face avec un ennemi. Aussitôt, il lui saisit la tête de ses deux mains, lâcha son arme et d'un mouvement brusque, il la lui tourna, faisant craquer ses cervicales.
L'homme n'eut même pas le temps de faire un seul bruit. Il s'écroula et avant qu'il ne touche terre, Henri le prit dans ses bras et le posa délicatement. Il valait mieux ne faire aucun bruit.
La fumée se dissipa et il put très vite constatait qu'il était encerclé. Heureusement, personne ne semblait l'avoir remarqué. Pendant les quelques minutes de brouillard qu'il avait eu, il avait décidé de changer ses vêtements avec l'homme mort. Il avait désormais tout l'air d'être passé dans le camp adverse. Il changea son couteau de place et le dissimula dans sa manche droite. Il courut encore vers la droite pour s'éloigner au maximum du champ de bataille. Ainsi, il pourrait atteindre facilement la mitrailleuse en la prenant à revers.
Il changea de barricade, fusil en main. Ses mouvements devinrent vite suspect au soldat qui protégeait celle-ci. Il comprit trop tard et d'un coup de crosse, le lieutenant lui défonça le nez, l'envoyant au sol, mort.
Un soldat le surprit et ne sut pas sur lequel tirer. Qui était l'ennemi ? La réponse lui vient trop tard à lui aussi et deux balles le touchèrent dans le torse.
Le lieutenant entendit les ennemis dirent :

« Nous sommes attaqués sur les deux fronts ! »

Son père était allemand et il lui avait appris cette langue. Elle était forte utile en ce moment et il put ainsi comprendre les directives annoncées par un gradé du camp adverse.
Le stratagème avait fonctionné et les allemands se croyaient désormais attaqués sur deux fronts. L'ordre devait tous les faire revenir au plus vite vers la mitrailleuse.

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Le soldat Olivier ne comprenait plus la situation. Quatre hommes arrivaient sur lui et soudain ils firent demi-tour suite à un ordre allemand.
Que se passait-il donc ?!
Il en profita, se leva pendant que les ennemis s'enfuyaient et leur tira dessus. Il en eut un dans le dos et fit une prière silencieuse pour sa mort pitoyable. Deux autres tombèrent à terre aussi, touchés.
Dans la bataille, il avait retrouvé deux compagnons et ils avancèrent à trois, prudemment.

« Où sont les deux autres ? », demanda Olivier, prenant à son tour le contrôle du régiment en l'absence du chef.

« Georges est mort », annonça le soldat Joseph.

« Et Tom a disparut dans la fumée du fumigène », cria Marc à son tour.

« Où est le lieutenant ? », dirent-ils à l'unisson.

« Il a foncé tête baissée dans les rangs ennemis et il a apparemment bien réussit son boulot ! Je pense que c'est à lui qu'on doit le repli des troupes. »
Ils allaient arriver à une barricade lorsqu'un groupe de quatre hommes leur fit face. Trois balles pour quatre hommes.
Deux de leur balle atteignirent parfaitement leur cible en ajoutant deux morts supplémentaires aux troupes adverses. Une ne fit que s'enfoncer dans l'abdomen d'un autre soldat ennemi et celui-ci resta debout. Pour leur part, Marc s'écroula, une balle dans le cœur.

« Merde j'ai été touché ! », s'écria-t-il dans une dernière plainte.

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Le soldat Tom avait perdu son compatriote suite à la grenade fumigène. Celle-ci avait fait une fumée si épaisse que même en étant à quelques pas l'un de l'autre, ils se perdirent sans s'en rendre compte.
Et le risque de parler était trop grand. Depuis qu'il était seul, il avait déjà abattu près de cinq ennemis sans qu'ils puissent l'arracher de ce monde. Le fumigène avait été très utile car les ennemis étaient tous déboussolés.
Tom pour sa part avait pris totalement à gauche, au contraire d'Henri. Les allemands n'étaient pas pris sur deux fronts mais sur trois.

« Abattre des ennemis qui se replient est bien plus facile », murmura le soldat français dans sa barbe.

Il était complétement perdu désormais et était à la lisière de la forêt. Il regarde à sa droite et vit cette fameuse mitrailleuse qui leur avait poser tant de problèmes.
Il s'y dirigea, se coucha dans l'herbe haute près d'une barricade et patienta. Il avait repéré trois hommes venant sur lui. Le premier pointa très vite le bout de son nez et il fut le premier à mourir.
Quand le second se montra à son tour, Tom visa et tira … et voulu tirer car son arme était vide. Il n'avait plus aucune munition sur lui et l'arme la plus proche le ferait passer à découvert si il allait la récupérer. Il sortit donc son couteau et attendit que sa cible se rapproche.
Le soldat allemand surgit d'un coup et Tom lui sauta dessus, lui planta le couteau dans le bras gauche et lui fit lâcher son fusil. Celui-ci se saisit à son tour de son couteau, un grand sourire aux lèvres. L'homme faisait bien une tête de plus que Tom.
Il balança son bras lourd, couteau en main droite sur le soldat français qui esquiva le coup et lui ouvrit ensuite l'abdomen.
Mais Tom avait frappé et son ennemi avait bloqué sa main et le tenait désormais en appuyant sur le coup enfoncé dans la plaie. Tom pénétra la plaie par deux coups supplémentaires, appuyant de toute ses forces sur le manche du couteau. La blessure saigna de plus en plus et il eut les mains toutes maculées. Le colosse fonça alors et le percuta de plein fouet ne lui laissant aucune chance d'esquiver.
Tom était maintenant à moitié sonné par le coup qui les avait fait tomber à la renverse et il frappa l'allemand de ses deux poings et enchaîna les coups avec une rapidité qu'il n'avait jamais eu. La peur de mourir prit le dessus et son adversaire fut bientôt défiguré.
Deux hommes de morts. Quelque chose clochait dans l'esprit de Tom. Mais il était trop engourdi par les derniers instants qu'il venait de vivre pour réfléchir. Soudain, le détail lui revient peu à peu. Il y avait trois hommes.
Il se retourna brusquement et vit le troisième homme lâcher son arme et empoigner son couteau. Lui aussi avait un sourire sadique sur les lèvres, comme le second. Tom comprit au moment l'intention de celui-ci quand la pointe du couteau de son adversaire s'enfonça au niveau de son torse, à deux reprises. Tom réagit presque et se jeta à terre pour ramasser son couteau. Ses deux plaies le faisaient souffrir et la douleur était insoutenable. Il se releva pourtant tandis que son adversaire donnait son second assaut. Il pivota sur lui-même et lança sa jambe qui faucha son adversaire.
Puis il se précipita sur lui dans sa chute, fit dévié son bras qui tenait l'arme et planta à son tour son couteau, juste au dessous de sa clavicule gauche.
L'homme hurla et tenta de le repousser mais Tom tint bon. Pendant plusieurs minutes, ils s'échangèrent des coups de couteaux, sectionnant les artères, les veines, jusqu'à ce que la mort les emporte tous les deux.

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Le lieutenant Henri était à son but. L'homme à la mitrailleuse était là, à cinq mètres devant lui. Les environs étaient vides mais bientôt des hommes arriveraient. Le gradé estimait le nombre restant d'allemand vivant à une trentaine grand maximum. Il arma son arme, courut et abattit l'homme, un coup dans le dos. Ses deux compagnons se retournèrent et un autre subit le même sort. Le troisième tira et le soldat français se jeta à terre, lâcha son arme, empoigna son couteau, visa et le lança. Le temps parut s'arrêter et lorsque le lieutenant rouvrit les yeux, il trouva le dernier soldat encore debout quelques instants auparavant désormais avachit sur la barricade.
Il avança, saisit la mitrailleuse dans ses mains et vit devant lui tous ses soldats allemands qui se repliaient. Le sang ne fit qu'un tour dans sa tête et il tira, causa des pertes importantes à l'ennemi. Ceux-ci étaient proches et lui était à peine à découvert. Une grenade tomba à quelques pas de lui, il se précipita dessus et la relança. Celle-ci explosa à quelques mètres du sol, tuant trois autres allemands. Henri reprit l'arme en main et continua le massacre. Bientôt la machine de destruction serait vide mais tant qu'il la maintenait, il fallait en profiter. Une balle le toucha au bras gauche mais il continua son travail d'acharné. Une seconde puis une troisième le toucha au même niveau quand une dernière lui transperça le globe auriculaire et traversa l’œil, le tuant dans les quelques instants qui suivirent.

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La jeune femme ferma le livre qu'elle tenait dans les mains d'un seul coup.
Les larmes lui montèrent au visage et elle pleura la mort de son héros.

Concours n°4 de Miss & Mister GT
Le Seigneur Zowan, maître des terres d'Azurian, était un jeune homme d'une vingtaine d'années. Sa femme, Jyna, été convoitée par son demi-frère, Vork. À la mort de son père, Zowan avait reçu en héritage l'intégralité de la seigneurie tandis que Vork avait été chassé comme un vulgaire bandit. Depuis ce temps, une haine s'était placée dans le cœur de ces deux hommes. Quelques années plus tard après la mort de leur père, son demi-frère Vork tomba amoureux de Jyna. Zowan décida de se venger de cette haine que son frère nourrissait contre lui et décida de faire enlever cette charmante jeune femme. Après cela, il la força à s'unir avec lui. Vork ne pouvant plus maîtriser sa colère, dépêcha alors une armée pour détruire le château de son demi-frère. Mais Zowan s'était attendu à cette réaction et il tendit un piège aux hommes d'où aucun n'en sortit vivant.
Pendant plusieurs années, Vork attendit le moment de sa vengeance. Un jour, tandis qu'il revenait de la chasse, un messager l'accueillit et lui remit une lettre d'invitation à un tournois de joute équestre. Vork adorait ce jeu auquel il participait chaque année depuis son enfance. Il était un vrai expert. Il savait qu'il pourrait battre son frère mais la victoire ne lui suffisait pas.
« Serviteur, demande à mon commandant des armées de me rejoindre dans ma chambre immédiatement. »
La seigneurie de Vork n'était pas très grande et son château manquait de décoration. Ils avaient appartenu à un félon qu'il avait chassé de force dans un duel en remportant la victoire. Ce n'était pas une luxueuse demeure comme celle de son demi-frère à laquelle il rêvait tant.
Quelques minutes plus tard, le commandant des armées se présenta à sa porte en frappant trois coups distincts.
« Entrez ! »
Après avoir passé le pas de la porte, ils se saluèrent.
« Vous souhaitiez me voir, mon Seigneur ?
Oui je t'ai demandé car dans deux jours je pars pour le tournois de joute équestre. Cette fois-ci, tu ne m'accompagneras pas. Comme tu le sais, mon frère y sera également ainsi que Jyna. Je souhaite qu'en mon absence tu mènes une offensive sur la citadelle d'Azurian. Pendant ce temps, je récupérerais Jyna. As-tu des questions ?
De combien d'hommes disposerais-je ?
Tu les prend tous, je veux m'assurer d'une victoire totale. Son royaume devra finir en cendres ! Je ne prendrais qu'une petite escorte d'une trentaine d'hommes.
Bien mon Seigneur. Tel sera fait selon vos ordres. »
Deux jours plus tard, Vork partit en route du tournois. Ils y arrivèrent en une semaine après un voyage long et harassant. De loin, on pouvait distinguer une dizaine d’étendards différents. Actuellement, ses troupes étaient en route vers Azurian. Le tournoi débutait le lendemain et durait deux jours si tout se passait bien. Il arrivait souvent que des participants se blessent et à ce moment là son prochain combat était reporté. Au petit matin, Vork fit venir un serviteur.
« Remet ce mot là à Dame Jyna. Dit lui de ne pas boire le vin de son seigneur dans les prochains jours. Tu vas aller y verser ça. C'est un poison dangereux, évite tout contact avec et surtout ne te fait pas remarquer ! »
Tandis que son fidèle serviteur s'éloignait, quatre autres entrèrent dans la tente pour préparer leur seigneur au combat. Son premier duel était contre un petit seigneur des environs à qui on avait demandait de prendre quelques frais à sa charge pour bénéficier de la chance de pouvoir jouer. Les adversaires étaient face à face, armés d'une lance et protégés par une armure. C'était une occupation dangereuse et dure. Il fallait être bon cavalier et savoir parfaitement utiliser sa lance. Le heaume de protection réduit la visibilité. Les chevaux s'élancèrent. Le plus dur moment est celui-ci, quand le départ est annoncé. Vork contrôlait son cheval avec aisance car ce n'était pas la première fois que celui-ci participait à cette compétition. Celui de son adversaire était moins stable, il n'était de toute évidence pas expérimenté. La lance de son adversaire le percuta à l'épaule et glissa sur celle-ci qui fut parcourue de frissons durant un court instant. Sa lance à lui percuta le torse de son adversaire et l'envoya à terre, lui coupant le souffle plusieurs minutes. Il sortit de l'enclos, victorieux.
Il attendit son second duel, regardant son demi-frère. Celui-ci dû recourir à trois tours avant de faire tomber son adversaire. Douze seigneurs étaient présents. On ne pouvait faire au maximum que quatre duels. Lors du premier tour, il y avait six éliminés. Vint le second tour où il jouait contre un seigneur habile et fort. Il aurait bien plus de mal avec celui-ci. Le premier round ne donna aucun résultat pour les deux participants. Lors du deuxième, Vork faillit tomber mais se rattrapa de justesse. Au dernier et quatrième tour, il toucha son adversaire au bras. Blessé, celui-ci dû lâcher sa lance et déclarer forfait. Les deux autres qualifiés étaient un de ses cousins ainsi que son demi-frère. Les deux derniers combats se dérouleraient le lendemain. Le soir-même, il alla voir son cousin. Vork lui chuchota quelques mots à l'oreille :
« Laisse le gagner, il est pour moi. »
Au lendemain, le cousin de Vork déclara forfait, se plaignant d'une douleur au ventre. La finale arriva. Vork contre Zowan.
Le signal retentit, les chevaux s'élancèrent. La pression était énorme. Le poison qui avait été administré à son frère par le vin était un poison lent qui détruisait les organes principaux, à petit feu.
Celui-ci ne le gênerait sans doute pas dans ce duel mais il aurait une morte lente et douloureuse.
Il toussa pourtant et cela lui assura la défaite. Désorienté, il ne put mettre toute sa force dans sa lance. Celle-ci toucha tout de même son adversaire à l'abdomen tandis que lui du tenir bon pour rester à cheval. Il avait le souffle court après avoir été touché en dessous de la clavicule gauche.
Au second round, la lance adverse le toucha dans le plexus et l'envoya voler plusieurs mètres en arrière.
La compétition était finie, Vork était le vainqueur. La faiblesse de son adversaire agrandissait la vitesse de propagation du poison. Après les remises de récompenses, il alla dans la tente où était soigné son demi-frère.
« J'espère ne pas avoir frappé trop fort. Tu as perdu, je reprends ce qui m'appartient. »
Zowan avait perdu sa femme, son château, ses hommes et son honneur. Il mourra plusieurs mois après.

Battle Heul
Les barbares du Nord ruinaient depuis plus d'un siècle les terres de France. Celles-ci étaient pillées, brûlées parfois. Les paysans avaient peur, ils se cachaient. Il suffisait d'un raid de ces guerriers pour que notre vie tourne au cauchemar.
Le Roi était excédé par les demandes d'aides de ces vassaux qui tentaient par tous les moyens d'imposer la paix sur leurs territoires. Mais malheureusement, les ennemis étaient trop puissants, trop nombreux et se multipliaient de jour en jour !
Le monarque dû ainsi faire appel à des forces étrangères en employant des mercenaires, des combattants d'autres pays. Mais la famine s'abattait et l'argent devenait rare. C'était une véritable catastrophe. Le pays serait déserté d'ici moins d'un an si les assauts continuaient, aussi répétitifs et sauvages. Les femmes étaient violées, les enfants tués et les têtes des hommes étaient plantées dans des pieux pour servir de décoration à la ferme dévastée.

Un jour, lors d'une journée très ensoleillée, un homme de dix-neuf ans se présenta au souverain du royaume. Il avait eu ouïe des malheurs de celui-ci et était venu apporter son aide. Il s'appelait Kal-El, était de grande taille par rapport aux paysans qu'il dépassait de plus d'une tête. Il mesurait 1m92 et pesait 112 kilos ce qui était exceptionnel ! Le roi n'avait jamais vu un guerrier aussi bien portant, grand et fort ! Cet homme avait une carrure imposante, était large d'épaules, les yeux bleus et les cheveux bruns. On pouvait voir distinguer les contours de ses muscles à travers sa fine armure. Il portait aussi une cape de couleur vert sombre et un chapeau. Il avait également un symbole sur le torse, deux épées qui se croisent avec un poing au dessus d'elles.

« Bonjour, je viens ici pour défendre le royaume contre les raids de brigands !
- Mais êtes-vous fou ?! Voulez-vous mourir ?!
- Messire, la seule chose dont j'ai besoin c'est que vous regroupiez une armée pendant que je les affaiblirais. Ayez confiance en moi.
Je reviendrais sain et sauf. »

Après l'avoir salué, Kal-El sortit dehors et se mit à courir vers le village le plus proche. Il allait pratiquement à la vitesse d'un cheval !
Hommes, femmes et enfants l'applaudirent à son passage, sa renommée commençait.

Le soir, il arriva près d'un campement de barbares, après avoir suivit les indications de quelques villageois. Cet homme voulait la paix et non la guerre. Il approcha en signe de paix et éleva la voix :

« Bonsoir messieurs ! Je me présente, je suis Kal-El, protecteur de ce royaume et je vous propose de vous rendre à sa majesté tant qu'il est encore temps !
- C'qui c'fou ? T'veux mourir ?, hurla le chef de campement.
- Je suis venu en paix pour vous faire une offre des plus équitables. Je ne veux de mal à personne.
- Mais c'est qui s'fout d'notre gueule ! T'vas voir toi, on va t'arracher les tripes ! Hommes, à vos armes ! »

Et ils foncèrent. Ils ne le savaient pas mais c'étaient eux les fous. Que pouvaient-ils faire ? Rien, ils n'avaient aucune chance.
Kal-El pris le premier, le chef, le retourna et le plaqua à terre. Un autre derrière l'attaqua avec son épée et il la prit dans sa main et n'en fit qu'un misérable tas de cendres. Ils n'étaient qu'une dizaine mais ne perdirent pas espoir. Deux lui sautèrent dessus mais il les repoussa. Grâce aux cordes qui se trouvaient dans le campement, il leur lia les mains et les déshabilla. Il récupéra aussi l'argent que ceux-ci avaient voler.

« Il ne vous reste plus qu'à marcher mes bons. Vous avez le choix : la fuite et la pauvreté ou alors vous rendre et tenter votre chance d'obtenir la clémence du peuple. Bonne chance ! »

Et il les salua avec son chapeau, à la façon qu'on salue une demoiselle.
Il devait dormir un peu, il en avait besoin. Alors il s'éloigna et se prépara un tas de bois. Après en avoir ramassé suffisamment, une source de lumière s'intensifia dans ses yeux et un rayon de feu en sortit. Le feu prit tout de suite. Il aurait chaud cette nuit.

Le lendemain, Kal-El partit à la recherche d'un second groupe de barbares. Il n'eut pas très longtemps à attendre. Il se trouvait sur une colline avec une vue sur un village en contrebas à deux ou trois kilomètres. Celui-ci était victime d'une attaque. Il courut et arriva sur les lieux en quelques minutes. Il découvrit tout d'abord un groupe de femmes attaquées par deux ou trois hommes qui tentaient de les souiller. Il se précipita à leur secours en empoignant les deux hommes par leurs vêtements et frappa la tête du premier contre celle du second. Ils profiteraient d'un moment de sommeil.

« Pour vous servir, mesdames, mesdemoiselles.
Attachez les et n'y allez pas de main morte. Ils ne doivent pas s'échapper, ce serait dommage après ce qu'ils allaient vous faire ... »

Et Kal-El reprit sa course. Aucun homme ne pouvait lui résister mais il n'avait pas pu sauver tout le monde et arriver à temps. Les enfants avaient été tués et les femmes pleuraient.

« Merci pour votre aide ! Nous vous sommes entièrement reconnaissantes !
- J'ai là quelques habits pour vous ainsi que de l'argent pour que vous puissiez refaire vos vies. Au revoir et bon courage ! »

Il s'éloigna, fit le tour de la maison, se prépara à courir lorsqu'une voix l'interrompit :

« Attends ! Comment t'appelles-tu ?
- Kal-El et toi ?
- Lana Lang. Merci pour nous avoir sauvé. »

La femme s'approcha de lui et posa un baiser sur sa joue.

« Reviens me voir ! »

Et elle disparut, aussi rapidement qu'elle était venue.
Abasourdi, je mis plusieurs minutes à revenir du 'choc'. Cette fille était une vraie beauté, je n'avais jamais vu une femme aussi belle.

Plusieurs jours passèrent et les sauvetages augmentèrent. Après plusieurs mois de combat et de recherche, Kal-El avait enfin réussi à ramener l'ordre et la paix sur les terres du souverain. Il se présenta alors à lui, désireux de lui parler.
On le fit entrer dans la salle du trône.

« Cher Kal-El, merci de tout coeur d'avoir sauvé mon peuple de cette misère. Je te suis reconnaissant.
- Ca a été avec grand plaisir mais je vous annonce mon départ. Maintenant qu'il n'y a plus de menace ... Je vais retourner chez moi. Bonne ...
- Oh j'aimerais bien mais je n'en suis pas certain. Vous nous avez remis beaucoup de barbares mais les nordiques en possèdent encore et n'hésiterons pas à nous les envoyer si vous disparaissez. Nous aimerions que vous les combattiez. De plus, je cru entendre que vous vous intéressiez à une de mon peuple. Comptez-vous la laisser ici ?
- C'est à dire ... Je ne peux pas vous aider, Majesté. Le chef des nordiques possèdent un artéfact trop puissant et je ne peux l'atteindre.
- Mais vous condamnez mon peuple à mourir ! Nous ne pouvons pas nous passer de votre aide maintenant.
- Très bien. J'irais dans deux jours alors mais il n'est pas impossible que je ne revienne pas. »

Kal-El laissa là le roi et se dirigea vers cette femme qui l'avait séduit, plusieurs mois auparavant. Depuis, ils s'étaient reparlés mais une frontière les séparer. Il n'était pas souvent là et ne pouvait pas à la fois la protéger et se battre.
Ils avaient rendez-vous dans la grange.

« Lana ... ? »

Elle lui sauta dans les bras et l'embrassa. C'était leur premier baiser.

« J'ai entendu dire que tu partais dans le nord pour vaincre nos ennemis ! C'est trop dangereux Kal-El !
- Je ne peux faire autrement, ton peuple a besoin de moi.
- Mais tu pourrais mourir !
- C'est en effet un risque que je prends. »

Ils continuèrent à parler toute la soirée. Deux jours plus tard, il était prêt pour partir. On lui proposa une monture mais il refusa :

« Je serais plus rapide à pied. »

Le chef des barbares tenait en sa possession un morceau de kryptonite verte. Lors des explosions de sa planète, cette dernière s'était mêlée aux météorites qui se sont abattues sur la terre.
Il ne savait pas encore comment il pourrait le tuer mais il avait déjà une petite idée ...
Le chef avait rassembler toute son armée dans un campement pour ne pas perdre des hommes inutilement.
Dès son arrivée, ceux-ci se précipitèrent sur lui et le chef activa la kryptonite. Kal-El était pour le moment trop loin. Il fallait qu'il entre dans son jeu.

« Bienvenue dans mon territoire stupide être. Je suis le général Zod ! Et tu vas mourir ! Mouahaha ! »

Ses hommes firent un cercle autour de Kal-El. Celui-ci ressentait déjà les effets de la pierre et dut mettre un genou à terre sous la douleur. Un premier ennemi s'approcha dans la tentative de lui donner un coup de pied. Le coup n'eu pas le temps d'arriver, déjà l'homme avait été expulsé de plusieurs mètres. Il souffrait de plus en plus mais put se charger des hommes du général. Ce dernier était en pleine hystérie.

« Tu ne peux rien contre moi ! Hahahahahaha ! Tu vas mourir ! Ton espèce n'a rien à faire sur ces terres ! Tu vas payer !! »

Il leva la kryptonite dans sa main droite dans les airs et j'eus mon occasion. Kal-El s'élança de toute mes forces pour la récupérer. La douleur s'intensifia mais il fit enfin lâcher la pierre à Zod. Le mal se calma mais il resta là. Son plan ne marchait pas comme prévu. La pierre n'était pas censé s'éteindre ? Il cria. Le général Zod se rapprocha de lui, savourant à l'avance sa victoire.

« J'ai gagné ... »

Kal-El le regarda alors dans les yeux et un rayon en sortit pour désintégrer la tête de ce mégalomane. La douleur s'estompa d'un seul coup. Il l'avait divisé en deux et en avait gardé un sur lui. C'était pour ça que son plan n'avait pas fonctionné. Maintenant, c'était finit.

Kal-El fouilla les environs du campement, dans les ruines et trouva une femme abandonnée et emprisonnée.

« Qui êtes-vous ?, demanda-t-elle d'une voix faible.
- Je suis Kal-El et je suis venu pour sauver votre peuple de ces barbares.
- Vous êtes venu me délivrer ?! Oh merci ! Merci !
- Comment vous appelez-vous ?
- Lois Lane. Où allons-nous ? »

Et c'est ainsi que Kal-El se retrouva avec deux femmes sur les bras. Laquelle choisir ?

Battle sur la révolution
En l'an 1200, le Roi de France voit ses pouvoirs diminués au fil du temps. Les Seigneurs auxquels il a prêté des terres refusent de les lui rendre car ils sont désormais plus puissants que lui. Face à cette situation, il ne peut que s’incliner et craindre pour son propre domaine. En effet, non loin de là, le Seigneur Larther est un des plus puissants "sujets" du Roi. Son ascension a été bien trop rapide : son cousin, héritier légitime, était mort lors d’une embuscade des plus douteuses. Des preuves avaient été trouvées et elles impliquaient le lord Larther. Très vite, l’affaire fût étouffée et oubliée.

Le Seigneur Larther était au pouvoir depuis deux ans déjà. Il avait menait moultes raids et ainsi agrandi son domaine. Désormais, il contrôlait plus d’une dizaine de vassaux et des terres d’une superficie égale à un tiers de la France. Les paysans avaient la vie dure à l’intérieure de ces terres. En effet, ils étaient exploités : quatre-vingt-dix pour cent des paysans vivant sur le domaine du lord Larther étaient des serfs. Cette catégorie de villageois doit payer des taxes et impôts supplémentaires.
Dans le village de l’Aurez, les chefs de famille avaient décidé de se réunir en secret un soir à la taverne. La totalité des hommes ainsi qu’une poignée de femmes étaient venus dans l’idée de protester contre leur situation actuelle. Un homme prit la parole lorsque tout le monde fut assis et servit et il s’exclama d’une voix forte :
« Nous devons mener une révolte pour pouvoir avoir plus de liberté. Nous ne parvenons pas à survivre avec tout ce que nous payons et nous sommes dans l’incapacité d’acheter des soldats pour assurer notre défense contre les pillages de brigands ! C’en est assez, nous devons faire quelque chose et c’est pourquoi nous nous sommes réunis en cette belle soirée d’été. Nous les serfs devons payer près de soixante-dix pour cent de ce que l’on gagne de nos récoltes en plus de ce que nous versons à notre Seigneur pour utiliser le moulin et le pressoir ! Avec les quelques sous qu’ils nous restent, nous n’avons à peine de quoi nous nourrir. Et maintenant voilà que nous sommes assaillis par ces voleurs et je vous rappelle que la dernière fois nous y avons laissé un ami qui défendait ses biens ! Ca ne peut plus durer : notre Seigneur se moque de notre bien-être !
Et que proposes-tu de faire ? Nous ne savons même pas nous servir d’une épée !
Nos outils nous permettrons de nous battre mais il faut que nous soyons un groupe soudé et fort !
Pourquoi ne quittons nous pas le domaine plutôt ?, intervient un petit jeune.
Nous serions tués comme des chiens pour la plupart et renvoyés pour les autres ! »
La colère remplaça vite la raison à l’intérieur de cette taverne et les villageois décidèrent qu’ils refuseraient de payer les impôts mensuels.

Dix jours plus tard, le percepteur fut reçu par des villageois armés qui le menacèrent. Celui-ci rentra donc au château prévenir son bon Seigneur. Dès que celui-ci apprit ce qui c’était passé, il se mit dans une profonde colère. Etant un être fourbe, il se prépara à appliquer le plan tortueux qu’il avait en tête pour calmer cet air de rébellion. Il accepta alors une rencontre avec le chef du village. Après s’être préparé et équipé, il sortit et alla vers les villageois.
« Qui est votre chef de village ?
C’est moi, Seigneur. »
Un homme sortit du groupe, une fourche à la main.
« Approches-toi ! Puis-je savoir ce que vous, serfs, me reprochez ?
Mon Seigneur, vous nous prélevez trop d’argent par vos impôts et vos taxes, nous ne pouvons pas survivre avec si peu. Les brigands nous pillent et nous ne pouvons pas nous défendre ! »
C’est alors que le Seigneur sortit son épée et transperça de part et d’autre ce paysan. Les villageois réagirent et firent face à la garde du maître des lieux.
« Tuez tous ceux qui osent se rebeller contre ma volonté ! »
Le combat ne dura point et les attaquants durent rapidement lâcher leurs armes. La moitié périt tandis que l’autre se rendit après ce combat sans merci. La rage bouillait encore dans tous les cœurs et ils n’allèrent pas s’arrêter ainsi. Ils furent reconduits chez eux et les impôts furent prélevés comme d’habitude. Nul ne pu refuser sous peine de se faire tuer.
Dans la nuit, ils prirent donc la décision de fuir. Par petit groupe, ils sortirent du village afin de ne pas se faire remarquer par les sentinelles. Tout se passa comme prévu et au petit jour, ils étaient sortis du domaine seigneurial et s’étaient tous retrouvés. Ils allèrent se séparer et se dire adieu quand ils virent une troupe de cavaliers fondre sur eux. En quelques heures, ils furent tous rassemblés un par un. Certains tentèrent de résister mais ils furent tuer. Toute forme de rébellion avait disparu et sans un mot, l’escorte les ramena au château du Seigneur Larther.
« Ainsi vous avez cru pouvoir m’échapper … Faîtes planter dix têtes sur des pieux et laissez les pourrir deux semaines au centre du village. Que cela leur serve de leçon. »

Nouvelle fantastique
L'œil de cheval


C'était lors d'un après-midi, à Paris. Il faisait froid, c'était l'hiver. Celui-ci était encore plus glacial que tous ceux que j'avais connu. Je marchais donc dans la rue, bien couvert. A cette époque, j'étais un jeune homme, les cheveux bruns-blonds, vêtu d'un manteau noir, qui m'avait été offert il y avait peu de temps. Comme à mon habitude, je portais une canne. Étant une personne solitaire, je n'avais jamais eu d'enfants, ni de femme, et n'avais pas connu ma famille éloignée. Ma mère m'avait protégé et coupait du reste du monde dès mon enfance, après que mon père l'ai laissé tomber pour une autre. J'avais grandi près d'elle et elle m'avait quitté il y a quelques années déjà, emportée par une maladie.
Des cris me ramenèrent à la réalité, me sortant de mes souvenirs. Des gens parlaient fort. Une masse de personnes s'était formée devant moi, pas très loin, au bout de la rue dans laquelle je me trouvais.
Je me dirigea alors dans cette direction. Elle se trouvait devant un vieux bâtiment de Paris, un de ses plus ancien et de ses plus abîmés. J'approchais de plus en plus, le bruit devenant plus fort à chaque pas. Je m'imaginais déjà un accident, un incendie. J'étais médecin et j'exerçais cette profession depuis nombre d'années. Enfin j'arrivais sur le lieu. J'essayais de me faire une place dans toute cette mêlée. On me bouscula, je sentis même une main se glisser dans ma poche, je me retourna et vis un vieil homme, un sourire diabolique sur ces lèvres. Ce sourire me fit frissonner. Je me sentais mal à l'aise, j'eus peur. Après cet échange de regard, il disparut, englouti par la brume et par les gens. Je fouilla alors ma poche pour voir ce qu'il m'avait pris mais je trouva une clef, en or certes. J'étais étonné. Après avoir réfléchit et pensé à cette scène étrange qui s'était déroulé sous mes yeux, je me détourna et repris mon chemin vers le bâtiment. Je me posais des questions, essayais de savoir à quoi cette clef pouvait bien servir. Je me glissais entre les gens, la police bloquait le passage pour entrer dans l'immeuble. Je m'approcha d'un d'eux et je lui chuchota à l'oreille :
« Monsieur, je suis médecin. Je ne sais pas ce qu'il se passe là dedans mais je pense que mon aide vous sera fort utile.
Je vous en prie, passez, me répondit-t-il. »
Je franchis alors le périmètre de sécurité qui avait été établi. Je pus enfin rentrer dans ce bâtiment délabré. Le propriétaire, sûrement était là. Je lui adressa la parole.
« Bonjour Monsieur. Je viens apporter assistance, je suis Docteur. Expliquez moi la situation, lui dis-je sans attendre de réponse de sa part »
Il m'avait l'air abattu, tous ces évènements devaient l'épuiser.
« Nous avons entendu une femme criée, au premier étage. Nous avons essayé d'entrer mais la porte était fermé. Nous n'avons pas réussi à l'enfoncer. Elles sont bien trop vieilles pour pouvoir céder, il aurait fallu que je les répare … »
Il me dit cela d'une voix faible. Il chuchotait presque et semblait vraiment se sentir coupable.
« Vous n'avez pas les clefs ?
Malheureusement non, j'ai perdu la mienne, il y a peu. Je ne sais vraiment pas ce qu'elle est devenue, la misérable »
Peu à peu, la scène de tout à l'heure me revenait à l'esprit. Le vieil homme, que j'avais surpris en train de fouiller dans ma poche. J'avais découvert dans celle-ci une … Mais oui ! Comment n'y avais-je pas pu penser avant ? La Clef !
« Ne serais-ce pas celle-ci par hasard ? »
Soudain, il reprit sa vraie voix, comme-ci il avait à nouveau courage, en voyant cette Clef.
« Où l'avez-vous donc trouvé ? J'étais sûr de l'avoir égarée ! Oh merci beaucoup ! »
Il se précipita dans les escaliers, je le suivis, à la hâte.
On arriva, devant cette porte. Deux ou trois gros bras du coin avait essayé de l'enfoncer, sans résultat. Le propriétaire passa la Clef dans la serrure, celle-ci tourna toute seule.
Je pris à nouveau la parole :
« Laissez moi passer. Si il y a une personne blessée dedans, je serais le 1er à intervenir.
Nous vous suivrons de près, répondit la chef de la police »
La porte s'ouvrit, j'entrais.
Ma première impression fut le froid qui régnait dans cette toute petite pièce. Il m'envahit, me saisit, mon cœur était compressé, je ne pus plus bouger pendant quelques secondes. Je vis ensuite cette femme, couchée sur le dos dans une étrange position. Elle était blonde – rousse, je ne sais guère, le sang avait sûrement altéré la couleur de ses cheveux, plutôt jeune, je dirais entre la vingtaine et la trentaine maximum. Les traits tirés, comme si elle avait eu peur. Elle avait du rouge à lèvres et portait une robe blanche, tâchée. Je l'a trouvas allongée sur un lit, la tête vers le bas, dépassant. Ses genoux étaient repliés contre son corps. La pièce était petite, elle n'était composée que d'un bureau, face à elle, sur lequel était posé une glace, entouré de produits de beauté. Un coin limité pour la cuisine, une armoire et le lit sur lequel elle était posée. Les murs n'étaient pas décorés, ils étaient blanc, aussi pâle que son visage. Il n'y avait que 2 fenêtres, toute deux fermées et bloquées par un lourd battant de fer. J'inspectai minutieusement cet espace, où cette femme vivait. Elle m'attirait, je ne saurais dire pourquoi, mais j'avais grande impression en l'a voyant. Je pris son pouls, elle était morte. Je ne l'avais deviné qu'à cette singulière expression qu'elle abordait et à la blancheur de son visage. Au bout de quelques minutes, je permis à la police d'approcher. Je leur laissa faire leur travail. Ils relevèrent les rares 'indices' qui au final ne les mènerais nul part. Ils emportèrent le corps, fouillèrent de fond en comble toute la scène du crime. Ils soulevèrent le lit mais ne trouvèrent rien !
Le chef sortit de la pièce, quelques heures plus tard et nous commençâmes à discuter.
« Avez-vous trouvé quelque chose qui puisse nous aider ?, demandais-je.
- Rien du tout. C'est à ne pas comprendre, cette femme à était tuée, et pourtant nous n'avons rien trouvé qui puisse nous mener à son meurtrier !
- Vous savez tout de même par quel moyen il est rentré non ?
- Nullement ! Les fenêtres étaient barricadées, il n'a pas pu rentré par là ! De plus la porte était fermé à clef et même nos hommes les mieux fait non rien pu faire ! C'est à ne rien y comprendre.
- Pourtant cette histoire doit bien avoir un sens ! Ce n'est pas possible qu'il est pu rentré sans rien toucher ! »
Sur cette fin du discours, je repartis chez moi, pensif. Je m'interrogeais sur ce crime, essayant de le résoudre. Je n'y comprenais rien, c'était bien la première fois qu'une telle chose aussi mystérieuse se passait à Paris. Après avoir mangé, j'allai me coucher. Il était tard, près de vingt et une heure. Le souper fait par ma cuisinière avait été sublime. Je me posais pleins de questions sur ce crime. Je m'endormis très vite, emporté par le sommeil. Cette nuit là, je fis un rêve très étrange. Je vis à nouveau la scène du crime de cette mystérieuse femme, dont on ne savait pas le nom car le propriétaire ne savait pas qui elle était, et je l'a revis exactement dans la même position. Je me revoyais entrer dans la chambre, suivit de la police. Puis j'avais découvert le cadavre mais … !
Il y avait là une sorte de chat, ou de gargouille, je ne sais trop bien. Elle avait une queue, toute petite et repliée le long de son dos. Cette créature avait 2 oreilles très pointues, elle était placé sur le corps, plus précisément le ventre de la femme. A côté, accroché au mur, je vis une tête de cheval, les yeux blancs, comme un mort. Cette image resta gravé dans ma mémoire tellement elle m'horrifia. Les yeux du cheval surtout, me causèrent un grand choc. Je me vis faire marche arrière, me rediriger vers la porte. Je fermais celle-ci, "lentement, largement, silencieusement". Je continuais de faire marche arrière, ce vieil homme réapparu devant moi, me mit cette clef dans ma poche. Puis je me sentis absorbé, je criais, je me réveilla. Je transpirais, je regarda l'heure qu'il était. Ma montre affiché déjà huit heures du matin. Je me doucha, m'habilla, et je décida de retourner sur les lieux de l'incident. En y retournant et en approchant, ça me rappela mon rêve, et je confondu les deux. Je remontais, ouvrit la porte, et inspecta de nouveau la pièce. Je m'attendais à voir la gargouille, « l'envoyé du diable » comme je le nomma et la tête de cheval mais je ne trouva rien. Puis je regarda au sol, et là, dans ma grande frayeur, je vis une sorte de bille. Elle n'était pas là l'autre jour, j'en suis sûr. Peut-être une personne de la police l'avait laissé tomber ? Je m'approcha et la ramassa. Pris de frayeur en voyant véritablement ce que cette 'sorte de bille' était, j'eus un moment de peur, je recula à grand pas, trébuchant. C'était l'œil du cheval ! J'en était sûr, je l'avais bien vu dans mon cauchemar. Mais était-ce un rêve ? Avais-je rêver ? Je n'aurais pas pu revenir ici dans la nuit, voir tout ceci et repartir ? Je crus devenir fou, je sortit en courant, je referma la porte. J'avais pris soin de bien prendre l'œil, au cas où, j'avais donc une preuve. Comment cela était-ce possible ? Je descendit de l'étage, sortit dehors. Je crus qu'une balade me ferait le plus grand bien, que ça m'aiderait à clarifier mes pensées. Et là, soudainement, je vis, de mes propres yeux, ce vieillard ! Celui de mon 'rêve' sois-disant, celui qui m'avait glissé la clef dans ma poche ! Je courus, j'essayais de le rattraper. Il accéléra le pas, mais ne se retourna pas. Il y avait, ce jour là, comme hier, une brume épaisse qui m'empêchais de bien voir où l'homme allait. Je crois bien que je le suivis pendant près d'une demi-heure. J'étais médecin, et non sportif, et je ne pus courir bien longtemps. J'avais l'impression qu'il ne ralentissait pas, ne faiblissait pas. Moi j'étais essoufflé, fatigué. Tout à coup, il disparut dans cette maudite brume. J'avais perdu sa trace. Je continuais, par méfiance. C'est là que je le vis, assis sur un banc, un journal à la main. Je m'approcha, discrètement. Arriver à quelques pas de lui, je m'assis.
« Monsieur, nous ne nous sommes pas déjà croisé ? »
Il me regarda, et je sus que c'était lui. Le même homme que la dernière fois.
« Je ne crois pas, je ne vous connais point. Vous devez faire erreur. Au revoir »
J'insistai, il ne fallait pas qu'il m'échappe.
« En êtes-vous certain ? L'autre jour, devant l'immeuble, où l'on a retrouvé la femme morte. Vous avez glissé votre main dans ma poche et mis cette clé dedans. Je vous reconnais, je ne peux pas me tromper !
Je vous assure Monsieur, je ne vous connais pas et ne vous ais jamais vu. Je suis pressé, le temps me manque, je dois assister à un autre spectacle, veuillez m'excuser. »
Je lui saisit le bras, il comprit que je n'allais pas lâcher l'affaire. Soudain, je fus pris de malaise, je m'évanouis, là, devant ce vieil homme. Je crus bien qu'il me murmura :
« Une autre victime m'attend, je dois surveiller le travail de mon envoyé du diable. » Il me dit cela d'une voix perçante, moqueuse, sarcastique et grave.

Je me réveilla, couché dans mon lit. Comment étais-je arriver là ? Avais-je de nouveau rêver ? Je ne le sus jamais, une partie de moi-même me disait que tout cela était vraie, le diable, son envoyé, et son cheval. Je fouilla alors dans ma poche et je retrouva cet œil, il n'avait pas bougé.

Une dizaine d'années plus tard, un crime similaire se produit, de nouveau, à Paris.
J'étais allé me renseigner, une femme était morte dans sa chambre, la porte avait été enfoncé par la police, les fenêtres fermées. Ils avaient retrouvés des indices menant au meurtrier. Celui-ci avait été arrêté et condamné. Aussi, ils avaient trouvés, un œil, un œil de cheval.

[Gazette Avril 2011] Histoire d'une tribu
Introduction : Un vieux rescapé de l'affrontement de la journée vient boire un coup à l'auberge avec des frères d'armes. C'est un soldat LuPiNs qui est au service depuis bien nombre d'années et profite de la trêve temporaire entre eux et les Hégémons.

Allez les amis, nous sommes au chaud dans la taverne à boire un petit coup en attendant la reprise des combats. Je vais vous raconter une sacrée bataille qui s'est déroulée loin d'ici dans des temps plus anciens. Taisez-vous et écoutez :

« C'était lors d'un hiver glacial. La citadelle du Lord Sirkayne était attaquée par trois adversaires Hégémons : Plomb, seigneur mineur très présent lors d'une bataille, Sniper26 ennemi redoutable et Lagerm, le plus puissant des trois. En face, Lord Sirkayne, était accompagné des forces d'un ami LuPiNs, Agadam, attaquant féroce appréciant le sang et la boucherie.

Le plan de guerre avait été conçu avec une précision parfaite pendant plusieurs semaines.
Les LuPiNs craignaient une attaque imminente sur ce côté-ci et avaient dépéché des troupes au plus vite.

Les soldats attendent tous avec impatience de pouvoir frapper le plus fort possible leurs ennemis, le regard dur, le coeur battant. Les armées se tiennent en rangs, prêtes à attaquer au signal.
Un fracas d'armes se fait entendre, annonçant le début des hostilités.

Le signe convenu retentit enfin, les hommes, engourdis par le froid, avancent sans peur, béliers et catapultes en arrière. Les guerriers à hache se situent en première ligne, protégés par les lanciers et porteurs d'épées sur le flanc gauche. À droite, la cavalerie s'élançe, en un seul mouvement fluide, et percutent les rangs ennemis.


Lord Sirkayne et Lord Agadam avaient fait sortir leurs troupes offensives, protégées par les archers sur les remparts et par les défenseurs de la citadelle. Malin, non ?

La cavalerie perçe rapidemment les rangs ennemis malgré leur plus grande supériorité. Les guerriers à hache des seigneurs Hégémons tombent, touchés par les flèches des archers de de la forteresse, avant de rencontrer les troupes des Lords Sirkayne et Agadam.

La percée causée par la cavalerie légère ennemie s'accentue. Bientôt les cavaliers atteindraient le coeur de la citadelle, après avoir défoncé la grande porte fermée à l'aide de leurs béliers, toujours plus prêts.
La mobilisation des troupes est forte mais la tension monte: l'ennemi va-t-il réussir à passer , malgré les fleches meutrières des archers sur le haut de la muraille qui causent de grands dégâts dans les rangs ennemis ?

Soudain, les catapultes des adversaires font feu. Les boulets frappent la muraille avec une force dévastarice. Les tours de sièges approchent, permettant aux soldats Hégémons de monter sur la muraille.

Chaque homme n'en croit pas ses yeux : la première vague ennemie de guerriers à hache avait échoué, la cavalerie aussi avait été repoussé progressivement, en s'approchant de la muraille et les Hégémons allaient quand même réussir ?

La défense, affaiblie, les hommes épuisés, se font repoussés peu à peu.
Alors que l'ombre de la défaite plane sur le citadelle, les survivants prêts à se battre jusqu'à la mort, voient arriver les renforts . Un regain de courage gagne les coeurs et la bataille reprend.

Les pertes sont plus lourdes que prévues et il faut se préparer à la seconde vague d'attaque.
Les Lords ont envoyé des cavaliers légers pour détruire ces satanées catapultes qui causent les plus grands dommages.
Le groupe de cavaliers ont pour consigne de fuir en passant par les bois, puis de revenir par l'arrière pour frapper ces machines de sièges.
Les ennemis ayant perdu le gros de leur cavalerie ne peut espérer les poursuivre.Si les cavaliers Lupins ne détruisent pas les catapultes, les adversaires perceraient leur défense et remporteraient la victoire.

Pendant ce temps, les rangs de guerriers à hache continuent leur progression. Des brèches dans la muraille leur permettent d'entrer dans la citadelle mais les défenseurs les repoussent, ayant plus de place pour se battre. Chacun se bat pour la victoire, avec fureur et hargne.

Malgré tous les efforts des défenseurs, d'autres brèches sont ouvertes, et les béliers frappent violemment la porte principale. Les Hégémons ne craignant rien, poussent avec ardeur et la porte est détruite. Avec vélocité, la défense se met aussitôt en place pour repousser la vague d'attaquants.

Les cavaliers, eux, approchent de leur but sans rencontrer une grande résistance.
Soudain, un groupe de lanciers vient à leur rencontre et déciment un grand nombre de cavaliers. Conscients que le risque est grand et concentrés sur leur mission, sans un regard pour leurs frères morts au combat, le reste de la troupe poursuit son objectif et détruit les catapultes, une par une, en y mettant le feu. Les lanciers, en surnombre, mettent vite fin au courage des cavaliers. Les catapultes sont détruites jusqu'à la dernière mais il n'existe plus aucun survivant au groupe de légers.
Les Hégémons, comprenant que leurs machines de sièges se font démolir, ne perdent pas courage. Conscients qu'ils risquent de perdre cette bataille, ils font preuve d'encore plus de rage et de fureur et la diversion est vite un vague souvenir. Les défenseurs ont regagné un peu de terrain mais l'attaque étant plus forte, ils reculent à nouveau.
Bientôt, les ennemis sont dans la Citadelle, ils sont enfin entrés.
Après des heures acharnées de combat, la bataille prend une route toute tracée.
Les archers sont décimés, n'étant pas habitué au corps à corps et la défense faibli vite.
Les maisons sont brûlées, les villageois massacrés, et la victoire est proche.
La peur gagne les rangs défenseurs, mais les soldats, trop valeureux, continuent de se battre avec fougue et sont repoussés vers l'intérieur de la citée.
Les attaquants s'emparent de la Citadelle, la défense est vaincue et la bataille est gagnée pour le Hégémons.


L'attaque décisive avait eu raison des troupes Lupins. La quasi-totalité des machines de guerre étaient détruites, les graves blessés étaient achevés et les pertes étaient, de part et d'autre, très lourdes.
Commençait maintenant la reconstruction de la citadelle, menacée par une revanche des Lords Sirkayne et Agadam.
Les Seigneurs Plomb, Sniper26 et Lagerm fêtèrent leur victoire, chèrement gagnée, préparant déjà le plan de bataille suivant, tandis que les Lords Lupins faisaient de même de leur côté. La guerre n'était pas terminée ... »

« C'était une belle bataille, soupira le soldat. » Tout cela m'a donné soif ... Tavernier, tournée générale pour tous ...

[Gazette Juin 2011] Histoire d'une tribu
C'était lors d'une belle soirée d'automne. La forêt des Elfes était calme, le vent soufflait faiblement sur les habitations de ces créatures à oreilles pointues.
Depuis bien des années, les Elfes avaient été reconnus par l'Haruspice, Dieu de la mort et symbole de l'équilibre entre le bien et le mal, comme étant la race supérieur. Mais ce peuple était arrogant et ne prenait ce pouvoir supérieur bien trop au sérieux. Il n'hésitait pas à s'en servir pour soumettre les autres peuples.
Gluriul, Dieu de la Corruption, s'en était rendu compte et tenait à en profiter lui-aussi. C'est pour ça qu'il imagina un plan qui allait sans qu'il le sache, menait ce peuple à leur perte.
Alors que le village était paisible, Gluriul fit une entrée remarquable et demanda à parler au roi des Elfes. Ce dernier se présenta devant lui et prit le ton haut.
« Qui demande à me parler ?
Je suis Gluriul. Peut-être me reconnais-tu ? »
A ces mots, les elfes se jetèrent à genoux.
« Que désirez-vous mon Seigneur ?
Je sais que l'Haruspice a promu ton peuple au rang de la race élue. Je te propose ma protection et dispose ma puissance à ton service contre l'Haruspice. »
Et qu'est-ce que cela nous apportera-t-il ?
Tu ne seras plus soumis à ce Dieu ! Mon frère et moi-même vous aiderons à soumettre tout les peuples de cette terre pour vous l'approprier ! Vous deviendrez plus puissant que vous ne l'avez jamais été et que vous ne l'avez jamais imaginé ! »
Ainsi continua le discours de Gluriul et peu à peu, il fit pencher le roi des Elfes, Oberon, de son côté.
Avez leur soutien, il pourrait faire disparaître Artherk et Lothar, Dieux de la lumière et de la justice .

C'est ainsi que plusieurs semaines après, les Elfes firent construire un monument à l'effigie d'Artherk. Ils donnèrent également une fête lors d'une nuit noire et froide, de sorte à attirer l'âme de ce dernier pour ensuite lui donner le coup fatal. Artherk se présenta devant les Elfes, ne se doutant de rien. Alors Gluriul prit possession du corps d'Oberon et alla porter un coup mortel à Artherk lorsque qu'une explosion retentit. Lothar était présent car il surveillait les créatures dont il doutait !
A deux, ils purent enfermer et bannir à jamais Gluriul. Mais l'un devait se sacrifier car il fallait un réceptacle et le Dieu de la justice se donna la mort en enfermant Gluriul dans son propre cœur.

Suite à ces évènements malheureux pour les Elfes, le peuple ne put survivre face à la colère du dieu de la lumière. Celui-ci fit appel à l'Haruspice qui décida du sort des Elfes en les exterminant un par un, jusqu'au dernier. Il dû ensuite nommer une nouvelle race supérieure pour maintenir l'équilibre du monde. Les Nains furent ainsi nommés et montèrent à leur tour au pouvoir.
 
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DeletedUser20037

Guest
J'aime bien ton debut de livre , mais tu fait beaucoup de répétition .....
 

DeletedUser

Guest
Beau boulot !
(j'ai pas lu, désoler mais j'ai plutôt la flème, mais ça doit surement être de bonnes histoire ;))
 

DeletedUser

Guest
C'est assez ardu de faire une critique complète et précise de toute une bibliothèque, c'est pourquoi je me contenterai, pour l'instant seulement, de critiquer ta Nouvelle Fantastique.

C'est une nouvelle, il faut donc immerger le lecteur assez vite. J'ai lu ton texte comme n'importe quel lecteur, je me suis ennuyé au premier paragraphe, au point que j'ai failli stopper ma lecture. Mais j'ai néanmoins continué.

Je fouilla alors ma poche pour voir ce qu'il m'avait pris mais je trouva une clef, en or certes.

J'avoue que sur ce passage, tu as éveillé ma curiosité. Au point que je n'ai pas regretté mon choix de continuer.

« Nous avons entendu une femme criée, au premier étage. Nous avons essayé d'entrer mais la porte était fermé. Nous n'avons pas réussi à l'enfoncer. Elles sont bien trop vieilles pour pouvoir céder, il aurait fallu que je les répare … »

A ce passage, j'ai été un peu déçu, c'est trop rapide, trop logique, il n'y pas de surprise.

Ma première impression fut le froid qui régnait dans cette toute petite pièce.

A partir de là, que du bon, le rythme est entraînant, ta description quasi-parfaite, ton vocabulaire est riche.

Cette nuit là, je fis un rêve très étrange.[...]

Là aussi le rythme est très entraînant, j'ai lu ce passage d'une traite, intrigué au possible.

je vis une sorte de bille

Dans la bonne voie, on ne peut plus lâcher le texte après avoir lu ça
L'intérêt est éveillé pour de bon

Je descendit de l'étage, sortit dehors.

Attention, tournure maladroite =>pléonasme qui n'a rien à faire là

Je lui saisit le bras, il comprit que je n'allais pas lâcher l'affaire. Soudain, je fus pris de malaise, je m'évanouis, là, devant ce vieil homme.

Je pense que tu aurais du t'arrêter là, ton histoire me serait restée dans la tête, on est toujours déçu de savoir.
Parce que la suite, elle est trop logique, trop rapide :

« Une autre victime m'attend, je dois surveiller le travail de mon envoyé du diable. » Il me dit cela d'une voix perçante, moqueuse, sarcastique et grave.

Non seulement tu reprends le terme "envoyé du diable", (comment ton héros peut-il employer ce terme, puisqu'il est ignorant? Le fait que ce même terme sorte de la bouche du vieillard tue l'histoire), mais encore c'est une fin trop rapide, on sait désormais que le vieillard est un tueur, non une aide, un acolyte.

Aussi, ils avaient trouvés, un œil, un œil de cheval.

Sur cette touche, sans le paragraphe d'avant, tu aurais fini en beauté.


Pour finir, en dehors de quelques fautes d'orthographe, de conjugaison (révise ton passé simple :) ), tu as un style d'écriture assez prenant, j'apprécie la richesse de ton vocabulaire.

Peut-être que je poursuivrai la conquête de ta bibliothèque si j'en ai le temps, bientôt

Continue à écrire, c'est pas mal du tout
 

DeletedUser

Guest
Juste une remarque...
La conjugaison au passé simple des verbes du premier groupe (en -er) à la première personne...

Je me retournai, je trouvai et non pas je me retourna, je trouva, etc ;)

Sinon c'est pas mal :)
 

DeletedUser331

Guest
La nouvelle fantastique date de plusieurs mois mais je retiens tes critiques Virza pour les prochaines Battles.

Au niveau du passé simple, je n'ai capté que plus tard mes erreurs mais je ne la refait plus depuis :)
 

DeletedUser

Guest
Bon la nouvelle fantastique, on passe :D

Comme dit sur skype, je pense qu'il faut que tu veilles la nuit pour trouver l'inspiration et faire des poésies. Les nouvelles ne te correspondent pas, c'est du moins mon impression.

Bonne continuation tout de même !
 

DeletedUser331

Guest
Mon amour, mon délice,
Tu es mon cœur, ma vie,
Mon éclat, mon esquisse.
Je t'aime et te chéris.

Distant ou près de toi,
Je rêve et pense à toi,
Du lever du soleil,
À ton profond sommeil.

La distance nous sépare,
Et mon cœur se prépare,
À une nouvelle année
Dure à imaginer.

Je ne suis qu'un ami,
Dont le cœur se durci,
Car je n'ai pas ma place,
Tes refus me terrassent.

Mais je suis accroché,
Pour te faire chavirer.
Ma patience est tenace,
Je déborde d'audace.
 
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DeletedUser331

Guest
Oui c'est vrai que je n'ai pas fait très long :)

Je le reprendrais sûrement.
Tu aimes bien ?

Edit : Faut savoir que c'est ma 2e tentative de poésie :D
 
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DeletedUser

Guest
Oui c'est vrai que je n'ai pas fait très long :)

Je le reprendrais sûrement.
Tu aimes bien ?

Edit : Faut savoir que c'est ma 2e tentative de poésie :D

Bah je ne peux pas le dire, vu que c'est court, justement ^^'
Tu n'as pas développé, tu as laissé ça comme ça, et pour moi, c'est juste une amorce normale pour une poésie romantique :eek: Au niveau de la forme par contre, le rythme est sympathique. Moi, je dis, termine ce poème ! :D

Pour une deuxième tentative, c'est pas mal ;)
 

DeletedUser331

Guest
J'ai du mal à aller au dessus de deux strophes :D

Voilà, j'ai écrit une suite mais je ne dis pas que c'est fini :)

Mon amour, mon délice,
Tu es mon cœur, ma vie,
Mon éclat, mon esquisse.
Je t'aime et te chéris.

Distant ou près de toi,
Je rêve et pense à toi,
Du lever du soleil,
À ton profond sommeil.

La distance nous sépare,
Et mon cœur se prépare,
À une nouvelle année
Dure à imaginer.

Je ne suis qu'un ami,
Dont le cœur se durcit,
Car je n'ai pas ma place,
Tes refus me terrassent.

Mais je suis accroché,
Pour te faire chavirer.
Ma patience est tenace,
Je déborde d'audace.
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser

Guest
Bah en fait, faut pas t'arrêter quand tu commences ^^' jusqu'à terminer complètement.!

" DurciT " j'ai l'impression que tu as un problème avec le second groupe oO
 

DeletedUser331

Guest
Bah en fait, faut pas t'arrêter quand tu commences ^^' jusqu'à terminer complètement.!

" DurciT " j'ai l'impression que tu as un problème avec le second groupe oO

Hum, je trouve plus simple de le reprendre pour ma part, même si c'est plus long ^^
 
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